Joueur
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Maison : Serdaigle
Poudlard : 6e année |
Date du message: Ven. 28 Juin 2019, 09:50
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[RP Unique - Trame Timienne]
//Sa demande d'audience avait, comme prévu, été accepté. Il ne s'était pas trompé sur la rareté de ce genre de requêtes. Un hibou l'attendait, perché sur sa tête de lit, quand il émergea à 6h ce matin là. La première incongruité venait évidemment du fait qu'un hibou le trouve ici et passe l'ensemble des protections. Il en conclut qu'il avait aussi raison sur Aragorn. Il n'était pas juste un passif réactivé. Il était un pur actif, de nouveau pleinement intégré aux dispositifs. Et sa maison était à nouveau ouverte à qui connaissait les bonnes phrases.
Il s'était alors vaguement questionné sur le ressenti d'Hélène à ce sujet. Il savait qu'un suivi particulier de la potionniste avait été mis en place fut un temps mais qu'Aragorn avait clos le dossier le jour où il l'avait trouvé. Les discussions sur l'oreiller étaient vraiment le seul type d'informations qu'il était difficile à entendre et à récupérer. Etonnant ce que les gens étaient prêt à mettre en place pour protéger leur intimité quand on voyait ce qu'ils pouvaient accepter d'exposer de leurs vies privées.
Enfin bref, ce n'était pas vraiment son problème le plus immédiat. La lettre, une fois ouverte, confirmait ses attentes et lui donnait rendez-vous dans un lieu plutôt inattendu, dans les Highlands, en Ecosse, proche du lac de celui que Zoey appelait Nessy. Il y avait été une fois ou deux mais pas plus et il n'avait pas pris le temps, à l'époque, de faire une cartographie assez complète des lieux. L'endroit lui allait.
L'horaire par contre… le soir même c'était… compliqué à gérer. Enfin non, il était disponible. Mais il n'avait pas le temps pour une reconnaissance. Et il n'était pas sur que son bras droit attitré, à savoir Ann, soit disponible. C'était malin dans un sens. Le conseil ne voulait pas le laisser se préparer, ils voulaient savoir et être sur que l'un de leur futur membre n'allait pas essayer de les prendre à contre-pied. C'était aussi stupide. Tim était loyal. Au-delà même de son serment, le Consortium était la plus grande partie de sa vie. Il n'allait pas trahir. Mais il vivait mal la remise en question que cela induisait.
Sa lettre à Ann était partie avant même qu'il n'aille prendre sa douche. Il n'en espérait pas grand-chose mais cela valait la peine de se tenter. D'autant plus que le Loch n'était vraiment pas compliqué à atteindre en transplanant. Il envisagea un instant d'aller faire lui-même une reconnaissance des lieux, mais il mettrait un bras à couper qu'il y avait déjà tout un stock d'informateurs qui y trainaient. Le ton et la temporalité de la lettre lui donnaient l'impression qu'il était devenu un danger aux yeux du conseil. Un frisson lui parcourut lentement la colonne vertébrale. S'il était vu ainsi …
Il partit prendre sa douche pour se donner le temps et la tranquillité de réfléchir. Lui en tant que danger pour le consortium était une des hypothèses, mais pas la seule. Un rendez-vous qui a lieu rapidement interdit une reconnaissance. Mais pas que pour lui. Pour quelqu'un qui intercepterait leurs communications aussi. Ce qui pouvait aller dans le sens de ses hypothèses. Mais qui n'ajoutait pas de palier sécurisant. Soit, ce soir il serait armé et protégé.
Il ne dit rien à Aragorn sur le sujet dans la journée. Son parrain insisterait probablement pour être son second et ça, c'était inenvisageable. Par contre, il allégea légèrement son entrainement. Il aurait besoin de toutes ses capacités. Et il passa un long moment avec Hélène dans le laboratoire, récupérant des potions qu'il rangea dans sa sacoche sans fond. Il les rangea dans un ordre qu'il apprit par cœur, afin de choisir la potion dont il avait besoin sans y passer trop de temps. Et deux autres, avec Alixe et Syndra, profitant de leurs présences respectives, au soleil, livres en main et citronnade non loin, comme un vacancier normal.
Peu avant 23h, quand il fit complètement nuit, il monta dans sa chambre et se prépara. Maegling, évidemment, prit sa place dans son dos, son poignard familial à sa ceinture, une cape de combat, et ses mailles aux deux poignets. Après le test contre Aragorn, il avait commencé à réfléchir à améliorer son système. Les mailles étaient renforcées par des potions qui, contrairement aux sorts, avaient une longue durée de vie et seraient opérantes dans le monde incertain. Et, presque par caprice, il choisit de rajouter un poignard qui courait, caché par un sort, derrière son mollet. C'était presque un pressentiment qui lui intimait de le porter. Enfin, il avait enchanté, par un don de sa magie, un médaillon portant une rune de protection. Vu ce qu'il y avait mis, le médaillon arrêterait un sort de puissance forte mais pas un puissant maléfice. Il ne prendrait pas un stupéfix idiot à son arrivée prêt de chez Nessy. Par contre, il n'avait pas de protection contre un sort noir ou mortel. Mais il lui aurait fallu faire passer une bien trop grande partie de sa magie pour cela. Et il avait besoin de garder quelques atouts dans sa manche. Pour autant, même sa partie la plus paranoïaque admettait qu'il était bien préparé pour ce soir.
Aragorn, Hélène et Syndra avaient été informés durant le dîner qu'il sortait seul ce soir, qu'il avait un rendez-vous important pour le monde incertain. Aragorn avait compris, les deux autres n'étaient pas informées sur le Consortium et c'était très bien ainsi. Pour n'inquiéter personne, il désillusionna Maegling et le poignard à sa ceinture, ses mailles étant cachées par le pull qu'il avait passé sous sa cape.
A 23h, il transplana depuis le jardin. Il arriva au milieu d'un petit bosquet d'arbre bordant le lac, aux aguets. Un peu plus loin, sur sa gauche, il voyait distinctement, à la lumière de la lune quasiment pleine, les ruines du château d'Urquhart et le peu qu'il restait de l'ancien mur de la garde. Il scruta le paysage et chercha le moindre signe de vie, ajoutant un hominum revelio dans sa zone, en guise de confirmation. Puis il s'autorisa à admirer le château et son camouflage. L'illusion était vraiment magnifique, ne pu-t-il s'empêcher d'admirer. 123 années auparavant, le Consortium, sous couvert d'un organisme public avait racheté le lieu et avait retravaillé plusieurs des salles. L'ensemble du château était resté en ruine, mais à l'intérieur, il y avait plusieurs salles. Peu de gens le savait, mais pour lui qui connaissait l'aspect réel du château, voir la qualité de l'illusion, capable de tromper les moldus, les sorciers lambda et jusqu'au département des mystères, rappelait à quel point le Consortium, en son plus grand temps, avait bénéficié de cerveau exceptionnel, un certain Albus en particulier.
S'arrachant à sa contemplation, il mit la capuche de sa cape, retira ses sorts de désillusion et s'avança, les paumes de ses mains visibles, vers le château, en signe universel de paix. Il passa les murs sans se cacher, ses armes au fourreau, ombre projetant son ombre sur l'herbe pierreuse de la lande écossaise. Arrivant devant le château, il posa une main sur une pierre marquée et laissa passer de la magie. En réponse, un pont levis apparut, ouvert et le laissa entrer dans les lieux.
S'orientant sans mal, il finit par entrer dans la pièce sur laquelle il pariait. C'était une pièce ronde sur deux niveaux. On y entrait par une porte en venant du sud. Un cercle de colonne créait une coursive faisant le tour de la pièce, dévoilant une porte situé au Nord Nord-Est, pour le moment fermée. Surmontant les colonnes, une rotonde permettait d'observer le bas de la salle et donnait accès à une grande terrasse extérieure. Les initiés du château étaient peu nombreux mais suffisamment pour qu'une réunion plénière du conseil puisse nécessiter d'utiliser les deux étages pour les observateurs et invités.
Il s'avança au milieu de la salle. Un baton traînait au sol, semblant abandonné. Initié, Tim reconnût un bourdon, très différent d'un simple bâton. Il s'en saisit, sentant la magie de l'artefact couler en lui et frappa le sol 6 fois.//
- Le prince Timothy Seymour, Seigneur de l'Amafia et responsable de la cellule de Poudlard, requête audience auprès du Conseil !
//La première porte se ferma, comme en réponse à sa requête, tandis que la seconde s'ouvrait et que l'escalier menant à l'étage se dévoilait, tournant autour d'une des colonnes de la pièce. Trois personnes portant des capes bleu-roi, et un masque entrèrent. Le bleu-roi était, depuis plusieurs siècles, la couleur du Conseil du Consortium. La cape de Tim était d'un bleu nuit, symbole de son appartenance au clan politique et futur dirigeant. La cape d'Ann serait grise, il en était convaincu, faite pour se fondre dans le décor, comme tout bon assassin / espion.
L'un des trois leva sa baguette et 4 confortables fauteuils apparurent. Les trois s'y assirent faisant face au plus jeune. Il y avait, à cette place, 3 des 5 dirigeants du Consortium et l'un des potentiels remplaçants. De tout temps, le Consortium avait été dirigé par 5 têtes, qui devaient s'accorder, de manière générale, sur les grandes orientations de l'organisation. Chacun devait avoir, toujours, un nom, caché dans un coffre fort spécial et ne contenant que ces 5 noms, pour désigner son remplaçant en cas de problème. Il y avait fort à parier que ce soir, ce coffre avait été ouvert, pour le cas où ces 3 là devaient subir quelque chose. 3 membres du conseil réunis en un seul lieu, aussi ouvert que le Loch Ness, ce n'était pas rare, c'était quasiment unique. Tim se demanda si Peter faisait parti des trois.
La discussion démarra doucement, avec en premier lieu, une évaluation de la situation romaine, notamment un rapport fait par Tim sur les découvertes faites sur l'assassinat de la famille Frutto. Le rapport, pour factuel qu'il fut, permis à Tim de faire le bilan de ses découvertes et de valider les informations qu'il avait eu. Un nœud se défit dans son estomac quand il reçut confirmation que le Consortium n'était pour rien dans cet assassinat. Il y avait un pas entre la rancœur qu'il avait envers Peter et le fait que celui-ci tente de tuer sa compagne. Et il était heureux de savoir que ce pas n'était pas franchi.
L'échange se poursuivit ensuite sur la volonté de Tim de partir parcourir le monde incertain. Il insista plus particulièrement sur les aspects qui pouvait toucher au Consortium. Sur le fait qu'il serait un jour de l'autre coté de cette discussion mais qu'il ne pouvait pas l'envisager s'il ne connaissait pas suffisamment les environnements dans lesquels sa "famille" évoluait. S'il ne savait pas à quoi chacun était confronté. S'il ne savait pas qui avait besoin de quel type d'accompagnement. Et surtout s'il n'était pas capable de savoir où, exactement, le consortium vivait.
Il voulait ensuite mettre l'accent sur le fait qu'à ce jour, le Consortium n'avait pas forcément besoin de lui, ici, en Angleterre; qu'Ann pouvait tout à fait assurer la gestion sans lui et que la cellule poudlardienne était suffisamment solide pour s'auto-gérer. Ce fut à ce moment qu'un des trois êtres masqués lui faisant face leva la main. Immédiatement, Tim se tût et s'assura de son maintien sur son fauteuil, comme un enfant pris en faute.
Le fait que l'un des trois lève la main signifiait qu'il ou elle serait son seul interlocuteur pour cette discussion, portant la parole des trois. Par mesure de sécurité, les 3 portaient un sort qui modifiait leurs voix. Ainsi si Tim était appréhendés pour des activités illicites et ses souvenirs examiner, il ne pourrait ni confirmer un visage, ni une voix.//
- Jeune prince, il n'est pas nécessaire que tu ailles plus loin sur tes motivations … disons professionnelles. Et nous savons qu'il y a aussi des motivations personnelles. Tu as bien servi tes missions et le consortium jusqu'ici. En temps normal, un tel dévouement, aussi jeune, aussi complexe, t'aurait valu de pouvoir prendre un an, avec ou sans protection, à ta convenance. Et même d'être informé au fur et à mesure si tu le souhaitais. Le Conseil est plus que conscient de ce qu'il t'a demandé, ainsi qu'à la Princesse qui servait à tes cotés.
- Que je servais. Je suis désolé de vous interrompre, mais que je servais. Si vous souhaitez honorer quelqu'un, choisissez la princesse. Elle mérite bien plus que moi. Je remarque que vous parler au conditionnel. Dois-je m'attendre à une réponse négative de la part de ce Conseil ?
//Il conservait une voix égale mais il ne voulait pas d'une réponse négative. C'était trop important. Et il y avait le papier qu'il avait dans sa poche intérieur.//
- La décision n'a pas encore été donnée. Et elle le sera, ce soir, avant que tu ne repartes. Quand à la Princesse, elle a changé de code. Tu peux l'appeler Sang-Couleur. Elle a demandé et passé les épreuves, mais à la différence de toi, elle n'est pas une politique. Mais je suis sur qu'il n'y a pas assez de secrets entre vous pour que tu en restes là. Tu verras directement avec elle. Nous avons un souci avec le monde incertain.
//Tim n'entendit pas la suite, si suite il y avait. A la place, il commença à déplier son papier, qui avait atteint une taille honnête de 1 mètre de large sur 2 de haut. Il le déplia et posa un doigt sur la rune central, celle qui avait la capacité à désactiver les protections qu'il avait posé sur le parchemin. Si Ann était vraiment devenue une "grise", alors cela validait son travail. Trop de places s'étaient ouvertes ces derniers temps.
Devant le conseil s'étala un réseau d'évènement de liens, parcourant diverses conversations, des rapports qu'il avait reçu de manière normale ou non, les évènements qui avaient secoué les Frutto, le fait qu'il ne connaisse que la Princesse comme autre future dirigeante de l'Amafia, 3 disparitions échelonnées sur les 12 dernières années, avec en point d'orgue, la mort de Léo Frutto qui, selon lui, avait été le choix d'un des membres du Conseil, en tant que remplaçant. //
- L'Exilé a été rappelé, reformé. Plusieurs contacts sont ré-apparus. Rome était prête à se soulever contre le chef de ce Conseil. Je ne connais plus les Choisis, et soudainement, plusieurs personnes changent de poste. Qui nous attaque ? Ou sont vos futurs remplaçants ? Pardonnez mes questions mais … trop de choses sont en mouvements depuis quelques mois.
D'abord, je remarque que le Marché de la Vieille Citadelle est moins activement suivi. Ensuite vient le retour en grâce de l'Exilé auprès du Conseil, avant le rappel que j'évoquais juste avant. Et soudain Léo Frutto est mort. Ca n'est pas sensé nous concerné mais cela devient une affaire centrale, impliquant un Choisi, deux membres du Conseil, deux gardes, un Commerçant, 3 indicateurs et 1 mercenaires, sans compter la quantité de gallions dépensés. A Rome, on m'a confirmé au bureau central des Aurors Italiens qu'il n'y a pas de thèse d'accident retenu officieusement. A Milan, j'ai trouvé des preuves que le Consortium a fait ses propres recherches. A Rome encore, ma garde était tellement bonne que je n'ai toujours pas leurs noms, et je ne connais qu'une personne de mon âge qui soit plus apte que moi pour détecter des gens. Et à Pise, j'ai trouvé des preuves qu'un assassin hors Consortium a accepté un contrat sur certains membres de notre ordre. A ...
Quelqu'un s'en prend aux Cachés, nous, les italiens, les russes, les espagnols, si j'en crois mon réseau interne. Si j'ai raison et si nous sommes en danger, alors mes projets sont caducs et ma personne appartient à cette famille. Qu'attendez-vous de moi ?
//La tout de suite, il était prêt à abandonner son projet. Si le Consortium était attaqué de l'intérieur, alors en tant que Prince, rien ne serait plus important pour lui. Il était aussi conscient qu'il pouvait ne pas quitter la pièce en bon état pour oser poser ces questions. Le fait que le Conseil soit attaqué n'était pas sensé être une information publique et seule la chance lui avait donné accès à la bonne liste de fait, mais cela pouvait se retourner contre lui.
Il était persuadé que Peter n'était pas là ce soir. Il n'avait pas, face à lui, le Maître du Conseil, celui dont la voix permettait de trancher en cas de litige. Cela voulait dire qu'il était protégé. Lui aussi.//
- Cela suffit Prince. Vous prenez une liberté de parole que le Conseil n'acceptera pas plus longtemps.
//L'ordre frappa en silence, tandis que la température de la pièce chutait de plusieurs degrés. Il était persuadé que c'était une femme. Quand elle lui avait pris son document, le poignet qui était sorti de la cape était indéniablement féminin et il doutait qu'un subterfuge eut été utilisé ici, lui . Elle garda le document et retourna s'asseoir.
Au moment où elle touchait son fauteuil, Tim bascula en avant du sien, suivant son intuition. Le poignard qui s'enfonça derrière le dossier l'aurait surement blessé sérieusement. Dans la foulée, il put sentir que son médaillon se vidait d'un coup de sa magie sous l'effet d'un sort d'immobilisation puissant. Et quelqu'un atterrit soudainement au centre de la pièce, une cape grise, un masque, une épée dans la main droite et une baguette dans la main gauche.
Le temps que Tim finisse de se relever, un deuxième sort était parti, suivi d'un assaut plus frontal, lame de haut en bas. Il évita le sort d'une semi volte sur sa droite et reçut la lame au milieu de la protection qu'il portait. Il profita de l'instant d'étonnement de son adversaire pour lui porter un assaut au corps à corps, visant l'estomac. Une attaque sans valeur réelle, à part gagner la demi-seconde nécessaire au fait de récupérer sa baguette et son épée propre.
S'ensuivit presqu'une minute entière pendant laquelle les deux tournèrent lentement dans la pièce. Tim avait conscience qu'il vivait un moment charnière. Soit le Conseil voulait sa mort et il pouvait aussi bien poser les armes, car il ne pouvait pas affronter les trois membres derrière lui, il le savait, soit il était testé. Et si c'était un test, il devait le passer. Ce qu'il pressentait depuis 48h valait qu'il prenne le risque de blesser son adversaire. Ou pire… De toute façon, s'il avait raison, il allait se salir les mains.
Il choisit alors de forcer sa nature et d'attaquer. Il utilisa un combo de sort qu'il appréciait beaucoup, utilisant deux fois la découpe puis un lumos. La triplette pouvait déstabiliser. Après avoir contré les deux premiers sorts, la lumière pouvait surprendre. Il suivit par deux fentes en avant. Qui rencontrèrent littéralement un mur, dans un "CLANG" sonore.//
- QUOI ?
//Aussi vite qu'il était apparu, le mur disparût, révélant une petite pierre que son adversaire avait du métamorphoser, et l'absence de ce dernier. Presque d'instinct, il tendit son épée derrière lui en se retournant. La lame absorba le sort qui lui arrivait dans le dos et les deux belligérants se remirent à tourner l'un autour de l'autre.
Le combat continua comme cela un long moment, Tim en avait perdu la notion du temps. Un sort de magie noire l'avait atteint à la cuisse pendant le combat, le forçant à se servir d'un sort de cuisson pour cautériser. L'odeur ne lui plaisait pas vraiment et Hélène le tuerait s'il s'en sortait. Il soupçonnait aussi que sa cheville avait doublé de volume. Son poignard de ceinture gisait ailleurs dans la pièce, brisé lorsqu'il avait du détourner un coup d'épée vers le sol. La lame et le béton n'avait pas aimé leur rencontre. Et il avait renoncé à se servir de sa baguette. Il était clairement inférieur à son opposant en magie. A la place, il gardait Maegling comme une défense et une attaque complète, parant les sorts et attaquant uniquement physiquement.
De son coté, son adversaire comptait aussi les dégâts. Son épée était ébréchée à la garde et manquait d'une pointe, a priori ses runes étaient moins puissantes que celle de Maëgling. Une longue ligne zébrait son bras droit, cadeau de Tim lors d'un échange au corps à corps pendant lequel la pointe de sa lame avait suivi le tracé de la cape et Tim soupçonnait qu'il lui avait brisé au moins une côte à un moment où il avait pu enfoncer de toute ses forces son poing dans le coté.
Depuis 2-3 minutes, les deux avaient même arrêtés de tourner l'un autour de l'autre, se regardant en chien de faïence. Finalement, l'autre lui lança un "Endoloris" que Tim évita en faisant un pas sur le coté. Il profita de son élan pour se jeter en avant, dévia la lame de son adversaire en chemin et tenter de l'atteindre d'un coup de sa protection droite à la machoire. La fatigue lui fit manquer son coup de quelques centimètres. Emporté par son élan, il volta sur lui-même et reçut un expulso à bout portant qui l'envoya percuter une colonne. Il garda Maëgling en main par réflexe, crachant un peu de sang.
Une illumination lui vint alors, et il fit mine d'avoir encore plus de mal à se relever que nécessaire. Quelques jours auparavant, quand il avait emmené Alixe à Poudlard, il avait utilisé la magie sans baguette pour faire une étincelle. Et comme il l'avait expliqué à sa filleule, l'étincelle était bien plus dure à produire qu'un simple éclair brut, surtout s'il utilisait aussi sa baguette. Car le contrôle sur la puissance utilisée était terriblement compliqué à utiliser. Mais s'il était prêt à laisser toute sa magie disponible circuler d'un point A à un point B, il n'avait pas besoin de canaliser quoi que ce soit n'est-ce pas ? Il suffisait juste qu'il touche sa propre baguette avec son bras pour pouvoir canaliser le tout.
Il fit alors mine de tomber et Maëgling le coupa juste au dessus du holster de sa baguette, toujours rangée là. Il évita ensuite une attaque de l'autre et le repoussa du pied. Puis il se remit debout, prêt à un nouvel assaut, qui vint sous la forme d'un nouveau sort d'expulsion qu'il absorba de sa lame, avant un énième entrechoquement entre leurs lames. Il poussa, dans le mouvement, sa baguette pour quelle touche son bras, là où il s'était coupé. S'il devait se servir d'un sort, il pourrait maintenant le faire, sans s'inquiéter de tenir sa baguette.
Leur combat reprit de l'intensité. Si son opposant avait le dessus dès que la magie était impliqué, Tim gérait mieux l'assaut physique et le positionnement dans le combat, malgré son handicap à la cuisse. Il avait rejoint les rangs des côtes cassées lorsqu'il avait pris de plein fouet un expulso mais son adversaire avait perdu l'usage de sa cheville gauche dans le même mouvement.
Ils s'attaquaient et s'éloignaient depuis maintenant trop longtemps et il fallait en finir. Sur un mouvement, Tim fut surpris. Le coup que tenta de lui mettre son adversaire portait une signature, c'était un enchainement de haut en bas puis une venue au corps à corps, gardé levée, afin de pouvoir rabaisser vers le cœur et il ne connaissait qu'une seule personne, au monde, qui ait appris ce mouvement malgré le danger qu'il représentait. De fait, s'il pouvait mettre fin rapidement au combat, il laissait les deux flancs complètement exposé. Sauf que s'il avait raison, il ne pouvait pas en profiter pour tuer. À la place, il se jeta au sol, perdant Maëgling, qui lui servit à parer.
L'autre tenta alors de lui mettre un coup de taille, mais la fatigue et l'écart entre eux permirent à Tim de faire deux choses. D'abord, il contra avec sa protection de poignet gauche, puis il aggripa la lame de sa main droite, mettant sa baguette et le métal en connexion. Il leva un regard vers son adversaire et dit doucement.//
- Désolé Princesse. Trop de choses sont en jeux ici.
//Il laissa le sort qu'il préparait depuis trop longtemps quitter sa baguette. L'éclair de puissance brute traversa la lame et remonta d'un coup sur la garde de l'épée d'Ann avant de toucher son corps, tel une puissante décharge électrique. La jeune femme fut expulsée 3 mètres plus loin et tomba au sol inconsciente.
Tim prit le temps de récupérer Maegling, se leva difficilement et prit une potion dans sa sacoche, qu'il versa sur sa jambe. Aussitôt, d'épais fils noirs en sortirent, tandis que la partie la plus visible magie noire étaient extirpée par la potion. Mais il n'échapperait pas à une revue par Hélène. Il but ensuite une potion de régénération sanguine et un filtre énergisant. Une fois apte à réfléchir et se déplacer, il s'approcha de sa sœur, sous le regard impassible des 3 membres du conseil qui n'avaient pas bougé de tout leur duel, un immense bouclier d'un bleu miroitant les protégeant des sorts.
Il s'assit par terre et la tira contre lui avec douceur. Il sortit deux autres fioles et les lui fit boire, la première pour la régénération sanguine et une autre de sommeil sans rêves. Enfin, il lança un rapide mais puissant "Férula" sur son pied, une attelle lui gardant la cheville serrée. Il ne pouvait rien faire pour sa côte, mais le Consortium soignait bien les siens,… en temps voulu. Il ouvrit la sacoche que sa sœur portait, comme lui, cachée, et en sortit le médaillon familial. Avec ça, elle serait renvoyée dans le manoir Seymour, à Stowe House. Il lui embrassa doucement le front, fit apparaître un mot dans sa main, disant à quel point il était désolé et activa la magie de l'artefact.
Enfin, il se releva et fit face au Conseil, au moment où leur bouclier disparaissait. Il fut convié à se rasseoir. En plus du siège, une table apparut, au bout de laquelle quelques fruits et de l'eau étaient posés. Il fut invité à se servir et sa carte d'informations fut posée sur le reste de la table.//
Il semblerait que même nos tests les plus corsés te soient accessible. En tant que combattant, je pointerai tout de même le fait suivant. Ton dernier coup, même si bien préparé, est dangereux. Je ne suis pas sur que tu sois capable d'envoyer un stupéfix en cet instant.
- Je n'avais pas le choix, je perdais.
- Bonne réponse Prince. En ce qui concerne ce document, c'est un travail incroyable de croisement d'informations. En voici plusieurs qui vous manquent à ce jour. Nous savons que 2 choisis sont retenus dans le monde incertain. Nous ne savons pas exactement où, mais l'équipe que nous avions envoyé a réussi à nous faire parvenir deux informations. L'une pour nous dire que Yénibohor est un lieu où il faut chercher. L'autre pour nous confirmer qu'ils avaient été découverts et qu'ils exécutaient le protocole fantôme. Depuis nous avons réussi à confirmer que les corps retrouvés sont les leurs. Comme je le disais, en temps normaux, nous aurions accepté, sans réserve, que vous partiez, que vous vous aguerrissiez. Malheureusement, nous allons devoir vous demander bien plus que cela.
- Je suis au service du Consortium. Toujours. Et avec ma vie
- Ton engagement n'est plus à démontrer. Mais cette mission est particulière. Si tu l'acceptes, tu devras partir du principe qu'une cellule nous a peut-être noyauté. Que tes contacts les moins surs ne peuvent être crus. Que la majorité de nos possessions dans le monde incertain sont caducs, de même que nos protections. Tu agiras la plupart du temps seul et sans aide. Et tu devras accepter la mission et seulement la mission. Nous nous occupons du ménage dans nos rangs. Le travail a été engagé depuis 4 semaines. Ta mission a toi est simple en essence. Tu dois retrouver les 2 choisis. Et t'assurer que nos secrets soient tus à jamais.
- Vous me demandez de …
- De les tuer oui. Ce n'est pas le travail d'un Politique en temps normal. Mais ce sera le tien ici. Il nous faut quelqu'un qui ait publiquement exprimé son envie d'aller dans le monde incertain, suffisamment inconnu pour ne pas être soupçonné de faire parti de nos rangs, mais intelligent et capable de nouer des relations efficacement.
- Oui Conseillère.
//Face à un ordre qui le rebutait, mais qu'il exécuterait quand même, il avait ce réflexe de redevenir complètement profesionnel et de rompre l'échange de confiance qui s'était établi jusqu'ici. Il avait besoin de redevenir froid pour accepter qu'il allait devoir … recommencer. Blesser Karzhkern était une chose, il devait faire passer un message, et le mercenaire aurait pu s'en prendre à Charlen. Mais devoir tuer était bien pire. Et il se souvenait parfaitement de la sensation, deux ans auparavant. Dans l'action. Alors que là, de sang froid…
Il éteignit systématiquement toute résistance en lui. Il ne pouvait juste pas se laisser dépasser par ce sentiment. Si les secrets du Consortium venaient à être dévoilés, ce pouvait être catastrophique. Sa tranquillité d'esprit était un prix raisonnable à payer.
Il s'aperçut qu'il avait finit de percer le sort de dissimulation vocale sur cette voix. C'était une voix de femme, indéniablement. Depuis qu'il savait la méthode pour passer les sorts d'espionnage, il travaillait sur ce sort en particulier. Tous les tests qu'il aurait à passer dans le Consortium n'impliquerait pas que Ann soit là pour lui mettre sa présence sous le nez. Etonnamment, ce constat lui fit du bien. Il était encore capable d'apprendre sous pression.
Il la regarda. Sous le masque, il pouvait parier qu'il y avait un sourire. Il n'était pas une exception, il le savait. Peter par exemple avait passé le sort le jour de ses 16 ans et Ann le faisait depuis la veille de ses 16 ans; chose qu'elle n'avait pas osé mettre en avant auprès de Peter, mais que Tim avait poussé. Peter, par contre, avec ses années de pratiques avait réussi à aller suffisamment loin pour reconnaître distinctement les modulations des voix.//
- Je vois qu'on progresse Prince. C'est très bien. Le Conseil mesure ce qu'il vous demande. Nous savons que tout ceci a un coût pour vous, en tant que personne, pour votre âme aussi. Le Conseil n'offrira pas de réparation mais n'oubliera pas non plus. Et de retour, nous en tiendrons compte. Nous allons avoir besoin de nous revoir un jour prochain. Peut-être en plus petit comité, et sans épreuve cette fois-ci, c'est promis. Le Consortium souhaite qu'au-delà de votre préparation, vous soyez équipé, et informé au mieux de nos moyens actuels.
- Je suis reconnaissant au Conseil de son aide. Cette mission ne me convient pas mais je m'engage sur mon honneur à la mener à bien.
- Sur votre honneur Prince ?
- Ma vie ne peut être engagée pour le moment. Pas au moyen d'un serment en tout cas. Du moins, je ne le souhaite pas.
- Et le Conseil ne l'ordonnera pas en de telle condition.
- J'en suis reconnaissant.
- Un guérisseur t'attend dehors. Tu ne repars pas sans le voir. Un Commerçant nous a demandé une faveur pour préserver son ménage
//Il y avait du rire dans la voix en face de lui. Et il pouvait comprendre pourquoi. Si Hélène voyait la blessure à sa jambe… Quoiqu'il ne voulait de toute façon pas rentrer en France pour le moment. Il avait une chose trop importante à faire avant.
Il salua selon les coutumes du Consortium, s'inclinant devant le Conseil et sortit. Il voulait enlever sa cape mais à la place, il rajouta un masque par-dessus. Il était un Prince, tout le monde n'avait pas à reconnaître son visage. Et il plaça sur lui-même un sort de distorsion vocale. Il rejoignit enfin le guérisseur. Ce dernier l'ausculta sans toucher au masque ni au haut de la cape.
Il commença par s'occuper de la plaie noire sur la jambe. A un moment Tim fut persuadé d'entendre parler de "maladie mentale congénitale. Se cautériser seul en plein combat un sort de brulure dragonique" et faillit éclater de rire, la pression retombant ne l'aidant pas à rester calme. Le travail sur sa jambe prit une bonne demi-heure, le mage lui indiquant qu'il devait tirer à lui l'ensemble des traces du maléfice pour éviter qu'il ne risque de plus creuser sa jambe. Tim grogna au début et une fiole de potion anesthésiante lui fut fourrée sans ménagement dans les mains. Il la but sans sourciller. Il était persuadé qu'il était protégé et ce médecin faisait, de toute façon partie des membres de confiance pour que le Conseil le convie.
Le reste ne fut quasiment que des formalités. Il fut allongé sur le dos le temps de stabiliser et solidifier ses côtes. Sa cheville fut équipée d'une attelle, et un sort de ponction lui rendit sa taille. L'attelle devait être portée une nuit, le temps que la magie imprègne la cheville et la solidifie. Sa pommette, dont il n'avait pas senti la fracture lui fut réparée, ainsi que les auriculaire et majeure de la main droite. Il refusa qu'on touche à la coupure qu'il s'était infligé en tentant son plan de folie, il garderait ce souvenir, mémoire des sacrifices nécessaires. De même qu'il garderait, moins volontairement, une trace de la brulure que l'éclair lui avait provoqué à l'extrémité de sa baguette. Encore une fois, le manque de contrôle s'avérait plus dangereux que l'adversaire. Encore que, ici…
Enfin le médicomage le libéra. Il s'assura que Maëgling était à sa place, ainsi que sa baguette. Le Conseil lui avait rendu sa carte et il y trouva un mot l'invitant à reprendre ses études sur les graphèmes. Il n'était pas inquiet de ce coté là. Il avait trop travailler ce domaine pour y échouer. Et leurs parents les avaient emmené à Ys pour qu'ils puissent s'entraîner, jusqu'à leur 6ème année. Cette année le voyage n'avait pas eu lieu. Peter était trop pris, Tim savait maintenant pourquoi. Ann allait savoir. Leur mère n'avait pas voulu y aller sans Peter ni Zoey. Les jumeaux étaient restés en famille.
Ann… Il lui avait envoyé une telle décharge qu'il avait cru l'avoir tué. Sentir son pouls sous ses doigts lorsqu'il lui massait la gorge pour faire passer les potions avait failli avoir raison de ses nerfs. Mais il avait tenu, jusqu'ici. Et il devait tenir encore un peu. Le temps d'arriver. Il se concentra et s'élança.
A force de pratique, il avait réussi à rendre son transplanage très silencieux. Du moins en temps normal. Ici, non seulement son arrivée émis le même bruit que son couteau qui se brisait sur le béton, mais en plus, il perdit l'équilibre et tomba en avant dans son bureau particulier. Il percuta alors le porte manteau qu'il envoya contre la porte. Il tenta de rattraper le tout mais sa jambe le trahit malgré les soins et il finit sous un enchevêtrement de bois.
Le temps qu'il se relève, il avait une baguette dans le dos. La lumière s'alluma alors, éclairant la hampe de Maëgling. Il leva sa main droite, la manche de sa cape remontant jusqu'à son coude, dévoilant sa deuxième arme, tandis qu'il ne pouvait atteindre Maëgling. De sa main gauche, il retira masque et capuche, dévoilant son visage à Peter. La baguette dans son dos se retira immédiatement. Ce qu'il vit dans le regard de Pete… de son père, le toucha. Une émotion sincère et un regret profond. Alors que Tim allait parler, il l'en empêcha et pour la première fois en 17 longues années, il s'excusa auprès de lui.
L'échange était étrange et Tim ne savait pas comment réagir. Zoey restait morte et Ann avait failli y rester à l'époque, et pourtant il ne pouvait pas se permettre, en cet instant, de l'attaquer verbalement. Non seulement il n'en avait pas la force ni le courage, mais il se serait trouvé misérable de faire ça la première fois que Peter s'excusait.
Au lieu de cela, il sortit sa baguette et rendit son aspect habituel à son bureau. Une part de lui songea avec satisfaction à la vitesse à laquelle Peter était venu s'assurer des lieux. Une autre se dit que l'autre homme portait un terrible fardeau ce soir. Les jumeaux n'avaient pas fait semblant de lutter, ignorant chacun qui ils affrontaient, envoyé, maintenant à une mission des plus sordides pour Tim. Le tout commandé par lui, membre du Conseil, chef, même, du Conseil. Oui certains fardeaux pesaient lourds. Et il comprenait mieux pourquoi il n'avait pas été présent. Tim et Ann auraient chacun renvoyés l'autre ici ou à Aigrefeuille. Hélène et Aragorn d'un coté, Peter et surement deux médicomages de l'autre. Il s'était assuré de la vie de ses enfants, déléguant la tâche la moins importante à ses yeux à ses subalternes. Il sentit un respect nouveau pour l'homme prendre un peu de place à coté de sa rancœur.
Peter n'exigea rien de lui, ne lui demanda rien. Il conduisit simplement Tim à la chambre de Ann, où son siège était déjà posé. Les jumeaux avaient rapidement fait chambre à part une fois après leur entrée à Poudlard, habitués par leurs dortoirs lointains. Mais le jour où ils avaient fait ce choix, ils avaient aussi demandés des fauteuils, identiques, qui leur permettait de rester dans la même pièce même quand l'un d'eux dormaient.
Ce soir, c'était lui qui allait veiller Ann. Enfin ce soir, la fin de cette nuit, puisque 3h30 étaient déjà dépassées. Il leva les yeux vers son père, un remerciement sincère, pour le siège et l'absence de question, dans les yeux. Ainsi qu'une invitation ferme à sortir. Ann était SA sœur. Et leur lien était trop fort pour discuter la présence de son père dans la pièce. Il avait besoin d'accepter qu'il ne l'avait pas blessé gravement ou définitivement. Peter posa une main sur son épaule et lui indiqua qu'il avait mis Ann dans la liste des gens autorisés à savoir mais qu'il ne pouvait pas en faire autant pour Syndra. Tim acquiesça et se détourna.
Il retira définitivement sa cape. En la regardant, il se fit la remarque qu'il avait peut-être trop forcée. La cape, comme beaucoup de vêtements du Consortium, était enchantée pour que certains trous puissent se réparer seuls. Mais là … sous le sternum, il n'y avait quasiment plus que des lambeaux de tissus et même au dessus, les coupures, nombreuses, n'avaient pas encore commencée à se refermer. Tant pis, il en changerait. Il retira aussi ses deux protège poignets et les posa au sol. D'un puissant episkey, il retira le sang qui lui avait coulé dessus. Il irait prendre une douche plus tard.
Il s'approcha du lit où sa sœur dormait. Comme il le pensait, elle avait été lavé et soignée. Seule la potion de sommeil sans rêve qu'il lui avait fait prendre la maintenait dans le sommeil. Elle était juste un peu trop pale par rapport à d'habitude et sa respiration un peu trop forte et tenue, et cela le fit soupirer. Il savait qu'il en était responsable. Elle avait encore du passer des heures et des heures à s'entraîner, sacrifiant trop de choses là-dedans. Mais elle était devenue terriblement forte remarqua-t-il avec un profond sentiment de fierté.
Historiquement, ils avaient toujours eu une arme différente. A lui le combat au corps à corps, à elle la magie. C'était la première fois que l'un d'entre eux laissait totalement tomber une des deux branches du combat pour se contenter de défendre. Elle l'aurait battu si ce combat avait été un combat à mort. Et seule la ruse lui avait permis de l'emporter, et le fait de l'avoir reconnu. Elle était un atout précieux pour le Consortium. Evidemment si le Conseil avait voulu qu'il perde à tout prix, ils auraient appelé certains Mercenaire, guerrier de 30 ans, qui auraient pu l'abattre en 5 minutes. Mais ce n'était pas ce genre de gens qu'il fallait. Non l'effet recherché ce soir c'était de lui rappeler ses limites et de le mettre dans une situation difficile pour le forcer à puiser en lui. Il avait parfaitement réussi le test. Un peu trop même.
Il prit sa décision et fit apparaître une couverture sur son fauteuil, puis se leva. Définitivement Ann avait utilisé trop de magie et il était temps que son jumeau lui rende un peu de couleurs. Il retourna la main d'Ann, paume vers le haut et ferma les yeux, se concentrant sur le cœur de sa magie. Il posa ensuite sa main sur le poignet de sa sœur et laissa filtrer doucement sa propre magie. Il devait faire attention à ne pas tout lui donner. Enchanter son médaillon, se défendre et alimenter Maëgling pour qu'elle lui sert de contresort l'avait beaucoup affaibli magiquement et s'il donnait trop, il serait celui qui finirait dans l'état d'Ann. D’où le contrôle acharné qu'il imposait à son flux magique.
Il avait gardé les yeux fermés, concentré sur sa tâche, mais il se guidait aux oreilles. Au bout d'une vingtaine de minutes, il n'entendait plus le sifflement qui l'avait dérangé dans la respiration de sa sœur. Il coupa alors l'échange et soupira. Il était fatigué. Ann papillonna des yeux et les fixa sur lui. Tim posa un doigt sur ses propres lèvres au moment ou l'ancienne Princesse allait parler et dit avant elle//
- Je veille sur toi grande sœur. Dors
//En temps normaux, elle aurait surement regimbé et grogné, mais comme son petit frère, elle était épuisée. Elle referma les yeux, tourna la tête vers lui et son souffle s'apaisa à nouveau, tandis qu'elle se rendormait. La main droite de Tim était partie à la recherche du flacon de potion de sommeil dans son sac et il ne s'en rendit compte que quand il la relâcha. Pour le moment, il ne voulait pas parler de tout cela avec Ann. Il s'en voulait trop pour que la conversation soit équilibrée.
Il posa son sac au pied du lit et déplaça son fauteuil de manière à se tenir à la droite du lit d'Ann, il reprit Maegling et la posa de manière à pouvoir la tirer rapidement en se réveillant si besoin. Il retira ses chaussures, s'installa bien profondément dans son fauteuil, posa les pieds sur le lit et s'emmitoufla dans la couverture, seule sa main gauche dépassant, qui attrapa la main droite d'Ann. Il s'endormit avant même d'y penser.
Le frère et la sœur restèrent dans cette position, image de leur enfance passé, de leur peur du futur, de la paix du présent, jusqu'à ce que 9h sonnent le lendemain matin. A un moment la porte s'ouvrit sur le visage de leur mère, informée par Peter. Tim ouvrit un œil, détendu, il avait reconnu le son du pas de sa mère au travers de son sommeil et lui sourit doucement, chaleureusement avant de secouer la tête. Pas plus que Peter, elle n'était invité ici pour le moment. Pas pour des griefs, mais simplement parce qu'il avait besoin de rester là, ainsi, et de dormir.
A 9h, Tim s'étira et laissa un mot dans la main de sa soeur. Il quitta la pièce pour prendre une douche et récupérer une cape neuve qu'il fourra dans son sac. Il rentrerait dans les mêmes vêtements que ceux avec lesquels il était parti. Il passa dans son bureau récupérer le masque qu'il y avait oublié la veille. Il y trouva aussi une photo sorcière de lui et Ann. Immobile. Chose rare. Car les deux dormaient. Sur le visage d'Ann, il voyait cependant une paix rare, qu'il trouvait plus souvent chez lui. Mais lui avait un léger sourire de contentement. Il savait que cette photo partirait avec lui dans le monde Incertain.
Il retourna à la chambre d'Ann et déposa un baiser sur son front, qui la réveilla. Il lui sourit, lui souhaita une bonne récupération et partit. Le temps des explications viendrait. Il avait besoin, lui aussi, de récupérer. Et de travailler.
De retour dans la Hall de Stowe House, il posa une main sur son médaillon et le Portoloin le tira vers Aigrefeuille. Il monta dans sa chambre en silence, et y déposa Maëgling et le survivant de ses poignards, même sa baguette, et sa cape détruite. Il se changea pour un accoutrement plus vacanciers, attrapa son dossier de graphémologie et sortit dans le jardin rejoindre Syndra et Alixe. Il embrassa la première et calina la seconde puis s'assit auprès d'elles. Il hésita à ouvrir son dossier tout de suite. A la place il ferma les yeux et s'endormit. Syndra eut juste le temps de faire apparaître un coussin sous sa tête. Les questions attendraient un autre jour.//
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