Bac 2018

[Ambre]

BAC 2018

Comme chaque année, les écrits du bac ont commencé ce lundi. Voici un topic pour commenter tous ensembles les sujets !

Ce matin c'était la philosophie, en voici les sujets :

Série L :

• La culture nous rend-elle plus humains ?
  
• Peut-on renoncer à la liberté ?
  
• Texte de Schopenhauer
  

  Spoiler :

  "Souvent nous ne savons pas ce que nous souhaitons ou ce que nous craignons. Nous pouvons caresser un souhait pendant des années entières, sans nous l’avouer, sans même en prendre clairement conscience ; c’est que l’intellect n’en doit rien savoir, c’est qu’une révélation nous semble dangereuse pour notre amour-propre, pour la bonne opinion que nous tenons à avoir de nous-mêmes ; mais quand ce souhait vient à se réaliser, notre propre joie nous apprend, non sans nous causer une certaine confusion, que nous appelions cet événement de tous nos vœux ; tel est le cas de la mort d’un proche parent dont nous héritons. Et quant à ce que nous craignons, nous ne le savons souvent pas, parce que nous n’avons pas le courage d’en prendre clairement conscience. Souvent même nous nous trompons entièrement sur le motif véritable de notre action ou de notre abstention, jusqu’à ce qu’un hasard nous dévoile le mystère. Nous apprenons alors que nous nous étions mépris sur le motif véritable, que nous n’osions pas nous l’avouer, parce qu’il ne répondait nullement à la bonne opinion que nous avons de nous-mêmes. Ainsi, nous nous abstenons d’une certaine action, pour des raisons purement morales à notre avis ; mais après coup nous apprenons que la peur seule nous retenait, puisque, une fois tout danger disparu, nous commettons cette action." Le Monde comme volonté et comme représentation, Arthur Schopenhauer (1818)

Série S :

• Le désir est-il la marque de notre imperfection ?
  
• Éprouver l’injustice, est-ce nécessaire pour savoir ce qui est juste ?
  
• Texte de Mill.
  

  Spoiler :

  Tous les phénomènes de la société sont des phénomènes de la nature humaine, produits par l'action des circonstances extérieures sur des masses d'êtres humains. Si donc les phénomènes de la pensée, du sentiment, de l'activité humaine, sont assujettis à des lois fixes, les phénomènes de la société doivent aussi être régis par des lois fixes, conséquences des précédentes. Nous ne pouvons espérer, il est vrai, que ces lois, lors même que nous les connaîtrions d'une manière aussi complète et avec autant de certitude que celles de l'astronomie, nous mettent jamais en état de prédire l'histoire de la société, comme celle des phénomènes célestes, pour des milliers d'années à venir. Mais la différence de certitude n'est pas dans les lois elles-mêmes, elle est dans les données auxquelles ces lois doivent être appliquées. En astronomie, les causes qui influent sur le résultat sont peu nombreuses ; elles changent peu, et toujours d'après des lois connues. Nous pouvons constater ce qu'elles sont maintenant, et par là déterminer ce qu'elles seront à une époque quelconque d'un lointain avenir. Les données, en astronomie, sont donc aussi certaines que les lois elles-mêmes. Au contraire, les circonstances qui influent sur la condition et la marche de la société sont innombrables, et changent perpétuellement ; et quoique tous ces changements aient des causes et, par conséquent des lois, la multitude des causes est telle qu'elle défie nos capacités limitées de calcul. Ajoutez que l'impossibilité d'appliquer des nombres précis à des faits de cette nature mettrait une limite infranchissable à la possibilité de les calculer à l'avance, lors même que les capacités de l'intelligence humaine seraient à la hauteur de la tâche. MILL,Système de logique, 1843

Série ES :

• Toute vérité est-elle définitive ?
  
• Peut-on être insensible à l’art ?
  
• Texte de Durkheim
  

  Spoiler :

  "Quand nous obéissons à une personne en raison de l'autorité morale que nous lui reconnaissons, nous suivons ses avis, non parce qu'ils nous semblent sages, mais parce qu'à l'idée que nous nous faisons de cette personne, une énergie psychique d'un certain genre est immanente, qui fait plier notre volonté et l'incline dans le sens indiqué. Le respect est l'émotion que nous éprouvons quand nous sentons cette pression intérieure et toute spirituelle se produire en nous. Ce qui nous détermine alors, ce ne sont pas les avantages ou les inconvénients de l'attitude qui nous est prescrite ou recommandée ; c'est la façon dont nous nous représentons celui qui nous la recommande ou qui nous la prescrit. Voilà pourquoi le commandement affecte généralement des formes brèves, tranchantes, qui ne laissent pas de place à l'hésitation ; c'est que, dans la mesure où il est lui-même et agit par ses seules forces, il exclut toute idée de délibération et de calcul ; il tient son efficacité de l'intensité de l'état mental dans lequel il est donné. C'est cette intensité qui constitue ce qu'on appelle l'ascendant moral. Or, les manières d'agir auxquelles la société est assez fortement attachée pour les imposer à ses membres se trouvent, par cela même, marquées du signe distinctif qui provoque le respect." Les Formes élémentaires de la vie religieuse d'Emile Durkheim (1912)

Séries technologiques :

• L’expérience peut-elle être trompeuse ?
  
• Peut-on maîtriser le développement technique ?
  
• Texte de Montesquieu.
  

  Spoiler :

  "Il est vrai que, dans les démocraties, le peuple paraît faire ce qu'il veut : mais la liberté politique ne consiste point à faire ce que l'on veut. Dans un Etat, c'est-à-dire dans une société où il y a des lois, la liberté ne peut consister qu'à pouvoir faire ce que l'on doit vouloir, et à n'être point contraint de faire ce que l'on ne doit pas vouloir. Il faut se mettre dans l'esprit ce que c'est que l'indépendance, et ce que c'est que la liberté. La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent : et, si un citoyen pouvait faire ce qu'elles défendent, il n'aurait plus de liberté, parce que les autres auraient ce même pouvoir". MONTESQUIEU, De l’Esprit des lois (1748) Pour expliquer ce texte, vous répondrez aux questions suivantes, qui sont destinées principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas indépendantes les unes des autres et demandent que le texte soit d’abord étudié dans son ensemble. 1. Dégager l’idée principale du texte et les étapes du raisonnement. 2. Expliquer : a) « dans les démocraties, le peuple paraît faire ce qu'il veut » b) « la liberté ne peut consister qu'à pouvoir faire ce que l'on doit vouloir » c) que signifie « l’indépendance » dans le texte ? 3. Les lois sont-elles nécessaires à la liberté ?

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[Winona]

J'étais justement en train de lire les sujets de philo sur internet

Bon courage à tous les terminal en tout cas !

Il y a de beaux sujets en tout cas ! Même si je ne serais plus capable de plancher 4h là-dessus...

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[Ambre]

Ahah, le lundi du bac vers 9h30 on a généralement la même activité toutes les deux

Pour une fois il y a au moins un sujet qui m'aurait intéressé dans chaque série de mon côté x)

Peut-on renoncer à la liberté ? en L et Le désir est-il la marque de notre imperfection ? en S (j'aurai par contre été incapable de faire le deuxième sujet de disserte pour ces deux séries. En ES, les deux questions sont vraiment intéressantes et j'aurai difficilement choisie entre les deux.
Et pour ceux des série technologiques, par défaut j'aurai pris celui de l'expérience trompeuse, je n'ai absolument aucune idée de ce qu'on peut mettre dans le deuxième sujet x)

Mais de manière générale je trouve qu'ils sont plutôt intéressants cette année !

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[Winona]

C'est ça

Et il y a aussi les 1ère qui passent le français cet aprèm !

J'avoue que je ne sais pas ce que j'aurai choisi comme sujet !
Les deux sujets de L et de ES sont intéressants par contre, je trouve ceux de S assez costaud, le deuxième est assez casse-gueule car il faut des exemple philo et que je pense qu'il est bien tentant de prendre des exemples de la vie de tous les jours !

Par contre, pour les séries techno, j'aurais pris le 2ème sujet que je trouve pas mal !

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[Ambre]

Citation de Winona :

Et il y a aussi les 1ère qui passent le français cet aprèm !

Yep, j'ai une sœur qui me parle de figures de style, de mouvements et citations en continu depuis samedi, je crois que j'en sais plus maintenant que quand j'ai passé mon propre bac de français ... Et j'ai passé la semaine précédente à faire des cours/révisions de sciences x)


Je suis d'accord avec toi pour le deuxième sujet des S, j'aurai été incapable de l'argumenter personnellement, mais de mémoire le premier colle relativement bien à ce que j'avais appris et me semble bien moins compliqué.

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[Mina Shu]

j'avais une élève cette année, qui ne voulait pas tomber sur l'art, n'a pas fait la vérité en cours, mais qui espérait tomber sur la culture ou la liberté... Malheureusement pour elle, elle est en ES et non en L !

Pour mon élève en S, qui était plutôt bon, je me félicite d'avoir compléter ses cours sur le désir et la justice ! Je me demande ce qu'il a pris.

[Sirenia]

On vous apprends quoi sur la vérité en classe? Car pour moi, et même de ce qu'on m'a appris à l'université, la vérité est toujours définitive puisqu'elle ne dépend pas du temps ni de l'espace, ni de personne. Du coup je comprends pas la question y faisant allusion.

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Inconnue est mon Maître pour l'éternité...

assistant/disciple/truc du genre de la Grande Débile

[Mina Shu]

C'est un peu exagéré de dire que le cours de philo apprend des choses (à part des théories de tel ou tel philosophe), il fait plutôt voir des questions !
Pense à la vérité scientifique : on essaie toujours de se rapprocher de la vérité, mais la science progresse toujours ! Ce qu'on pense à une époque donnée du monde qui nous entoure peut être considéré comme une vérité momentanée, en attendant d'avoir un instrument plus précis, ou une théorie plus proche du réel...
On peut dire qu'il y a l'idéal de vérité définitive, et puis la vérité qu'on possède, qui elle peut être temporaire...

Mais je pense aux wyrdiens qui auraient choisi ce sujet et je ne veux pas trop en parler. Il n'y a pas une seule bonne réponse en philo, je ne voudrais pas stresser celui qui n'aurait pas raconté ça !

[Sirenia]

Mouais c'est bien ce que je pensais, c'est juste la distinction entre vérité absolue et vérité temporaire (ça me fait mal d'écrire ces deux mots l'un à côté de l'autre). C'est juste qu'on devrait utiliser un autre mot que vérité pour ces choses-là On se rapproche de la vérité pour la science, mais justement, ça montre bien qu'il n'y a pas lieu d'appeler cela une "vérité" scientifique puisque ce n'est pas la vérité. Mais bon, c'est toute la différence entre les mots et le sens qu'on leur met

Citation de Mina Shu :

On peut dire qu'il y a l'idéal de vérité définitive, et puis la vérité qu'on possède, qui elle peut être temporaire...

Moi l'"idéal de vérité définitive" j'appelle ça la "vérité" et la "vérité qu'on possède" simplement "ce qu'on pense vrai mais qui ne l'est pas forcément". J'ai du mal à utiliser le mot vérité pour ces deux choses

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Inconnue est mon Maître pour l'éternité...

assistant/disciple/truc du genre de la Grande Débile

[Peregrin]

La vérité c'est comme tout le reste, elle évolue. Il y a quelques années c'était la vérité de dire "De Gaulle est président", aujourd'hui c'est faux. Autrefois on pouvait dire aussi "la France est un royaume". Il y a encore plus longtemps on pouvait aussi dire "le Puy de Dôme est en éruption" et "Stonehenge se trouve à ces coordonnées là" (parce que oui, ça a été déplacé plusieurs fois). Outre le fait de parler du passé au présent, c'est vrai aussi pour les fautes d'orthographe. Avant c'était faux d'écrire "on était posés tranquilles sur des nénufars", aujourd'hui ça passe crème.

Il y a aussi la vérité subjective, entre les religions et les points de vues (on peut penser dire la vérité sans savoir qu'elle est erronée par exemple).

Perso j'aurai mis le contraire de ce que dit Sirenia, la vérité est au contraire tout sauf définitive, c'est un concept purement humain, et elle est relative, puisque la vérité absolue ou universelle est elle-même un concept.