[Privé] Le Bazar de Tikazar

[Versipellis]

// En se retournant, Tikazar vit que la personne qui venait d'entrer dans son magasin était une jeune fille de quatorze ou quinze ans, aux longs cheveux bruns et à la peau claire. Elle semblait intimidée par la commerçante, et ne lui adressa pas la parole : pas de bonjour... Elle s'absorba immédiatement dans la contemplation des objets présentés sur les étagères. Tikazar ne prit pas la parole non plus : certains clients préféraient regarder la marchandise en silence, sans être dérangés par le vendeur, et elle se devait de respecter leur volonté.
En même temps, en général, les jeunes gens n'achetaient rien dans son magasin. Hors de leur budget. Elle en voyait parfois rentrer à l'intérieur, observer ce qu'elle avait à proposer avec curiosité, puis repartir avec un soupir après avoir déchiffré le prix sur l'une des étiquettes. C'était comme ça : chaque magasin s'adressait à un public particulier, et même si Tikazar aurait aimé pouvoir familiariser plus de jeunes gens à la culture des autres mondes, elle ne pouvait pas non plus brader sa marchandise si elle voulait rentrer dans ses frais...
Se doutant déjà que cette cliente n'allait pas lui apporter d'affaires, Tikazar se remit donc à la tâche qu'elle était en train d'effectuer avant d'être dérangée. Mais, après quelques secondes, elle entendit un bruit de brisure. Il lui suffisit de se retourner et de voir l'air contrit de sa jeune cliente pour savoir ce qui venait de se passer, d'autant que cette dernière demanda d'un ton tremblant : //

- Excusez-moi, madame ? Combien coûte cet "objet", je suis désolée je l'ai brisé en fouillant vos étalages ?

// Tikazar jeta un regard rapide aux morceaux dispersés sur le sol. Leur teinte beige et leur aspect rugueux étaient reconnaissables entre tous. C'était la dernière rose des sables du Désert Vorace qui venait de tomber en miettes. Ce n'était pas un objet parmi les plus chers du magasin, mais étant donné que Tikazar n'en avait plus en stock, sa disparition était problématique. Elle ne chercha donc pas à minimiser le préjudice dont elle avait été victime, et annonça sèchement à la jeune maladroite : //

- Vu sa taille, cette rose des sables aurait pu me rapporter jusque 1200 myrins. Cela dit, je l'aurais peut-être laissée partir à 1000, mais pas moins.

// Oui, cela semblait sûrement cher à la jeune fille. Mais c'était le prix. Elle n'avait qu'à réfléchir un peu plus avant de toucher à tout. N'était-ce pas la première chose que les parents enseignaient à leurs enfants en les amenant dans les magasins : regarder avec les yeux ? Tikazar espérait cependant que la petite maladroite allait assumer sa bêtise et proposer un moyen de la dédommager : une perte de ce genre ne mettrait pas sa boutique en péril, mais elle avait bien d'autres soucis en ce moment pour avoir le temps de s'user à régler ce genre de problèmes... //

[Isara]

// Un rapide regard suffit à la commerçante pour évaluer sa perte et c'est sèchement qu'elle lui annonça le montant. //

- Vu sa taille, cette rose des sables aurait pu me rapporter jusque 1200 myrins. Cela dit, je l'aurais peut-être laissée partir à 1000, mais pas moins.

** Oh mon dieu ! **

// La jeune fille n'avait pas cette somme, c'était astronomique. Un peu paniquée, elle essaya de réfléchir à une solution et regretta le temps d'un instant son éducation qui l'avait incité à venir proposer réparation. En même temps, elle avait cassé la "rose des sables", elle devait assumer. C'était fini les vacances, même en calculant ce qui lui restait après avoir payer sa chambre à l'auberge, il lui restait à peine 200 myrins et c'était cinq fois ce qu'elle devait.

Il allait falloir trouver un autre arrangement, si elle ne pouvait pas payer en pièce sonnantes et trébuchantes, elle pouvait par contre rembourser avec son temps. C'était la moindre des choses. //

- Je suis navrée, je n'ai pas autant d'argent ! J'ai à peine 200 myrins.

// En disant ça, elle n'espérait pas s'attirer la pitié de son interlocutrice. De toute façon, elle devait bien se douter qu'une jeune fille ne se promenait pas avec autant d'argent sur elle. En effet, même si Ys était une contrée où il faisait bon vivre, 1000 myrins restait une bien grosse somme. //

- Je sais que ça ne suffira pas, par contre je n'ai pas peur de me mouiller les mains ! Je peux peut-être vous aider pour rembourser ma dette...

// Sighild espérait sincèrement que cette solution était plausible. Elle ne se voyait pas demander de l'argent à ses parents pour réparer ses bêtises. Elle était plutôt du genre à assumer et se rendait compte de la valeur de l'argent. //

[Versipellis]

// Il suffit à Tikazar de voir l'expression de la jeune fille pour comprendre qu'elle était embarassée : la somme à débourser était en effet impressionnante pour une adolescente... Elle expliqua : //

- Je suis navrée, je n'ai pas autant d'argent ! J'ai à peine 200 myrins.

// A peine le cinquième de la valeur de la rose des sables... Mais la jeune fille semblait sincèrement gênée par la situation, et proposa donc : //

- Je sais que ça ne suffira pas, par contre je n'ai pas peur de me mouiller les mains ! Je peux peut-être vous aider pour rembourser ma dette...

// Tikazar réfléchit quelques instants. Effectivement, elle avait besoin de quelqu'un pour l'aider à la boutique en ce moment... Si elle se basait sur le salaire qu'elle versait à Aglaé lorsqu'elle travaillait chez elle, les mille myrins seraient rapidement remboursés : elle payait ses stagiaires 200 myrins à la journée. En une semaine seulement de travail, la jeune fille pourrait s'acquitter de sa dette. En fait, la situation arrangerait même la commerçante : elle pourrait en profiter pour reconstituer son stock. Sûrement aurait-elle encore besoin d'aide plus tard, mais si elle pouvait déjà voyager pendant une semaine, ce serait déjà ça !
Cependant, elle ne connaissait pas du tout la jeune fille, et si elle la prenait, elle devrait lui laisser gérer le magasin seule pendant qu'elle serait à l'autre bout du multivers... Pas rassurant alors qu'elle avait cassé quelque chose au bout d'une minute à peine.
Mais bon, au point où elle en était... Elle pourrait l'observer pendant une journée, et ensuite prendre sa décision. De toute façon, sur le principe, elle avait le droit à son travail pour rembourser le préjudice qu'elle lui avait fait. Elle expliqua donc à la jeune fille : //

- En effet, je recherche une stagiaire, tu as peut-être vu l'affiche sur la porte. Cinq jours suffiraient à rembourser la rose des sables, et si le travail te plaît, tu pourrais continuer à donner un coup de main de temps en temps pour te faire de l'argent de poche.

// Tikazar ajouta sur un ton plus dur, destiné à se faire respecter de sa potentielle future employée : //

- Mais pour ça, il faudra que tu te montres plus adroite et plus dégourdie que tu ne l'as fait. Je ne voudrais pas que tu casses d'autres de mes produits.

// Le marché était clair : ou bien la jeune fille se donnait du mal pour rembourser, et Tikazar passerait l'éponge, ou bien elle devrait trouver de l'argent ailleurs. A voir ce qu'elle préférait. //

[Isara]

// Sighild vit la commerçante réfléchir. C'était toujours ça, au moins elle ne rejetait pas son offre directement. //

- En effet, je recherche une stagiaire, tu as peut-être vu l'affiche sur la porte. Cinq jours suffiraient à rembourser la rose des sables, et si le travail te plaît, tu pourrais continuer à donner un coup de main de temps en temps pour te faire de l'argent de poche.

// Elle était entré si rapidement dans la magasin pour échapper à la chaleur et trouver un peu d'ombre, qu'elle n'avait même pas vu l'enseigne, alors une affiche sur la devanture encore moins. Mais c'était une aubaine pour elle.

En calculant rapidement, elle réalisa que son interlocutrice payait 200 myrins par jour. C'était une forte somme, son commerce devait être florissant. En même temps, si tous les objets de la boutique valait le même prix que celui qu'elle avait cassé, cela n'avait rien d'étonnant au final. //

- Mais pour ça, il faudra que tu te montres plus adroite et plus dégourdie que tu ne l'as fait. Je ne voudrais pas que tu casses d'autres de mes produits.

// Sighild ne prit pas la mal la remarque, c'était justifié. D'ailleurs, elle était plutôt surprise de la proposition. En effet, sachant qu'elle avait déjà fait des dégâts après cinq minutes passés dans la boutique, lui demander de revenir tous les jours pendant une semaine était osé. Enfin, elle n'allait pas se plaindre, la situation l'arrangeait bien. En plus, de rembourser la commerçante par son travail, elle allait pouvoir apprendre plein de chose. Et à voir toutes les merveilles autour d'elle, il y avait de quoi faire. //

- C'est avec plaisir que je travaillerai pour vous rembourser ! Et je vous promets de faire très attention...

// La jeune fille ne s'engageait jamais à la légère et elle tenait toujours ses promesses. Son impulsivité lui jouait souvent des tours. Mais dans une ambiance studieuse, elle arrivait toujours à prendre sur elle pour donner le meilleur d'elle-même. //

- Je m'appelle Sighild de Frandar.

// Tout en se présentant, elle tendit la main pour scelle le pacte. //

[Versipellis]

// La jeune fille n'hésita que quelques secondes avant d'accepter la proposition de Tikazar : //

- C'est avec plaisir que je travaillerai pour vous rembourser ! Et je vous promets de faire très attention...

// La commerçante hocha la tête en pinçant les lèvres. Elle avait intérêt... Elle n'aurait pas de troisième chance. Elle était gentille, mais pas bonne poire : il fallait tenir le juste milieu pour faire son chemin dans les affaires...
Puis la jeune fille se présenta : //

- Je m'appelle Sighild de Frandar.

// Sighild de Frandar... Un patronyme typique du Pays d'Ys... La jeune fille tendait la main à Tikazar ; cette dernière la prit donc et déclina à son tour son identité : //

- Tikazar Kermat. La boutique porte mon nom.

// Elle se dit ensuite qu'elle devait peut-être poser quelques questions à Sighild afin de savoir quels travaux elle pouvait lui confier sans problème et quelles tâches elle n'était pas capable d'effectuer. Et, comme elle était visiblement mineure, elle devait s'assurer que ses parents ne viendraient pas se plaindre qu'elle ait embauché leur fille. Elle lui demanda donc : //

- Je suppose que tu es au lycée ? En quelle classe es-tu ? Tu t'y connais un peu en histoire, en géographie, ou en langues étrangères et anciennes ?

// Elle marqua une pause avant de passer à une interrogation d'un autre type : //

- Et sinon, quel âge as-tu ? Tes parents seront d'accord pour que tu travailles pour moi ?

// Tikazar soupira intérieurement. Elle avait peut-être été trop impulsive : elle aurait dû commencer par cet entretien d'embauche approximatif avant de proposer le poste à Sighild. Mais elle avait tellement besoin d'un ou d'une stagiaire qu'elle s'était laissée aveugler... Cela dit, il n'était pas trop tard pour faire machine arrière si les réponses de la jeune fille se révélaient affligeantes... //

[Isara]

// La commerçante lui serra la main tout en se présentant à son tour. //

- Tikazar Kermat. La boutique porte mon nom.

// Ah, elle était donc dans au "Bazar de Tikazar". Elle en avait déjà entendu parler, déjà parce que la boutique se faisait un nom mais aussi parce que la célèbre propriétaire faisait jaser. La jeune Sighild en réalisant cela fut d'abord toute intimidée, puis la surprise passée, elle se rendit surtout compte de la chance qu'elle avait. Elle allait apprendre avec LA Tikazar ! Il était hors de question de la décevoir. //

- Je suppose que tu es au lycée ? En quelle classe es-tu ? Tu t'y connais un peu en histoire, en géographie, ou en langues étrangères et anciennes ?

// Alors qu'elle allait répondre aux questions, Tikazar enchaîna. //

- Et sinon, quel âge as-tu ? Tes parents seront d'accord pour que tu travailles pour moi ?

// Tikazar supposait qu'elle était au lycée, Sissi espérait qu'elle n'allait pas mal réagir en apprenant son âge. La jeune fille ne voulait pas laisser passer l'occasion de travailler avec son interlocutrice. Côté parents, elle savait qu'il n'y aurait pas de soucis. Après tout, les enfants d'Ys possédait une grande liberté. Et comme elle était apprentie, ses parents étaient déjà habitués à ses errances. //

- J'ai 14 ans et pour mes parents, il n'y aura pas de soucis !

// Elle se doutait qu'il allait falloir défendre sa position, mais elle était motivée. Son apprentissage avait commencé très récemment et pour l'instant, elle en était à assimiler le nom latin de toutes les plantes d'Ys. Sighil avait aussi de bonnes connaissances géographique et historiques, tout bêtement parce qu'elle avait soif de connaissance et qu'elle ne se contentait pas de seulement suivre ses cours. //

- Je suis apprentie depuis peu donc j'apprends les plantes, les étoiles, les courants telluriques... Je pense avoir m'y connaître assez bien en Histoire et Géographie...

// Sighild ne savait pas trop comment formuler cela. Elle ne voulait pas passer pour une vantarde et en même temps il fallait que la commerçante sache qu'elle possédait le niveau pour travailler pour elle. //

- Quels langues étrangères ou anciennes vous intéresse ?

// L'apprentie espérait fortement que sa nouvelle connaissance des noms latins étaient ce que recherchait Tikazar. //

[Versipellis]

// Sighild annonça fièrement son âge à Tikazar : //

- J'ai 14 ans et pour mes parents, il n'y aura pas de soucis !

// La commerçante hocha la tête. 14 ans était la limite légale pour employer des stagiaires sur une courte durée. Cela irait pour une semaine, mais si cela durait plus longtemps, elle risquait d'acquérir une réputation d'esclavagiste dans Dashtikazar, ce qu'elle ne souhaitait pas. En tout cas, elle devrait rester à la boutique le lundi, et peut-être même le mardi, pour montrer qu'elle s'occupait de la jeune fille, et que ses confrères le remarquent. Sinon, cela allait encore jaser à la prochaine réunion auprès du Prévost des Marchands, et elle pourrait avoir un blâme. Mais elle ne voulait pas ennuyer Sighild avec ces questions brumeuses, et ne lui fit pas part de ses réflexions.
Elle se crispa quand Sighild continua sa présentation : //

- Je suis apprentie depuis peu donc j'apprends les plantes, les étoiles, les courants telluriques... Je pense m'y connaître assez bien en Histoire et Géographie...

// Une apprentie ? Tikazar serra les poings. Cela aurait été son rêve, de pouvoir étudier à Gifdu en toute liberté. Il avait été brisé. Elle été née dix ans trop tôt, elle faisait partie de la génération sacrifiée, celle qui avait ouvert la voie vers le progrès... Même quinze ans après avoir dû s'enfuir de Gifdu, la pilule ne passait pas, et elle avait du mal à supporter la vision des apprenties : elles lui rappelaient trop ce qu'elle-même n'avait pas eu.
Elle hésita à revenir sur ses propos et à trouver un prétexte pour ne pas employer Sighild. Maintenant qu'elle savait qui elle était, elle aurait du mal à supporter sa présence pendant toute une semaine. Mais en même temps, elle était bien consciente que la jeune fille n'était pas responsable de l'injustice dont elle avait été victime, et elle se retint donc, même si ce fut difficilement.
Pendant qu'elle se faisait ces réflexions, Sighild avait posé une nouvelle question : //

- Quelles langues étrangères ou anciennes vous intéressent ?

// Tikazar répondit de manière crispée, encore tendue par la révélation que la jeune fille venait de lui faire : //

- Un peu de ska peut être utile, si un fournisseur en provenance du Monde Incertain se présente, mais c'est rare. L'anglais, aussi : de plus en plus de touristes du Royaume-Uni viennent visiter Ys. A part ça... Tout peut se révéler utile, à un degré différent.

// Elle ne put s'empêcher d'ajouter d'un ton acerbe qui contrastait avec le fond de la remarque : //

- Mais effectivement, si tu es apprentie, j'imagine que tu sais tout ce qu'il y a à savoir.

// L'enseignement prodigué à Gifdu était de qualité, c'était clair... C'était seulement au niveau des mentalités qu'il y avait à redire... //

[Isara]

- Un peu de ska peut être utile, si un fournisseur en provenance du Monde Incertain se présente, mais c'est rare. L'anglais, aussi : de plus en plus de touristes du Royaume-Uni viennent visiter Ys. A part ça... Tout peut se révéler utile, à un degré différent.

// Sighild maîtrisait le ska, son père avait tenu à ce qu'elle l'apprenne depuis son enfance. Elle n'avait jamais compris pourquoi mais au moins ses connaissances allaient lui servir maintenant. Pour l'anglais, ce n'était pas ça par contre... Elle arrivait à se débrouiller quand il fallait le lire mais comme elle avait un accent à couper au couteau, elle avait bien du mal à le comprendre et à le parler. //

- Mais effectivement, si tu es apprentie, j'imagine que tu sais tout ce qu'il y a à savoir.

// La jeune fille remarqua le ton sec de Tikazar et se demanda ce qu'elle avait bien pu dire qui lui avait déplut. A Ys, les apprentis était très bien vu, même si le mystère de leur guilde intriguait. Tout comme les écuyers, ils étaient les futurs protecteurs de leur terre et en cela on les admirait et on les respectait.

Cela pouvait aussi venir de son âge. Mais à Ys, il n'était pas rare de voir les adolescents se débrouillaient seuls. Leur patrie étant prospère et protégé, on laissait énormément d'indépendance aux enfants.

Intimidée, elle n'osait plus rien dire, de peur que la commerçante change d'avis et revienne sur sa parole. C'était une chance unique pour elle d'apprendre auprès d'elle et elle ne voulait pas la laisser passer. Elle prit donc son courage à deux mains, après avoir bien réfléchi à ses paroles, pour poursuivre. //

- Je parle couramment le Ska et je me débrouille en anglais. Je maîtrise aussi le latin...

// Elle évita de préciser que cela faisait partie de son apprentissage, ayant peur de contrarier encore plus Tikazar. Discrètement, elle croisa les doigts derrière son dos en priant pour que tout se passe bien. Elle était réellement prête à donner le meilleur d'elle-même, se rendant bien compte de sa chance ! //

[Versipellis]

// Sighild se rendit apparemment compte de l'acidité du ton de Tikazar dans sa remarque sur les apprentis, car elle fit soudain une grimace comme si elle avait avalé des gommes de limaces. Elle réfléchit assez longtemps pour que le silence devienne palpable avant de déclarer assez timidement : //

- Je parle couramment le Ska et je me débrouille en anglais. Je maîtrise aussi le latin...

// Tikazar s'en voulut de s'être montrée si sèche. Après tout, ce n'était pas la faute de Sighild si elle avait une histoire longue et épineuse avec les sorciers de Gifdu... Se sentant coupable devant l'air angoissé de la jeune fille, elle décida de s'adoucir et de ne plus la tourmenter sur les détails. Ou bien elle serait suffisamment débrouillarde pour travailler au magasin et rembourser sa dette, ou bien elle ne le serait pas et Tikazar aurait tout le temps de se faire sa propre opinion en la voyant en action. Elle décréta donc : //

- Bon, ça devrait suffire. Je t'attendrai donc lundi prochain. Le magasin ouvre à dix heures, mais il faut être là une demi-heure avant pour préparer la boutique. Comme j'aurais pas mal de choses à t'expliquer, il faudra que tu sois bien à l'heure. On se relaiera pour la pause de midi. Le soir, je ferme à dix-huit heures.

// Elle ne put se retenir de prévenir la jeune fille : //

- La ponctualité est extrêmement importante quand on est commerçant, alors j'apprécierais qu'elle soit aussi ton maître mot la semaine prochaine.

// Si elle ne pouvait pas faire confiance à Sighild pour ne pas arriver en retard, la gérer lui demanderait encore plus d'énergie que si elle n'avait pas pris de stagiaire... Mais elle ne devait pas être si méfiante a priori. Ce n'était pas parce que Sighild était maladroite qu'elle n'était pas responsable, non ? //

[Isara]

- Bon, ça devrait suffire. Je t'attendrai donc lundi prochain. Le magasin ouvre à dix heures, mais il faut être là une demi-heure avant pour préparer la boutique. Comme j'aurais pas mal de choses à t'expliquer, il faudra que tu sois bien à l'heure. On se relaiera pour la pause de midi. Le soir, je ferme à dix-huit heures.

// Sighild était rassurée ! Elle ne comprenait pas vraiment ce qui venait de se passer mais en tout cas, cela n'avais pas dissuadée Tikazar de lui laisser sa chance. Les horaires ne lui posaient aucun problème, elle n'était pas du genre à rechigner à la tâche et était loin d'être flemmarde. //

- La ponctualité est extrêmement importante quand on est commerçant, alors j'apprécierais qu'elle soit aussi ton maître mot la semaine prochaine.

// La jeune fille écoutait distraitement la commerçante. Ce côté du travail ne la stresser aucunement tout bêtement parce que depuis petite, on lui avait appris à être plutôt en avance qu'en retard ! Elle rassura donc Tikazar en quelques mots. //

- Je vous promets que je serais là à l'heure, à lundi !

// Elle se dirigea ensuite vers la sortie et poursuivit en ouvrant la porte. //

- Encore merci de me laisser cette chance...

// Avant de s'éloigner, elle contempla l'enseigne. L'inscription verte "Bazar de Tikazar" s'étalait sur fond noir. La vitrine laissait voir des objets en tout genre, Sighild avait tellement hâte de tous les connaître. Elle s'éloigna lentement, espérant que lundi soit déjà là !

Sighild était tellement excitée qu'elle ne tenait plus en place. Elle se dirigea vers la lande des Korrigans. En pleine journée, elle ne craignait rien, ils étaient à l'abri dans leurs cavernes.

Pour se recentrer, elle révisa ses Stadha. Elle ne connaissait pour l'instant que les cinq premières. En respirant longuement, elle prit la première posture. Les yeux fermés, les bras tendus, elle se laissa imprégner par les bruits, la vie qui l'entourait... Enfin calmée, elle se contenta de ressentir comme elle l'avait appris avec son maître. //