[Event] Saint-Patrick, une fête féérique

[Miss RP]

// La château de Poudlard est un vieux bâtiment, une jolie bicoque qui recèle un nombre impressionnant d'habitants. Dans ses couloirs, vous croisez régulièrement des amis à quatre pattes, des tableaux bavards, des escaliers farceurs et même l'une ou l'autre statue ayant des envies de voir du pays...

Tant de choses auxquelles vous ne prêtez plus tellement attention depuis un moment, non ?

Tandis que vous remarquez vraiment votre nouvelle taille, un elfe de maison, le même qui vous avait arrosé de confettis ce matin, vous en relance de nouveau avant de disparaitre au détour d'un couloir... Et vous remarquez enfin le détail qui vous gênait. Cet elfe fait facilement le double de votre taille !

Vous avez trois heures devant vous... Amusez-vous bien ! //

Event de Cassiopee

[Mira]

En cette douce matinée
Mira qui était à peine réveillée
Reçut un bonbon avec un court message
Et mangea la sucrerie comme une enfant sage.
En léprechaun elle fut transformée
Avant de lire le message qui lui était destiné.
De quelques centimètres rapetissés,
C’est avec Bastet qu’elle se retrouva nez à nez.
Le chat de Rose Carter
Semblait vouloir lui faire passer un sale quart d’heure.
Elle voulut très vite courir
Mais était trop lente pour s’enfuir.
Elle finit par trouver où se cacher
Et réfléchit en tapant du pied.
Au bout de trois coups sur le sol
Un arc-en-ciel jaillit dans un coup de bol.
Mira emprunta ce raccourci menant au parc
Espérant que Bastet ne l’ai pas suivi sur l’arc.
Arrivée au pied de l’écharpe de Venus enchantée
La Poufsouffle trouva un chaudron d’or bien chargé.
Elle se devait de le transporter
Pour le rendre à celui à qui il appartenait.
Elle saisit alors la poignée
Et dès qu’elle fut retournée,
Elle aperçut tout près des niffleurs
Bien mal cachés parmi les fleurs.
Ils s’approchaient dangereusement du butin
Et semblaient vouloir en faire un festin.
Trois coups de pied sur la pelouse
Et un nouvel arc-en-ciel arriva avant qu’ils n’en décousent.
Mira arriva sous le Saule Cogneur
D’où une musique sortait avec bonheur.
La jeune fille saisit le nouveau chaudron apparut
Pour qu’il ne soit pas à jamais perdu.
En entrant dans le passage secret
Avec d’autre léprechauns elle se trouvait.
Tous dansaient sur le son d’une corne muse enchantée.
C’est alors que ses pieds la dirigeaient
Au milieu de la piste de danse
Où elle se mit à se dandiner comme en transe.
Mais le temps s’écoulait
Et elle devait retrouvait
Celui qui en léprechaun l’avait transformé
Avant que les trois heures ne soient passées.
Après avoir récupéré tout son or,
Mira s’en alla alors dehors.
En trois coups de pieds
Un nouvel arc-en-ciel se dessinait.
Arrivée au bord du lac ensoleillé,
La Poufsouffle ne pouvait être qu’émerveillée.
Elle saisit le troisième chaudron apparu
Et alla à la recherche de l’inconnu
Qui s’était amusé à la transformer
Un peu plus tôt dans la matinée.
Tout cet or devenait lourd
Depuis que de Poudlard elle faisait le tour.
Enfin elle aperçut sur les rives dorées
Le farfadet qu’elle devait trouver.
Tout du moins c’était ce qu’elle espérait
Alors que lentement elle s’approchait.
« Bonjour mon bon monsieur.
Es-ce vous le léprechaun bien heureux
Qui m’a précédemment envoyé une farce
Qui, je dois l’avouer, ne m’a pas laissé de glace ? »
Celui-ci répondit dans un rire
Qu’il aurait pu faire bien pire,
Mais que la blague était finie
Et la faire durer était d’un grand ennui.
En un claquement de doigts,
En moins de temps qu’il faut pour dire « quoi ? »,
Mira reprit son aspect normal
Qui était bien plus banal.
Le farceur remercia la jeune demoiselle
D’avoir ramené les chaudrons sans faire de zèle.
Il été ravit que la jeune fille ne l’ai pas admonesté
Comme d’autres l’avaient fait dans le passé.
La Poufsouffle en conclut que pour la Saint Patrick
Les léprechauns étaient des abraxas pacifiques,
Farceurs comme peu d’autres créatures magiques
Mais tout de même très sympathiques.

[Thalia Gilsayan]

// Thalia descendit les escaliers d'un pas vif, pas tout à fait réveillée mais pleine de vitalité. la journée s'annonçait belle, ensoleillée, et toute cette verdure la mettait de bonne humeur. Il n'y avait pas un encadrement de porte du château qui ne soit décoré de touffes de trèfles verdoyants. Les elfes avait fait un sacré bon boulot !

La brunette passa une main dans ses cheveux noirs, sur lesquels des confettis en forme de trèfles étaient restés accrochés. Elle avait failli faire une crise cardiaque lorsque le bonhomme avec un chapeau vert lui en avait jeté une poignée alors qu'elle passait la tête en dehors du rideau bleu de velours de son lit à baldaquin. A présent, elle avait hâte de découvrir la décoration spéciale Saint-Patrick de la grande salle !

A peine avait-elle eu le temps d'entrapercevoir des bouquets de trèfles à quatre feuilles qui tombaient doucement du plafond enchanté qu'un hibou vint lui déposer un lettre en forme de trèfle entre les mains. Décidément, cette journée était... entrèflée ! A sa joyeuse surprise, un petit bonbon coloré, qu'elle s'empressa d'avaler, était joint à la missive, qu'elle lut aussitôt :

Citation de la missive :

Si je suis petit, tu n’es pas forcément plus grand. Tes déplacements se feront grâce aux arcs en ciel, mon léprechaun. Sois prudent et rejoins-moi au bord du lac dans trois heures. Ps : Désormais, tes phrases se feront en rimes et en chansons. Le farfadet farceur

// Thalia releva des yeux interloqués, ne comprenant pas le sens de ses phrases. Seulement, quelque chose clochait. Elle se trouvait en face de porte de dizaines de mètres de haut. D'ailleurs... Pourquoi tout le château s'était-il brusquement agrandi ? //

- Quelque chose ne va pas,
Que se passe-t-il ?
Je ne comprend pas
Je vous le donne en mille !

// Thalia constata avec un grand étonnement que c'était elle qui venait de prononcer ces mots, d'un voix qu'elle ne se reconnaissait pas, particulièrement riche en couleur et musicale. Puis, avec un peu de réflexion, elle se rendit compte que c'était très amusant ! Soudainement prise de l'envie de voyager sur un arc-en-ciel, elle claqua des doigts, et comme par magie, un arc-en-ciel apparut ! Sans prendre la peine de se demander d'où il était sorti, la léprechaune grimpa dessus, ignorant tout à fait le fait irréaliste qu'il soit matériel, et se promena dessus en chantonnant. //

- Laa la laa la la-la-laa
Je m' promèèène sur un arc-en-cieeel
Laa la laa la la-la-laa
Ah qu'est-c'que la vie est beeelle !

// La brunette, désormais aussi grande qu'un doigt de la main, sautait d'arc-en-ciels en arc-en-ciels avec légèreté, bonne humeur et désinvolture, comme si tout cela était parfaitement normal. Et, à chaque fois qu'elle créait un nouvel arc-en-ciel, elle prenait soin d'emmener avec elle le chaudron plein d'or qu'elle trouvait à chaque fois au pied de celui qu'elle venait de quitter, en les métamorphosant en perles dorées qu'elle enfilait à un collier suspendu à son cou. Elle était riche, riche !!! A elle toutes les chocogrenouilles de Honeydukes ! Tous les les pétards du Docteur Flibuste de Zonko ! Tous les balais dernier cri en exposition à Quidditch Land !

Et puis, être petit offrait de multiples avantages. Non seulement elle pouvait espionner tout le monde en passant inaperçue, mais elle pourrait également se servir des échantillons de produits de toilettes pour gens minuscules qu'offraient les hôtels de Londres, et plein d'autres choses encore... Elle était l'espionne parfaite. Alors qu'un de ses arc-en-ciels passait devant le bureau de Rose Carter, une idée lumineuse traversa son esprit. Elle avait toujours trouvé la professeure d'astronomie trop arrogante, c'était l'occasion de se venger en lui dérobant son rouge à lèvres préféré ! Ha ha ha, elle se sentait d'humeur diabolique aujourd'hui.

Ni de une ni de deux, Thalia bondit et s'infiltra à travers de trou de serrure de la porte du bureau de Rose Carter. //

- Je suis de retour
Pour vous jouer un mauvais tour !
Afin de protéger le monde des constellations,
Afin d'éloigner les planètes de notre nation,
Thalia Sandway, plus maligne que les sorcières...
Rose Carter, prend garde à tes arrières !

chantonna gaiement la léprechaune.

// Une fois infiltrée à l'intérieur du bureau, elle claqua des doigts, et un arc-en-ciel la transporta jusqu'au bureau de la professeure d'Astronomie, où étaient posées plusieurs piles de dessins d'observation du ciel nocturne réalisés par des élèves de deuxième année. Thalia s'approcha du bord du bureau, où était accroché la poignée d'un tiroir. La petite léprechaune tira de toutes ses forces, jusqu'à ce que le tiroir s'entrouvre. Elle se glissa agilement par cette ouverture. Seulement, il faisait trop sombre pour espérer trouver quoi que ce soit... Alors la brunette claqua de nouveau des doigts, et cette fois-ci, une boule de lumière multicolore vint danser sur le bout de son index et illumina la scène. La rouge à lèvres de Rose Carter était là, juste devant elle. Bingo !

Après un autre effort d'une extrême intensité, Thalia parvint à faire tomber le rouge à lèvres à terre dans un grand fracas. Elle sauta à son tour, et atterrit souplement sur le sol. Maintenant, elle n'avait plus qu'à faire rouler le tube pour le faire passer par la fente sous le porte du bureau, et elle aurait le champ libre pour s'évader avec son butin...

Seulement, le chemin n'était pas aussi dégagé qu'elle l'espérait. la pièce se retrouva soudain plongée dans l'obscurité. Que se passait-il ? Une éclipse ? Dans un bureau ? Mais alors pourquoi ça sentait brusquement l'odeur de... poils de chat ? //

- MEOOOOOOW !!!!

// Malheur ! Bastet ! Le chat de Rose Carter ! Affolée, Thalia bondit sur le tube de rouge à lèvres et commença à sprinter en marche arrière dessus pour le faire rouler plus vite vers l'avant, testant ainsi son équilibre léprechaun. Il ne fallait pas qu'elle se laisse attraper, sinon l'adorable minou tigré ne ferait qu'une bouchée d'elle. Seulement, le félin avait quatre pattes, alors qu'elle n'avait qu'une roue... Que faire, que faire ? La léprechaune esquiva de justesse un coup de griffe bien aiguisée, le coeur battant à tout rompre. Tant pis pour le rouge à lèvres, c'était moins important que de rester en vie !

Alors qu'un autre coup de griffe jaillissait, la brunette bondit sur l'arc-en-ciel qu'elle venait de créer. Mais, déstabilisée par son élan, elle tomba en arrière, brassant inutilement l'air par de grands moulinets des bras dans une tentative désespérée... Rien n'y fit... C'était la fin. La brunette fit ses adieux au monde des léprechauns... Et percuta une surface douce, chaude et moelleuse. Dans un ultime réflexe, elle cramponna des touffes de poil gris de Bastet pour s'accrocher. Celui-ci miaula de frustration. Quant à Thalia, encore étonnée de ne pas être arrivée aux portes du Paradis, elle ne réalisa pas tout de suite qu'elle était en train de faire du rodéo sur un chat...

Cependant, lorsque le matou se mit à gesticuler dans tous les sens, au risque de l'envoyer en orbite dans les airs, elle fut bien obligée de se rendre à l'évidence, et renforça ses prises. Hors de question de mourir aussi bêtement ! Et puis elle devait rejoindre le bord du Lac avant que les trois heures ne soient écoulées, si elle voulait espérer un jour retrouver son apparence normale ; les léprechauns gagnaient bien leur vie, mais leur existence était beaucoup trop risquée !

C'est ainsi que Thalia se lança dans un nouveau sport. Elle n'avait encore jamais conduit de félin jusqu'à maintenant, mais ça ne devait pas être bien plus compliqué que le balai... La léprechaune escalada le cou du Bastet jusqu'à se trouver une place confortable entre les deux oreilles. Une fois bien installée, elle tira sur un touffe de poils à sa droite, en espérant que sa monture tourne en conséquence. Mais le félin ne fit que miauler de douleur, ou d'agacement, qui sait. La brunette changea donc de tactique. //

- Fais ce que je te dis vilain matou,
Ou Thalia Sandway te tordra le cou !

// Contre toute attente, la menace se révéla efficace, et Bastet devint soudainement aussi docile et adorable qu'un chaton. Voila qui simplifiait drôlement les choses !

A partir de cet instant, Thalia, chevauchant l'intrépide chat de sa professeure d'Astronomie, put parvenir sans encombres jusqu'au pied du Lac. Elle n'avait pas moins d'une heure et demie d'avance, mais cela valait toujours mieux que d'être en retard ! Elle pourrait partir à la chasse aux têtards pour passer le temps...

Lorsque sa monture s'arrêta, elle le gratta entre les deux oreilles, le faisant ronronner. //

- A la prochaine Bastet,
J'te donnerai des croquettes !

promit-elle à son nouvel ami.

// Puis la léprechaune sauta dans l'herbe et s'approcha de la rive. Quelle ne fut sa surprise en découvrant devant elle un petit gâteau, auquel était accroché un message ! Elle s'approcha d'un peu plus près, et parvint à lire :

Citation de message du petit gâteau :

Mange-moi pour te retransformer !

Il était vrai que ce gâteau avait l'air sacrément appétissant, mais une petit voix dans la tête de la brunette lui soufflait de se méfier. Qu'est-ce qui lui assurait que ce gâteau la transformerait en humaine, et non pas en escargot ou en gobelin ? Rien... Enfin, c'était un risque à prendre. Avait-elle assez de courage ? Ouaip. Elle n'avait rien à perdre après tout !

Alors Thalia croqua à pleines dents dans le gâteau. Et se fracassa la mâchoire contre le caillou. Peste ! Un fichu rocher peint ! Elle s'était laissée berner comme une enfant... Si seulement elle pouvait mettre la main sur ce farfadet farceur, il verrait ce qu'il verrait !

Résignée à attendre l'heure du rendez-vous, la léprechaune se pencha au-dessus de l'eau du Lac pour voir à quoi elle ressemblait... Et comme un malheur n'arrive jamais seul, elle glissa, et exécuta un plongeon involontaire. Des frissons parcoururent son corps. L'eau était gelée ! Et ses vêtements verts et rouges lui collaient à la peau et l'empêchaient de nager... Elle coulait ! Elle se noyait ! Elle était fichue ! Tout en se débattant du mieux qu'elle pouvait, elle but la tasse sans faire exprès.

C'est alors qu'elle se sentit grandir... Et grossir... Et en un clin d’œil, elle retrouva son apparence normale. Émerveillée, Thalia contempla ses bras, ses jambes, ses cheveux, passa une main sur son visage, remarqua qu'elle avait retrouvé sa robe se sorcier. L'eau ! L'eau était l'antidote !!! Ah, le farfadet s'était bien fichu d'elle ! Et en plus... Elle avait encore son collier de perles d'or autour du cou !!!!

Toute joyeuse, la jeune sorcière courut dans tous les sens, en chantant : //

- J'ai retrouvé mon corps !
Quel chose magnifique !
Et j'ai encore mon or !
Si c'est pas fantastique !!!

// Il semblerait que cette aventure ait laissé quelques conséquences sur sa manière de s'exprimer, mais elle était trop heureuse de ne plus être léprechaune pour s'en importuner... //

[Elerinna Calaelen]

// Voilà qu'Elerinna, devenue nain de jardin, déambulait dans les couloirs du château en relisant le petit mot du farfadet farceur. Trois heures, que c'est long trois heures, surtout lorsqu'on est pas plus grand qu'un chaporouge. Une douche de confettis et un bonbon magique l'avaient surpris dans ses activités matinales, et elle se promenait désormais en avançant à petits pas, s'émerveillant devant chaque choses qu'auparavant elle ne remarquait pas. Les tableaux, les cafards, ou la couleur des chaussettes de ses braves camarades. Lorsqu'on est plus petit, un nouveau monde s'offre à notre vue. Et c'est justement au détour d'un couloir qu'elle tomba nez à nez avec Bastet. Arrivant pile à sa hauteur, le chat la fixa de son air chafouin, et se lécha les babines. Le dodu patapouf avait l'air d'avoir faim, et voyait certainement en Elerinna son prochain repas. La gamine tenta de prendre un air assuré pour nouer le contact avec l'animal. //

- Bien le bonjour l'ami, belle matinée n'est-ce-pas ?
Auriez-vous l'amabilité de vous décaler d'un pas ?
Le couloir est bien assez grand pour deux
Et je ne suis pas un repas bien copieux
Vous avez tout intérêt à me laisser passer
Je suis bien moins grasse qu'un poulet
Et j'ai ouïe dire qu'en cuisine
On préparait de quoi ravir vos babines.
A la cave, au grenier, ou chez la mère Michelle,
Allez-y donc faire un tour, nul besoin de querelle
Partez ce pas, l'ami
Bon vent, et bon appétit !

// Comme la rouquine l'avait craint, le chat ne bougea pas d'un poil, et continua de la fixer de son regard affamé. Il s'approchait comme un carnivore attendant le moment propice pour sauter sur sa proie, et il n'en fallu pas plus à Elerinna pour prendre ses jambes à son coup. Elle courrait aussi vite que ses pattes en cure-dent le lui permettaient, et essayait d'échapper au goinfre. Une course folle était lancée, et elle hurla en se retournant : //

- Lâche l'affaire gros balourd !
M'attraper ? Aha, tu cours toujours !

// Quelques corridors plus tard, Elerinna semblait avoir semé Bastet et pu enfin souffler. Avec la taille d'un leprechaun on a du mal à courir un marathon. Et il faut dire que ses mésaventures n'allaient pas s'arrêter là. Après avoir récupéré une respiration relativement normale pour une personne de petite taille, elle commença à se diriger vers le parc. Après tout, elle avait encore tout le château à traverser pour aller rejoindre le farfadet farceur, et elle craignait que le temps lui manque.

Descendre les escaliers représentait cependant toute une épreuve. La rambarde était bien trop haute pour qu'elle puisse s'y tenir, et les marches bien trop glissantes. Elle dégringola 4 marches d'un coup une bonne dizaine de fois, se vit changer de direction à cause des escaliers malicieux une bonne vingtaine de fois, et chuta sur l'arrière-train une bonne centaine de fois, avant de commencer à réfléchir à une solution moins douloureuse pour se rendre au rez-de-chaussé. //

- Ces escaliers de malheur vont me rendre folle
A peine fais-je un pas que d'un coup je dégringole !
A ce rythme je n'arriverai jamais au bord du lac
C'est que ce n'est pas la porte à côté, le parc
Je n'ai pas toute la nuit devant moi,
Allez vite, réfléchit Elerinna ..

// Se grattant le menton, elle finit par trouver une solution. Dangereuse et périlleuse certes, mais une solution tout de même. Elle se mit en effet à escalader la rambarde et c'est avec grande peine qu'elle arriva tout en haut. Puis, dans un cri d'euphorie et d'adrénaline, elle glissa à une vitesse folle sur la rampe. Le paysage des murs du château défilait de plus en plus vite sous ses yeux, et elle fut arrivée tout en bas avant même d'avoir eut le temps de dire "foutu farfadet farceur" !

Bientôt, le soleil qui défiait les nuages, haut dans le ciel, l'éblouit de sa lumière. Alors qu'elle passait la porte de Poudlard, Elerinna s'estima heureuse qu'elle ne fut pas fermée. Elle aurait été bien incapable d'atteindre la poignée et de pousser la lourde porte pour sortir, et n'avait nullement envie d'inventer un nouveau stratagème pour accéder au parc. Faire la taille d'un leprechaun, c'était plutôt drôle.. pendant quelques minutes. Elle commençait sérieusement à se lasser, et ne voulait désormais plus qu'une chose : que le farfadet lui rende son apparence normale ! //

- Grr, futile et fatiguant farfadet farceur
Viens là que je te trouve, à jouer je n'ai plus le coeur
Que mon cerveau cesse de penser en rimes
Tu n'as qu'à te trouver une autre victime !

// Et comme si ce parcours du combattant n'était pas terminé, il fallait encore qu'elle traverse les hautes herbes pour aller jusqu'au lac. Et pas en n'importe quel moyen de transport. Les leprechauns ne se déplacent pas en vélo, en poudre de cheminette ou à pied, comme tout le monde. Non, ils se déplacent en arcs-en-ciel !

Pensant lancer un petit sortilège pour créer un arc coloré, Elerinna fut bien vite déçue : en rapetissant, sa baguette elle aussi était amoindrie, si bien que plus aucun sort, même des plus simples, ne pouvait être lancé. Contrainte de réfléchir à nouveau à une solution de secours, la rouquine faisait les cents-pas devant le château, avant que l'illumination ne lui vienne. //

- Mais c'est bien sur ! Les colorants alimentaires des cuisines
Un peu de souffle, d'eau et de farine
Le tout jeté d'une façon sensationnelle
Et apparaîtra alors un parfait arc-en-ciel !

// Un aller-retour laborieux des cuisines jusqu'aux portes plus tard, et voilà que la petite Elerinna revint chargée de sept couleurs en pot. Nonobstant le fait que son expérience paraissait plutôt foireuse de prime abord, elle gardait espoir. Les voies de la magie sont impénétrables ..
Disposant les gouttes de couleur sur la farine, elle y ajouta l'eau comme si elle cuisinait un gâteau, et vit avec plaisir le rouge, le bleu ou le vert s'étendre dans le paquet de farine. Le tout formait déjà un arc coloré à petite échelle, et lorsque le résultat miniature lui paru convenable, elle jeta en l'air le mélange avec autant de force que sa petite taille le lui permettait. S'attendant malheureusement à voir tout retomber en une pluie de substance gluante multicolore, elle fut finalement ravie de constater que la magie de la St-Patrick faisait son effet, et qu'un arc-en-ciel solide se créait sous ses yeux. Plongeant vers l'horizon en un spectacle fabuleux, Elerinna n'hésita pas une seconde et s'aventura les deux pieds en avant sur l'arc, sautillant de joie d'emprunter pour la première fois ce moyen de transport peu commun.

Arrivée finalement au bout, et alors qu'elle entrapercevait le haut du chapeau du leprechaun et qu'elle se cru tirée d'affaire, elle fut irrésistiblement attirée par un chaudron plein d'or, qu'elle ne pouvait décemment pas laisser là. Seul et abandonné au pied de l'arc-en-ciel, le chaudron semblait l'appeler, et elle ne réfléchit pas plus. Le prenant à bras le corps, elle le tira de toutes ses forces jusqu'aux bords du lac, où le farfadet l'attendait, tout sourire. //

- Te voilà arrivée à bon port mon leprechaun. Et avec de l'or en plus, bien joué ça !

- Arrête de faire le rigolo et transforme-moi
Je veux retrouver mon apparence dans l'immédiat
Être un leprechaun ce n'est drôle qu'une fois
On se lasse vite de n'être pas plus grand que trois petits pois !
Un chat m'a poursuivie, les escaliers m'ont dupée,
Une recette d'arc-en-ciel j'ai du fabriquer
Un chaudron à transporter, sans parler des chansons !
M'as tu prise pour Gugusse avec son violon ?
La vie c'est pas plus marrant, pas moins désespérant, en chantant
Je ne peux plus ni lire, ni jouer comme une enfant
Je veux chanter quand l'envie m'en prend seulement
Et pas dans chaque phrase, chaque mot, constamment !
Ça m'énerve tous ces farfadets qui portent le chapeau
Les hauts-de-forme c'est fini, maintenant c'est bandeau !
Je n'aime plus la Saint-Patrick
Et tous ces leprechauns alcooliques
"Du rhum, des femmes et d'la bière nom de Dieu !"
Les entendais-je crier à qui mieux mieux !
Rends moi mon apparence je t'en prie..
Dit-elle finalement, d'un ton adouci.

// Ni une ni deux, le farfadet moqueur retira son sourire malicieux, et obéit à la jeune fille d'un air boudeur. Se sentant quelque peu coupable de s'être énervée contre lui, Elerinna attendit d'avoir retrouver son mètre 42 pour s'excuser poliment. //

- Désolé farfadet, je ne voulais pas m'énerver
C'est que c'est agaçant pour moi d'être transformée
Mais tiens, pour me faire pardonner
Je continue les rimes et les paroles chantées
Adieu, joli petit farfadet
Et bonne route vers d'autres contrées.

[Selena Edelwes]

// Selena Edelwes se réveilla de bonne humeur, ce matin-là. Les rayons du soleil qui se glissaient timidement dans le dortoir et les respirations régulières de ses camarades encore endormies lui indiquèrent qu'il était tôt. Le printemps s'annonçait dans quelques jours et les oiseaux commençaient déjà à s'égosiller joyeusement le matin. Selena sourit, la journée allait être agréable. Elle se glissa sans bruit dans la salle de bain avant de sortir du dortoir, se dirigeant vers la Grande Salle. A peine sortie de sa salle commune, la serdaigle se figea, abasourdie. Du vert, de partout ! Elle commençait à supposer un coup d'Etat de Serpentard lorsqu'un elfe de maison affublé d'un immense chapeau vert apparut devant elle et l'aspergea de confettis. Selena Edelwes grimaça : elle n'aimait pas trop être aspergée de confettis verts. Mais c'était la Saint-Patrick, ces confettis étaient en forme de trèfles et celui qu'elle tenait dans sa main avait quatre feuilles. Elle poursuivit donc allègrement son chemin vers son petit-déjeuner.
La serdaigloise était presque arrivée devant la grande salle quand un hibou lui fonça dessus. Elle s'arrêta et prit la lettre, surprise. Il était très rare qu'elle reçoive du courrier et s'attendait donc à un message de l'école lui souhaitant une bonne Saint-Patrick. Le bonbon qui faillit tomber allait dans ce sens puisque depuis l'illustre Dumbledore, les directeurs de Poudlard avaient tous un faible pour les bonbons. Selly mangea donc la friandise tout en lisant la lettre. Horrifiée, elle s'écria dans le couloir désert : //

- Par Merlin et Morgane, quelle absurde tenue !
Du vert et puis du rouge... Ce lutin m'a bien eue !
Je ne me méfiais pas, j'ai mangé le bonbon,
Et de ma négligence voici la punition !
Dans trois heures près du lac ? J'y serais, farfadet !
Et toi l'elfe rieur, fermes donc ton clapet !

// Car l'elfe de maison qui l'avait aspergée de confettis était en effet réapparu devant Selly, hilare. Il lui lança une nouvelle poignée de trèfles avant de se volatiliser en un plop sonore. C'est alors que la serdaigle se rendit compte que non seulement elle avait tous les attributs d'un leprechaun, mais encore elle en avait la taille. Son ataraxie matinale en prit un sacré coup mais malgré tout, elle se dit que ça pouvait être une expérience intéressante et continua de sourire. La jeune Edelwes pensa même que ridicule pour ridicule, elle allait continuer à chantonner ses pensées à haute voix. //

- Il me faut définir une priorité :
Choisir entre le lac et le p'tit-déjeuner.
D'ici je vois la porte de la Grande Salle,
Manger quelque chose ne me ferais pas de mal.

// Selena voulut avancer mais elle avait l'impression d'oublier quelque chose... Une phrase de la missive lui revint en tête : « Tes déplacements se feront grâce aux arcs en ciel, mon leprechaun. ». Soupirant, elle se creusa la tête pour invoquer un arc-en-ciel au sein même du château quand un miaulement intrigué la fit sursauter. Selly ne put retenir un petit cri en voyant l'énorme chat du professeur Carter devant elle. Rectification, en voyant le chat du professeur Carter devant elle. Bastet avait la même taille que d'habitude, au contraire de Selena qui avait sa tête au même niveau que celle du félin. Le chat semblait intrigué et la renifla de tous côtés, perplexe, lui tournant autour. Une idée folle germa alors dans l'esprit de la serdaigle : c'était risqué, certes, mais pas assez pour ne pas être tenté. Selena saisit violemment la queue du chat quand elle passa à sa portée, arrachant un feulement de douleur au pauvre Bastet qui bondit en avant. Par chance, il partit du côté de la Grande Salle et s'y engouffra. Selly se laissa tomber à côté de sa table, espérant que le chat ne prendrait pas conscience de sa présence et continuerait sa course. Par chance, une fois encore, Bastet fila vers la porte entrebâillée de l'Antichambre et disparut.
La Grande Salle était presque vide. C'était déjà impressionnant en temps normal, mais avec une taille de leprechaun, la sensation était démultipliée. Les quelques élèves attablés étaient eux aussi affublé d'une panoplie de leprechaun et semblaient goûter plus ou moins bien la plaisanterie. Alors qu'elle se glissait sur un banc et entamait un chocolat chaud, Selena fut frappée par les dimensions des tables, bancs et même de la nourriture et de la vaisselle. Tout était à leur taille ! Exprimant son étonnement, elle chantonna : //

- Avais-je raison tantôt ? Le directeur lui-même
Est-il à l'origine de tout ça ? Je suis blême !
Il ne me reste plus qu'à finir mon repas
Tout en réfléchissant sans perte ni fracas
Au moyen efficace de créer sans baguette
Un joli arc-en-ciel sans tambour ni trompette.

// Selena finit tranquillement son petit-déjeuner, le sourire aux lèvres. En effet, elle avait eu une idée. Remerciant mentalement l'école primaire moldue qu'elle avait fréquenté et le goût de son institutrice pour les expériences, Selena Edelwes se leva et rassembla plusieurs carafes d'eau qui se trouvaient sur les tables. Les fenêtres de la Grande Salle étaient toujours ouvertes le matin, pour permettre l'arrivée des hiboux. La serdaigle se promit de réfléchir plus tard à la question de la préservation de la chaleur en hiver et se concentra sur sa tâche. Elle prévoyait de lancer le contenu des carafes d'eau dans l'air, de façon à former un arc-en-ciel qui sortirait du château par l'une des fenêtres grandes ouvertes. Inspirant un grand coup, elle expédia vers la fenêtre en question le contenu des carafes, le plus vite possible pour éviter d'avoir un arc-en-ciel troué. Anxieuse, elle attendit quelques instants avant de voir apparaître à ses pieds un grand chaudron rempli de pièces d'or. Selena fut si heureuse d'avoir réussi qu'elle serra le chaudron dans ses bras, aux anges. Songeant à la durée incertaine de l'arc-en-ciel, la Serdaigle s'empressa de grimper dessus et de courir vers l'extérieur. Elle n'avait point oublié le chaudron, toujours serré contre elle, dans sa course car un bon leprechaun est un leprechaun concupiscent et elle tenait à son or !
Soudain, la serdaigle eu l'impression que le sol se dérobait sous ses pas. Elle continua à courir, se sentant dégringoler. Prenant conscience que l'arc-en-ciel ne se poursuivait pas au delà de la fenêtre, elle hurla et tenta de diriger sa chute vers un gros buisson pour essayer d'amortir l'inévitable... Mais brusquement, Selly fut stoppée et déposée en douceur au sol. Un farfadet hilare lui faisait face. Il parvint à articuler, entre deux éclats de rire : //

- Maintenant que je t'ai sauvée
En leprechaun tu resteras transformée
Jusqu'à la fin de cette joyeuse journée !

- Merci, sans toi je serais au sol écrasée !
Mais qu'as-tu dit ? Moi ? Transformée...
Jusqu'à la fin de la journée ?
Noooooooooooooooooon ! Noooon et noooooooon !
Ah cruel, tu vas goûter de mon indignation !

// Mais avant que Selena n'aie pu esquisser le moindre mouvement, le farfadet s'était volatilisé. La jeune Edelwes dut garder pour elle ses protestations, mais elle avait tout de même gagné un compagnon, puisque ne s'était pas volatilisé le chaudron, tout de même cette histoire avait du bon. //