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Sujet : Palais impérial | |
Rosalie Réponses : 36 Vus : 20152 |
Forum: Al-Jeit Date du message: Mar. 14 Sep 2021, 18:27 |
- Honnêtement, non, je ne me sens absolument pas prêt à rencontrer qui que ce soit. Je n’ai aucune confiance en vos parents, ils n’ont aucune raison de m’aider, loin de là. J’ai peur mais je ne peux rien faire d’autre. Je n’ai nulle part où fuir, nulle part où me cacher. Qu'est-ce que je peux faire ? Qu'est-ce que je devrait faire ? Je ne sais pas quoi faire, donc je vais tout parier sur vous et vos parents en espérant que ça passe. Au fond, c'est ce qui me correspond le plus. Et puis comme ça, si je meurs, j'aurais au moins une personne pour culpabiliser sur mon sort.
// Sur ces mots, le jeune homme quitta la pièce. Il regarda prudemment dans le couloir pour vérifier qu'il n'y avait personne. C'était inutile. Les greniers étaient peu fréquentés. Clothilde rattrapa Laïln et le devança pour le guider à travers le dédale de couloirs, résolue à expliquer la situation délicate de l'étranger à sa mère. Le paradigme serait sans doute vite saisie. La diplomate était intelligente. Elle rassemblait aisément les morceaux du problème pour en avoir une vision globale. Les deux alaviriens marchaient d'un bon pas. Clothilde était plutôt optimiste, certaine des compétences de ses parents et de leur empathie, tandis que Laïln paraissait plutôt morose, voire désespéré. Ces deux personnes aux attitudes opposées, formait deux belles issues d'un booléen. La confiance contre la méfiance, l'espérance ou le désespoir, l'excitation face à la dépression. // - Inutile de fuir, nous vous tenons. // Clothilde s'arrêta net. Un homme solidement bâti lui barrait le chemin de gauche. Une femme lui fit face. En se retournant, elle vit un troisième garde. L'adolescente se tourna vers Laïln avec inquiétude. L'homme semblait hors de lui-même, comme flottant dans une autre dimension. La jeune fille se retourna vers le premier soldat qui leur avait adressé la parole. // - Que voulez-vous ? - Ne soyez pas si agressive, demoiselle Gil'Flarian , ou il pourrait vous arriver malheur à vous aussi. // Clothilde rougit, mais ne se démonta pas. Elle défendrait son ami de tout son possible. // - Que voulez-vous Monsieur ? Nous avons, me semble-t-il, le droit de nous promener dans cette aile du palais. Ce n'est guère celle de l'empereur. // Le ravissement de l'homme face à l'audace de la demoiselle le fit sourire, mais il n'oublia pas pour autant son devoir. Il devait rester courtois envers la jeune fille. Mais les ordres étaient clairs. Il devait arrêter le grand garçon. // - Excusez-nous mademoiselle. Vous avez effectivement le plein droit de circuler dans ce couloir, mais il n'en est pas de même pour cet homme. Nous devons l'arrêter. // Qui avait donné cet ordre ? La Gil'Flarian n'en avait aucune idée. Pouvait-elle lutter ? Les Til'Avalon pouvaient contester certaines actions, suivant l'autorité de leur commanditaire. Le garde lut la question dans l'esprit de la jeune fille. Ses compères s'étaient approchés, prêts à saisir Laïln. // |
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Sujet : Palais impérial | |
Rosalie Réponses : 36 Vus : 20152 |
Forum: Al-Jeit Date du message: Ven. 14 Mai 2021, 09:52 |
// Clothilde releva la tête. Le mouvement de ses doigts s'arrêta. Il lui semblait avoir entendu un bruit. Elle fit signe à Laïln de se taire, tendit l'oreille mais ne remarqua rien d'anormal. Ses recherches avaient été interrompues. Elle tournait le problème de son aîné dans sa tête. Il avait rendu service à une jeune fille, qui pour le remercier lui avait donné le diadème de son père sans l'autorisation de ce dernier. Quand le père s'aperçut de l'erreur, il était trop tard, Laïln avait déjà vendu le diadème contre de l'argent. Des hommes envoyés pas le père s'emparèrent de l'argent, le mirent dans leurs poches et rapportèrent au père que le diadème n'était plus. A présent, le père, Ewak Nil'Otay cherchait Laïln pour le punir. Clothilde ignora les questions de Laïln.//
- Je ne comprends pas. Pourquoi ce Ewak n'a pas visité le bijoutier ? A-t-il récupéré l'argent du diadème prise par ses hommes ? Sinon, pourquoi ? Quel est son lien avec sa fille ? C'est normal qu'il vous en veuille, même si vous n'avez été qu'instrument de la perdition de son diadème. // Clothilde tira la chaise du bureau et s'assit. Laïln la fatiguait terriblement. // - Oh et puis j'en ai assez ! Cette histoire me dépasse. Je ne m'y connais pas moi. J'observe, j'analyse, je traite des papiers de Maman, mais ne suis pas maîtresse de tout. Je ne m'y connais pas. Je ne sais rien de cet Ewak au fond. Analyser toutes les notes relevées sur ses contrats serait trop long. Il faut demander de l'aide à quelqu'un de compétent, de vraiment compétent. // Face au mélézin, Clothilde se sentait totalement dépassée. Chaque personne en cachait une autre. Certaines étaient plus grandes, avec de plus grandes branches. D'autre plus feuillus faisaient beaucoup d'ombre. Clothilde n'était qu'une jeune pousse, un simple roseau au milieu de cette forêt de mélèzes. Bien entendu, elle n'était pas affouagé et ne disposait donc pas du droit de coupe de la forêt. // - Je sais, nous revenons au même problème. Est-ce que je peux vous aider ? Sinon, est-ce que je connais quelqu'un pouvant vous aider ? Au début, je pensais y arriver. Je suis trop orgueilleuse sans doute, trop confiante en mes capacités propres. Mais c'est fini. // Clothilde se leva, rangea les papiers à leur place et remit la caisse à l'endroit initial.// - Vous avais-je dit que Maman est diplomate et Papa dessinateur ? Peut-être pourront-ils vous aider ? Etes-vous prêt à les approcher ? Je vous ai fait confiance, mais pas sûr que ce soit le cas pour eux. // Clothilde désigna la vieille porte. // - Bon, il va falloir y aller. Je ne sais s'il faut être discret ou aussi vifs qu'à l'aller. L'empereur se méfie toujours des gens discrets. Alors que si nous marchons comme n'ayant rien à nous reprocher, on nous suspectera moins. // L'adolescente pressentait l'urgence de la situation. - Nous avons trop tardé ! |
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Sujet : Ruelle sombre | |
Rosalie Réponses : 26 Vus : 16967 |
Forum: Al-Jeit Date du message: Dim. 07 Mar 2021, 18:18 |
// Clothilde observa son aînée attentivement. Cette dernière était une femme mûre, pleine d'assurance, sûre de ses convictions et de ses choix. Elle comprenait l'impatience de la cadette et la tempérait. Cirdra incitait à la prudence et la réflexion. La petite demoiselle gardait les yeux ouverts, attentifs. Elle buvait les paroles de la marchombre. //
- Prends le temps de réfléchir c'est une décision qui guidera le reste de ta vie ! Je sens ton envie c'est certain mais ne confonds pas cela avec la précipitation. Prend un moment sur toi et fais le tri dans tes émotions, je suis certaine que tu prendras la bonne décision ! Je reviendrais à la nouvelle lune. // Clothilde garda es paroles de son aînée en mémoire. Elle devait prendre le temps de réfléchir. La décision n'était pas à prendre à la légère puisqu'elle guiderait sa vie entière. Clothilde ne savait que penser. Oui elle désirerait vivement suivre Cirdra. La voie de liberté et d'harmonie l'attirait. Clothilde reconnaissait volontiers son être rempli d'émotions diverses. Elle n'était pas une vulgaire marionnette. Elle pouvait penser. // - Quand nous nous reverrons, si ta raison te porte à suivre le chemin que j'ai moi même suivi, nous partirons directement. Il faudra que tu sois prête. // Etre prêt, toujours. Dans un autre monde, que Clothilde ne connaissait pas, des hommes avaient fait leur cette devise "Toujours prêts". Ils se tenaient prêts à rendre service, prêts à accepter les épreuves qui se dressaient sur leur route. En outre, deux mille ans plus tôt, un homme avait demandé aux autres hommes de veiller, toujours, car nul ne savait l'heure de son retour. Cirdra demandait exactement la même chose à sa future apprentie : être prêt, pour pouvoir la suivre quand elle reviendrait. Clothilde devrait alors quitter sa famille, ses affaires, n'emportant avec elle que le minimum. Elle se lèverait et partirait. // - Le contrat comme cela tu l'appelles n'est ni plus ni moins que le code des marchombres. Si tu acceptes de me suivre, il faudrait que j'ai ta totale et indivisible confiance, comme je te donnerais la mienne. Dans les situations les plus périlleuses, et il y en aura, il faudra m'écouter, même si la solution que j'apporte ne te semble pas pertinente. Mais avant tout je veux que tu sois libre de pouvoir me donner ton avis et ton opinion sur les décisions qui seront à même d'être prises. Cette relation de confiance c'est le plus important. // En soit, Cirdra lui demandait l'obéissance, obéissance absolue, surtout dans les situations les plus complexes. Clothilde devait lui faire librement confiance. Sur cette foi en son aînée reposait la relation et les actes qui suivraient. L'adolescente resta immobile, jusqu'au départ de la marchombre. Puis, elle se trouva livrée à elle-même. Malgré son grand désir de solitude pour méditer ce qui venait de se passer, elle rentra chez elle. Ses parents l'attendaient avec inquiétude. Son père, le tauon de la famille, c'est-à-dire celui qui prend la plus grosse part l'accueillit à bras ouverts, trop heureux de la retrouver. La petite particule hydrogène , la benjamine Clothilde se jeta contre le torse aimant de son père. L'étreinte rassura la petite fille, fort éprouvée ce soir-là. // |
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Sujet : Palais impérial | |
Rosalie Réponses : 36 Vus : 20152 |
Forum: Al-Jeit Date du message: Sam. 06 Fév 2021, 21:27 |
- Son nom c'est Ewäk Nil'Otay. Par contre, je ne sais pas si le qualifier d'agresseur est adapté, étant donné qu'il ne m'a jamais attaqué lui-même. En fait, je ne l'ai même jamais rencontré. Il paye juste des gens pour m'attaquer. Ou plus exactement, il a promis de l'argent à quiconque lui ramènera ma tête et son diadème. Du coup, si tu as besoin d'argent de poche, tu sais quoi faire !
- Mmmm? Ewak Nil'Otay... Ce nom ne me dit rien. // Clothilde hésita à relever la pointe d'humour de son aîné. Elle n'avait aucune intention de le vendre évidemment. Mais le prix de sa tête devait expliquer le regard relevé de la servante. Cette dernière l'avait peut-être reconnu. Auquel cas elle aurait voulu vérifier son identité avant de le vendre. Il aurait été très imprudent d'accuser injustement quelqu'un. Mmm que signifiait l'air concentré de la servante ? Cela ne présageait rien de bon. Clothilde devenait aussi suspicieuse que Laïln à mesure que celui-ci exposât sa situation. // - Ewak Nil'Otay... // La petite fille fit glisser les différents papiers sous ses doigts. Elle cherchait quelque chose, très probablement en lien avec le poursuivant de Laïln. Ses sourcils froncés ne présageaient rien de bon. Les papiers achalaient la demoiselle. Ses doigts tapotèrent la paperasse . Elle réfléchissait. // - Mmm. Nil'Otay Ewak ... Mmmmmm. // Clothilde rechercha dans le tas d'affaire l'homme qui avait engagé des assassins contre Laïln. Elle était sûre de pouvoir le retrouver. Si ce n'était pas dans cette boîte... C'était dans celle dessinée couleur bois ! La caisse passait facilement inaperçue. Sa téléonomie s'affirmait en cela. Sa dissimulation était voulue. Sûre de cette idée, Clothilde remit la boîte fushia à sa place initiale. Elle revint près de l'entrée, incitant le jeune adulte à se décaler au passage, elle s'accroupit et sortit une deuxième caisse. A nouveau elle la posa sur le bureau et la parcourut hâtivement. Enfin, ses doigts s'arrêtèrent. Elle tira quelques feuilles. // - Nous y voilà. Ici nous sommes dans le grenier bureau de Maman. Elle range ses dossiers classés ici. Comme je suis souvent de ménage et aussi secrétaire de temps en temps, je connais. Mais bon, parfois elle opère sans moi comme aujourd'hui. Donc j'étais condamnée à attendre bêtement devant une porte, comme tout à l'heure quand vous m'avez vu. // Clothilde fit signe de s'approcher. // - Là, nous avons des traités négociés par ma Maman. Mais ce n'est guère intéressant en tant que telle. Des transactions, encore des transactions. Le mieux, c'est de regarder les petits commentaires qu'elle note à la fin. Elle répertorie les bizarreries de ses interlocuteurs. // Clothilde désigna des lignes plus resserrées à la fin ou au dos des rapports. Elle parcourut quelques lignes, s'arrêta et poursuivit. - Par exemple, tenez. Possède une riche propriété labyrinthique. Des servants sortent de nul part, du sol, derrière le lac voisin, de l'arrière cour, des côtés. En soit, ça sert à rien pour le contrat lui-même, mais ça peut servir pour d'autres activités... |
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Sujet : Palais impérial | |
Rosalie Réponses : 36 Vus : 20152 |
Forum: Al-Jeit Date du message: Ven. 18 Déc 2020, 10:33 |
// Laïln perdait son sang froid. Il ne parvenait plus à réfléchir. La situation le dépassait. Il se sentait impuissant. Que pouvait une fillette de quinze ans face à la détresse d'un homme adulte ? Elle n'était pas assez forte, songeait-elle. Comment arriverait-elle à aider cet alavirien ? Clothilde possédait quelque chose que son interlocuteur n'avait pas, des relations. Sa mère, diplomate reconnue descendait d'une fière famille. Les Til Avalon avaient toujours été proches de l'empereur.
Une porte de ferma à proximité du duo, qui se tourna aussitôt vers le perturbateur. Laïln capta le regard de la servante par son agressivité faciale. Celle-ci le dévisagea avec curiosité. Clothilde, invisible dans cette échange se contenta s'analyser les expressions. Sa flegme la gardait imperturbable. // - Bon, c'est bien beau tout ça, mais pourrait-on aller un peu plus vite ? Alors mettons les choses simplement : peux-tu m'aider, le feras-tu et sinon, qui pourrait me venir en aide ? // Clothilde était patiente. Elle n'apprécia pas le ton précipité du grand homme, mais ne le lui reprocha nullement. Il était en danger de mort, elle ne devait pas l'oublier. Son inquiétude était toute naturelle. Clothilde prit l'homme par le bras et le mena dans un autre couloir. Ils marchèrent sur les dalles bicolores assez rapidement. Ils tournèrent à droite, poursuivirent leur route, puis à gauche. Ils changeaient d'aile du palais. Ils avaient été dans l'aile consacrées aux réunions et se dirigeaient vers la réserve. Bien sûr, Clothilde ne donna aucune explication et laissa l'homme en prise à ses pensées. Elle marchait d'un pas sûr, adressa un sourire cordiale à un groupe au détour d'un couloir et poursuivit sa route. Les deux personnes ne furent point arrêtées en chemin. Personne ne leur posa de questions indiscrètes, alors qu'ils passèrent devant deux groupes. Avec la servant initiale, cela faisait trois entités distinctes qui les avaient vu. La deuxième, au vue des habits onéreux et de l'air fier, appartenait sans nul doute à la noblesse d'All Jeit. Ils avaient souri à la pucelle. Le dernier groupe était constitué de deux ouvriers, qui restauraient un coin de mur. Eux aussi avaient souri des pas précipité de la fillette. Enfin, après avoir monté un escalier, Clothilde poussa une vielle porte de bois grinçante. La poussière se détacha au mouvement. Laïln était dans la bouteille à l'encre. Clothilde venait tout juste de s'y plonger à sa suite. // - Voyons, voyons... Comment s'appelle votre agresseur déjà ? // La demoiselle sortit une liasse de papier d'une boîte rose fushia, probablement dessinée par son Papa pour sa Maman. La couleur détonnait dans cette pièce austère. // - Oui je vais vous aider. Mais nous ne pouvions discuter sous le regard de la servante. D'ailleurs, je ne sais pas ce que vous lui avez fait, mais elle était toute craintive. Vous n'auriez pas dû passer vos nerfs sur elle, Laïln. Faites des serviteurs vos amis et ils vous aideront. // La bienveillance des réparateurs des moulures du plafond s'expliquait à présent. Clothilde était une des rares enfants des lieux et elle leur apportait la vie juvénile.// |
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Sujet : Ruelle sombre | |
Rosalie Réponses : 26 Vus : 16967 |
Forum: Al-Jeit Date du message: Ven. 18 Déc 2020, 10:06 |
// Clothilde avait pu observer la puissance de la combattante dans son combat face à son agresseur dans la ruelle sombre. Elle ne doutait pas de ses capacités. C'est pour cela qu'elle lui avait demandé de partager son savoir. La guerrière ne répondit pas tout de suite. Elle laissa même la demoiselle à ses pensées en marchant derrière. L'adolescente ne chercha pas à briser le silence. Elle se contenta d'avancer. De toute façon, Cirdra ne lui devait rien, puisque Clothilde ne lui avait rendu aucun service. La Gil'Flarian se sentit stupide. Un bref instant, elle avait cru que sa sauveuse accepterait de lui transmettre son savoir et finalement, elle se retrouvait à marcher en tête. Clothilde n'entendait même plus la marchombre qui filait discrètement. //
** Oh ! Et puis flûte ! Je n'ai pas besoin d'elle. // Clothilde resta silencieuse et redoubla son pas, la marchombre sur ses talons. Cirdra pensait toujours à sa question et allait même lui offrir une réponse, mais Clothilde n'était plus consciente de sa présence. Elle songeait à rentrer chez elle. Elle ne savait pas encore si elle raconterait son aventure dans sa maison, car ses parents risquaient de s'inquiéter ou de lui faire la morale. Pourtant, elle devrait bien se justifier d'être rentrée après la nuit tombée. Cirdra interrompit ses pensées. // - Je vais être franche avec toi. // La jeune femme s'arrêta. Clothilde réalisa alors qu'elle ne l'avait pas quitté et avait continué à veiller sur elle, comme elle l'avait rejointe après sa fuite de la ruelle sombre, après l'avoir tiré du nœud gordien dans une violence inouï à l'égard de son agresseur. L'adolescente se retourna vers son aîné et ouvrit les yeux en signe d'attention. Elle gravait dans sa mémoire les mots qui suivirent. // - Je suis une marchombre. Peut-être connais-tu notre crédo, peut être que non. Nous aspirons à la liberté plus que tout et tentons de léguer notre savoir à nos apprentis le temps venu. Je sens en toi cette envie que j’ai eu plus jeune et que j’ai encore. Mais je sens également tes peurs et tes doutes. // Marchombre, ce mot ne lui était pas inconnu. Elle l'avait entendu au cours d'une réunion diplomatique. Un forgeron lui en avait parlé un an plus tôt. Elle n'avait pas posé de question à ce moment-là. Quelle avait été bête ! Elle se rappelait que Thal avait dit qu'elle lui faisait penser à une amie marchombre. Il avait dit que ceux-là "crapahutaient" toujours. Liberté résonnait aux oreilles de Clothilde. La guerrière se remit en marche et incita la demoiselle à la suivre. Curieuse impression que d'être guidé jusqu'à chez soi par un inconnu ! Cirdra expliqua qu'elle recherchait une apprentie, c'est à dire quelqu'un à qui transmettre son savoir. Clothilde avait bien envie de lui répondre : // ** Et bien prenez-moi ! Je ne demande que ça ! ** // Mais la Gil Flarian demeura muette, laissant son interlocutrice s'exprimer. La première veillait à ne pas tomber dans un trou et à éviter des obstacles posés au sol. Enfin, les deux femmes s'arrêtèrent à proximité de la demeure Gil'Flarian. La marchombre parla solennellement : // - Si ton envie de suivre la voie que j’ai suivi est assez forte, si ton envie de liberté guide tes pas et si tu es pour un mode de vie plus juste, je te propose de me suivre. Ce n’est pas une demande à prendre à la légère, mais je sens en toi quelques choses, au risque de me répéter. Tu es plus forte que tu ne sembles le croire. Pèses le pour et le contre, il y aura des sacrifices, quitter ta famille, voyager sur la Voie, m’écouter dans toutes les situations possibles. Cela peut s’avérer dangereux et ce choix te revient entièrement. Tu as le droit de refuser, d’en parler avec tes proches je suppose. // L'offre était belle. Parcourir le monde, quitter sa famille pour rencontrer de nouvelles personnes. Apprivoiser de nouvelles terres, savoir se battre, se défendre pour être plus libre de ses mouvements. Cirdra proposait à Clothilde de la rejoindre dans les jours suivants. // - Bien sûr que je veux vous suivre ! Dans combien de temps nous verrons-nous ? Je ne crois pas que mes parents soient un problème, je suis une incapable pour eux. Je ne sais pas bien dessiner ; je ne suis guère costaud ; mon impertinence et ma rancune m'empêcherait de faire une bonne diplomate je crois. Je veux vous suivre. Je suis sûre que les conditions sont honnêtes. Quel est le contrat ? // La demoiselle aspirait trop à la liberté pour être déontologique. Elle avait du mal à se formater aux codes sociaux. // |
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Sujet : [EVENT] Un Noël surprise | |
Rosalie Réponses : 30 Vus : 10858 |
Forum: Events du passé Date du message: Lun. 14 Déc 2020, 23:45 |
Rosalie en première année de préférence accueillie, mais elle peut aussi accueillir.
ET c'est clothi'de d'All Jeit peut faire les deux. De préférence le rôle opposé à celui de Rosalie |
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Sujet : Ruelle sombre | |
Rosalie Réponses : 26 Vus : 16967 |
Forum: Al-Jeit Date du message: Lun. 16 Nov 2020, 17:24 |
// Clothilde avait rougi de sa faiblesse. Elle regrettait son emportement, mais cela lui avait également fait du bien. Une partie de ses émotions étaient parties, apaisées. Cirdra comprenait. Elle s'abaissa à son côté puis fit preuve d'empathie. //
- Je comprend que tu en ai marre qu’on te dise que tu ne peux pas faire cela parce que tu es une femme. Mais c’est la triste vérité, les hommes sont parfois impitoyables et il faut s’armer de compétences qui nous permettent de nous défendre. // La demoiselle releva la tête pour saisir les propos de son aînée. "Triste vérité" ? Vraiment ? Une réalité sans choix plus tôt. Qu'importe au fond. Elle était une fille et le resterait. Cirdra précisait l'impitoyabilité de certains hommes. Là encore, Clothilde ne savait que répondre. Elle manquait d'expérience pour se faire un jugement. En revanche, la dernière partie des propos de la guerrière l'intéressait. Se renforcer et développer ses capacités attirait la cadette. La marchombre reprit : // - Personne ne peut t’enlever ton envie de liberté et je sens en toi que cette envie est puissante. Vis là à fond. Mais apprend au moins quelques techniques de self-défense je t’en prie // Que pouvait bien lire Cirdra, se demandait Clothilde. Un amour de la liberté ? Bien sûr que certains pouvaient lui retirer. Mais il fallait s'immiscer dans ses pensées, ce qui était un art très délicat. Matoisest celui qui sait diriger l'esprit holistique de ses congénères. // - Vous pourriez m'en apprendre ? // Clothilde évoquait là les techniques d'autodéfense. La question était sortie de ses lèvres avant qu'elle n'eût réfléchi. De nouveau, ses joues rosirent dans la nuit obscure. La jeune demoiselle ne doutait pas des capacités de la combattante. Cette dernière avait su maîtrisé un homme de trois fois son poids un peu plus tôt ; elle lui avait infligé une sérieuse correction. Clothilde percevait également le danger que pouvait représenter Cirdra, beaucoup plus expérimentée qu'elle dans tous les domaines. Jusqu'à présent, son aînée ne lui avait infligé aucun mal. Elle lui avait parlé avec une extrême douceur et s'était enquit de sa santé. Alors, pourquoi ne pas lui faire confiance ? // - Tu veux que je te tienne compagnie jusqu’à chez toi ? // C'était peut-être un piège, comme le chat joue avec la souris avant de la dévorer. Mais si Clothilde refusait, elle pouvait perdre l'inconnue à tout jamais. Voulait-elle que leurs chemins se séparassent si tôt ? Pour avancer, il fallait prendre un risque. Jugeant qu'elle n'avait rien à perdre, l'adolescente accepta. // - D'accord. |
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Sujet : Ruelle sombre | |
Rosalie Réponses : 26 Vus : 16967 |
Forum: Al-Jeit Date du message: Lun. 19 Oct 2020, 15:26 |
//Clothilde était mal, très mal. Elle avait vécu la pire expérience de sa vie. Elle avait senti la fin toute proche. Elle avait été dans l'incapacité de réagir. Elle avait été acculée au bord du gouffre. Elle avait été à la merci d'un inconnu. Elle avait vécu en quelque sorte sa propre bataille de Thermopyles. Elle était une incapable. C'était tout. Elle était faible. Elle ne pouvait rien face au monde. Ses parents avaient raison de ne pas en avoir fait une guerrière comme son chevaleresque frère. Sans don, elle ne pouvait dessiner comme sa sœur pour se sauver. Mais que pouvait-elle faire ? La demoiselle était réellement perdue.
Lors de la fuite de la ruelle maudite, elle n'avait songé qu'à sauvé sa peau. Ses instincts de survie avaient voulu mettre le plus de distance entre la plus grande menace qu'elle eût connu et elle. Même sa désertion se soldait d'un échec. La femme meurtrière l'avait suivi sans peine et disposait désormais d'elle. Cirdra disait elle. Clothilde, avait révélé de bon gré son prénom à sa sauveuse et attendait son sort. // - Clothilde. Enchantée. Tu es blessée ? - Non. // Quel douceur dans les mots de Cirdra ! Elle semblait réellement soucieuse du bien être de la fugitive. Toutefois, Clothilde gardait en mémoire le ton mielleux de son agresseur et se renferma encore plus. Cirdra surveilla les alentours, ce qui n'échappa pas à l'adolescente. D'autres personnes se tapissaient peut-être dans l'ombre. // - Tu t’es enfuis rapidement, il fallait du courage, ce n’est pas donné à tous le monde. - Merci. // Clothilde lâcha le mot dans un souffle à peine audible, comme son nom un peu plus tôt. Elle écoutait son interlocutrice qui semblait plutôt bavarde. Sa sauveuse, qui avait le dessus commença son interrogatoire. // - Que faisais-tu seule dans ses rues de la ville, ce n’est pas sûr le soir et malheureusement encore moins quand on est du sexe féminin. - J'en ai assez qu'on me dise que je suis une fille ! Je sais bien que je suis une fille ! Mais ce n'est pas pour cela que j'ai besoin d'être accompagnée en toutes circonstances, //explosa la demoiselle. // Certes, je suis faible, certes ma vie était en danger, certes ... // Clothilde s'arrêta un instant à l'évocation du douloureux souvenir. Puis sa colère reprit le dessus lui insufflant la force de s'exprimer. // Bon ok j'aurais pu mourir. D'accord je suis moins forte que les garçons. Je le sais ! Mais ce n'est pas une raison pour m'enfermer. J'ai le droit d'être aussi libre que les garçons, de rentrer à l'heure qui me plaît, de vivre quoi ! // La jeune fille s'arrêta soudain, honteuse de s'être ainsi dominée par ses sentiments. Elle avait ouvert son être un bref instant. Ses yeux brillèrent d'un nouvel éclat sous sa tension intérieure. Clothilde se reprit après plusieurs secondes et offrit enfin à Cirdra la réponse qu'elle était venue chercher d'une voix toute simple. // - Je rentrais chez moi. // La demoiselle rougit légèrement dans la nuit. // |
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Sujet : Palais impérial | |
Rosalie Réponses : 36 Vus : 20152 |
Forum: Al-Jeit Date du message: Lun. 19 Oct 2020, 15:02 |
// Face à la question de l'adolescent, Laïln se troubla. Il semblait perdu, désespéré. Le chemin à prendre était caché, invisible, introuvable, inexistant peut-être. Comment pouvait-il se tirer d'une telle situation. Il s'y était plongé trop hâtivement peut-être. Il aurait dû être plus vigilant. Clothilde assistait aux troubles de l'âme de son aîné sans prononcer un mot. Elle respectait sa souffrance intérieure et l'acceptait. L'homme perdu semblait chercher une solution. Une lueur traversa soudainement ses yeux vides, un rire jaune éclata, avant de disparaître aussi furtivement qu'il était apparut. Le visage se distordit de détresse, sans hypotypose cher lecteur. //
- Je n'en sais rien. Je n'en sais rien ! Que dois-je faire ? - Allons, allons monsieur. // La petite Clothilde voulait rassurer ce grand homme qui la dépassait de plus de vingt centimètres. La demoiselle passa son bras tout doucement dans le dos de son imposant interlocuteur et la frictionna. Mais Laïln ne s'apaisa pas. Au contraire, sa voix se brisa. L'homme se mordit violemment le poignet. Clothilde, effrayée retira sa main et constata tristement le sang s'échappant de la chair de son interlocuteur. Ses dents s'étaient enfoncées profondément. La douleur eut au moins l'avantage de ramener l'homme à des pensées plus raisonnables. Il réfléchissait à haute voix. // - Essayer de communiquer peut fonctionner, non ? Peut-être, je ne sais pas. Ou juste trouver quelqu'un qui pourrait me protéger. En rétrospective, j'aurai vraiment dû me réfugier chez les Frontaliers. Je ne sais pas pourquoi j'ai cru pouvoir mieux faire que me planquer dans la Citadelle. Non, je peux trouver une solution. Je vais trouver une solution. Je sais pas encore quoi, mais je trouverais, je ne peux pas ne pas trouver. // Clothilde suivait les pensées de son interlocuteur en essayant de prendre du recul sur la situation. Elle ne devait pas compatir trop fortement à ses souffrances au risque de perdre elle aussi ses moyens de raisonnement. Elle devait se montrer forte, sans quoi ni lui ni elle n'avancerait. La demoiselle ferma son visage. Elle n'était pas béotienne. Son esprit n'était pas inculte, elle pouvait réfléchir, s'encourageait-elle. // - Réfléchissons... // Fuir ne pouvait être qu'une solution relative. Il fallait à un certain moment faire face à ses problèmes. Si le propriétaire de l'objet familial était décidé à se venger, il ferait tout son possible pour retrouver Laïln. // - Pourquoi les frontaliers ? // s'enquit soudainement la demoiselle, qui ne percevait aucun lien avec le reste de l'histoire. La frontaliers étaient certes puissants. Mais ils ne protégeaient pas des règlements de compte. // |
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