Les contes du Veilleur

Siobhan Turner · **Ancien(ne)**

// Il était l'heure de dévoiler la surprise du nouveau conte du Veilleur, et en cette soirée folle de Match de Quidditch, Siobhan trouva un instant de répit afin de s'éloigner avec discrétion hors du stade et s'approcher du Château vide et loin de tout ce grabuge.
Arrivée au seuil de la porte, d'où à quelques mètres de là, trônait le majestueux grimoire des contes du Veilleur, Siobhan se rappela un court instant que des pièges, avec le temps, avaient été renforcées. Maugréant sa mauvaise humeur, la jeune fille sortit alors une page d'où s'étalait une photo animée aux sons peu discrets, tirée de son appareil photo magique. Sans bouger de sa place, elle fit voltiger la photo contenant la scène du conte du début à la fin jusqu'au livret qu'elle ouvrit grâce à un sort et y plaça là, l'image ! Une personne fort aimable s'occupera bien de coller la photo magique pendant la journée. //

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Encore une nuit de pleine lune ! Et encore une fois, le veilleur avait choisi de venir conter. Drapé dans son éternelle cape élimée jusqu'aux talons, il avait rejoint son bûcher et rallumé le feu mort depuis deux jours. Quelques étudiants avaient choisi de rejoindre l'homme venu d'ailleurs, et les cookies allaient bon train. De loin en loin, on pouvait distinguer quelques baguettes allumées se dirigeant vers le feu. D'autres vont venir, et ils seront, comme chacun ici, plongés dans le conte, à la poursuite de la vie du professeur Delorme, cherchant à comprendre pourquoi les Orcs se sont rassemblés. Pourquoi les étudiants sont à Ys et surtout, comment vont-ils bien pouvoir survivre ? Replongeons nous maintenant dans les pas de nos héros.
| Musique ajoutée | http://www.youtube.com/watch?v=oBKf8OY25Vk

Citation :

[Mira] " COURREZ ! " [/]

Mira se mit à exécuter son propre ordre, rapidement suivie par Azy, Zaak et les deux garçons portant magiquement le Professeur en mauvais état.
Depuis leur petite victoire contre un groupe d'Orcs et la blessure du Professeur Delorme, les jeunes gens étaient tombés de Charybde en Scylla.
Tout d'abord, ils avaient compris qu'une autre bataille allait avoir lieue, sans savoir où. Puis, en essayant de s'en aller discrètement, ils étaient tombés sur un groupe de Wargs en liberté. Si les Orcs sont du menu fretin pour le groupe, habitué à bien meilleure opposition, les Wargs ont pour eux, une plus grande taille, une meilleure résistance à la douleur et une vitesse fortement ennuyante quand on les attaque au corps à corps et Croun n'avait dut sa survie qu'à la rapidité de Zaac dans l'utilisation de son arc. Et vaguement à la bêtise innérante aux Wargs aussi, le temps que ceux-ci réalisaient que l'un des leurs était mort, les enfants étaient repartis en courant, ailleurs. Cependant, les choses allaient rapidement se corser s'ils ne trouvaient pas tous un abri sur pour se cacher des monstres les poursuivant. Et évidemment, les portes avaient toutes été scellées sur leur chemin.

[Zaac] "On ne va pas arriver à les semer, j'espère que quelqu'un a une idée ! " signala calmement Zaac qui semblait détailler le menu de son prochain repas tant elle était calme en énonçant cela. [/]

[Azy] "Je crois que j'en ai une, oui. Croun, Mira, sort de lévitation ! Mettez nous sur les toits, puis on vous fera monter." [/]

Rapidement, Azy et Zaac arrivèrent sur les toits, portés par les sorts de Croun et de Mira, puis, tandis qu'Azy faisait léviter le Professeur, Croun fit monter Sly, pendant que Zaac arrosait leurs poursuivants de ses flèches. Se fut ensuite le tour de Mira et de Sly, d'être lévités en haut pendant que Croun, avantagé par son bouclier, faisait en sorte de retenir leurs adversaires un temps. Puis Azy le fit monter à son tour en haut.

[Azy] " Ça ne règle pas nos problèmes !" [/]

[Mira] " Et ça n'aide pas le Professeur !" [/]

[Sly] "Nous manquons de temps, de moyens et d'idées ! " [/]

Zaac, quant à elle, continuait d'arroser la rue, mais son carquois se vidait et sous peu, ils n'aurait plus d'armes, de jets ou de distance, alors Croun lui fit signe de stopper.
| Musique ajoutée | http://www.youtube.com/watch?v=7LGPHDJpxE0

[Crountie] "Au moins nous sommes tous en vie. Et tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir ! Mira, soigne comme tu le peux le Professeur, et ralentis tant que tu le peux les dégâts. Azy, vérifie que les accès aux toits sont bien bloqués. Zaac, tiens à l’œil ces horreurs et Sly...tu te reposes, ça te fera du bien. Je vais réfléchir à la suite !" [/]

Une heure se passa, chacun étant occupé à diverses tâches. L'espoir restait présent et il fut récompensé. Alors que la nuit commençait à tomber sur Ys, une grande clameur s'éleva et un immense feu sembla partir du sol. Remontant les murs, il s'éleva en ligne droite vers les cieux, dépassant l'horizon, il sembla éclater en une multitude d'étincelles loin au dessus d'eux. Et soudain, les 5 enfants les virent. Feregee et Siobhan, accompagnant le Professeur Delcourt, montés sur des balais. Manifestement, le sort venait du Professeur ! Et les deux élèves semblaient chargés de lourds sacs de voyages, que ce soit sur leurs balais ou sur leurs dos. Les trois arrivant se posèrent rapidement et le Professeur s'avança vers son collègue toujours inconscient.

[Professeur Delorme] "Vous avez fait du bon travail, Mira. Je vais m'occuper de lui maintenant. Et vous le ramener aussi vite que possible à Beauxbatons. je ne sais quelle folie l'a habitée, mais grâce aux Cieux, vous êtes tous vivants ! Qu'a-t-il reçu comme Maléfice ? " [/]

Pendant que le Professeur parlait, les 5 survivants avaient enlacé leurs camarades arrivés en les remerciant silencieusement et ce fut le raclement courroucé de Delcourt qui tira les enfants de leurs effusions. Mira put enfin faire face à leur enseignant et lui donner le nom du Maléfice qu'elle avait cru reconnaitre.

[Mira] "Il vous faudra de la tulipe des roches pour le soigner, Monsieur. Vous savez où elle se trouve... et vous savez ce que cela signifie. "[/]

Le professeur avait considérablement pâli entretemps. S'il ne manquait pas de courage pour affronter l'ennemi, l'état des choses lui faisait perdre contenance. Il n'était pas un guerrier, juste un enseignant qui s'était senti obligé de venir sauver ses étudiants.

[Professeur Delorme] "Vous ne pouvez pas proposer cela, Miss Mira. C'est trop dangereux pour vous et je ne peux laisser Delorme seul..." [/]

Entretemps, les autres avaient récupérés le livre de Mira, à la recherche des explications sur ce dont Mira et le Professeur pouvaient bien parler.

[Siobhan] "Il faut aller dans le monde incertain ! " murmura Siobhan. Puis d'une voix plus forte " Nous irons. Enfin je crois." [/]

[Crountie] " Je confirme que j'en serai !" assura Croun, rapidement imité par Feregee, Mira, Azy et Zaac.[/]

Voyant que leur Professeur allait leur dire non, Feregee fit un pas en avant.

[Feregee] "Vous n'avez plus le choix, Monsieur. Le temps de rentrer à Beauxbatons, de monter une équipe et de repartir, qui sait si les portes seront toujours utilisables et si vous pourrez aller plus vite que nous ? Nous sommes prêt à partir. Siobhan et moi avions vu la chose venir et nous sommes équipés en conséquences. Nous avons tout ce qu'il faut pour ce genre d'expédition, et nous nous y préparons depuis plusieurs mois. C'est la guerre, faites-y face ! Votre mission à vous est de sauver Delorme le temps que nous ramenions l'élément de la potion que VOUS devez préparer. Prenez les balais et partez, tant qu'il en est encore temps. " [/]

L'enseignant fut déstabilisé par l'abnégation de ses élèves. Si Feregee avait été le porte parole, le groupe, rassemblé prouvait très clairement qu'il était déterminé.

[Feregee] "Et emmenez Sly avec vous, s'il vous plait ! Il y a un balai pour lui, il le cache, mais il est blessé au genou droit ! " [/]

[Sly] "Nan, ne me laissez pas derr..."[/]

[Azy] "Stupefix" [/]

[Crountie] " Désolé mon ami", murmura Croun en prenant le plus petit du groupe et en le posant sur un balai. [/]

[Mira] "Dans ton état actuel ...[/]

[Zaac] " Tu nous ralentirais ou pire...tu te ferai tuer" finit Zaac, en même temps que chacun allait faire une accolade au jeune garçon. [/]

Ce dernier, libéré du sort ne put que baisser la tête, avant de la relever, une détermination incroyable dans les yeux.

[Sly] "Revenez tous. Entiers !Ou je jure que j'irai vous chercher, même en enfer. Revenez ! "[/]

Feregee et Siobhan reprirent leurs sacs et les vidèrent sous les yeux ébahis des autres. Il y avait là de l'eau en grande quantité, de la nourriture pour plusieurs jours, un kit de survie complet pour Mira, les tenues de combat des uns et des autres, les capes de chacun, du matériel de toutes origines, tant moldues que sorcières pour ce genre d'expédition, quelques dragées sucrées pour les efforts, des potions de vitalité et même... de manière plus qu'étonnante, une lettre d'accréditation de Beauxbâtons pour récupérer du matériel dans le monde incertain !

[Azy] "Comment avez-vous su ? " Furent les seuls mots que Azy finit par réussir à prononcer au bout de deux minutes d'émerveillement, en dégageant un sac de tente de sous le reste du tas. [/]

Siobhan serra les mâchoires tandis que ses poings se contractaient furieusement. Feregee ne put se retenir mieux qu'elle et shoota fortement dans le vide.

[Feregee] "Sly avait raison ! Delorme en sait bien plus qu'il ne devrait en savoir. Quand je me suis réveillé, j'avais un papier à coté de moi avec marqué dessus de faire le nécessaire pour le pire ! En ne vous voyant ni au déjeuner, ni à notre entrainement, j'ai compris que ce mot n'était pas une blague et j'ai rassemblé des affaires. Siobhan m'a vu agir et m'a proposé son aide, je n'ai pas cru devoir refuser. " [/]

[Crountie] " Et tu as bien fait ! " Répondit Croun qui souriait à nouveau. Un sourire très jaune, mais un sourire. Au moins, nous avons nos chances, et si nous lui sauvons la vie, il nous devra une dette et on pourra lui poser nos questions ! [/]

[Siobhan] " Il nous a jeté là dedans, au petit bonheur la chance !" fulmina Siobhan. "Et toi tu le défends. " rajouta-t-elle en dardant sur Croun un regard furieux ! [/]

[Crountie] " Que veux-tu que nous fassions ? Que nous réagissions tous comme toi et restions sur ce toit à attendre de mourir ?" [/] .

Une gigantesque baffe le cueillit l'instant d'après, envoyée par Zaac, tandis que Azy faisait subir le même traitement à Siobhan.

[Mira] "Vous n'avez que ça à faire vous deux ? Vous disputer sur notre mort ? Ouvrez les yeux, nom de Zeus ! Nous devons rester unis !" [/]

[Feregee] "Elle a raison ! Autant j'en veux à Delorme, autant tu n'as pas à la traiter ainsi, Croun. Ni toi de te comporter ainsi, Siob. Si nous ne sommes pas unis, nous mourrons tous ! " [/]

[Zaac] "Ensemble, on a une chance, ensemble. Et c'est tout ! " [/] Zaac.

Honteux, les deux enfants détournèrent le regard. L'un était le leader naturel, celui qui avait toujours insisté sur l'espoir, et l'autre était l'amie fidèle, celle qui pensait toujours à tout ce que tout le monde pouvait oublier. Les voir se disputer était plus qu'étonnant, déstabilisant même. Surtout pour eux deux ! Sans dire un mot, leur regard s'accrochèrent et ils finirent par baisser à nouveau la tête, murmurant de vagues excuses, qui si elles n'étaient pas très fortement offertes, étaient pour le moins sincères et honnêtes.

[Mira] "Ho, vous êtes deux idiots ! " s'exclama Mira en se jetant sur eux et en les serrant contre elle, tandis que Croun faisait semblant d'essayer de "nanméçavapamélachemoiausecours" et que Siob éclatait de rire, achevant de rétablir l'ambiance qui était celle de ce groupe en temps normal. [/]

S'en suivirent quelques minutes de silence, les 6 se rapprochant, bras dessus, bras dessous, dans un hommage silencieux à leur amie tombée, et à ce qu'ils allaient tenter de faire. Puis ils commencèrent à se passer les affaires, pour équilibrer les sacs, transformant leurs chaussures habituelles en de solides chaussures de marches, faites pour s'adapter à la fois aux pieds et à la situation.
Arnachant leurs sacs, buvant un coup de grenadine ( la boisson des héros ! ). Puis ils se mirent en route, utilisant le Wingardium Leviosa pour descendre de l'abri où ils étaient et se faufilant dans l'obscurité, sous leurs capes, trottinant à un bon rythme...
Il ne leur fallut pas plus d'une heure pour atteindre les portes. Et il ne fallut pas plus de 15 minutes pour que Zaac et Mira expliquent le fonctionnement de ces dernières aux quatre autres, en suivant les instructions de Delcourt. Si bien qu'1h20 après leur départ, les six membres du groupe récitaient l'incantation et se retrouvaient catapulter à la porte du Monde incertain. Leur aventure allait donc commencer...

Quand les enfants débarquèrent sur l'ile du milieu, la nuit tombait pendant leurs discussions et renforcées durant leurs pérégrinations, s'était solidement installée, ils décidèrent rapidement de ne pas tenter de traverser le lac ce jour là. Ce serait trop dangereux ! Aussi, récupérèrent-ils la tente qui avait été apporté et la montèrent-ils. Établissant rapidement un tour de garde, ils allèrent se coucher, fatigués de leurs journées et n'ayant plus vraiment envie de parler dans le cas de Mira, Azy et Zaac !
Croun ne parlait que peu depuis le début de l'année et le silence lui allait. Siobhan était fatiguée d'être furieuse contre le Professeur et ainsi Feregee prit-il le premier tour de garde. Bizarrement, il ne se passa rien de la nuit, et les seuls bruits que l'on entendit étaient ceux d'une tente qui s'ouvre et se referme au fur et à mesure que les tours de garde passaient. Le petit déjeuner fut simple mais complet ! Aux pains au chocolat et au chocolat chaud, Croun et Zaac ajoutèrent un café bien fort, tandis qu'Azy finissait rapidement le Nutella. Finalement, ils furent à nouveau prêts et l'heure du choix arriva ! Ils ne pouvaient emmener tout leur matériel avec eux. Il fallait aussi que quelqu'un reste au cas où une expédition de Professeurs ou mieux, de tireurs de baguettes, viendrait à passer par-ici à leurs recherches. L'expédition décida de jouer cela à la courte paille. et le perdant fut un Feregee défait et abattu, qui promit à ses amis d'être fidèlement présent à leur retour, bien qu'étant absolument désespéré de les laisser partir sans lui.

Douée du meilleur sens de l'orientation parmi les 4 restants, Siobhan s'empara de la carte et, munie comme les autres de son arme, d'une cape et de quelques pièces, monta dans la barque des pêcheurs qui devait les déposer sur l'autre rive, suivie par Croun, Zaac, Azy et Mira. Le trajet fut rapide et les 5 amis se mirent en route vers le sud, guidés par Siob.

La chance décida, enfin, qu'elle leur voulait du bien. Au bout de 3h de marche très athlétique, ils tombèrent sur un groupe de marchands désirant se rendre à Yénibohor. Voyant 5 chevaux, les enfants passèrent un marché avec les marchands, ils rapporteraient à ce dernier les chevaux sous 12h en laissant en accompte la moitié de leur pièces d'or. S'ils ramenaient les chevaux, le marchand garderait 20% de la fortune en question. Si les chevaux ne revenaient pas, le marchand garderait tout ! Gagnant sur les deux tableaux, ce dernier finit par accepter, et c'est montés que les enfants repartirent vers leurs destination, le terrible Castel de Yénibohor. La tulipe des roches ne poussait que là-bas, et les prêtres de la ville en gardaient jalousement l'accès, en profitant pour la vendre à des prix absolument honteux. Mais en l’occurrence, c'était une question de vie ou de mort, et l'argent présent dans les équipements ne servait qu'à cela, sauver des vies ou leurs vies selon les cas. Il leur fallut encore 1h et demie de chevauchée à bon rythme pour atteindre le Castel, et une demie pour passer les contrôleurs. Quelques sorts de vieillissement de l'apparence et de confusion avaient suffi à les faire passer pour des adultes. Enfin, ils furent en vue du marché où ils pourraient trouver la fameuse fleur et ils se mirent à chercher cette dernière. Et ce fut à peu près à ce moment que Dame Fortune les abandonna ! Elle partit en leur laissant pour cadeau, un garde qui comprit qu'il avait été victime d'un sort et crut que des espions de Virdu l'avaient abusé. Sonnant l'alarme, il donna rapidement le signalement des enfants aux Corps de garde et bientôt, les 5 "personnages encapuchonnés et voyageant ensemble " furent recherchés partout dans la ville.

Par ailleurs, le prêtre qui tenait l'échoppe où se vendait la fleur commençait à devenir, sinon agressif, pour le moins suspicieux. Les choses tournèrent vraiment mal quand Mira décida que trop c'était trop ! Sortant sa dague, elle la posa sans douceur contre la glotte du maitre herboriste et lui conseilla de "se dépêcher de sortir cette foutue fleur s'il ne voulait pas tester un nouveau type de fil dentaire." Sans se départir de son calme, le prêtre murmura un mot et la jeune fille fut repoussée loin de lui, traversant l"échoppe et la porte par la même occasion. De manière très concrète, le prêtre n'eut guère le temps d'ajouter quoi que ce soit ou de se réjouir de son tour, car les 4 autres avaient décidé qu'il était temps d'accélérer les choses. Un stupéfix, deux sorts incapacitants et une étagère de livres tombée plus tard, Croun, Azy, Zaac et Siobhan comprirent que tous avaient eu la même idée au même moment et tandis que le prêtre s'effondrait très mollement, Siobhan et Zaac se mirent à la recherche de la plante. Croun et Azy allant s'occuper d'une Mira sonnée mais en état ! Et comme un malheur n'arrive jamais seul, un garde leur tomba dessus au moment où Siobhan et Zaac ressortaient avec une fleur chacune dans les mains, prêtes à repartir. Alors que le garde hurlait pour sonner l'alerte et appeler son monde, Croun lui sauta dessus et le frappa à la tempe avec la paume de son épée, l'assommant.

Croun · **Joueur**

S'il y a des gens, il y aura un Veilleur vers 22h --> 22h30 grand max ce soir

Izaac Reagan · **Absent**

//Telle une ombre, le scribe se faufila jusqu'au piédestal où reposait Le Grand Livre des Contes. Doucement, il sortit la feuille de papyrus cette fois, en prenant garde à ne pas la froisser et il l'ajouta au reste des feuilles de diverses compositions. Un nouveau conte était né.//

Citation :

Il était tôt selon les standards du Veilleur quand celui ci se trouva à nouveau assis, près de Poudlard, avec quelques élèves venus du château pour écouter son histoire. Comme toujours, les bonbons et les cookies étaient de sortis et comme à chaque fois, le feu crépitait dans les airs, tandis que le veilleur se levait. Exceptionnellement, ce soir, un temps de questions réponses sur l'ensemble de l'histoire sera à votre disposition après la très courte histoire de ce jour. Etendant les bras, il fit apparaitre quelques figures de fumées dans le feu, un château, beauxbatons et quelques visages bien connus.

C'était l'été après la cinquième année des élèves. Le mois de Juillet était passé depuis longtemps et Aout s'étirait doucement vers Septembre. Comme chaque année, d'anciens 5èmes années avaient été choisis. Ils devaient faire l'accueil des élèves de première année. Depuis deux ans maintenant, c''était devenu une nouvelle règle. Un groupe d'élèves entre la 5ème et le 6ème année s'assurait que la semaine de camping des premières années, ainsi que les passages obligés, à savoir rencontre: avec Merlin, rencontre avec le maitre d'arme, rencontre avec les destriers et test sur balai; se passaient bien. Leur "mission" était d'accompagner, de guider, d'aider, de surveiller, bref... faire connaître un peu ce nouveau lieu qui allait devenir la maison de ces jeunes.
Cette année, les heureux élus avaient été Assora, Azy, Croun, Fanfan, Groseille, Zaac, Arkandias, Roxis, Rafael et Feurico. Evidemment, les 10 jeunes avaient été très enthousiastes. Ils se souvenaient tous de leurs propres découvertes, de l'excitation, de la joie, des espoirs, mais aussi du stress intense et de l'inquiétude. Alors ils prenaient cela très au sérieux, s'assurant tout le temps que tout le monde allait bien, que tout se passait bien et surtout qu'aucun jeune ne se trouvait dans une situation potentiellement dangereuse, la forêt était un peu moins sure depuis deux ans, alors ils avaient pour habitude de patrouiller de nuit aussi et puis cela les entrainait. A écourter leurs nuits. A écouter, à entendre, à reconnaître... et puis c'était aussi leurs moments de détentes. Rares et donc précieux

Enfin, il y avait aussi d'autres moments de repos, par exemple, aujourd'hui, Jeudi, tous les jeunes étaient avec des professeurs, que ce soit pour des initiations sur la magie, des questions d'histoires, ou pour découvrir les dortoirs, ainsi, les 10 plus agés avaient une matinée off et ils en profitaient. Arkandias, Feu, Roxis et Rafael dormaient encore. ils avaient eux les deux dernières gardes de la nuit et profitaient de la matinée pour récupérer. Assora et Azy étaient partis se balader. elle devisait de l'année à venir, des options, des examens... et puis des réussites passées aussi, de cette formidable avancée que tous avaient fait, de la profonde amitié qui étaient née dans une partie de leur promotion.
Fanfan et Groseille s'étaient éclipsés du coté du stade de Quidditch. Les deux Vivianes avaient souhaités s'entrainer à l'art du vol. Tous les deux membres de leur équipe de Quidditch, batteurs qui plus est, ils tentaient de nouvelles figures. Notamment une technique permettant à l'un de détourner un cognard préalablement envoyé par son comparse, afin de dérouter les batteurs adverses. Et l'état des cibles mouvantes qu'ils avaient installé témoignait du niveau que les futurs 6ème années avaient atteint... un niveau dangereux pour l'adversaires. Enfin, Croun avait décidé de prolonger son repos d'une autre manière. Allongé le dos dans l'herbe, en plein soleil, un coussin sur la tête, il écoutait le temps passer, littéralement.

Rêvant du passé et souhaitant un avenir plus calme, loin de la guerre, loin des combats, des formations,des missions que Delcourt continuait de lui imposer, il attendait le moment de la joie avec bonheur et il lui semblait en être assez proche en cet instant. Rêvant du passé et souhaitant un avenir plus calme, loin de la guerre, loin des combats, des formations, des missions que Delcourt continuait de lui imposer, il attendait le moment de la joie avec bonheur et il lui semblait en être assez proche en cet instant. Il somnolait si bien qu'il n'entendit pas le retour des deux filles. Celles-ci se voyant ignorer par leurs camarades décidèrent de lui jouer un bon tour à leur façon et sans crier gare, elles utilisèrent deux puissants "aqua" qui frappèrent le garçon en plein visage
Avant même qu'il n'eut réagi, elles étaient repartis en courant vers la tente des 4 dormeurs qu'elles réveillèrent de la même façon. Et ce fut le chaos. Entre rire, eau, sortilèges sans dangers mais pleins d'effets assez drôles, les 8 présents s'en donnèrent à cœur joies, oubliant toute notion de hall, d'age, de maturité ou même de sérieux. Pendant un temps ils perdirent 10 ans et redevinrent de simples enfants profitant des vacances
Leurs cris attirèrent bien vite Fanfan et Groseille ce qui donna lieu à une évolution plus .. tactique de cette gigantesque bataille d'eau. Voyant leurs comparses montés sur des balais, les 8 autres attirèrent les leurs et de folles courses poursuites s'engagèrent un peu partout hors du château et même ... dans le château quand Assroa et groseille, poursuivis par Azy et Arky plongèrent à travers une fenêtre ouverte.

Arrivant en plein milieu d'une salle de première année, ils échangèrent un regard avant d'attaquer tout ce petit monde, professeurs inclus. Ces derniers eurent l'intelligence de répliquer de la même façon et la bataille prit un nouveau tour très rapidement. En effet, ils décidèrent d'armer les premières années avec des seaux se remplissant d'eux-mêmes afin de contrer leurs méconnaissances des sorts. Dés lors, la bataille quitta la salle de classe pour se centrer sur ... l'ensemble d'un beaubatons littéralement sous les eaux
La bataille ne se termina que lorsque tout le monde eut trop faim, trop soif et surtout trop mal aux cotes pour lancer encore le moindre sort. Les 10 élèves de 6ème années avaient par ailleurs des couleurs de peaux très…inhabituelles, ainsi que des vêtements assez ... moyenâgeux et avaient perdus toute dignité. 3 d'entre eux se roulaient par terre à force de rire, tandis que deux aitres s'étaient envoyés des rictusempra qu'ils refusaient de cesser créant un cycle de rire ininterrompus. Les 5 autres étant soit à 4 pattes dans l'herbe pour ne pas tomber soit en train de vider l'eau des salles avec les professeurs.
Finalement, les professeurs décidèrent de banaliser l'après-midi pour tout le monde. Ainsi les plus jeunes auraient une coupure dans le programme pour échanger avec leurs ainés qui, de fait, étaient bien plus ouverts après cette matinée de folie. Evidemment, tous les jeunes n'attendaient plus que cela... devenir 6ème année pour "accueillir" les nouveaux
Bizarrement ce soir là, il n'y eut aucun ennui pour coucher tous les premières années, entre fatigue et respect, ceux-ci ne voulaient pas ennuyer leurs ainés, préférant s'attirer leur amitié…

Q: Qui est exactement le veilleur?
R: Le veilleur est un être sans âgé. Peu de gens le connaissent réellement.
Quelques faits sont cependant avérés à son sujet.
1- Il n'est d'aucun bord. Même s'il penchera toujours pour le bien, il fera preuve de compassion pour les "méchants"
2- il ne souffre ni du chaud ni du froid ni du climat en général
Certain disent qu'il s'git de Merlin et que cela explique sa connaissance profonde du passé, sa connaissance aussi de l'évolution de ceux dont il raconte l'histoire.
Certains disent qu'il s'agit du maitre d'arme qui enseigne aux élèves de beauxbatons à l'époque de l'histoire qu'il conte (expliquant par là sa connaissance des rapports "conflictuels" entre le maitre d'armes et les élèves).
D'autres encore pensent qu'il s'agit d'une forme spectrale particulière. Il a une consistance physique mais ne semble pas apte à intervenir de manières réelles, il n'a pas de prises sur les évènements. Il ne peut les modifier, ni agir dedans pour aider les jeunes dans notre histoire ou les rois dans les autres histoires.
Enfin, une autre légende raconte qu'il serait l'avatar de l'Histoire, une forme particulière d'être qui plutôt que de s'éexprimer de manière écrite s'exprime par une forme simili-humaine

Questions/réponses avec le Veilleur
Q: Y a un vrai grand méchant de l'histoire ?
R: Oui et non.
Il y a le Mal, mais le Mal sous la forme de nombreux servants, de différents desseins. Il y a l'histoire à Beauxbatons mais elle ne sera que la partie émergée de l'iceberg. Les vrais combats, la guerre réelle ne commencera que quelques semaines avant la fin des études de la promotion que nous suivons pour le moment. Quand à un grand méchant ... des lieutenants oui, certain plus puissants que d'autres, mais le poulpe qu'est le mal n'est dominé par personne et certaines fois, ces luttes intestines serviront le bien.

Q: Y aura-t-il des histoires d'amours et à nouveau des grands combats
R: L'entrée en 6ème année va révéler quelques histoires d'amour, des passagères, des sincères, des durables et d'autres qui vont cesser bien vite d'exister... Elle va aussi coïncider avec une plus forte pression sur les 6ème années. Vous vous souvenez de l'excursion non terminée dans le monde incertain ? Et bien elle ne sera pas sans conséquence. Car Ys va souffrir plus que jamais dans son histoire

Q: Y aura-t-il des actions à Gwendalavir/Everworld
R: Non

Q: Et des voyages dans des pays étrangers? Genre une excursion à Poudlard ou quoi ? A Dumstrang
R: Il y en aura. Certains élèves vont décider que la guerre c'est trop pour eux, et partiront étudier ailleurs. Ils verront alors que la guerre peut prendre une autre forme. Certains trouveront aussi la paix et le repos. Mais l'europe ne restera pas silencieuse.

Q: Qu'est ce que tu pense d'inclure un jeu?
R: C'est prévu
Un épisode spécial du veilleur verra le jour, il replantera le contexte du début de la sixième année, il sera truffé de référence, et surtout il donnera le ton des nouveautés

Q: Est-il possible de demander à faire mourir son personnage N
R: Oui

PS: désolée, pour la courte introduction, j'étofferais un peu plus tard ^^'

Il y aura un Veilleur ce soir ! Après la finale de bavboules !

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Katleen Makerley · **Team RP**

Le scribe avançait dans les couloirs à pas de loup, en essayant de ne faire aucun bruit. Après de nombreux couloirs traversés, il arriva dans la fameuse. Il s'approcha silencieusement du Grand Livre des Contes. Il sortit de sa sacoche le manuscrit qu'il transportait avec délicatesse puis il le déposa.

Citation :

Le soir étend sur la plaine son grand manteau de velours. Et l'école, calme et solitaire, se présente vers le Veilleur... Un feu a, comme toujours, été allumé sur le monticule dominant les environs et les cookies, bien entendu, sont de sortie, tous au garde à vous, attendant la canine, la molaire ou quelconque autre partie du corps pourvu de la capacité de les manger. Alors que la lune commence sa course poursuite à rebours du temps, le veilleur étend les bras et d'un sort, écarte les quelques nuages, découvrant le ciel aux uns et aux autres.
C'était déjà le printemps de l'année 2008. L'automne, comme chaque année, avait filé à un rythme proche de l'indécence et les joyeuses fêtes de neiges n'étaient déjà que des souvenirs dans les esprits des étudiants. Les professeurs songeaient déjà aux fins de programmes et aux longues vacances qu'ils auraient après. Cette année avait été particulière... Sur injonction des différents ministères de différents pays, les nombreuses écoles de magies disséminées un peu partout en Europe s'étaient dotées de programmes d'échanges, de nouveaux cours et avaient formés leurs élèves les plus âgés sur le modèle de Beauxbâtons. Un cours de RFSP, Réaction Face à une Situation Périlleuse, avait notamment vu le jour. Il entrainait surtout les réflexes, la cohésion et le travail des élèves à partir de la 4ème année.
Le passé, et de tragique mémoire la mort de Gwen, avait donné une autre vision aux différents organes décisionnels, les incitants à partir du postulat que, peut-être, les enfants devraient lutter pour leurs vies. Et plutôt que des œillères, il avait été décidé de leur mettre les clés en main pour survivre. Les premières années, eux, étaient régulièrement envoyés en "expédition", bien encadrés par les 6ème et 7ème années, dans la forêt interdite, pour apprendre à se débrouiller en milieu hostile. Contrairement à ce qu'avait vécu la désormais surnommé "promotion dorée", eux avaient accès à des élèves plus âgés et triés sur le volet, qui avaient fait montre d'une grande capacité de travail en équipe par le passé et continuait de progresser plus vite que la norme.
Ainsi, en ce pâle matin d'avril, alors que l'aurore aux doigts de rose étirait encore ses charmes sur le paysage, une petite équipe de 6ème année menée par Zaac et composée d'Azy, Assora, Arkandias et Mira, était parti avec une partie des premières années. De l'autre coté du parc, un autre groupe, mené par Eowyn, et constitué de Croun, Versipellis, Katleen et Stormy accompagnait l'autre moitié de la promotion vers la forêt.
Les 6èmes années avaient pour consignes de s'assurer que les deux groupes se rapprochent rapidement mais sans se voir. Il s'agissait d'une "expédition calme", à savoir que les profs n'avaient pas prévu de mises en situation réelle, juste une semaine passée à camper et à apprendre des techniques auprès des 6èmes années
Malheureusement, le sort en décida autrement et la semaine fut perturbée, de manières différentes pour les deux groupes. Et ce fut Zaac, qui, la première, put rapporter les évènements aux professeurs.
Le groupe de 5 jeunes encadrant accompagné d'un groupe de premières années parti donc un matin, pour la forêt interdite. Les deux équipes se séparèrent alors et se firent un au revoir de la main, ils promirent tous de se retrouver très vite et commencèrent à gentiment parier sur qui arriverait le premier. La petite équipée, ou plutôt le grand groupe plutôt bruyant se mit en route joyeusement, le soleil commençait déjà à décliner, il fallait se dépêcher, Zaac fit cesser le brouhaha et demanda aux premières années de se mettre en binôme, pendant qu'Azy partait en éclaireur, accompagnée d'une toute jeune première année intimidée par l'ainée baroudeuse
Assora et Mira fermaient la marche, en cette fin de première journée, ils étaient joyeux, mais comme vous le savez, il arrive rarement que tout se déroule exactement comme prévu, et encore plus lorsque tout est censé très bien se passer. Arkandias, quant à lui, restait sur le côté du groupe, il tenait une carte et tentait d'en expliquer le fonctionnement un à un gamin, avide de connaissances, car oui, dans ce groupe, c'était bien Arkandias qui se débrouillait le mieux pour se repérer, il en profitait donc pour instruire quiconque se trouvait à sa portée.
Le groupe progressait plutôt bien, mais bientôt, la lumière déclina de plus en plus, ce ne serait plus qu'une question de dizaine des minutes avant qu'ils ne soient plus qu'éclairés par la lumière de la lune, qui en était à son troisième quartier. Les sixièmes années décidèrent donc qu'il était temps d'établir le premier campement, et ainsi commencer à s'organiser, ils s'arrêtèrent donc dans la première clairière venue, assez grande pour abriter tout le monde, mais aussi pour laisser de l'espace avec les fourrés, par chance, au centre presque, se trouvait une roche, idéal pour en faire un post d'observation.
La troupe avait hérité de 7 premières années, 3 groupes de 2, pendant que le dernier voguait entre une sixième année et venait parfois compléter un groupe de deux, les binômes étaient constitués de cette sorte : Alexandre et Tom, Roxane et Oliver, Jean baptiste et Sacha, et d'un dernier élément, Mathilde.
Il y avait donc 3 filles et 4 garçons, la jeune qui suivait Azy comme son ombre était évidemment Mathilde, timide, peu sûr d'elle, mais extrêmement intelligente et vive. Le groupe de garçon était des débrouillards, mais ne savait rien de la survie et le mot organisation leur était inconnu, Jean-Baptiste et Sacha, quant à eux, étaient les deux opposés, l'une aimait la nature, la beauté et la simplicité, et l'autre aimait le combat, l'action et il trouvait les pierres du vieux château rassurantes, c'est donc avec regrets qu'il s'en était éloigné. Pour finir, Roxane et Oliver étaient pour ainsi dire, complémentaire, ils devaient être le seul groupe à avoir un véritable sens de l'organisation et des notions pratiques, cependant, ils étaient difficilement agiles avec leurs mains, même si Oliver avait l'esprit, et Roxane, au grand étonnement de chacun, la force. Le premier soir se passait plutôt bien, tout le monde commençait à trouver sa place et s'habituait à son binôme, malgré quelques disputes, cependant, les véritables ennuis commencèrent lorsque ce ne fut plus qu'au tour de la lune d'éclairer les jeunes gens.
Il fallait au plus vite allumer un feu, pour éloigner tout prédateur qui oserait venir s'attaquer à ce petit groupe, car généralement des Ornos, sortes de bêtes mi-renifleur, mi-tigre se mettaient à chasser en meute à la nuit tombée et il faut avouer que même les sixièmes années s'étaient laissés surprendre, heureusement, BP et Sacha, qui ne pouvait pas vraiment se voir en peinture, avaient eu l'idée de ramasser du bois avec l'aide de Mira, qui avait fini par les abandonner en cours de route, histoire de voir comment ils s'en sortiraient un peu seul, elle vérifia la cueillette après, bien entendu, mais ne fit pas attention à ce fameux bois .
Ce fut Mathilde qui s'en aperçut la première, et elle osa parler un peu fort pour se faire entendre "Euh... Azy ? ... Azy ? On ne peut pas faire de feu avec du bois vert c'est ça ?"
Surprise, c'était presque la première fois que Mathilde lui adressait la parole, elle répondit sans vraiment faire attention, occupée à démêler les cordes de la tente des garçons, "Oui, c'est ça, un problème ?" cette dernière question resta en l'air, Mathilde commençait à comprendre, tout comme ses camarades, s'ils n'avaient pas de feu, c'était presque assuré qu'ils auraient de la visite cette nuit. Azy finit par se retourner, en même temps que Zaac qui avait écouté d'une oreille distraite, elles essayèrent vainement de trier le bois pendant que Sacha et JB se confondaient en excuses, il était maintenant trop tard pour retourner en chercher. Le groupe devrait donc se passer de bois pour cette nuit, se passer de feu surtout, qu'est ce qui allait leur arriver.

Ils mangèrent froid et en silence, personne n'osait vraiment parler, Arkandias tenta de réchauffer l'atmosphère et de rassurer ces mines grises, puis, pendant que les premières années finissaient de manger, les sixièmes années se réunirent. Assora commença par prendre la parole : "J'ai traîné devant la salle des professeurs avant de partir, ils assuraient qu'ils hésitaient à nous envoyer maintenant, les Ornos grouillent au printemps, c'est leur période de reproduction, il parait que les mâles sont particulièrement résistants, mais j'avais confié cette information à Azy" Elle regarda d'ailleurs cette dernière, qui prit la suite d'Assora.
"Oui" elle désigna deux sacs "J'ai décidé de prendre quelques extras, comme... quelques rapières, je sais qu'ils sont plutôt débrouillards en combat, enfin... Je l'espère" fit elle en chuchotant, plus ou moins, sa voix assez grave portait un peu trop loin.
Ce fut au tour de Zaac de prendre la parole "Merci Azy, c'était une bonne idée, et Assora je te félicite d'avoir laissé traîner tes oreilles, il faut instaurer un tour de garde et un signal d'alerte, je propose aussi d'entourer les campements de clochettes, cela alertera tout le monde en cas d’intrusion".
Arkandias ajouta "Oui, je vais m'en occuper, il vaudrait peut être leur distribuer les rapières, en précisant bien que ce n'est à utiliser qu'en cas d'urgence non ? D'ailleurs, nous pourrions dormir chacun dans une tente avec les jeunes, Mira et Assora avec les filles, j'irai avec les garçons, pendant..." Il fut interrompu par Azy "je prends le premier tour de garde !" Arkandias, le véritable sage du groupe, poursuivit donc "pendant que Zaac m'aidera à veiller sur les garçons ».
Zaac conclut donc "Oui, cela me parait sastisfaisant, je prends le tour de garde après Azy, Assora ensuite ? Puis Arkandias et enfin Mira ? Cela vous va ?"
Tout le monde approuva, et se remit aux préparatifs, la nuit risquait d'être longue, tout le monde alla se coucher, à l'exception d'Azy, qui entama le premier cinquième de la nuit. Il fut d'ailleurs très calme, le vent soufflait de temps en temps dans les branches, on entendait parfois un soupir ou deux venant des tentes, comme indiqué, chaque élève dormait avec une rapière non loin de lui, et exceptionnellement, ils n'avaient déballé aucune affaire.
La première cloche retentit à la fin du premier cinquième, Zaac, qui sentait qu'elle devrait bientôt se réveiller se redressa sur son séant, une clochette avait fait du bruit, puis une seconde, deux sifflements, Azy lançait le signal. Ils étaient en état d'alerte, Zaac réveilla toute sa tente, laissa Arkandias finir de préparer les premières garçons, puis elle s'élança vers la seconde tente, Assora avait déjà commencé à équipé chaque fille, Mira, quant à elle, tentait de rassurer Mathilde. Elle était à deux doigts de pleurer et répétait sans cesse "Mais pourquoi..." puis Roxane décida de secouer Mathilde et de lui mettre une rapière entre les mains, elle s'écria "Wo ! Stop, mamzelle, t'es toujours la première partout, je te confierais ptet pas ma vie, mais j'sais que t'es douée, c'est déjà ça, alors un peu de nerfs, c'pas toi qui dit qu'on doit jamais avoir peur ? Et qu'on doit avoir confiance ? 'lors c'est l'moment ! ».
Ces paroles firent étonnement du bien à la jeune Merlin qui n'arrivait pas vraiment à se ressaisir, un nouvel éclair traversa son regard, puis ils sortirent pour se rassembler, on pouvait entendre feuler et grogner. Tom cria presque mais Azy bondit pour étouffer son cri "Chuuuut, il faut garder l'effet de surprise, je suis désolée, mais cette fois ci, on ne s'en sortira pas sans combattre, on va attaquer en formation d'oie, un sixième année à l'arrière de chaque elle, un devant, et un de chaque côté.
Surtout, ne vous séparez pas du groupe, attaquez sans trop réfléchir, c'est mauvais de se poser des questions, et surtout n'oubliez pas, vous n'êtes pas seuls, regardez autour de vous. ».
Puis un grognement plus féroce se fit entendre, le chef de la meute, les petits tremblèrent d'effroi, les clochettes produisirent un énorme vacarme, deux sifflements, puis un, puis deux, on attaquait. D’un seul homme, le groupe se lança et para crocs, griffes, pattes velues, les Ornos étaient en colère, on osait empiéter sur leur terrain, durant leur période, les mâles gonflaient le poil devant les femelles et poussait des feulements terrifiants.
Il en survenait toujours plus, les premières années n'osaient pas attaquer vraiment, ils se contentaient de parer, mais ce n'était pas suffisant, Zaac fut la première à verser le sang, il gicla, éclaboussant ses plus proches voisins, cette fois ci, il n'y avait plus de place à l'hésitation, le combat avait commencé. Alexandre et Tom comprirent ce que c'était de s'organiser, pendant que l'un parait, l'autre assénait un coup, c'était un duo remarquable, la bataille faisait rage, deux cadavres de ces affreux ornos jonchait le sol, plusieurs de ces bestioles avaient fui, soit sacrément mal en point, soit trop blessé et craintive.
Il faut dire que la petite armée les mettait en déroute, les Ornos ne s'étaient certainement pas attendu à autant de résistance, de loin, ils avaient l'air de petites proies faciles. Mais ils s'épuisaient et c'est là qu'Assora intervint et se démarqua, elle qui aimait tant l'Egypte, les sortilèges anciens, elle se souvint d'un passage d'un vieux parchemin, il l'avait marqué et s'intitulait "Cascade de lumière", la formule était en vieil égyptien, une langue que seule la jeune Assora maitrisait parfaitement, elle décida alors de tenter le tout pour le tout et elle hurla. D'un coup, la clairière s'illumina, Assora s'éleva d'un bon mètre dans les airs sous l'effet de la puissance, on y voyait comme en plein jour, cela eu l'effet escompté, toute la meute d'Ornos fuit, telle un seul homme, puis elle retomba, immédiatement rattrapé par Arkandias, qui se trouvait non loin, le silence retomba lui aussi.
Les premières années, hagards et éblouis, avaient tourné la tête, dans leurs yeux on pouvait y lire de l'admiration, et aussi une bénédiction, Assora les avait sauvés cette nuit là et aucun Ornos ne reviendrait avec ça, c'était sûr, tous aussi fatigué les uns que les autres, les sixièmes années les envoyèrent se recoucher, pour les trois heures qu'il restait, pendant qu'ils organisaient un petit débriefing.
Zaac, aidée par Azy, souleva le corps lourd d'Assora, elle avait utilisé beaucoup de force et s'était évanouie, ils l'allongèrent et rejoignirent Mira et Arkandias qui devisaient tranquillement "Demain, il faudra faire attention ramasser du bois non vert, et surtout rester en formation serrée, il faudra aussi progresser le plus rapidement possible et éviter se faire surprendre par le noir, on ne reproduira pas ce genre d'erreur une seconde fois, aujourd'hui, nous nous en sommes sortis, mais qu'en sera t il de demain ? ». Sur ces paroles très sages, prononcées par Arkandias bien sûr, qui d'autre sinon ? Les sixièmes années allèrent aussi se coucher, annulant exceptionnellement le reste des tours de garde, les prédateurs étaient loin maintenant. Le réveil fut difficile, tout le monde leva le camp dans le calme, encore sous le choc des évènements de la nuit, Assora avait tant bien que mal récupérée, la troupe repartie dans un silence irréel.
Toute la journée se déroula sans incidents, on put même manger chaud à midi, le soir venu, l'équipe s'arrêta et dressa le camp, un tour de garde fut instauré, et les sixièmes années initièrent la moitié des premières années à cela ; la nuit se passa elle aussi sans encombre, le groupe progressait plutôt bien maintenant. Et le lendemain en fut de même, la nuit du troisième jour se passa elle aussi plutôt bien... la première moitié tout du moins car il commença à pleuvoir, cela éteint le feu et glaça chaque élève, rapidement la pluie s'intensifia, au point que bientôt les tentes furent presque inondées.
Que de malheurs s'abattaient malheureusement sur cette équipe, ils durent ranger le camp en vitesse et repartirent, pour bientôt se retrouver les pieds dans l'eau puis jusqu'aux genoux, il fallait trouver une solution rapidement, c'était un véritable déluge, et ce fut un première année qui trouva la solution, oui, oui, un première année, Oliver très précisément, lui, qui le premier jour avait observé la carte avec précision, il s'écria : "Hé ! Arkandias, tu sais, tu m'avais montré la ligne bleue, la rivière, et tu m'avais dit je sais plus trop quoi, genre qu'elle ne débordait jamais, même lors des moussons, parce que la terre était particulière en dessous, et puis tu avais dit qu'un ancien groupe avait laissé un abri il y a de cela un an ? J'ai bon ?"
Arkandias, assez impressionné, ne put que confirmer, oui, il avait bien dit tout cela, mais sa surprise fut encore plus grande lorsque Olivier reprit "Et bien, je crois qu'on se trouve à quelque chose comme 600 mètres de la rivière et un truc genre 3,7km de l'abri... J'ai une mémoire pour les images et les cartes" avoua-t-il timidement devant le regard des autres.
Et il eut raison, le groupe trouva la rivière et la suivit, là, l'eau était moins profonde et ils progressèrent plus rapidement, cependant, ils furent incapables de trouver l'abri et dormirent donc dans des arbres, grâce à des cordes.
il en fut de même pour le cinquième jour, mais aussi pour le sixième, il ne leur restait plus qu'un jour et ils étaient tous épuisés surtout que la pluie ne cessait pas un seul instant, trempés, frigorifiés, l'équipe s'était transformé en troupe fantôme mais un dieu dû avoir pitié d'eux, car au matin du septième jour, les personnes devant se prirent... quelque chose, en pleine tête, un grand bruit accompagna l'arrêt de la troupe
"AIEUUH !!!" s'écrièrent-ils en cœur
Zaac, intriguée, fit le tour en palpant avec les mains, on aurait dit une forme rectangulaire, elle posa son oreille contre l'étrange paroi, elle vibrait, de la magie devinait elle. Elle se concentra très fort, cela faisait deux ans qu'elle n'avait pas pratiqué cela, elle voulait faire apparaître ce qui était caché, doucement, elle inspirait et expirait, puis du bois commença à refaire surface, quelques pierres aussi, et enfin, l'abri apparu. Un cri de joie unanime se fit entendre et un "Nous sommes sauvés !" lorsqu'ils entrèrent à l’intérieur avec béatitude, ils contemplaient 4 pirogues, intactes, en unissant leurs forces, mués par une énergie nouvelle, ils les sortirent, puis embarquèrent sous le commandement des sixièmes années.
Assora avait pris la première, Mira la seconde, Arkandias la troisième et Azy et Zaac la dernière, durant ces derniers jours, les deux jeunes filles s'étaient rapprochées encore plus qu'avant, et elles restaient toujours ensembles, comme collée l'une à l'autre
La troupe était gai, le point qu'il devait atteindre, en soit un lac, n'était plus qu'à une dizaine de kilomètres, grâce aux pirogues, ils auraient tôt fait de l'atteindre, et bientôt, leur périple serait achevé. Les discussions reprirent, chacun était changé, en bien plutôt, Alexandre et Tom avaient développé une grande capacité d'entraide et... d'organisation ! Jean baptiste et Sacha pouvait maintenant se supporter et s'entendaient plutôt bien, Roxane et Oliver avait appris à s'apprivoiser et Mathilde avait gagné en confiance, mais le plus grand changement s'opéra du côté des sixièmes années.
Plus précisément, du côté de deux filles, Zaac et Azy, les deux amies de toujours, qui devenaient plus proches que jamais, un murmure s'éleva, de la bouche de Zaac "Azy ?" tout de suite étouffé dans le néant, le silence se fit, plus oppressant que jamais, Zaac était rouge, Azy avait le haut des joues rosées. Zaac continua de bafouiller "Azy, je... je crois que..." Azy posa sa main sur celle de Zaac, et planta son regard dans le sien "Je suis un livre pour toi, tu sais, alors j'vais pas te manger" Zaac, plus rassurée, continua alors "Et bien justement, je crois que je t'aime plus qu'un livre, je crois que mon cœur te préfère aux pages et je crois que t'es encore plus que ça…" Azy, cette fois ci, ne sut que répondre, elle qui était toujours sûre d'elle, en était troublée, elle osa tout de même dire après un silence "Tu veux dire que... tu crois que tu m'aimes" sur quoi Zaac acheva, très sûr d'elle d'un coup "Non, je ne crois pas, j'en suis sûr" et au même moment, le groupe déboucha sur le lac.
Un nouveau couple était né, Azy et Zaac était dorénavant plus proches que jamais, et les premières années avaient évolué, la troupe était saine et sauve, joyeuse, épuisée, mais heureuse
Et ils regagnèrent la berge, attendant l'arrivée du second groupe...
C'est ainsi que Le koala, toujours perché dans les arbres, acheva de raconter ce qu'il avait vu, une étincelle flottait dans ses yeux, l'étincelle qui resterait en lui pour toujours, celle de l’admiration.

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Feregee · **Préfet**

Une rumeur commença à parcourir le Wyrd, il semblais de plus en plus certain que ce soir vers 20h30 le veilleur reviendrai avec une de ses histoires !

Edit :
Hum, la rumeur étais infondé, en fait c'est 21h30 !!

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Aquilea est ma Kn'Aqui à la cerise pour l'éternité...

Croun · **Joueur**

Veilleur ce soir à 21h30
Venez nombreux, il y aura une surprise

Eucalyptus · **Ancien(ne)**

HOOOOOOOOOUHOOOOU TOUT LE MONDE!!!

Le Veilleur est revenu!! Venez tous sur le tchat, il y aura une nouvelle histoire à 21h30!!

Croun · **Joueur**

Il faisait de nouveau nuit dans l'antique école, et encore une fois, le Veilleur était venu parler. Il fallait maintenant que Croun dépose son récit dans le Grand Livre, auquel les professseurs avait encore ajouter des protections.

Invoquant son balai, il passa au dessus, trouva la bonne page et y agrafa le nouveau conte

Citation :

Cinq enfants étaient venus ce soir là. Et le Veilleur se prit à sourire, il avait prévu la nourriture pour douze, ce qui fit qu'il avait moult cookies, chocolat, brioche, petit prince et autres gâteaux moldus en trop. Mais cela n'avait pas l'air de décourager les jeunes gens assis près du feu et en train de faire un concours de vitesse de gobage de cookies si le sans-âge en croyait ses yeux.
Quand les derniers rayons du jour eurent disparus à l'horizon et qu'ils ne furent plus éclairés que par le feu, usuellement présent, le veilleur étendit les mains et les conversations moururent tandis que chacun se trouvait en position confortable pour passer le temps de ce conte. Ainsi, Zaac avait trouvé refuge sur les genoux de Croun, sous sa forme animagus, de même que le furet sur l'épaule d'Assora. Et, Mira, jouait avec Youpa, les yeux levés vers l'être sans âge.
Le Veilleur parla alors, rappelant en quelques mots ce qu'ils avaient déjà entendu. Le fait que les sixième-années accompagnaient des groupes plus jeunes dans la forêt pour les cours de RFSP, et le fait que l'expédition de Zaac s'était, somme toute, bien finie. C'est alors qu'une nouvelle forme éthérée prit la parole, sous la forme d'Eowyn, qui fit son récit à la troisième personne.

Le groupe partit donc, tôt le matin du premier jour, avec pour mission d'atteindre le lac. Il y avait Eowyn en chef d'expédition, fière marcheuse, prête à défendre sa vie et celle de son groupe si besoin était. Mais surtout inquiète de cette responsabilité qui lui incombait. Elle n'avait jamais assumé ce rôle auparavant et en mesurait d'un coup la portée. Elle avait avec elle quatre compagnons de sa promotion: Mira, qui devenait, chaque jour un peu meilleure dans son domaine de prédilection: les soins. Elle avait reçu une grande baffe au pays d'Ys en voyant que son travail n'avait pas pu aider assez et avait, dès lors, redoublé d'ardeur.
Il y avait ensuite Feregee, connu pour sa vision optimiste du monde. La guerre, les morts et les horreurs n'avaient pas affecté cela. il continuait bravement, de montrer un regard ouvert à la joie, captant le bonheur et le transmettant, telle une bouée éclairant la mer de nuit. Il était, notamment pour ces raisons, très apprécié des plus jeunes.
Venait ensuite Versipellis, fière caméléon, animagus depuis peu, qui avait décidé de concurrencer Cécile dans le champ des connaissances. C'était maintenant un puits de savoir sans fond. Une bonne combattante aussi mais plus habile avec la magie qu'avec une arme. En rigolant, le groupe avait d'ailleurs déterminé des techniques de combat à son sujet.
Enfin, venait Croun. Nul ne savait ce qui s'était passé pendant la quinzaine de juillet où Delorme était venu le chercher au sanctuaire, mais le garçon avait changé. Il était resté très proche de ses amis, toujours prêt à distribuer de l'espoir partout et à prendre dans ses bras quiconque en avait besoin.
Mais il avait maintenant cette étincelle de tristesse invariante au fond du regard, ces plis de tension cachés sur le front et une chape de mystère autour de lui qui n'en faisait pas l'ami idéal selon ceux qui ne le connaissaient pas.
Il était maintenant intouchable en un-contre-un à l'épée, et sa magie avait atteint le niveau moyen de sa promotion à force de travail, mais il restait incontestablement le plus faible des cinq dans ce domaine.
Comme les autres groupes, le leur était composé de sept première-année: Adrien, Alix, Cédric, Christophe, Marion, Mathilde et Ségolène. Ils avaient partagé ce groupe en trois sous-groupes fonctionnels, permettant qu'un "grand" soit toujours présent dans chaque groupe, pendant que deux autres pouvaient s'assurer que tout se passait bien dans des périmètres plus larges. Ainsi, Adrien et Ségolène s'étaient retrouvés ensemble. Morgane et Viviane étaient réunis. Le feu et l'air se baladant ensemble. Les deux n'étaient pas forcément ce qu'il y avait de plus "compatibles". Ils avaient tendances à user de leur fort caractère l'un contre l'autre et cela donnait lieu à des disputes mémorables que Versipellis aimait beaucoup à écouter, elle qui les accompagnait au quotidien. Cédric et Marion avaient eux aussi été réunis. Ils formaient une association assez bizarre. Marion était définitivement d'une grande intelligence et préférait aiguiller Cédric vers les solutions plutôt que de les lui donner. Le brun était pour sa part un garçon qui pouvait être intelligent quand il songeait à agir APRES avoir réfléchi. Mais manifestement... ça ne serait pas demain la veille, vu son caractère emporté. Ils venaient tous les deux de la halle Merlin. Enfin, Mathilde, de la Halle Saint Louis, Christophe de la Halle Léonard de Vinci avaient été associés à Alix, une Viviane. C'était une association infonctionnelle. Feregee avait besoin de toute sa bonté d'âme pour ne pas envoyer quelques gifles ça et là. Entre Christophe et Mathilde, le courant passait plutôt bien. Mais avec Alix, tout le monde semblait perdu, Eowyn avait renoncé dès la première journée, Feregee s'y refusait par habitude, Versi et Kat, pleines de courage avaient expliqué qu'elles avaient déjà un groupe à gérer.
Quant à Croun.... C'était sans intérêt. Le garçon ne cachait pas franchement qu'il aurait trouvé son temps mieux employé à d'autres tâches, comme s'entraîner ou partir avec Delorme pour avancer dans sa quête personnelle. Et c'était seulement un violent recadrage de l'enseignant qui l'avait "convaincu" de se joindre à l'expédition, à contrecoeur, après avoir pulvérisé durant l'entrainement tout ce qu'il y avait en verre dans la salle dédiée à cela. Autant dire qu'il ne s'intéressa pas franchement au sort de la jeune fille au début, mais la suite réservait bien des surprises.
La première nuit se passa bien, Eowyn avait intelligemment prit le temps de faire le point et de préparer la nuit tôt dans la journée et par conséquent, l'ordre des tâches était rodé et tout le monde géra bien son temps, si bien que les sixième-année eurent eux aussi le temps de dormir. Le lendemain leur réserva la première mauvaise surprise quand un troll manifestement avide de nourriture pénétra dans le campement, armé d'une épée de près de deux mètres de long et décida qu'il s'offrirait bien un ragoût d'humain ce midi là. En terme de réveil on avait vu mieux, surtout que, sûrs de leur tranquillité, les jeunes avaient dormi plus ou moins désarmés et que Croun et Feregee étaient partis avec le groupe de ce dernier chercher de l'eau et des baies mangeables. Si bien que Eowyn, Kat et Versi, toutes les trois endormies, furent réveillées par Marion et Cédric qui hurlaient tandis que Adrien et Ségolène courraient à la recherche d'une arme. Une fois la surprise passée, les trois grandes neutralisèrent le troll sans dommage mis à part une profonde entaille à la joue pour Eowyn que Kat eut bien vite soignée.
Il avait été décidé que ce seraient les plus jeunes qui gèreraient la carte, et par conséquent, les plus âgés surent rapidement qu'il faudrait procéder à des ajustements de trajectoire vers la fin du trajet. Mais, ils voulaient d'abord leur laisser une chance pour s'en assurer. Et c'est ainsi que deux jours et une nuit passèrent. La sécurité avait été refaite et il n'y eut plus de réveil impromptu par des trolls.
Les rares fois où ils croisèrent de grosses bestioles dangereuses, ils les évitèrent, et, par deux fois, durent les tuer plutôt que d'être tués, mais les jeunes se débrouillaient bien magiquement et les plus vieux étaient assez tranquilles face à des groupes isolés.
La troisième nuit leur réserva des soucis moins agréables. Ils avaient en fait plus déviés qu'ils ne le croyaient et se trouvaient maintenant à l'orée d'un territoire de Mankas rouges. Il s'agissait de grands félins ressemblant à une sorte de croisement entre un tigre à dents de sabres et un lynx, puissants, rapides et vraiment dangereux, mais dont la peau était très précieuse, suffisamment pour attirer des braconniers sur leurs territoires. Une fois sur deux ces derniers servaient de repas, et l'autre fois, ils avaient parfois la chance de ramener un trophée qui les mettaient à l'abri du besoin pour bien des années une fois revendu.
Le campement avait été dressé tôt, et il avait par ailleurs fallu recadrer Christophe et Mathilde dont l'hostilité à l'égard d'Alix commençait à inquiéter même Feregee. C'était à un tel point que même Croun avait quitté son air morne et ennuyé, une première en trois jours, et qu'il avait voté lors du conseil des aînés pour recadrer les deux jeunes gens.
Alix, elle, ne disait plus rien. Elle avait caché dés le début sa tristesse et son mal-être pour afficher un air hautain et méprisant qui avait, chaque jour, agacé un peu plus les deux autres membres de son groupe. Mais en réalité, elle se sentait terriblement seule et mal-aimée en ce moment.
Il était 3h du matin, Croun avait encore une heure de garde à effectuer avant d'être relevé par Versipellis. Il veillait les yeux fermés, les genoux sous le menton. Il utilisait une technique assez jeune de ressenti qui lui permettait, plutôt que d'utiliser ses yeux, d'entendre le monde qui l'entourait. Et un très léger bruit le fit se focaliser dans une direction. Le bruit d'une fermeture éclair qu'on remonte, un jeune sortait. Sans avoir besoin d'ouvrir les yeux, il reconnut l'aura teintée de tristesse de sa condisciple de Halle. Il n'y pensa pas immédiatement, mais une série de liens se créa en lui. Le silence, l'aura, les traits tirés depuis quelques jours maintenant, l'hostilité des autres, le manque d'entrain, le regard vide, la sortie nocturne... tous ces éléments semblaient s'agiter dans son cerveau comme pour l'encourager à les mettre dans le bon ordre, à tisser la bonne chaîne d'informations.
Enfin, sans avoir de puzzle très clair, il dut accepter que tout ceci l'intéressait, mais plus que cela, l'inquiétait. Il se leva donc et retourna à la tente des filles de sixième année, réveillant Versipellis en avance et lui demandant de le remplacer exceptionnelement. Sans protester, elle le fit et, quinze minutes après avoir senti Alix s'en aller, Croun se mit à sa recherche. Sachant ce qu'il devait chercher, il ne mit pas longtemps à retrouver l'aura qu'il devait rencontrer.
Plus il se rapprochait, plus il en sentait la tristesse, et il se morigéna de ne pas avoir fait plus attention auparavant.
Il entra enfin dans une clairière faiblement éclairée par un rayon de lune où il trouva la jeune fille en train de lancer des sorts dans tous les sens. Il s'assit dans un coin et la laissa faire, manifestement, elle en avait besoin.
Quand elle eut fini, il se leva, et la voyant prête à taper dans un arbre de toutes ses faibles forces, il surgit dans son dos et lui retint les mains.
[Crountie] L'arbre est plus solide que toi, mais je ferais un bon punching ball, j'en suis sûr, et ce sera moins dangereux. [/]
La jeune fille le regarda un instant et lui décocha un magnifique crochet sur le nez qui eut pour effet de lui faire tourner la tête puis elle enchaîna en tapant autant qu'elle pouvait sur son aîné. Le premier coup passé, celui-ci se contenta de toujours éviter la douleur, se plaçant au mieux.
Il savait ce que c'était, il connaissait ce besoin absolu d'une grande violence, cette haine de tout et de soi-même à la fin, qu'on peut ressentir quand on en vient à ne plus s'aimer... Et pendant qu'il acceptait des coups immérités, les choses ne se passaient pas très bien dans le campement.

En effet, alertés par les doses de magie que la fillette avait utilisée sur le chemin, un groupe de mankas avait pu remonter jusqu'au campement et aller chercher leurs congénères, alléchés par toute cette viande, et par le festin qu'un camp endormi pouvait offrir. Par chance, depuis le début, le groupe utilisait quelques sorts de protections autour du camp et un manka moins habile que les autres se fit prendre dedans, faisant sonner une alarme terrible dans la tête de Eo et de Kat, sa seconde.
En moins d'une minute, les deux filles avaient émergé, comme éjectées de leur tente, dans le campement, prévenu Versi et s'étaient engouffrées dans les tentes des jeunes, les réveillant en silence et les encourageant à vite se préparer. En moins de douze minutes, tout le monde avait remarqué que deux des leurs manquaient, et tout le monde était prêt. Les gamins tenaient en mains leurs armes de combat, Versi n'avait même pas fait semblant d'en avoir une, sortant immédiatement ses deux baguettes, tandis que Katleen, Eowyn et Feregee se tenaient eux aussi prêts au combat.
Ainsi quand les mankas tentèrent une première attaque, ils tombèrent sur un groupe prêt, effrayé certes, mais résolu, et la défense fut à la hauteur du défi proposé. Versi avait définitivement arrêté l'alpha avant même qu'il n'ait dépassé les limites du camp. Son sort de découpe avait tranché exactement en deux la gueule de l'animal qui s'écroula dans un crissement étonnant, compte tenu de son grand poids.
Et quand les corps à corps commencèrent, les quelques conseils des plus âgés aidèrent bien les plus jeunes combattants, deux par deux, dos à dos, pour se couvrir mutuellement. Et en moins d'une heure, il y avait une grosse vingtaine de mankas morts dans le campement et uniquement de légères blessures chez les enfants. Et une grande question aussi: Pourquoi ?
Et les choses sérieuses ne faisaient que commencer. Eowyn prit alors une grande décision.

Du coté de la clairière sous la lune, Alix avait fini par n'avoir plus d'énergie. Ses coups étaient moins puissants, souvent déviés et une grande lassitude la touchait. Soudain, alors que Croun lui avait attrapé le poing au vol, elle n'eut plus envie de se battre et, sondant le regard de son aîné, elle se contenta de lui demander:
[Alix] Pourquoi? [/]
[Crountie] Ils ne savent pas, ils ne comprennent pas, et tu ne les aides pas beaucoup non plus, il faut l'avouer. [/] Alors qu'elle ouvrait la bouche pour répondre, la très jeune enfant perdit d'un coup tout contrôle et s'effondra en pleurant sur l'aîné qui la prit avec douceur dans ses bras. Il n'y avait rien à dire pour le moment. La jeune fille avait libéré sa magie, puis apaisé les tensions de son corps en tapant sur lui, maintenant, il lui fallait à tout prix libérer son esprit pour espérer aller mieux et c'est ce qu'elle faisait. Et le plus grand se tint silencieux, aux aguets mais plus concentré sur l'enfant dans ses bras que sur le monde extérieur.
Quand les pleurs de la jeune fille se furent calmés, quand elle n'eut plus une larme à verser, elle accepta de se confier, de dire toute sa solitude, les regards méprisants, la haine de certains, les coups parfois, la tristesse, l'envie de partir, la peur de faire face, tout y passa, et Croun, silencieux, écouta longuement.
Quand il put à son tour parler, il fit une promesse à la jeune fille. Il veillerait sur elle, et l'aiderait. Il lui expliqua aussi qu'elle devait accepter de se laisser connaître pour rencontrer des amis, pour grandir et pour être heureuse.
Il l'encouragea aussi à parler avec Feregee quand elle s'en sentirait capable. De tous, il était le plus apte à lui venir en aide, celui qui avait le plus de facilité en société, en groupe, dans les relations sociales aux quotidiens.
C'est alors que le premier braconnier apparut. Peut-être était-il idiot, ou tout simplement ivre, peut-être ne savait-il pas que s'il y avait des jeunes, c'est qu'ils savaient se défendre. Toujours est-il que les deux enfants l'avaient entendu venir de loin.
Sans faire le moindre bruit, communiquant exclusivement par le regard, il se lachèrent pour pouvoir attraper leurs armes. Alix s'aperçut avec horreur qu'elle avait laissé son épée à la tente, et compte tenu de son état, de la magie serait dangereuse. Croun avait entrepris de sortir son épée. Le braconnier pour sa part s'approchait. Silencieusement, selon ses critères, tel un ours pour l'aîné. Au moment où il bondit, tout s'enchaîna très vite. Croun poussa du pied sa camarade et se retourna, tranchant sans hésiter un bras à son agresseur qui s'effondra en hurlant. Il releva rapidement Alix et la poussa devant lui vers le campement.

Du coté du campement, la décision d'Eowyn avait choqué les plus jeunes et rassuré les plus âgés.
[Eowyn] Nous partons, empaquetez tout. Vite. Nous ne pouvons perdre de temps. Qui dit manka dit vitesse. [/]
Elle ne voulait pas alarmer les plus jeunes, mais elle savait, comme ses camarades de promotion, que les mankas attiraient les braconniers autant que le chocolat attirait Azy. Et elle ne voulait pas que les jeunes aient à combattre des humains. Des gros chats oui, des êtres humains, c'était trop demander à des enfants comme eux.
En moins de vingt-cinq minutes, tout le monde était prêt et harnaché. Et exactement trente minutes après l'attaque, ils étaient partis. Marion attrapa la manche de Verspellis:
[Marion] Où sont Croun et Alix ? Ils pourront nous rejoindre ? [/]
Elle était la seule à penser à Alix parmi les plus jeunes.
[Versi] Croun saura se débrouiller pour les ramener. Il rentre toujours. [/]
Et les trois autres grands n'ajoutèrent rien. Croun était probablement le plus à l'aise d'entre eux, mais face aux dangers actuels, ils auraient préféré être tous ensemble. D'autant plus que Katleen et Feregee étaient occupés à aider Eo à ne pas craquer. C'était une dure première pour elle.
Globalement, le voyage se passa plutôt bien et le jour se leva bientôt. Les mankas n'avaient pas réattaqué, mais tous savaient que dès la nuit tombée...
Ils était épuisés, ils avaient faim et soif. Eowyn décida d'un arrêt. De toute façon les mankas ne chasseraient pas de jour, craignant les longues expositions au soleil. Et ils iraient plus vite qu'eux à la tombée de la nuit. Autant se reposer quelques heures pour être en état de se battre plus tard. Elle eut une pensée pour ce voeu pieux qu'elle et Kat avaient fait plus tôt. En effet, elles avaient caché un sac contenant deux gourdes, quelques gateaux et du pain près d'un arbre qu'elles avaient marqué.. au cas où les deux absents les suivraient. En espérant qu'ils soient en état. Et à onze heures du matin, tout le monde dormait, sauf le vaillant Saint Louis, Feregee, qui, bien qu'épuisé, avait insisté pour que les filles se couchent les premières. Il tint quatre heures avant d'aller réveiller Kat qui veilla aussi quatre heures avant d'aller en redormir deux, pendant que le reste de la troupe préparait tout pour une nouvelle marche. Il était vingt heures quand Kat se releva, presque en forme, et toujours nulle trace des absents.

Quatorze heures plus tôt, alors que leur agresseur s'effondrait en tenant son moignon de bras, les deux Viviane avaient couru sans s'arrêter, pendant trente minutes pour fuir le plus loin possible d'une potentielle troupe de braconniers.
Leur course les avaient rapprochés du campement, mais pas dans le bon sens et ils marchèrent encore une heure avant de trouver le lieu... ou du moins ce qu'il en restait. Manifestement les mankas avaient décidé de détruire tout ce qui était resté là... une tente et les affaires des deux absents notamment. Alix avait rapidement trouvé l'arbre marqué et elle y trouva aussi la nourriture et l'eau que Croun lui prit des mains. Son esprit travaillait déjà sur les possibilités et sur les besoins de rationnement.
Alix choisit à peu près cet instant pour se rendre compte de sa fatigue. Entre les nuits courtes dues aux cauchemars et sa soirée, elle ne pouvait plus rien faire. Son camarade n'essaya même pas de la relever. Au lieu de cela, il dégrafa sa cape et la lui étendit dessus.
Puis il s'assit en tailleur et laissa la jeune fille dormir la tête sur ses genoux. Au premier cauchemar, elle décida de lui prendre la main pour dormir, et au vu de sa détresse, Croun ne sut lui dire non. De toute façon... comment pouvait-il faire autrement, il s'était engagé à l'aider...
Il la laissa dormir douze heures, et, vers dix-huit heures trente, il la réveilla, lui donna une partie de leurs maigres ressources à manger et la fit ensuite avancer avec lui, d'une manière ou d'une autre, il fallait rejoindre les autres.
Par ailleurs, il savait que le braconnier n'était pas seul et qu'il poursuivait forcément autre chose qu'eux... Ils se trouvaient donc entre le marteau et l'enclume. Et il s'en voulut de son comportement dans l'expédition. Car par son entêtement de mulet, il s'était auto-refusé la possibilité de voir la carte et donc de savoir où aller pour rentrer au chateau.
Quant à Alix, qui lui aurait laissé voir la carte? Tous l'avaient traitée avec un tel mépris qu'elle n'avait pas pu ne serait-ce qu'envisager de le demander. Il ne lui restait plus qu'à prier pour que le lokk qu'il avait envoyé dans la nuit à la recherche de son compagnon ait fonctionné... Sinon, la prochaine nuit serait terrible.

Plus loin dans la forêt, en direction du point de rencontre, on s'était mis en route, et les plus âgés faisaient de grands efforts pour rire, être joyeux et tenter de détendre l'atmosphère. Malgré cela, il ne leur restait qu'une heure vingt de jour et ils poussaient les jeunes le plus vite possible dans la direction qu'ils avaient vérifiée sur la carte.
A ce rythme là, ils allaient battre tous les records, sauter toutes les leçons, rater rapidement l'objectif officiel du cours de RFSP et entrer dans la légende des débiles.... Mais en fait, plus que cela, les vraies questions étaient de survivre, d'avancer, de trouver un abri, puis, d'aller rechercher les deux absents.
Versipellis releva la tête un instant et sourit intérieurement en voyant une marque sur un arbre. Ils allaient atteindre l'abri dans la matinée à priori, soit encore quatorze heures de marche... En ajoutant la très probable attaque des Mankas dans la nuit, il faudrait peut-être une journée et une nuit de plus... ce qui laissait prévoir l'arrivée pour le cinquième jour. Ils allaient le faire, la jeune Léonard de Vinci le sentait. Restaient Croun et Alix.

Cela faisait quatre heures qu'ils marchaient, en parlant. Car parler était devenu le leitmotiv d'Alix. Elle qui avait toujours dû se taire, semblait vouloir rattraper le temps perdu, et elle avait raconté sa vie par le menu à Croun, avant de l'assaillir de questions. Et lui avait accepté de parler de certaines choses. De ce qui l'avait lié à la sixième-année notamment, mais aussi d'espoir. Il avait beaucoup parlé de choses joyeuses, des réussites de ses amis, de ce qu'ils avaient accomplis. Il avait raconté les amitiés, avait confié qu'il voyait bien, dans l'avenir, certains groupes se rapprocher, comme un peu plus que de simples amis. Il avait évité tout ce qui pouvait jeter de l'ombre dans le coeur de la gamine, voulant s'assurer qu'elle croie autant que lui à leur survie, et soudain une cavalcade sur sa gauche le fit s'arrêter. Il l'empêcha de hurler en posant sa main sur sa bouche et il la cacha derrière un arbre avant de dégainer son arme... et de la rengainer avec un grand sourire, courant vers le bruit, suivi d'Alix.
Un beau cheval, tout blanc, s'approchait d'eux en galopant. Et sa prière était exaucée. Durant la nuit, il avait malhabilement construit un lokk autour de Berkana, appelant son compagnon à l'aide. Il n'arrivait pas à toucher les humains pour l'instant mais il touchait Light et il avait besoin de lui, alors il l'avait appelé. Et l'intelligent animal avait su le trouver. Quand il arriva à leur hauteur, Croun serra de toutes ses forces l'encolure du cheval contre lui, murmurant de nombreux mercis, la joie venait d'envahir son coeur, rien ne pourrait plus leur arriver si Light était là, ils auraient la vitesse. Sans perdre trop de temps, il fit apparaitre l'ensemble de l'attirail de Light et mit Alix dessus avant de monter derrière elle, lançant le cheval à un bon galop, vers la survie.

Les prévisions de Versipellis étaient bonnes. Les mankas les avaient asticotés toute la nuit, réduisant leur vitesse de marche et avaient fait mine d'attaquer quand ils avaient tenté de se coucher en établissant un tour de garde.
Leur stratégie était excellente, entourer les proies, les empêcher de dormir et attendre le relâchement coupable pour porter le coup fatal... Alors ils avaient progressé, tout doucement, et la nuit avait fait place au jour.
Et les mankas s'étaient à nouveau dispersés, laissant leurs propres sentinelles, prêtes à attaquer à tout mouvement... et la journée avait passé, les laissant hagards, fatigués, prêts à chûter, prêts à tenter des folies...
Les sixième-année s'étaient réunis, proposant de tenter un passage en force, pour essayer de donner au moins une chance aux plus jeunes... mais les évènements en décidèrent autrement.
Si les mankas et le groupe d'Eowyn avaient progressé lentement, les braconniers, eux, avaient toujours gardé leur rythme. Poussés par la soif de l'or, ils savaient aussi que des otages valaient leur pesant ... et ils étaient impatients de tuer les mankas et de capturer les enfants. Ainsi, alors qu'une solution de la dernière chance était envisagée parmi les encerclés, les braconniers attaquèrent le groupe des mankas par derrière. Rapidement, l'encerclement n'exista plus, les gros félins se désintéressant de leurs proies pour s'attaquer en piorité à leurs ennemis et agresseurs.
Et le groupe d'Eowyn put avancer à nouveau. Recupérant tous leurs affaires, les plus jeunes partirent à toute vitesse dans la direction indiquée par Kat qui ouvrait la marche. Eowyn, Versi et Feregee fermaient la marche, tuant tous les félins qui approchaient. Dans le même temps, deux braconniers avaient pour mission de faire le tour du combat pour prendre les enfants par surprise, et soudain, ils semblèrent apparaître du couvert des arbres, lançant un grand filet que seul Eowyn, la plus loin, put éviter.
Hélas cela ne l'aida pas, parce que leurs agresseurs dégainèrent deux baguettes et semblaient décidés à la tuer s'ils ne pouvaient la capturer assez vite. Ils s'approchaient, menaçants.

Croun avait senti que les choses se passaient mal avant de les voir et il avait instinctivement soufflé quelques mots dans l'oreille de Light. Déjà rapide, le cheval sembla animé d'un nouveau souffle, et son galop fut soudain d'une vitesse à couper le souffle, tandis que Croun continuait de l'encourager et de lui donner une nouvelle consigne.
Il déboucha sur le coté des deux hommes et, sans y réfléchir, sauta de la selle vers le premier des deux, tandis qu'à sa demande Light poursuivait, toujours à pleine vitesse, en emmenant Alix loin du danger.
La réception fut brutale et il sentit distinctement son bras droit se briser en plusieurs morceaux tandis qu'il percutait le torse de l'un des braconniers, lui brisant le plexus sur le coup et l'assomant pour plusieurs jours au moins. L'autre fut tellement étonné qu'il suffit à Eowyn d'attraper sa baguette dans sa poche pour pouvoir le stupéfixier sans qu'il oppose de résistance. Pendant que son ami se relevait, elle supprima le filet et le groupe s'élança de plus belle vers l'abri.
Ils arrivèrent. Maintenant, ce qui était, à la base, sensé être l'épreuve des sixième-année était relevé. Il fallait faire apparaître leur entrée... Et Eowyn qui perdait ses moyens... Croun était incapable de faire quoi que ce soit pour le moment. La douleur de son bras l'avait conduit à vomir tout ce qu'il pouvait et Katleen s'occupait de voir ce qu'elle pouvait faire.
Feregee tentait de calmer les plus jeunes. Et finalement, Versi, les yeux fermés toucha ce qu'elle ne pouvait voir. Maintenant, il lui fallait un souvenir heureux, et elle choisit une après-midi dans la bibiliothèque... elle se souvenait parfaitement de ce qui s'était passé ce jour là et quand son souvenir s'arrêta à son meilleur point, elle laissa simplement sa magie couler et une grande porte de bois apparut.
Avant qu'ils ne puissent passer, une sorte de flèche blanche passa et rentra. Puis ils entrèrent à leur tour et fermèrent la porte derrière eux, tandis qu'Eowyn et Feregee, Marion, Chritophe, Adrien et Mathilde se retournaient, arme levée, vers ce qui avait traversé avant eux.
Et soudain, Versi, se retournant, éclata de rire et fit signe à tout le monde de baisser les armes. Ainsi donc Croun avait réussi à faire venir son compagnon à lui depuis la forêt? Il avait encore progressé en graphèmes et cela en venait presque à compenser sa nullité avec sa baguette.
Et mieux encore, sur le cheval, elle reconnut la tête d'Alix. Qui ne resta pas en haut bien longtemps. Elle descendit rapidement du cheval, et insensible aux réactions étonnées des plus jeunes, rassurées des plus vieux et presque hostile de Christophe, elle courut vers Croun. Celui-ci avait été "réparé" par Kat.
Elle lui avait ressoudé les os et, pour prévenir un risque de refracture, lui avait fait apparaître un platre et une écharpe sur le bras. Avant qu'il ait le temps de faire quoi que ce soit, le garçon se prit une claque magistrale par la petite fille avant qu'elle ne le serre dans ses bras.
[Alix] Espèce d'idiot va! [/] murmura-t-elle dans un sanglot réprimé. Repensant à son premier voyage vers Beauxbâtons et à la gifle que lui avait collé Gwen ce jour-là, il ne put s'empêcher de sourire, et de murmurer un vague: "C'est une manie".
Un peu plus tard, alors que les plus jeunes s'étaient isolés pour parler avec Alix à la demande de cette dernière, les plus âgés se réunirent aussi. Un campement avait été dressé et Katleen avait soigné tout ce qu'il fallait soigner.
Chacun avait mangé, bu, s'était reposé quelques heures et avait utilisé le lac pour se laver. Car oui, le lieu d'arrivée de cette "course d'orientation" contenait un lac, et à l'autre bout, on voyait des embarcations. Nul doute qu'un groupe arriverait de là.
Chacun raconta son histoire pour le rapport que devait écrire Eowyn. Et il ne resta plus qu'à décider de comment occuper les deux jours à venir. La proposition "repos" fut votée à l'unanimité, fut votée à l'unanimité moins les sept
voix des jeunes qui ne furent, pour une fois, pas prises en compte.
Comme dans le groupe de Zaac, bien des choses avaient changé. Tout d'abord chez les jeunes, les six qui avaient pu rester ensemble étaient devenus très proches. Et ils avaient pu parler, longuement d'Alix, puis lui parler à elle et avaient décidé qu'ils voulaient l'intégrer dans leur groupe.
Et chez les aînés aussi: Katleen avait pris conscience de ses progrès. Eo s'était révélée être un leader correct mais connaissait aussi ses capacités maintenant et le feu qui l'animait aspirait plutôt à aider un chef qu'à l'être.
Feregee, lui, n'avait pas changé, mais il avait transmis son amour de la vie au groupe et il se sentait infiniment fier de lui pour cela. Versi, quant à elle, avait pris conscience que les livres n'étaient pas sa vie et qu'en fait, elle aimait aussi l'action, et encore autre chose et elle se promit d'en parler.
Et Croun avait ramené Alix à la lumière. Un soir il eut l'impression de sortir d'un mauvais rêve. Et quand cela arriva, c'était la nuit du sixième jour. Alors, il sortit de sa tente et alla voir ce qu'il y avait dehors.
Trouvant Alix seule, il s'approcha d'elle dans son dos et, silencieusement, lui posa les mains sur les épaules. Et comme elle, il fixa l'horizon étoilé. Il sentait son apaisement. Ils furent rapidement rejoints. Versi et Eowyn
sortirent de la tente des filles, rapidement suivies par Kat alors que Fer revenait d'une ballade en forêt.
Ils se postèrent aux côtés de leurs amis, bras dessus bras dessous, étrange communauté, mêlant les cinq "vieux" et Alix, puis les six autres plus jeunes qui avaient constatés l'absence de leur camarade. Et tous ensemble, ils fixèrent la voûte étoilée, promesse d'un avenir qu'ils espéraient aussi beau et pluriel que les étoiles dans les cieux.

Eucalyptus · **Ancien(ne)**

Il y aura un nouveau Veilleur ce soir à 22h15!!!!

Alors venez nombreux sur le tchat, il y aura plein de cookies!!

Croun · **Joueur**

Citation de Eucalyptus :

Il y aura un nouveau Veilleur ce soir à 22h15!!!!

Alors venez nombreux sur le tchat, il y aura plein de cookies!!

Suite à un souci de mon coté, le veilleur n'a pas eu lieu, mais ce sera le cas ce soir, dés que j'aurai fini de diner, vers 20h10 ou 20h30, je l'espère

Citation :

La nuit tomba doucement sur la clairière où le Veilleur avait pris l'habitude de donner rendez-vous à ses auditeurs. Quelques jeunes étaient déjà là, attendant l'être d'un autre âge en picorant des marshmallows à un rythme plus ou moins effréné. Soudain, la silhouette encapuchonnée apparût comme par magie... et peut être en était-ce bien! Les élèves se turent et le silence s'installa, seulement brisé par le crépitement du feu et le hululement d'une chouette dans le lointain.
"Ce soir, je vais vous conter des faits qui changèrent à jamais les élèves auxquel j'ai attaché mes pas. Je ne saurai que vous conseiller de resserrer le cercle que vous formez, car l'évocation des forces du mal peut les ammener à planer au dessus de nous."
Les élèves peu rassurés obéirent à son injonction, et l'un d'entre eux, d'un mot, fit monter le feu haut vers le ciel.

En ce frais matin d'hiver, Croun se promenait dans la forêt encore paisible. Le calme ambiant l'aidait à penser, à réfléchir, ce dont il avait bien besoin, en tant que l'un des leaders des septième années. Avec l'aide d'Arkandias et de Versipellis, ils avaient écrit avec beaucoup d'attention des lettres aux plus importantes écoles de magie d'Europe, leurs amis les aidant à les transmettre aux meneurs des différents mouvements étudiants avec qui ils étaient en relation.Et cela en toute discrétion, bien entendu. Les réponses leurs étaient parvenues rapidement, leur permettant de mettre en place avec beaucoup de minutie un plan d'action. Ils y avaient consacré une semaine, travaillant dans l'urgence, grâce aux informations ramenées de leurs expéditions ou glanées auprès des professeurs. Après des nuits sans sommeil, il ne leur restait que quelques détails à fignoler.
"Détails, oui, pensa-t-il, mais il faut faire attention à ne pas les négliger. Jamais, ou nous devrons faire face à plus de morts, plus de souffrances. Et nous oeuvrons justement dans le but d'y mettre fin."
Le jeune homme secoua la tête, chassant ces pensées pessimistes. Il s'aperçut qu'il s'était enfoncé assez profondément dans la forêt, près des limites magiques de celle-ci. Un craquement sec attira son attention. Il sortit sa baguette et fit apparaître son arme. Rassuré par le contact du métal froid, il entreprit de s'approcher lentement de la source du bruit. Tout à coup, une tête ébouriffée apparut dans un fourré. Par réflexe, il pointa sa lame vers elle et...
"Azy?!"
La jeune fille le dévisagea, interloquée de le voir là à une heure aussi prématurée de la journée, puis tenta de se dégager des branchages.
"Salut Croun! Quelle belle matinée pour une balade en forêt, n'est ce pas? Quoi que... on peut se demander dans quoi je me suis fourré moi..." fit-elle en appuyant sur le mot "fourré" avec un gloussement.
Croun avisa le buisson de ronces d'où elle essayait en vain de se tirer, et entreprit d'en découper quelques branches pour l'aider.
"Je n'était pas au courant que tu appréciais tant que ça les balades en forêt, au dernières nouvelles "c'est boueux, malsain et fait pour les solitaires qui écrivent des poémes à deux balles dégoulinants de sentiments", non?" répliqua-t-il en souriant, utilisant ses doigts pour dessiner des guillemets dans les airs. "Et puis, parlons de sentiments dégoulinants tiens..."
Embarassée, la jeune fille cacha les roses qu'elle tenait à la main derrière son dos.
-Roooh, ça va hein! On peux plus... chercher des ingrédients de, euh... potions tranquille?
-Azy?
-Nan, mais en plus tu peux parler toi, t'as vu les coups d'oeil que tu lance sans arrêt à...
-Azy!
-Et puis quand bien même...
-AZY!
Le cri alarmé de Croun sembla détourner la jeune femme de son monologue. Celui-ci pointa une ombre entre les arbres.
"Je crois qu'on est pas seuls... et ça ne ressemble à rien d'humain." chuchota-t-il.
Sa camarade plongea ses mains dans ses poches au moment où le premier orc fusa vers eux, et les en retira armés des poings américains sans lesquels elle ne sortait jamais. Croun fit face à l'ennemi, parant vaillament le premier coup de masse assené par la créature, tandis que d'autres émergeaient de la pénombre.
"Ils ne viennent pas aussi loin normalement! Quelque chose se trame! Va prévenir les autres, je les retiens! Cours! MAINTENANT!" Hurla l'escrimeur sans se retourner.
La Viviane ne se le fit pas répéter, et fuit vers l'orée de la forêt à toute jambes, écartant les orcs sur son chemin en combinant vitesse et coups de poings. Soudain, elle chuta lourdement, les chevilles entravées par des lanières de cuir. Elle jura. "Depuis quand ces cochons savent-ils manier ce genre d'arme?" se demanda-t-elle, avant que l'une des créatures ne l'empoigne et ne l'envoie vers le royaume des rêves d'un coup à la tempe.
De son côté, Croun jetait toutes ses forces dans la bataille, afin de protéger la fuite de son amie. Il fallait que les septièmes année soient au courant de ce mouvement soudain des forces ennemies. D'un coup d'oeil, il compta les créatures qui l'entouraient. Leur nombre croissait de plus en plus, et avec lui ses chances de s'en sortir diminuaient. Il plaça une botte sous la garde d'un énorme orc qui s'écroula, une blessure sanglante à l'abdomen. D'un mouvement fluide, il se tourna vers l'affreux mufle d'un nouvel ennemi qu'il taillada, avant de ressentir une douleur aiguë sur l'arrière de son crâne. Il n'eut que le temps de se retourner pour voir son précédent adversaire hurler quelque chose, une branche à la main, puis ce fut le noir total.

Il se réveilla difficilement, une douleur lancinante à la tête lui donnait l'impression que celle-ci allait exploser. Tâtant prudemment son crâne, il découvrit une bosse d'une taille importante était en train de se former. Ce ne fut qu'à ce moment que son cerveau recommença à fonctionner plus ou moins normalement, et lui envoya deux informations : premièrement, il était en vie, fait rare lorsque l'on affrontait une bande d'orcs. Deuxièmement, il n'était plus dans la forêt, mais dans une cellule. Il se redressa et mit bout à bout les quelques pièces dont il disposait. S'il n'était pas mort, c'est que les orcs avaient été envoyés, avec un ordre de le capturer, et de le ramener vivant. De plus, pour que ces créatures sans intelligence obéissent, il fallait que ce soit une personne extérieure à leur groupe qui donne les ordre, une personne puissante et qui leur inspire une crainte suffisamment forte. Tout cela ne lui disait rien qui vaille. Le jeune homme détailla la cellule du regard. La pièce n'était pas très grande, les murs de granit froids ne lui donnait aucune indication sur l'endroit où il se trouvait. Un mince rayon de soleil éclairait faiblement une paillasse dégarnie, sur laquelle se trouvait ce qui lui sembla être un tas de chiffon. Celui-ci se souleva lentement, puis s'affaissa dans un mouvement régulier. En s'approchant, il s'aperçut qu'il s'agissait en fait d'un être humain. Un être humain qu'il connaissait bien, et qu'il pensait être à l’abri, en train de monter une opération pour venir le sortir de là. Azy bougea légèrement, et il se pencha sur elle pour la secouer. Une contusion s'étalait sur sa joue ; elle aussi avait donc perdu connaissance. Grognant légèrement, elle ouvrit les yeux, semblant avoir du mal à faire le point.
-Croun ? Où on est ?
-Je ne sais pas vraiment. Dans de beaux draps je dirais, lança-t-il, dans une tentative de détendre l'atmosphère.
Sa camarade s'assit, inquiète.
-Est-ce que... on a été enlevé ?
-Apparemment. Et personne ne le sait. Mais ce qui me préoccupe le plus, c'est la raison de notre enlèvement. Que veulent-ils ? Et qui nous a enlevé ?
-Tu penses qu'ils savent pour nos plans ? Demanda-t-elle en baissant la voix.
-Si c'est le cas, nous avons du souci à nous faire. Il n'y a que peu de personnes au courant, et je doute que quiconque ait laissé fuité l'information...
-Ça veut dire que...
Ils furent interrompus par un orc qui ouvrit brusquement la porte devant une silhouette encapuchonnée. "Un homme, se dit Croun, pas un de ces monstres. Serait-ce leur chef ?"
La personne resta là quelques instants, semblant les toiser. L'atmosphère sembla s'alourdir un moment, puis la lourde porte se referma à nouveau. Les deux prisonniers se remirent à respirer. Azy regarda son compagnon gravement.
"Tu as senti ça? J'en ai encore des frissons... fit-elle en s'ébrouant, comme pour chasser un mauvais rêve.
-Oui, j'ai senti. Cet homme est sans nul doute leur chef, et il dégage une sacré puissance."
Ils restèrent un instant perdus dans leurs pensées.
-Je crois que c'était une femme, déclara finalement Azy. Non, j'en suis sûre, mes yeux ne me trompent jamais.
-Peu importe, répondit Croun en haussant les épaules. Il faut qu'on trouve un moyen de contacter l'extérieur."
La jeune fille leva les mains en un signe d'impuissance.
"Comment? Sans baguette, impossible de lancer un sort, pour moi en tout cas. En plus, il n'y a aucune issue. Je suis même pas sûre que la lumière qu'on voit soit celle du jour."
Croun leva les yeux vers la lueur émanant d'une mince ouverture couverte d'un grillage épais.
"Je vais essayer quelque chose, mais ne pose pas de question, d'accord?"
Azy hocha la tête, pendant que Croun s'asseyait pour réfléchir. Soudain, des bribes de conversation se firent entendre de l'autre côté de la porte.
"Ammener...gamine...plus facile...faire parler..."
La porte s'ouvrit une nouvelle fois à la volée, faisant valser Azy qui avait collé son oreille contre celle-ci, à l'autre bout de la salle. Un homme musculeux et encagoulé entra à grand pas dans la cellule, l'empoigna et tenta de l'entraîner à sa suite. D'un bond, Croun fut sur l'homme, l'emportant contre le mur. Un instant plus tard, une douleur explosa dans son nez, et il sentit le goût métallique du sang dans sa bouche. Le colosse leva le bras, prêt à lui assenner un second coup...
"Voyons messieurs, inutile de vous battre pour moi! Je me ferai une joie d'aller me dégourdir un peu les jambes et de faire votre connaissance, cher ravisseur." La jeune fille fit une pose élégante, tendant le bras avec un sourire sarcastique plaqué sur son visage. L'homme se détourna de son adversaire pour l'empoigner sans ménagement et la traîner hors de la pièce. Alors qu'ils franchissaient le pas de la porte, Croun intercepta le regard de son amie. "Fais vite." Semblait-elle dire. Plaquant sa manche sur son nez pour essuyer le flot de sang ininterompu, il se rassit. Fit le calme dans son esprit, et réfléchit intensément. Il passa en revu les graphèmes, tout ce qu'il avait appris auprès de son maître. Elhaz. Berkana. Ingwaz. Ces trois là brillèrent plus intensément derrière ses paupière. Mais comment les utiliser correctement, comment avoir assez de puissance ? L'air autour de lui bruissait légèrement, la lumière se fit à la fois plus douce et plus brillante, et la pierre frémit. Là ! Il se concentra, inspirant et expirant. Il le sentait maintenant, de plus en plus fort. Le sol sur lequel il était assis, le mur contre lequel il était adossé palpitaient doucement. Le rythme de la vie. La puissance provenant du nœud tellurique sur lequel il était montait en lui. Et quelle puissance ! Seuls quelques nœuds pouvaient la fournir, la plupart étant dans le monde Incertain. S'il était dans le monde Certain, cela ne lui laissait que quelques possibilitées quand à l'endroit où il se trouvait captif. Il sourit, sentant l'espoir le gagner.
Soudain, un cri déchira le silence, le faisant sursauter. Et se répéta, encore et encore. Croun tenta de faire le vide dans son esprit à nouveau, mais il devinait d'où provenaient ces cris, et sentit la colère monter en lui, en même temps qu'un horrible sentiment d'impuissance. Tant bien que mal, il invoqua les graphèmes dans une tentative de contact avec l'extérieur.

Pendant ce temps, à Beauxbatons.
Alix, l'une des premières années dont nous avons déjà parlé, tournait en rond, le regard dans le vague. Les autres élèves la regardaient faire les cent pas, certains curieux, d'autres juste agacés, jusqu'à ce que l'un d'eux, à bout, se lève et n'aille apostropher la future marathonienne.
"Dis moi, tu as juste envie de creuser une tranchée dans le sol à force d'aller-retours ou quelque chose te tracasse?!"
La petite leva la tête, l'air un peu surprise qu'on la dérange, mais se reprit rapidement.
"Je... désolée..." murmura-t-elle.
L'autre élève sembla s'adoucir.
-Tu as un problème? Demanda-t-il.
-À vrai dire, je ne sais pas...
-Qu'est ce qu'il y a?
-Je... je devais voir Croun, fit-elle, semblant se décider à parler, mais il n'était pas là... Comme ce n'est pas son genre d'oublier,ou de ne pas prévenir, je m'inquiète un peu.
Un troisième année, assis dans un fauteuil à côté d'eux, intervint:
"Tu devrais aller voir ses amis, ils devraient savoir où il est. Du moins, je l'espère... Par les temps qui courent..." Le garçon frissonna.
L'autre la regarda avec un sourire encourageant.
"N'écoute pas ce pessimiste, ton ami est sans doute dans une de leur réunion top secrète qui aura pris du retard."
Alix décida de suivre leur conseil, et d'aller voir les intimidants septième années. Après les avoir brièvement remercié, elle se dirigea à toutes jambes vers le salon attitré du groupe d'aînés. Enfin, pas vraiment leur salon, mais personne d'autre n'osait y entrer, car malgré la sympathie que dégageait le petit groupe, les autres élèves étaient le plus souvent mal-à-l'aise seuls en leur compagnie. Elle et certains première année se rendaient parfois dans leur antre, mais généralement ils étaient accompagnés d'un septième année avec lequel ils avaient lié un lien particulier. Et là, en l'occurence, Croun ne serait peut-être pas dans la pièce...
Prenant son courage à deux mains, elle toqua à la porte, pour se retrouver une seconde après nez à nez avec Mira. Alix soupira de soulagement dans son fort intérieur, car la jeune fille en face d'elle était connue pour sa gentillesse.
-Tiens, mais je te connaît! Tu es toujours avec Croun! Quel est ton nom déjà? Demanda Mira d'un air enjoué.
-Alix, répondit-elle tout en jetant un coup d'oeil dans la salle par dessus l'épaule de l'autre, à la recherche de son ami. Une grande partie de la bande était penché sur une table, en train de murmurer, mais Croun ne semblait pas en faire parti.
-Tu as besoin de quelque chose? Repris Mira en se déplaçant pour lui bloquer la vue.
-Eh bien... à vrai dire, je cherche Croun, vous ne l'auriez pas vu par hasard?
La jeune femme sembla décontenancée par la question.
-Je l'ai cherché un peu partout ce matin, et il n'est nul part, continua la première année.
Mira regarda derrière elle, fit quelques gestes à Arky, qui répondit par un hochement de la tête. Elle s'écarta alors et fit rentrer précipitemment la petite, l'ammenant vers le groupe avec elle après avoir verrouillé la porte.
Intimmidée, Alix baissa les yeux devant les regards curieux de ses aînés. Un silence pesant régna un moment sur la salle, interrompu par une voix provenant d'un fauteuil.
"Qu'est ce qui se passe? Pourquoi plus personne ne parle?"
Une tête échevelée apparut au dessus d'un énorme livre. Mira s'empressa de prendre la parole.
"Hum, Alix ici présente a cherché Croun dans tout le château, et ne l'a pas trouvé."
Les visages se firent graves. Versi posa son livre et se dirigea vers le groupe, pressentant comme eux le pire. La première année se décida à s'expliquer.
-En fait, nous avions rendez-vous ce matin, et il n'était pas là, alors comme c'est étrange de sa part de laisser tomber les autres, j'ai décidé de le chercher, et ne le trouvant pas, je suis venue ici en pensant qu'il était en retard à cause d'une réunion, mais apparemment il n'est pas là non plus...
Elle s'interrompit, à bout de souffle.
-Il devait être présent normalement, dit Arky. C'est effectivement bizarre qu'il ne nous ai pas prévenu, mais je pensait qu'il était juste en retard, on vient de commencer.
-Mais il n'est jamais en retard, c'est souvent le premier ici! Fit remarquer Versi.
-Vous ne pensez pas qu'il lui serait arrivé quelque chose, quand même? Demanda Assora, l'angoisse se peignant sur son visage.
-C'est impossible, il ne serait pas parti sans nous le dire, affirma Feregee. Et rien ne peut arriver dans l'enceinte du château, pas vrai?
Les autres hochèrent la tête.
-Je vais quand même partir à sa recherche, fit Assora.
Un moment de silence passa, chacun semblant attendre une réplique qui ne vint pas.
-En parlant d'absents, où est Azy? Reprit-elle.
-J'ai envoyé Zaac la chercher il y a dix minutes, elle est sûrement encore en train d'étreindre son oreiller, répondit Versi en secouant la tête, désespérée par les sempiternels retards de son amie.
Mira se tourna vers la première année.
-On s'occupe de tout, ne t'en fait pas. Dès qu'on retrouve Croun, on te l'envoie. Mais pendant ce temps, pas un mot aux autres élèves, d'accord?
La petite hocha la tête affirmativement, puis fut raccompagnée à la porte par la septième année.
Après son départ, les membres du groupe se retournèrent vers la table afin de ranger les documents éparpillés dessus, toute envie de travailler étouffée par un étrange sentiment d'angoisse. La porte s'ouvrit soudain à la volée, une Zaac essouflée traversant la pièce d'un pas vif. La jeune fille semblait agitée.
"Azy n'est nul part! Je ne la trouve pas!"
Feregee lui posa une main réconfortante sur l'épaule.
-Zaac, écoute... Elle n'est pas la seule à être absente, Croun aussi manque à l'appel, commença Arky. On laisse tomber la réunion d'aujourd'hui, et on va les chercher, d'accord?

De retour dans la cellule.
Croun essuya la sueur qui perlait sur son front. Cela faisait des heures qu'il tentait d'invoquer les graphèmes, en vain. Enfin, des heures... Il ne savait pas trop, tout ce qu'il savait, c'était qu'il faisait désormais noir dehors. La fatigue et la faim commençaient à se faire sentir, mais il n'avait envie ni de dormir, ni de manger, l'angoisse grandissant en lui à une vitesse vertigineuse depuis que les cris de son ami s'étaient arrêtés. Le seul point positif était que l'hémoragie de son nez s'était arrêtée, cependant celui-ci restait douloureux. Croun se demanda ce qu'il devait faire. Continuer à s'épuiser pour contacter l'extérieur? Dormir quelques instants pour récupérer ses forces? Essayer d'attirer l'attention d'un garde et s'en débarasser? Il secoua la tête, se débarassant de cette idée folle. Ceux qui les avaient enlevés étaient puissants, vu la facilitée avec laquelle ils les avaient fait prisonniers. Et puis, il y avait cette femme encapuchonnée qui les avait gelés sur place d'un seul regard. Non, le jeune guerrier doutait de sa capacité à foncer dans le tas, surtout alors qu'il manquait de forces. Il fallait récupérer. S'étendant sur la couche, il ferma les yeux et fit des exercices de respiration pour se calmer, dérivant vers un sommeil sans rêves...

Beauxbatons,quelques heures après le début de la recherche.
Mira, Arky, Versi, Assora et Zaac avançaient prudemment, attentifs aux environs. La forêt sous le soleil déclinant avait une atmosphère peu rassurante. Ils avaient laissé les autres au château après qu'une quatrième année leur eut affirmé avoir croisé quelqu'un ressemblant à Croun lors de son footing près du terrain de quidditch, au cas où les deux autres reviendrait d'on ne sait où. Chacun avait pris son sac, rempli de produits de première nécessité. Peut-être devraient-ils camper ici la nuit, même si c'était déconseillé aux élèves. Après tout, ils étaient les septième années, ceux qui avaient survécu à des dangers que la plupart des adultes n'avaient jamais eu à affronter. Arky était cependant nerveux. "Les dangers ne font qu'augmenter, se dit-il, un jour, peut-être que..." Soudain, Zaac, qui était parti au devant d'eux, poussa un cri étranglé. Les quatre autres, alarmés, se précipitèrent à sa suite. La jeune fille était seule dans une sorte de petite clairière. L'endroit semblait normal, des feuilles, des arbres, de l'herbe, quelques branchages sur le sol. Assora s'approcha de Zaac alors que les autres faisaient le tour de la clairière, cherchant des indices. Elle se pencha sur son amie, qui fixait quelque chose par terre, les yeux brillants de larmes. Plissant les yeux, elle aperçut un éclat brillant. La blonde dégagea quelques feuilles et attrapa l'objet. Elle le reconnut tout de suite. C'était l'espèce de poing américain dont Azy se servait depuis peu de temps pendant leurs entraînements aux combats. "Bien moins encombrant et visible qu'une lame", avait-elle dit. Plus facile à perdre aussi, pensa Assora.
-Il y a des traces de lutte par ici! S'exclama Versi en repoussant ses lunettes sur son nez.
-Ça a l'air de venir du plus profond de la forêt, déclara sombrement Mira.
-Et j'ai trouvé une trace d'Azy.
Arky réfléchit un moment. Ses yeux se posèrent sur Zaac, qui semblait sur le point d'éclater en sanglots.
-On s'arrête ici pendant quelques heures, le temps que j'envoie un hibou aux autres. On dresse le camp. N'oubliez pas de faire un feu.
Versi et Mira sortirent leurs baguettes, dressant les tentes d'un geste sûr, pendant que Zaac et Assora s'occupaient du feu. À la lueur de celui-ci, Arky écrivit une brève lettre, qu'il confia au minuscule hibou qu'ils avaient pris avec eux.
Après un rapide repas, ils s'installèrent chacun dans les deux tentes, laissant Mira, qui avait assuré ne pas pouvoir dormir, prendre le premier tour de garde. Assora tenta de trouver le sommeil, en vain. Trop de pensées sombres la tourmentaient, et elle ne pouvait s'empêcher d'échafauder des théories sur ce qu'ils avaient découvert. La lumière de la lune éclaira un instant la tente, exposant la silhouette de Zaac qui tremblait comme une feuille. Un reniflement se fit entendre. Elle se rapprocha doucement de celle-ci. Prenant son amie dans ses bras, elle prononça quelques mots rassurants, lui promettant qu'ils retrouveraient Croun et Azy, sain et saufs.

Dans une pièce sous terre.
Faim. Froid. Sommeil. Douleur. Les pensées s'embrouillaient dans la tête d'Azy. Seuls les sensations lui restaient claires. Elle ne sentait plus la moitié de son visage. Ses mains lui donnaient l'impression qu'elles allaient se briser à tout moment. Elle n'avait plus la force de crier, ou même de parler, la gorge sèche, la voix cassée. Mais le pire était sans doute le regard glacial de la femme qui était venu les voir. Elle était là, adossée dans un coin, la fixant depuis ce qui lui semblait être des heures. Attendant les aveux. La jeune fille ferma les yeux, frémissant lorsque ses propres larmes rentrèrent en contact avec sa peau tuméfiée. Un coup dans son dos les fit rouvrir en un instant. Ils ne la laisseraient donc jamais tranquille?! Après avoir s'être échiné sur elle, ses tortionnaires semblaient avoir décider de l'empêcher de se reposer. De plus, son estomac commençait à protester contre le manque de nourriture. Elle lutta pour rester éveillé, de peur de se reprendre un coup, en vain. Fermés. Douleur. Ouverts. Fermés. Douleur. Ouverts. Azy étouffa un sanglot, et se força à fixer la femme dans les yeux. "Jamais je ne dirai quoi que ce soit." Pensa-t-elle.
"Hmph. Qui aurait cru ça. Quel héroisme." Murmura l'autre avec un sourire sardonique.

Le même bâtiment, une cellule.
Croun se réveilla, sentant la porte s'ouvrir, ses sens en alerte. Plissant les yeux, il essaya de reconnaître la personne qui s'avançait vers lui. Azy? Non. Trop petit, trop mince. Qui alors?
-Salut.
Un homme, jeune. Vingt ans peut-être, d'après sa voix. L'homme se pencha, et déposa un plateau par terre, avant de ressortir.
Croun jeta un regard au plateau, puis par la fenêtre. La nuit été dégagée, les étoiles illuminaient le ciel. "Les étoiles! C'est ça! Quel idiot je suis!"pensa-t-il. Il observa un instant les constellations. Celle du pays d'Ys. Il avait assumé qu'ils n'avaient pas changé de monde. Mais si. Et c'était pour ça que son lokk n'avait pas fonctionné. Ignorant son estomac qui grondait, il se rassit et rappela les graphèmes à lui,à nouveau.

Le camp des septièmes années, quelques heures plus tard.
Assora était en plein dans son tour de garde, quand une sorte de bourdonnement se fit entendre dans sa tête. Soudain, la voix de Croun lui parvint clairement.
-Assora? Tu m'entends?
-Je deviens folle, c'est ça? Pensa-t-elle.
-Non, tu n'es pas folle. J'ai absolument besoin que tu m'écoutes, je sais pas combien de temps je pourrai tenir. Azy et moi nous sommes fait enlevés. Des orcs nous sont tombés dessus, mais ils obéissent à une femme, qui semble terriblement puissante. On est au Pays d'Ys. Une fortesse certainement. Sur un noeud tellurique.
-Je vais réveiller les autres. On vient vous chercher, d'accord?
-J'ai... J'ai peur qu'il ne soit arrivé quelque chose à Azy, il l'ont emmenée il y a des heures. Avertissez les professeurs, ne prennez pas de risque. S'il te plaît. Ne faites rien de stupide.
Assora sentit que la communication était coupée. Fébrile, elle se dirigea vers les tentes, réveillant tout le monde. Ils remballèrent rapidement, tout en écoutant les explications de la jeune fille.
-On doit y aller! Tout de suite! S'exclama Zaac, hystérique. Assora avait beau avoir passé sous silence les inquiétudes de Croun concernant son amie -petite amie maintenant-, la jeune fille semblait vouloir se jeter jusque dans les profondeurs de l'enfer pour les récupérer.
-Il faut qu'on sache leur position exacte avant d'y aller, la raisonna Arky. Ce serait inutile et dangereux d'y aller sans ça.
Versipellis intervint:
-Croun a mentionné un noeud tellurique puissant. Il n'y en a pas tant que ça, on devrait pouvoir trouver l'endroit rapidement. Procédons par élimination. Croun a mentionné des orcs, ça signifie que ce n'est pas dans une ville, ils s'y feraient remarquer bien trop vite.
Elle sortit une carte de son sac, et mit une myriade de points en surbrillance d'un coup de baguette.
-Voila, les noeuds telluriques principaux.
-Ça reste beaucoup, fit remarquer Mira.
Versi observa la carte un instant.
-Pas tant que ça, regarde. Beaucoup sont sur les territoires des korrigans, et aucune personne saine d'esprit n'irait les déranger, reprit-elle tout en effaçant les points qu'elle éliminait par déduction. Les montagnes Pourpres sont surveillées, donc on aura vite fait de se renseigner pour savoir si une forteresse s'y trouve. Je parierai donc sur l'un de ces deux points là.
Elle désigna un endroit entre les montagnes Dorées et la forêt de Paimperol, et un autre à l'extrémitée sud de la Lande Amère.
-Encore faut-il savoir se rendre dans le pays d'Ys, souleva Arky.
Assora intervint:
-Je pense être capable de nous y ammener... Croun m'a montrer quelques trucs au cas où.
-Parfait, qu'est ce qu'on attend alors?!s'exclama Zaac, prête à partir, son sac sur l'épaule.
Le petit groupe se concerta un instant du regard, puis se mit en route.

Et encore un retour dans la cellule...
Croun était soulagé. Il avait réussi à contacter ses amis, les prévenir du danger. Il espéra qu'ils l'écouteraient et préviendraient les professeurs sans se mettre inutilement en danger, même s'il pressentait le contraire. Après tout, il aurait lui même monté et mené une expédition de sauvetage si les rôles étaient inversés. La magie vint réclamer son dû, et c'est fatigué, affamé et courbaturé qu'il s'allongea pour reprendre des forces.
Quelques heures plus tard, il se réveilla en sursaut. En effet, il était désormais délivré d'un fardeau, mais un autre poid venait de s'abattre sur ses épaules. Cela faisait presque un jour, jugea-t-il, qu'il était sans nouvelles d'Azy. Ses pensées le firent frémir, et il tenta de brider son imagination. Un bruit léger le fit sursauter. Dirigeant son regard vers celui-ci, il soupira de soulagement en voyant que ce n'était qu'un rat qui s'était attaqué à une partie de la demi miche de pain posée sur le plateau que le garde avait délivré plus tôt dans la journée. Le jeune guerrier observa un instant l'animal, qui semblait vif et en bonne santée, et décida que la nourriture ne semblait pas empoisonnée. Ce fut donc en plein repas qu'il fut interrompu par la porte qui s'ouvrit une nouvelle fois, sur le même homme qui lui avait apporté son repas.
Celui-ci avait les mains vides, ce qui rendit Croun méfiant. Cependant, son attitude n'était guère aggressive, mais cela n'emêcha pas le prisonnier de bander ses muscles, prêt à frapper, s'il tentait quoi que ce soit. Levant les mains comme pour signifier qu'il venait en paix, le nouveau venu s'approcha, et retira son casque.
-Ne t'inquiètes pas, je ne te ferai rien.
Croun se contenta de le dévisager. L'homme lui semblait familier, bien qu'il ne sache dire pourquoi.
-Tu me reconnais? J'étais élève à Beauxbatons, il y a quatre ans.
C'était donc cela. Si l'on enlevait la barbe qui lui mangeait désormais le menton, ainsi que quelques cicatrices et l'air sombre qu'il arborait, on pouvait reconnaître un ancien De Vinci.
-Je te reconnais, murmura Croun. Où est mon amie? Où sommes-nous? Qu'est ce que tu me veux?
-Je suis ici pour t'aider...
-M'aider?! Siffla dangereusement le jeune homme. Après avoir fait dieu sait quoi à Azy?
-Écoute, je sais que je te paraît suspect, mais... ça fait des mois que je cherche comment rentrer à Beauxbatons et prévenir tout le monde sans passer pour un fou ou un ennemi, tu es sans doute mon meilleur espoir. Laisse moi juste t'aider et venir avec toi, dit-il en tendant la main en un geste amical. L'autre la regarda, réflechissant à toute allure. Il était enfermé, inutile. L'homme lui offrait de sortir, et il n'avait rien à perdre. De toute façon, l'inaction alliée à ce sentiment d'impuissance allait le rendre fou. Le choix était simple. Il saisit la main qui lui était proposé.
-Je m'appelle Hans, déclara son nouvel allié, son visage carré éclairé par un sourire pour la première fois.
-Croun. Avant toute chose, il me faut une arme. Allons m'en chercher une, ordonna-t-il.
Hans se dirigea vers le couloir, faisant signe de le suivre discrétement. "Alea jacta est", pensa l'escrimeur en franchissant la porte de la cellule.

Pendant ce temps, à la sortie de la taverne de Dashtikazar.
-Pfiou, on peut dire qu'on a eu de la chance de tomber sur un chevalier du vent à moitié soûl au milieu de l'après-midi! S'exclama Arky. C'est comme si une force mystérieuse nous avait poussé à le rencontrer, n'est ce pas?
Les autres rirent nerveusement. Ils étaient soulagés par les informations qu'ils avaient tiré du soiffard contre une choppe de bière. Aucune forteresse ne se trouvait dans les montagnes Pourpres, ce qui ne leur laissait que deux possibilitées quand à son emplacement. Avisant une écurie, Versi proposa l'achat de chevaux, qui leur permettrait de se rendre bien plus rapidement à destination. Faisant route vers le commerce, Assora ressentit à nouveau un bourdonnement, et décida alors de s'asseoir sous un arbre pour plus de tranquillité, acommpagnée par Mira. Les autres se débrouilleraient très bien tout seuls pour acheter leurs montures après tout.
-Sora? C'est encore moi.
-Je m'en doute, tu es le seul à entrer dans ma tête comme ça, répliqua ironiquement la jeune femme. Qu'est ce qui se passe?
-Ahah. J'ai trouvé un allié ici, il va peut-être me faire sortir, mais avant tout, il faut que je retrouve Azy. Je ne partirai pas sans elle.
-Tu sais où vous êtes? On arrive!
-Pas vraiment en fait. J'ai l'impression qu'on est en forêt.
-Vous devez être sur le noeud tellurique entre Paimperol et les montagnes dorées!
-Tu crois? Mmmh... c'est loin des portes.
-On va venir vous chercher, d'accord? Mira, Arky, Zaac, Versi et moi. Une fois qu'on aura les chevaux, je veux dire.
-Impossible de vous en dissuader, pas vrai? Je vous conseille d'aller par la vieille Chaussée, puis le chemin jusque Krakal. On se retrouve là-bas.
Assora sentit l'esprit de Croun repartir, et se redressa d'un bond. Partageant la conversation avec Mira, il se rendirent vers l'écurie où Zaac négociait âprement avec le propriétaire, l'air irrité. Arky s'interposa, et donna quelques pièces à l'homme pendant que Versi s'éloignait en calmant sa camarade. À mi-chemin, les deux groupes se rencontrèrent, et Zaac put pester contre les marchands roublards et malhonnêtes devant un public accru. Arky vint à leur rencontre, menant trois chevaux par la bride.
-C'est tout ce qu'il a voulu nous céder, on devra monter à deux. Désolé de ne pas avoir réussi à en tirer plus, ce type est vraiment un profiteur fini. Dommage qu'Azy ne soit pas...
Arky s'interrompit brutalement, désolé devant le silence qui planaît désormais. Mira s'éclaircit la gorge.
-Bon, allons-y, ne perdons pas de temps.
Chacun se hissa sur un cheval. Assora et Mira ainsi que Versi et Arky formèrent deux duos, et Zaac prit avec elle les sacs en surplus. Ils quittèrent la ville rapidement au son des sabots martelant les pavés.

De retour dans la forteresse, dans un placard à balais.
Croun et Hans s'étaient précipités dans l'endroit sombre et exigu lorsqu'un bruit de pas avait claqué dans le couloir. Le jeune sorcier en avait donc profité pour communiquer de nouvelles informations à ses amis, marmonnant les graphèmes pour ne pas être entendu de son compagnon à qui il ne faisait pas vraiment confiance. Il coupa rapidement la communication après qu'Hans sortit la tête pour vérifier que plus personne n'arpentait le chemin qu'ils devaient prendre. Ils se remirent en route en silence, suivant les galeries sinueuses, Croun notant mentalement chaque tournant dans l'espoir de pouvoir se repérer en cas de piège. L'autre s'arrêta brutalement devant une lourde porte, fit signe à Croun de se plaquer contre le mur et ouvrit celle-ci. Il regarda à l'intérieur de la pièce et fit signe que la voie était libre. La pièce était apparemment la salle d'arme de la forteresse, vu le nombre impressionant de rateliers exposés contre les murs. Hans se dirigea vers un coffre et de mit à fouiller frénétiquement dedans, tandis que Croun décrochait une épée et en testait l'équilibre en se fendant à l'autre bout de la salle. Satisfait, il récupéra un fourreau et finissait de le nouer, lorsque le garde renégat lui apporta une cape et un casque qui lui permettraient de couvrir son identitée et de passer inaperçu au milieu des autres hommes. Avisant une dague, il la glissa dans sa botte, et, ainsi équippé, se remit en route à la suite de son complice. Ils retournèrent sur leurs pas et empruntèrent une voie mieux éclairée bordée de portes de cellules, croisant ponctuellement un garde en faction devant certaines. L'endroit n'était cependant pas des plus fréquenté, ce qui rassura un peu Croun, qui frémissait à l'idée que quelqu'un s'aperçoive qu'il n'était pas là où il aurait dû se trouver. Finalement, ils arrivèrent devant une autre porte en bois. Hans sembla hésiter et lui fit signe d'attendre, quand soudain la porte s'ouvrit, laissant passer la femme qu'il avait vu dans sa cellule à son arrivée. Suivant l'exemple du petit homme, il se mit au garde à vous, priant de toutes ses forces pour ne pas qu'elle le regarde. Sa prière fut exaucer, car elle se tourna vers son compagnon:
"Vous tombez pile au bon moment tout les deux. Reconduisez moi cette jeune demoiselle en cellule, nous aviseront après du sort qui l'attend. Et ammenez moi le garçon rapidement, que je puisse vérifier si ce dont elle nous a entretenu est exact..."
Hans hocha la tête silencieusement, tandis que sa supérieure reprenait sa route sans leur accorder plus d'attention. Un des hommes qui se trouvait dans la pièce leur délivra un corps, que Croun eut du mal à reconnaître, tant il était habitué à le voir plein de vigueur.Ce ne fut que sa raison qui le retint de sauter sur l'homme et de le passer par le fil de son épée, alors que son coeur lui hurlait de le faire. À la place, il se contenta de prendre le corps inconscient d'Azy dans ses bras, cherchant le poul qui battait encore faiblement pour se rassurer. Le bruit de l'eau s'écrasant sur le sol lui fit prendre conscience que la jeune fille avait le visage trempé, ses cheveux emmêlés plaqués contre sa figure. Du sang s'était mis à couler en abondance de son arcade sourcilière éclatée qui surplombait une joue dont la bonne partie était tuméfiée. Croun chercha un moyen de stopper l'hémoragie, pressant un pan de sa manche contre le sourcil tout en marchant, en vain. Il se tourna vers Hans.
-Il lui faut des points de suture, de la glace et des pansements. Où est ce qu'on peut trouver ça?
L'autre s'arrêta près du placard où ils s'étaient arrêtés quelques instants plus tôt.
-On a pas le temps de faire ça! Il faut fuir avant qu'elle ne se rende compte que tu n'es pas dans ta cellule!
-C'est hors de question de partir tant que mon amie est dans cet état là! Qu'est ce que ça te coûte de prendre cinq minutes pour lui faire les premiers soins?!
Hans sembla perdu dans ses pensées un instant, puis ouvrit le placard.
-Met toi là, ne fais pas de bruits, je reviens.
Croun aquiesça. Le petit homme n'avait pas gagné sa confiance, mais il n'avait pas le choix, ils seraient bien trop lents pour fuir tant qu'Azy serait dans les vapes, son grand corps lourd et en même temps fragile dans cet état ne permettant aucunement de folles cavalcades.
Enfermé à l'abris dans le placard, il inspecta son amie. Ils n'avaient apparemment pas touché à ses jambes, elle pourrait donc marcher correctement, ni à ses bras. Cependant, ses mains étaient dans un piteux état, constellées de traces de brûlures, et un de ses doigts était tordu dans un angle peu naturel. Les lèvres pincées, il se résolut à soulever la chemise. Il retint de justesse une exclamation. Le dos de la jeune femme était marbré de coups qui s'épanouissaient doucement sur sa peau. Il crut voir les paupières de celle-ci tressaillir un bref instant, mais elle ne sembla pas reprendre connaissance. Le guerrier replaça le tissu doucement en espérant qu'Hans serait de retour, rapidement.
Un bruit de pas vifs se fit entendre. Croun se raidit et ressera son emprise protectrice sur Azy. La porte s'ouvrit violemment, et le visage sombre du renégat apparut. Il entra dans le placard, forçant Croun a se tasser contre le mur, et lui montra son butin, du fil et une aiguille, ainsi que de l'alcool, quelques bandes de tissu et une longue cape.
-Je sais faire une suture, fais juste en sorte qu'elle ne bouge pas, lui ordonna l'homme.
Croun maintint doucement le visage de la blessée en place pendant qu'il faisait son oeuvre, utilisant l'alcool comme désinfectant. Il eut un mince sourire en voyant la pointe métallique quitter son visage, remerciant le ciel que la jeune fille soit dans les vapes en se rappelant la peur panique qu'elle avait de tout ce qui ressemblait à un aiguille. Ce fut à ce moment que celle-ci se réveilla, papillonant des yeux. Inquiet, Croun se pencha vers elle:
-Ne t'inquiètes pas, on est en sécurité pour l'instant, dit-il en essayant de paraître à la fois convaincu et convainquant. On vient de te récupérer, et de soigner ce qu'on pouvait.
La jeune femme lécha ses lèvres desséchées.
-Croun... Croassa-t-elle faiblement. Soif...
Hans lui tendit la bouteille ayant servi à désinfecter, sur laquelle elle se jeta. Croun lança un regard désapprobateur. "Au moins, se dit-il, elle n'aura plus la sensation de soif pendant un moment, le temps qu'on trouve de l'eau..." Azy posa la bouteille vide de côté et se redressa en essuyant son menton.
-Qui c'est lui? Pointa-t-elle.
-"Lui" s'appelle Hans, et il vient de vous sauver la vie, répondit le petit homme sarcastiquement.
Elle leva les mains en un semblant d'excuse.
-On fait quoi maintenant? On fuit à toute jambes? Parce que là j'ai juste l'impression qu'un poid lourd m'a renversé, roulé dessus de toutes ses roues, et a refait marche arrière pour s'assurer que le job était bien fait, alors je sais pas si ça va être possible.
Croun eut un sourire à cette tentative d'humour. "Au moins, ils n'ont pas réussi à briser son esprit" pensa-t-il.
-Pas la peine de courir, annonça Hans. On va sortir tranquillement comme si de rien n'était par l'une des portes utilisée par les gardes quand ils ont à faire à l'extérieur. Il suffira de prendre un air occupé, comme si on partait en mission, d'accord?
Il fit une pause, réfléchissant briévement.
-En plus, j'ai un cheval. Je pourrai aller le récupérer une fois que vous serez dehors, ça nous permettra de transporter quelques provisions...Et tu pourras te reposer, demoiselle.
Azy tiqua en entendant le surnom et marmonna entre ses dents, mais ils aquiescèrent, et Croun aida son amie à se mettre debout, et s'assura que sa démarche paraissait à peu près normale. Une fois cela fait, ils se mirent à nouveau en route dans les couloirs tortueux du donjon.
Après un bon moment passé dans les entrailles du fort, ils firent enfin surface, arrivant dans une petite cour carrée entourée d'un côté par de hauts bâtiments, et de l'autre par une muraille importante, dans laquelle se dessinait une porte. Quelques gardes étaient installés dans un coin, et paraissaient absorbés dans une partie de cartes, tandis qu'une femme traversait le cloître, un panier sous le bras. Prenant une profonde inspiration, les trois traversèrent en faisant semblant de poursuivre une conversation animée, puis se turent une fois rentrés dans la muraille. Ils suivirent encore une fois un couloir sombre, jusqu'à une autre porte, plus discrète dans un renfoncement du mur. Hans fit jouer ses clefs dans la serrure, et ouvrit en leur murmurant:
-Vers la liberté...

Sur la vieille chaussée:
Le groupe de cinq galopait à bride abbatue. La route était surtout fréquentée par des marchands qui leur avaient jeté des regards étonnés lorsqu'ils les avaient dépassés à vive allure, mais personne n'eut l'air de les remarquer plus que cela, et personne ne les interpella. Chacun espérait que leurs amis étaient sain et saufs. Zaac, qui menait la troupe, pressant son cheval plus que les autres, bifurqua à la vue d'un panneau indiquant Krakal, s'engouffrant sur un chemin bordé d'arbres. Les montagnes Dorées portaient à cet instant bien leur nom, nimbées qu'elles étaient du halo flamboyant et modoré du soleil couchant. Ce fut à ce moment que son cheval ralentit, entraînant une floppée de jurons colorés de la part de la jeune femme. L'autre partie du groupe la rejoint rapidement.
-Calme toi, Zaac! Lui lança Assora avec un regard de reproche. Je ne te reconnais plus là!
-C'est vrai, regarde ce pauvre animal, renchérit Mira. Jamais tu ne l'aurais poussé à bout comme ça! Reprend toi, je t'en prie.
-Mais vous ne comprenez donc pas?! Azy est là-bas! Comment vous voulez que je me calme?! Évidemment, vous ne comprenez pas, vous...
La jeune fille s'interrompit en croisant le regard d'Assora, et se mordit la lèvre. Elle s'était emportée, mais en même temps ses nerf étaient à vifs depuis la nouvelle de l'enlèvement, et elle avait sans arrêt le coeur au bord des lèvres à cette simple pensée.
Mettant son cheval au pas, elle tenta de se calmer, pendant que Versi se mettait à fredonner une mélodie apaisante.

À l'orée de la forêt, près du fort.
Croun et Azy s'étaient installés à l'abri des arbres et attendaient que leur nouveau compagnon vienne les retrouver avec sa monture. Le jeune homme faisait les cent pas, inquiet à l'idée qu'ils puissent être retrouvés, n'étant encore qu'à un jet de pierre du lieu où ils avaient été captifs.
Un bruit de sabot se fit entendre. Il resta accroupit dans les fourrés, avec raison se dit-il lorsqu'il vit passer trois hommes à la mine patibulaire à quelque mètres de lui. Il suivit des yeux les trois silhouettes jusqu'à ce qu'elles disparaissent par delà une colline, et soupira de soulagement quand il aperçut un petit homme à cheval sortir de la forteresse, se demandant s'il n'avait pas eu trop de mal à passer inaperçu, au vu du temps qu'ils avaient passé à attendre. Réveillant Azy, endormie contre un arbre, il fit un discret signe au cavalier. Celui-ci arriva près d'eux rapidement, et mit pied à terre. Il tendit une gourde d'eau aux deux amis, qui les vidèrent promptement, un sourire bienheureux sur leur visage.
-Si quelqu'un m'avait dit que boire de l'eau me ferait autant plaisir un jour... commença Azy en riant d'euphorie.
-Monte à cheval, au lieu de raconter des bétises, lui lança Croun en l'aidant à se relever.
Lui aussi se sentit envahit d'un sentiment d'optimisme. Ils allaient s'éloigner de cet horrible endroit, et retrouver Versi, Arky, Mira, Zaac et Assora. Il eut un nouveau sourire à cette pensée, sourire qui ne se délogea pas alors qu'ils commençaient à cheminer entre les arbres, l'ombre provoquée par le soleil couchant lui inspirant une sensation de sécurité.
Bien que cela puisse être dangereux, tant en terme technique que visible, de monter sur le même cheval, les trois jeunes ne voulaient pas rester un instant de plus dans cet endroit sordide, aussi montèrent-ils ensemble pendant un temps. Pendant que le dénommé Hans, conduisait leur monture, Croun resserra son emprise sur Azy afin de s'assurer que sa prochaine action ne serait pas de la laisser tomber lorsqu'il construirait son lokk.
En effet, il lui fallait contacter Sora pour la prévenir et surtout se trouver un point de rendez-vous. Il ferma les yeux. L'opération serait plus difficile. Il n'avait pas été torturé comme Azy mais il avait combattu les orcs et avait été blessé, puis il avait subi les privations, et avait utilisé sa magie propre plus que jamais auparavant, dans un monde avec des constellations qui n'étaient pas les siennes, ce qui créait en lui un mal de crâne terrible.
Alors oui, il jugeait que cela serait probablement compliqué de construire sur Berkana. Il chassa ces questions de son esprit et soupira, prenant par la suite une maxi inspiration, avant de contacter Sora.
En deux minutes, il lui avait décrit la situation, et rendez-vous avait été pris à à peu près 1h de chevauchée d'ici, Sora lui ayant appris qu'ils étaient bloqué au pas à cause de Zaac.
Croun se promit d'avoir une longue conversation avec elle dès que tout ceci serait derrière eux, mais dû le penser trop fort car Sora le rabroua énergiquement en lui déconseillant de s'en prendre à la jeune fille sous peine de sévères représailles. A cet instant la fatigue magique eut raison de ses forces et il décida de couper son Lokk, laissant une Sora un brin énervée en plan.
L'heure passa vite, au plus grand soulagement de Croun, en intensifiant ses questions cela dit. La femme ne s'était pas aperçu qu'au bout de plusieurs heures, elle n'avait pas récupéré son second prisonnier pour l'interroger ? Et dans le cas contraire, pourquoi n'y avait-il pas de poursuites ? Où étaient les gardes et les orcs ? fixant du regard la nuque de Hans, il commença à échaffauder une idée.
Il fallait maintenant la valider... mais il décida d'attendre d'être à Beauxbatons et de faire confiance à Hans qui arrêta brusquement leur monture. Un groupe se tenait en travers du chemin, armes au clair.
Ils leur coupaient la route et bizarrement, cela étonna plus Croun que l'autre option. Il n'y avait donc pas de poursuite mais un piège ?
En détaillant le groupe il eut cependant un sourire. Ce n'était pas ceux qui les avaient pris. Pas assez de discipline, pas assez de cohésion, pas assez d'équipement. De simples pillards et peu nombreux en plus. Il allait pouvoir passer ses nerfs sur quelqu'un.
A peine songeait-il à cela qu'un sifflement vibra dans l'air et qu'un des pillards porta rapidement la main à son coeur avant de s'effondrer.
Rapidement, deux autres tombèrent tandis qu'une clameur se faisait entendre, et Croun sauta au bas du cheval, épée à la main, décapitant le meneur dans le mouvement, en ajoutant à la décohésion de ses ennemis. S'il voyait juste, Zaac était toute proche et ses amis aussi, alors autant enlever la tête pensante immédiatement.
Un voix retentit dans l'atmosphère, le comblant quand il reconnut le timbre d'Arkandias "Aucun ne doit partir, peut importe le moyen". Ce fut la débandade chez les deux pillards, mais les jeunes étaient trop intelligents pour eux et le groupe de renfort avait encerclé le groupe d'assiégeant avant de commencer sa propre attaque
En moins de 5 minutes, ce fut fini.
Avant même que les effusions de joies nées de la victoires aient pu commencer à monter, Croun avait rejoint Arkandias et lui avait murmuré plusieurs mots à loreille. La joie serait pour plus tard, il fallait partir d'ici, et vite, avant que l'alerte ne soit donnée. Chacun serait heureux de revoir tout le monde plus tard.
Versi se retrouva à nouveau en selle derrière Arki, Zaac prit Assora en croupe, Hans montait avec Mira, Feregee ouvrait la voie, seul, et Croun avait arraché de force Azy à Zaac, évitant ainsi de perdre encore du temps inutile. Il sentait les éclairs de la Leonard de Vinci dans son dos mais il s'en soucierait plus tard
Rapidement, Assora du monter derrière feregee pour ménager la pauvre monture de Zaac et ce fut le tour de Croun de fusiller Zaac du regard, qui eut le mérite de baisser les yeux sur ses bottes à la vitesse de l'éclair, se promettant cependant de gifler son camarade à la première occasion.
Quand la nuit tomba, le groupe était rendu à Troil, et s'y arrêta. Forcer jusqu'aux portes aurait été une erreur et de toute façon, Croun n'aurait pas pu les ouvrir pour un tel groupe ce soir. Construisant à nouveau un lokk autour de Berkana, il contacta un ami, ancien de beauxbatons, devenu chevalier qui accepta de leur fournir la cour du chateau de Troil pour la nuit et à 8h du soir, ils étaient tous rentrés, le pont levis était remonté, et autour d'un feu de bois très chaud, ils purent enfin descendre de cheval.
C'est à ce moment qu'il fut poussé en arrière par une Zaac sous pression ...
Zaac se dirigea rapidement vers Azy, la pris par la main et alla s'isoler un peu plus loin avec elle
Elles se retrouvèrent toutes deux devant un feu crépitant, assises l'une a côté de l'autre. Aucune ne semblait vouloir commencer à parler, trouvant du réconfort dans la simple présence de l'autre. Les minutes s'écoulèrent, lentes, les flammes leur procurant une douce chaleur.
Azy s'alleongea avec un tressaillement dû au changement de position, la tête posée sur les jambes de l'autre jeune fille, le regard perdu dans le vague. Elle ouvrit enfin la bouche:
-Tu sais, je...je leur ai tout balancé, commença-t-elle avec des larmes dans la voix. Tout...
Zaac caressa gentiment ses cheveux, essayant tant bien que mal de faire passer toute sa tendresse dans ce simple geste.
-J'avais tellement peur de mourir... De ne plus vous revoir...De ne plus TE revoir...
-Chuuut, tout va bien maintenant. Personne ne t'en tiendra rigueur, je te le promet! Tu as vu ce à quoi tu ressembles? Chacun sait que ça a été ta fête...
La convalescente essuya ses larmes de sa manche, tournant son visage vers sa petite-amie.
-T'as vu ça? Les cicatrices et tout, ça donne un petit côté badass et sexy,hmm? Fit-elle en gloussant, remuant ses sourcils d'un air suggestif.
L'autre jeune fille rit briévement, plaquant sa main sur les yeux de l'autre.
-Arrête de faire ça avec tes sourcils, tu va rouvrir ta blessure.
Les deux amies se regardèrent dans les yeux, laissant le silence planer une nouvelle fois.
-Tu sais, j'ai eu peur de te perdre aussi, souffla Zaac.
Elles s'enlacèrent, trouvant l'une dans l'autre le réconfort qui leur permettrait de surmonter cette mésaventure, ensembles.

A peine Zaac l'eut-elle poussé loin d'Azy que Croun laissa tomber le masque. Il avait paru inflexible et dur jusque-là, mais en cet instant, il laissa la fatigue prendre le dessus et se retrouva rapidement à genou sur le sol, le dos en arrière, fixant les étoiles, cherchant en elles ce qui lui avait tant manqué dans sa prison. Pour un peu il aurait levé les bras en signe de victoire.
Ses camarades, enfin, ses amis, voir ses frères et soeurs à ses yeux, vinrent le rejoindre, se souciant peu du sang, de la crasse, ou de quoi que ce soit. Tout le monde avait eu peur de perdre tout le monde.
Et ceux là étaient le gratin. Mira, Feregee, Assora, Azmaroth, Izaac, Arkandias, Versipellis formaient le premier cercle autour de Croun qui était devenu le leader naturel de la "promotion sacrifiée" de Beaxbatons.
Et ils étaient tous là, remerciant les dieux, leurs amis, n'importe qui, pour ce magnifique cadeau qu'était la survie de tous.
Sans qu'ils aient besoin de se concerter, ils étendirent leurs mains droites et les rejoignirent entre eux, avant de les lever vers les cieux au cri de: "Unis un jour, unis pour toujours"
A la suite de cela, chacun sembla avoir besoin d'un instant d'émotion. Versi plongea dans les bras d'Arky, sans qu'on puisse savoir si les deux riaient ou pleuraient, Mira et Feregee étaient allés remercier Hans de son aide, tandis que Croun et Sora se regardaient de manière géné, ce qui était devenu leur nouveau langage de référence depuis un mois et quelque. Un jour quelqu'un lur filerait un bon coup de pied aux fesses, mais pour le moment...
Azy et Zaac revinrent peu après, et si cette dernière échangea quelques coups d'oeils plus ou moins furieux avec Croun, il sembla qu'elle avait au moins commencé à décolérer... Croun savait, de son coté, qu'il se devait de lui dire ce qu'elle avait raté dans cette histoire, et quelles auraient pu être les conséquences, mais quelques mots que lui glissa Feregee dans l'oreille le convainquirent de le faire avec délicatesse pour une fois.
Vers 22h, la "DreamTeam" ainsi que la surnommait le reste de l'école se décida à manger. Il y avait peu de paroles, chacun était dans son monde, heureux, mais triste, rassuré mais inquiet, se demandant quelle serait la suite des choses.
Et dans l'ombre de la nuit, penché, un gros corbeau guettait. Quand les jeunes se couchèrent, il prit son envol et traça la route jusqu'à Dashtikazar... où il redevint humain. Entrant dans un bar mal famé, il alla à la rencontre d'une ombre et lui raconta ce qu'il avait vu.
Un sourire glissa sur les lèvres de l'humaine à qui il parlait.
Tout se passait comme espéré.
Et maintenant, il n'y aurait plus un seul espion à Beauxbatons, mais deux.

Veilleur d'Azy, il a quelques semaines maitenannt

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