Ailleurs dans la forêt interdite

[Miss RP]

La forêt interdite est un lieu étrange. Plein de mystères, de créatures magiques et d'objets fantastiques perdus bêtement au fond d'un étang. Ses plantes peuvent se déplacer pour certaines. Et si elles n'en veulent pas à votre bourse, craignez pour votre quincaillerie (montres, lunettes, etc.). Car dans la grande lutte pour la survie, les plantes magiques ont une longueur d'avance sur les volatiles : elles ont compris que ces derniers étaient attirés par les objets brillants. Il n'est pas rare d'entendre un "gloumpf !" sonore et inopiné venant d'un coin de la forêt. C'est là un signe supplémentaire de la suprématie du monde végétale qui accroît peu à peu sa matière première.

Bien sûr il y a beaucoup d'autres créatures à craindre pour le promeneur. On peut y perdre la vie. On peut y perdre la vue. On peut y perdre ses lentilles.

La forêt est vraiment un endroit mystérieux et dangereux. Vous voilà avertis.

Lieu de Dandrone

[Dandrone]

// L’après midi touchait à sa fin lorsque Pipidrelin et son animal de compagnie (qui lui servait de bête de somme) vinrent à l’orée de la forêt interdite. Faire l’inventaire des créatures et des plantes magiques pour le ministère s’avérait être un travail assez agréable. La proximité avec la nature, et parfois avec l’un de ses estomacs, a de quoi garder en forme durablement. De toute façon dans le cas contraire on est plus là pour en parler. Pas de paperasses à remplir, pas de bureau qui rend claustrophobe, des surprises tous les jours.

Pipidrelin était maintenant arrivé à son poste d’observation, quelques centaines de mètres à l’intérieur de la forêt. Avisant ce qui semblait être une tulipe écarlate, il décida de nouer contact avec elle. //

- Voyons voir... Une tige droite et ferme, des feuilles lancéolées en opposition, une corolle dentelée et...aïe...urticante...

// Il suçota son doigt piqué et observa la bosse violette qui l’ornait désormais.//

- ...un poison qui bleuit la peau... ça ressemble à un lointain cousin de la salspareille. Au vu de la formation crénelée de ses pétales et de leur teinte si vive, il doit s’agir d’une Luto red planta cum percutit hominem adulte. Plus communément appelée par chez nous damn red plant that stings.

// Fouillant dans ses affaires, il en sortit un grand bocal en verre dans lequel il mit la plante malgré ses protestations muettes et urticantes. Puis il récupéra une paire de gants en cuir de chevalmouth –un ancêtre du cheval dont l’école de Durmstrang avait récupéré les derniers descendants – et continua son inventaire. //

- Bon, peut être que la faune s’avèrera plus communicative. Il faudrait creuser la question.

// Il se munit donc d’une petite pelle de jardinage et entreprit de creuser le sol. Au bout de plusieurs minutes d’efforts, il retira un objet du trou. //

- Qu’est ce que ceci ? Un anneau ? Si c’est un anneau en or on doit pouvoir le fondre.

// Il sortit un plateau de fer, le fit chauffer à 200°C par magie et y déposa l’anneau. Il découvrit alors l’inscription suivante : Ash nazg durbatulûk, ash nazg gimbatul, Ash nazg thrakatulûk agh burzum-ishi krimpatul. //

- Un anneau qui ne fond pas, avec une inscription débile dessus ? Encore une blague des premières années.

// Il jeta nonchalamment l’anneau au loin dans les herbes et reprit ses fouilles. //

- Ah, voici qui est plus intéressant ! Un vers à truffes scrofulées ! Une espèce rare mexicaine ! De donde vienes bestia inmunda ?
- Vengo de un pais maravilloso donde las personas que se quieran pueden amarse libramente ! // Lui répondit le vers. //
- Ahah ! Démasqué imposteur ! Les vers à truffes scrofulées fofotte et toi non !

// Il jeta la vile créature à plusieurs mètres de là. //
- Ce qu’il me faudrait... C’est un Snargalouf. Ces trucs là mangent n’importe quoi, je devrais avoir un bon échantillon de la faune insectoïde locale en en trouvant un. Donc, il faut que je trouve quelqu’un d’ici qui puisse me renseigner à ce sujet. Ou que quelqu’un d’ici me trouve. Il doit bien y avoir d’autres personnes qui apprécient la fréquentation de la forêt au crépuscule.

// Il entendit alors un bruissement proche. //

[Ambrozia]

//Les yeux à demi clos, Amber s’avançait dans la Foret. Seule. Sans aucunes inquiétudes. Sa main caressant les troncs d’arbres, les ombres et lumières filtrant sous ses paupières, ainsi que son instinct, étaient ses guides. La respiration profonde, elle s’appliquait à ressentir un maximum de sensations. L’odeur de la terre, le bruissement des branches qui se balancent doucement, l’écho de ses propres pas, la caresse de l’air doux sur son visage en ce début de soirée…. Elle se sentait proche de l'ataraxie. Tout ses soucis l'avaient déserté. Elle était en paix avec elle-même, ne pensant qu'à l'environnement autour d'elle.

C’était sans doute de l’inconscience. La Foret Interdite était dangereuse. Et c’était la première fois qu’Amber s’y enfonçait. Elle avait l’habitude de se promener en lisière, mais pas au sein même de la Foret. La jeune Serdaigle poursuivait son objectif, au-delà des dangers dont elle avait pourtant connaissance. Se rapprocher le plus possible de la Foret, la comprendre, jusqu’à pouvoir en faire partie. Voilà son objectif. Elle espérait que la Foret l’accepterait comme une amie. Non mieux. Comme une partie d’elle-même. Et pour cela, il fallait qu’elle lui fasse confiance. Si elle-même ne faisait pas confiance à la Foret, comment celle-ci pourrait-elle lui accorder la sienne ? Jusqu’ici, elle se sentait accueillie. Pas une racine ne s’était tendue pour la faire trébucher, pas une branche ne l’avait égratigné, et aucune créature ne l’avait attaqué.//

**Il semblerait que l’Esprit de la Foret soit bienveillant envers ma présence. Mais je dois rester prudente. Un faux pas, et il peut changer d’avis**

//La jeune fille ouvrit grands ses yeux, et se désolidarisa des arbres. Elle continua sa lente progression, cherchant désormais à retrouver ce sentiment qui l’avait envahi quelques jours plus tôt, sur le Chemin de Traverse. Si brève que fut son impression, elle avait été si intense qu’en se concentrant, Amber parvint à rendre son souvenir physique. En assistant à la transformation d’Amarel en lynx, elle avait deviné qu’elle était également féline. Quelques secondes avaient suffi pour que son corps lui confirme qu’elle appartenait à cette même famille, et qu’elle aurait un jour, elle aussi, la capacité à devenir animagus. Il lui faudrait s’entrainer pour y parvenir, mais un jour elle saurait quel animal vivait en elle, et elle maîtriserait le passage entre sa nature humaine et sa nature animale. Ce n'était pas juste une vision onirique, née de l'imagination débordante de deux sœurs, souhaitant ressembler à leur mère décédée. C'était réel ! Un jour elle se transformerait. Un jour comme sa mère, elle serait un animagus.

De nouveau, elle percevait l’appel du félin en elle. Elle senti ses pupilles se dilater, s’adaptant à la faible luminosité, et sa vue s’améliora soudainement. Sa démarche se fit plus souple. Contenant l’excitation qui montait dans son ventre, elle se focalisa de nouveau sur les sons aux alentours, tachant d’améliorer son ouïe, de la même façon qu’elle avait modifié sa vue. Rien ne se passa. //

**Faut pas rêver non plus, c’est déjà formidable ! Je n’avais jamais senti quoi que ce soit changer en moi, et voilà que je vois aussi bien qu’en plein jour !**

//Avançant au grès de sa nouvelle vision, elle s’émerveillait de voir aussi bien dans la semi-obscurité du bois ! Alors qu’elle ne s’y attendait plus, et s’apprêtait à faire demi-tour vers le château, son audition s’amplifia avec un PLOP qui la fit sursauter ! Comme si ses oreilles s’étaient débouchées ! Tout lui semblait plus proche : les oiseaux qui chantonnaient pour saluer l’arrivée de la nuit, les mouvements des animaux dans les fourrés, la rumeur d’une voix humaine. Une voix humaine ! Masculine et adulte.//

**Qui donc peut s’être aventuré dans ce coin-là de la Foret ? Je n’arrive pas à reconnaitre la voix d’ici. C’est surement un professeur. Ou un élève de septième année ? Non la voix est trop adulte. Peut-être un habitant de Près au Lard ? D’ailleurs, il y a surement plusieurs personnes. Allons voir !**

//Se fiant à la source auditive, elle s’approcha le plus discrètement possible. Le regard fixé au sol pour ne pas marcher sur une brindille qui dénoncerait sa présence par un craquement sonore, elle repéra un petit objet brillant, qu’elle ramassa sans vraiment regarder, et fourra dans une poche.

Maintenant, elle était toute proche. Elle avait perdu son audition et sa vue améliorée, mais sa proximité lui permettait de distinguer le babillage incessant de l’individu, et de voir sa silhouette. Il semblait seul. Elle n’avait en effet entendu qu’une seule voix et n’apercevait personne d’autre. L’homme devait parler tout seul. Bien qu’Amber puisse entendre toute les paroles de l’homme, elle n’en comprenait pas le sens.//

- "Ahah ! Démasqué imposteur ! Les vers à truffes scrofulées fofotte et toi non !"

- "Ce qu’il me faudrait... C’est un Snargalouf. Ces trucs là mangent n’importe quoi, je devrais avoir un bon échantillon de la faune insectoïde locale en en trouvant un. Donc, il faut que je trouve quelqu’un d’ici qui puisse me renseigner à ce sujet. Ou que quelqu’un d’ici me trouve. Il doit bien y avoir d’autres personnes qui apprécient la fréquentation de la forêt au crépuscule."


**Un Snargalouf ? Qu’est-ce que ça peut bien être que cette chose-là ?**

//Afin de mieux entendre le discours étrange, elle se pencha un peu trop en avant, et CRAAAAC ! Le tronc de bois pourris sur lequel elle se tenait céda et Amber dévala le monticule où elle était perchée pour se retrouver à plat ventre, juste sous le nez d’un homme d’âge moyen, aux cheveux grisonnant.//

**Pas dangereux. A supposer qu’on puisse se baser sur le physique des personnes pour déterminer leur dangerosité… il n’a pas l’air bien méchant. **

//Amber n’avait nullement eu l’intention de se présenter à l’inconnu, mais maintenant qu’elle se trouvait à ses pieds, elle ne pouvait pas l’ignorer... Il la regardait, semblant trouver naturel l’apparition par glissade d’une jeune élève de Poudlard, dans la Foret Interdite, à cette heure de la journée. Toujours à plat ventre, c’est une Amber rouge pivoine qui s’adressa à l’homme ://

- « Hum… bonsoir ! Je m’appelle Amber Knight en quatrième année à Poudlard. Ne vous inquiétez pas pour moi, je ne me suis rien cassée et j’ai l’habitude de tomber.»

//Elle se releva alors, constatant par la même occasion qu’elle n’avait pas besoin de rassurer son interlocuteur sur son état, il n’avait pas du tout l’air inquiet.//