Cimetière de Little Hangleton

[Nighty]

//Helena, les yeux toujours dans le vague, ne répondit pas. Erika regarda attentivement la jeune fille, apparemment dans la lune. Elle sourit. Elle décida d'attendre qu'Helena se décide à répondre, ou même à dire un mot, rien qu'un seul, mais ce qu'elle finit par dire la prit totalement par surprise.//

- Je dois rentrer. Au revoir Erika.

-Oh...

//Erika eut une petite moue déçue, puis regarda Helena se relever, lui sourire puis se retourner et prendre la direction de la sortie. A peine sûre que la 4ème année l'entendrait, elle la salua.//

-Au revoir Helena!

//Puis elle se releva à son tour, posa sa main une dernière fois sur le marbre blanc et laissa ses pas la diriger le vers la grille. La main sur la poignée en fer, elle se retourna un instant, plissa les yeux à cause du soleil couchant et regarda en direction de l'endroit où son frère reposait.//

-Au revoir Matthew...

//Elle franchit la grille, et la paix et le silence reprirent leur place dans le cimetière de Little Hangleton.//

[RP terminé]

[Ninalol]

// Nina voulait profiter des vacances de Noël pour sortir un peu et s'aérer à Londres. Elle avait enfilé sa robe noire ainsi que de longues bottes. Elle sorti par la grande porte du château ouverte pour l'occasion. Elle avait pris son col en renard blanc pour lui tenir chaud. Elle pris le train et arriva au fameux quais 9 3/4 . Elle se rendit à Gringotts échanger un peu de monnaie puis se pavana un peu dans les rues de Londres. //

-Hum... Et si j'allais voir maman...

// L'année dernière, Mélanie, sa mère avait été assassinée. Nina avait été témoin du meurtre, après l'assassinat de voldemort il y a un peu plu de vingt ans, d'autres mages noirs revenaient faire le mal. Nina se rendit dans un petit jardin tout mignon. Elle poussa ensuite un peu plus loin une fine barrière de métal et se rendit au cimetière de Little Hangleton, là ou avait été enterrée sa défunte mère. //

** Je crois que c'est la tombe deux cent neuf. **

// Nina arriva enfin devant la tombe de sa mère. Elle pris sa baguette et jetta un sort pour faire apparaitre un bouquet de fleurs. Elle se baissa et les déposa sur la tombe. Puis par ce magnifique mais froid temps d'hiver, elle s’agenouilla et une larme coula le long de sa joue, sa mère avait été tout pour elle. Maintenant, elle devrait vivre seule, car ce n'était ^pas simple avec son père, seule sa mère arrivait à la comprendre. //

[Eynar Yasashi]

//Eynar était descendu à Little Hangleton pour plusieurs raisons : la première, et la plus importante pour lui, c'était celle de rendre visite à sa famille, pour les fêtes. La famille de son père avait même pour habitude de venir en Angleterre pour l'occasion, effectuant le voyage depuis le Japon.

Sa mère était Anglaise. D'ailleurs, Eynar avait hésité de ses yeux bleus, ce qui faisait étrange sur son physique très typé japonais.

Mais il y avait aussi une autre raison, moins drôle : ses périodes de loup-garou. Qu'il ne contrôlait pas, malgré toute sa volonté.

Sa famille étant au courant, évidemment qu'elle le soutenait. Du coup, le meilleur endroit pour Eynar de se cacher, et surtout d'être sûr qu'il ne ferait de mal à personne malgré-lui, c'était en revenant dans son foyer familial.

C'était toujours une situation difficile, mais chacun savait que c'était ce qu'il fallait faire.

Mais cette nuit, les verrous ne tinrent pas. Sa famille trouva une porte explosée en plusieurs morceaux, et des sillons de griffes sur les murs où Eynar avait convenu de s'enfermer.

Mais heureusement, il n'y avait pas eu de blessés.

Le loup-garou s'était sauvé dans la ville. Jusqu'au noir complet.

Le lendemain, la lumière revint, et Eynar prit pleinement conscience qu'il existait à la sensation glacial sur sa peau, qui le fit sursauter brusquement, grelotant et claquant des dents comme pas permis, ses bras autour de ses côtes.

Et en jurant, évidemment.

Quand il regarda autour de lui, il était...au cimetière. Dans la neige. Et forcément, nu, ou du moins, avec des vêtements en lambaux. Les transformations, ça ne faisait jamais de bien.

Eynar grogna un autre juron, mais c'était surtout pour tenter de calmer son angoisse grandissante : avait-il fait du mal à quelqu'un malgré-lui ? Car évidemment, il n'avait aucun souvenir de ses moments sous sa forme de loup-garou...

Il se releva, constatant au passage ses chaussures trouées.

Il devait vraiment avoir l'air d'un clochard, alors qu'en réalité, il était loin de ce statut-là, car travaillant dans un petit restaurant à Pré-au-Lard, et payant son loyer comme n'importe quel citoyen civilisé.

Et forcément, n'ayant pas du tout une tenue adaptée pour ce temps, arriva ce qui devait arriver ://

- RAAAAATCHOUM !!!

//Qui résonna évidemment dans tout le cimetière.

Eynar laissa l'échos mourir, avant de balancer dans le vide, nonchalant ://

- Désolé, les Morts, j'espère que je ne vous ai pas trop réveillé.

//Le rire, c'était son remède de toujours !//

[Ninalol]

- RAAAAATCHOUM !!!

// Qui était donc cet individu sans gêne qui venait d'éternuer si fortement que les oiseaux en avaient pris peur. Nina n'y prêta pas bien attention et se retourna vers la tombe de sa défunte mère. Une autre larme vint s'abattre sur son autre joue. elle essuya du revers se sa main l'inscription qui avait été souillé par la poussière et le froid. //

- Désolé, les Morts, j'espère que je ne vous ai pas trop réveillé.

// Oh que si, t'a du en réveiller plus d'une centaines! Mais si une pointe de colère naissait en elle, elle n'en laissa rien paraitre et contempla le petit tableau sur lequel était peint sa mère et elle. Elle hurla au désespoir. Cela faisait maintenant plusieurs année que sa mère était morte, mais elle se souviendrait toujours du regard de voldemort avant de la tuer, un regard froid et sans une once de culpabilité. Non... pas une once. Le seigneur des ténèbres était sans gênes et sans cœur!

Elle tourna la tête et vit un homme plus agé qu'elle. Il avait bien l'air de s'amuser... Elle se relava et essuya ses larmes. Mais ses joues en restaient rouges. //

-Monsieur, je vous ai entendu... Rire. Je ne trouve pas vraiment que ce soit l'endroit approprié..Vous semblez être adulte, vous ne devriez rien m'apprendre à ce sujet n'est-ce pas?

// Nina n'avait pas pu s'en empêcher, c'était plus fort qu'elle. Mais dans son état, il ne valait mieux pas rire devant la mort. Elle osa tout de même réprimer un minuscule sourire envers l'homme, histoire de ne pas paraitre trop renfermée sur elle même..

[Eynar Yasashi]

//La peau directement en contact avec la neige, ce n'était pas agréable du tout. Eynar grelotait, le bras croisés, claquant des dents. Il devait absolument rentrer et vite se changer et se réchauffer. Bref, une très mauvaise partition, son corps tout entier jouant le rôle d'un instrument très mal accordé.

Avec une pensée angoissée en tête : "ai-je fait du mal à quelqu'un ?".

Une pensée interrompue par une remarque d'une ado, à l'air bien triste. Eynar soupira, à la fois de soulagement et de fatigue. C'était bien sa veine aujourd'hui.

Il la fixa, avant de répondre le plus simplement du monde, n'étant pas du genre à se laisser démonter facilement, et plus encore par une ado ://

- Déjà, ma petite, sache que je n'ai pas ri, j'ai juste fait un brin d'humour. Nuance. Alors cela peut paraître certes, déplacé, mais souvent, ça sort de pas mal de situations.

//Elle n'allait sûrement pas comprendre où il voulait en venir. Fallait dire qu'il avait une vision des choses assez particulière. Alors il jeta un coup d'oeil vers la tombe duquel se tenait l'inconnue, puis de la regarder à nouveau pour lui expliquer simplement ://

- J'ignore qui est enterré là. Et je ne te le demanderai pas. Mais si tu as pris la peine de te déplacer, c'est que tu tenais à cette personne, et sûrement que cette personne aussi. La séparation a du être dure. A quel point, je n'en sais rien, tout dépend du lien que tu avais avec cette personne. Mais si cette personne t'aimait réellement, crois-moi qu'elle ne te souhaiterait pas de rester malheureuse à vie en la pleurant chaque jour. Parce qu'une personne qui nous aime ne peut que nous souhaiter d'être heureux. Alors ouais, si je me permet de faire de l'humour pourri, c'est une façon de surmonter certaines épreuves, et même de me tenir devant toi sans m'évanouir de honte vu mon état déplorable. Alors avant de juger les gens, essaie d'abord de réfléchir au pourquoi de ces actes. Dans mon cas, ce n'est certainement pas du bafouement de mémoire. Au contraire.

//Il avait parlé parfaitement calmement, mais avec un fort aplomb. Tout en restant honnête : il ne se moquait de personne ici, et luttait en plus contre une angoisse qui montait d'un cran à chaque seconde, tant qu'il ne saurait pas si tout allait bien, notamment chez sa famille.//

- Sur ce, je te souhaite de trouver la force de surmonter ta peine sans avoir l'impression de bafouer la mémoire de la personne que tu aimes.

//Allez. Un pied après l'autre. Se réchauffer. Vite.//

[Jade Ogreaney]

[RP unique Jade O'greaney]

// Jade avait ressenti le besoin d’être seule. Elle avait besoin de changer d’environnement. Elle ne pouvait pas rester dans son appartement. Elle ne savait pas vraiment où aller. Elle se sentait opprimée, mal, elle ressentait le besoin d’être seule mais en même temps savait qu’elle ne pouvait pas traverser tout ceci seule non plus.

Elle avait appris des mois auparavant que son père n’était pas en réalité son vrai père et avait refusé toutes conversations avec un membre de sa famille. Tout autour d’elle lui rappelait sa famille. Le fait de vivre dans un loft appartenant aux O’greaney, le fait de suivre une formation au ministère, dans un endroit où la plupart des sorciers savent qui vous êtes. Jade n’en pouvait plus. Elle avait passé d’excellentes vacances avec Erwan, surtout pendant le réveillon de Noel, ils avaient diné ensemble, chez lui et avaient passé un cap dans leur relation.

Mais Jade sentait quand même un poids sur son cœur. Elle avait toujours été plutôt proche de ses parents, qui l’avaient toujours soutenu face à sa grand-mère et le simple fait d’avoir coupé les ponts la rendait malade mais elle n’était pas non plus prête à connaitre toute la vérité.
Et puis elle avait reçu une lettre. Une lettre de sa mère. Elle avait d’abord refusé de lire la lettre et puis se soumettant à sa curiosité elle était partie s’enfermer dans sa chambre pour lire son contenu :

Citation :

Ma petite Jade, Je ne sais même pas si tu vas ouvrir cette lettre, mais j’espère encore, j’ai une infime lueur d’espoir qui me permet d’écrire ces lignes aujourd’hui. Je sais que tu ne veux pas me voir, ni même personne de la famille mais sache tout d’abord que je t’aime. Je comprends ton désarroi mais si tu me permettais de m’expliquer. Oui toute la famille du côté de ton père est au courant. Car oui James est ton père c’est lui qui t’a élevé à mes côtés et même si vous n’êtes pas du même sang, je peux t’affirmer qu’il t’aime comme sa fille et que rien au monde ne pourrait changer cela. Jade, crois-moi tu as été choyé comme jamais dans cette famille, ne remets pas tout ceci en question à cause de mes erreurs. Il y a 19 ans, j’ai rencontré ton père, nous étions fous amoureux, on sortait tout juste de Poudlard, lui était au ministère tandis que je retournais vivre chez mes parents le temps de trouver un emploi me permettant de vivre de mes écrits. Henry Peters, tu lui ressembles beaucoup, je retrouve son sourire en toi avec tes fossettes qui se creusent quand tu ris. Ton père, était à Serdaigle, un élève brillant vraiment, il a fini premier de la promotion avec les félicitations des différents professeurs. Un an plus tard tu naissais. Un jolie bébé aux joues bien roses, tu as fais et tu fais encore mon bonheur. Pendant un an et demi, nous avons passé les meilleurs moments de notre vie mais je savais qu’il y avait une fin à tout. Ton père, Henry est mort d’une maladie que même les médicomages n’ont pu soigner. Quelques mois avant ils nous avaient prévenus du peu de temps qu’ils nous restaient ensemble et nous en avons profité. Mes parents, tes grands-parents maternels nous ont aidés, hébergé pour faciliter les soins, tu étais petite, mais tu as permis que les jours soient moins sombres. Ensuite j’ai rencontré James, je l’aime ne crois pas ce que je n’ai pas dis. Je le connaissais de Poudlard et il m’a soutenu après la mort d’Henry. Nous nous sommes mariés rapidement, sa famille était contre. Mais nous avons décidé de faire ce que nous voulions. Sa mère a vite compris que son propre fils lui tournait le dos et elle a essayé de faire en sorte que tout soit beaucoup plus facile. Et puis elle a décidé qu’il valait mieux t’effacer la mémoire. Je ne suis pas fière de ce passage mais tu étais jeune et le sort devait s’effacer d’ici quelques mois. Nous avions prévu de t’en parler Jade mais nous attendions le bon moment. Je t’ai écrit ce que j’avais à te dire, si tu veux aller voir ton père, il est enterré au cimetière de Little Hangleton. Je respecterai ton choix, quoi que tu décides de faire. Je sais que c’est difficile à digérer, que tu as probablement besoin de temps. Mais tes parents sont là Jade, ne reste pas toute seule. Je t’aime. Maman.

Jade était devant la pierre tombale, elle pliait et repliait la lettre, celle-ci avait les marques des plis. Elle se tenait debout, statique, elle ne savait pas quoi faire. Elle sentait les larmes rouler sur ses joues. Elle se sentait seule. Elle avait l’impression qu’on lui avait donné quelque chose et qu’on lui avait aussitôt repris.

Elle se sentit tomber sur les genoux, elle était couverte de neige. Elle posa sa main sur la pierre et d’un sort la nettoya. Elle avait beau chercher dans sa mémoire, elle ne se souvenait pas de souvenirs de son père. Une autre larme roula sur sa joue et vint s’écraser sur la pierre grise. //

-Papa, j’aurais tellement voulu te connaitre, me souvenir….

// Ses derniers mots lui arrachèrent un sanglot, et elle baissa la tête, laissant la tristesse la submerger. //

[Fin du RP]

[Izaac Reagan]

[Début RP entre Félix Lewis (Izaac Reagan) et Syla Solheim (Yasashi)]

// Félix se promenait dans les allées ombragées du cimetière. Il était tout juste une heure de l’après-midi et le soleil brillait encore haut dans le ciel. Les cimetières sont bien souvent dépeints dans les films comme glauques, sombres, lugubres, humides, délabrés, effrayants et accompagnés d’un Nocturne, mais la réalité est bien autre.

Déjà, le soleil n’est pas discriminant. La journée, s’il brille ailleurs, il brille aussi dans les cimetières. Ensuite, ils ne sont pas tous déserts et peu invitants, loin de là.

Généralement, ils sont des havres de paix pour la faune qui trouve refuge dans les branches des arbres qui les peuplent, mais aussi au fond des cryptes, ou bien derrière les monolithes ou encore dans les endroits en attente d’habitants. Et si les corbeaux ont mauvaise réputation, ce sont en fait de braves bêtes très intelligentes et très sociables. En somme, les cimetières n’ont vraiment rien de bien méchant.

Tout du moins, c’est ce qu’en pensait Félix, et peut-être que cela faisait de lui un songe-creux, mais il pensait que, pour le coup, il n’y avait pas de mal à cela.

Félix avait donc toujours aimé les cimetières. Il aimait la proximité avec les morts. Toutes ces histoires, toutes ces vies, chacune d’entre elles avait compté. Chacune de ces âmes était passée sur cette terre, en bien comme en mal, et y avait laissé sa trace, son empreinte, aussi infime fut-elle. C’était… vertigineux.

Il tendit les bras, déployant son envergure comme un oiseau, et tourna sur lui-même jusqu’à ce que les tombes autour de lui se troublent pour ne plus former qu’un tout, un condensé de toutes ces histoires, toutes ses vies. Cette vision le rendit ivre d’émotions qu’il était incapable de nommer.

Il s’effondra au pied d’un arbre, respira un bon coup jusqu’à retrouver une vision nette et s’installa confortablement entre des racines. De son sac, il sortit un livre. C’était une version poche d’un vieux recueil de poésie.

Il avait avec lui d’autres livres que celui-ci, notamment quelques romans, une pièce de théâtre et un mémoire, mais il voulait lire un peu de poésie. Il aimait lire et déclamer dans les cimetières, pour un public fantomatique.

Il se rendit compte qu’il tenait l’ouvrage à l’envers et en le retournant, une feuille volante se libéra et tomba à terre. Félix s’en saisit. C’était un poème de Jean Debruynne. Je ne partirai pas seulement en voyage… Poussé par une flamme au creux de sa poitrine, il lut. //

- Je marcherai, je marcherai sous le soleil trop lourd, Sous la pluie à verse et dans la tourmente. En marchant le soleil réchauffera mon cœur de pierre, La pluie fera de mes désirs un jardin.

// Il se tut. Cœur de pierre. Stèle. Jardin. Cimetière. La pluie avait-elle fait un cimetière des désirs des morts ? Il regarda autour du lui, aucun fantôme en vue. Dommage. Il en aurait bien discuté avec un habitant de ces lieux. Il se conforta dans l’idée que le jour était encore jeune et qu’il en aurait peut-être l’occasion ultérieurement. //

[Yasashi]

- Mais pourquoi je suis venue ici moi… ?

// Avançant dans le cimetière de Little Hangleton, Syla avait posé la question à voix haute, bien qu’elle en connaisse parfaitement la réponse.

Syla Solheim avait fugué de chez elle la veille au soir et on ne pouvait pas dire qu’elle s’en voulait, loin de là, bien qu’elle ressentait un léger pincement à l’idée d’avoir laissée sa jumelle seule au manoir. Mais elle ne doutait pas que sa sœur allait s’en sortir tant que leur géniteur n’avait personne pour faire pression sur elle psychologiquement.
La fugue de la demoiselle avait même été follement productive, bien plus qu’elle ne le pensait. Tout d’abord, elle s’était réfugiée à Fleury et Bott, pour lire un peu, dès les premières heures de la journée. Elle y avait rencontré un garçon qui lui avait même proposé une solution quant à sa situation, après l’avoir cachée de son père qui avait eu l’idée de venir la chercher là. Ce qui était normal ceci dit, vu l’attrait de la Serpentard pour la lecture.

Mais rien de tout cela n’expliquait ce qu’elle faisait dans un tel lieu, si loin de chez elle. Eh bien elle… étudiait. Enfin en quelque sorte. Syla avait toujours été une jeune fille très curieuse et elle aimait apprendre plein de choses, à tel point qu’elle avait dû supplier le Choixpeau de l’envoyer à Serpentard et non Serdaigle, pour ne pas être séparée de sa sœur. Les derniers événements l’avaient pas mal éloignée de tout ce qui est l’apprentissage et le sérieux, parce qu’elle voulait contrarier son père, mais elle aimait toujours autant apprendre. Et sa présence ici était l’explication, car ce lieu était chargé d’histoire, et elle voulait profiter d’être un peu libre pour le visiter.

Pourtant, elle n’aimait pas les cimetières. A une époque, elle les visitait parfois, remettant les pots de fleurs à l’endroit sur les tombes, enlevant les plantes néfastes… Mais depuis que sa mère était partie, elle avait beaucoup de mal avec ce genre d’endroit car tout la lui rappelait…
Peut-être que c’était un peu ce qu’elle cherchait après tout. Ces pensées contraires lui donnaient un peu une impression schizophrénique, mais elle le savait, elle était à la fois parfaitement heureuse de se savoir là, et très mal à l’aise… Cet endroit était le seul lieu à être aussi cénesthésique pour l’élève, et elle hésitait encore sur le fait qu’elle aimait ça ou non. //

- Sérieusement tête de mule, t’aurais pu étudier tout ça dans les livres, mais non ! Il a fallu que tu viennes ici… !

// Et voilà qu’elle se mettait à parler toute seule… Enfin, personne ne l’entendait après tout, donc ce n’était pas si grave !
Posant son regard sur les alentours, elle se rendit compte que ce n’était pas tout à fait le cas, car un homme était installé au pied d’un arbre. Syla cligna des yeux, surprise, ne sachant trop comment réagir, et espérant fortement qu’il ne l’avait pas entendue se parler à elle-même ! //

[Izaac Reagan]

// Félix était pleinement absorbé dans sa lecture quand il remarqua des bruits de pas dans sa périphérie. Les gravillons roulaient sous des chaussures bien réelles. Il ne s’agissait donc pas d’un fantôme. Curieux, se dit-il, mais après tout, lui aussi était là, bien réel, bien non-fantomatique. //

- Mais pourquoi je suis venue ici moi… ?

// La seconde personne vivante présente dans ce cimetière semblait affectionner de se parler à soi-même. Ou alors, c’était une question qu’elle lui avait adressée. C’était, ma foi, peu probable, mais c’était également impossible à vérifier. Félix aurait été bien incapable de trancher sur la question. Avait-elle essayé d’entamer une conversation avec lui ? Peut-être. Il ne l’aurait pas remarqué, absorbé comme il était par sa lecture. Il décida néanmoins qu’il aurait été impoli de ne pas répondre, juste au cas où. //

- Ah ! En voilà une bonne question ! s’exclama-t-il. Il y a tant de raisons pour venir dans un cimetière… rendre visite à quelqu’un, converser, lire, se promener, piquer un somme, étudier, profiter du calme, quoique, ça peut être bruyant un cimetière, parfois.

// Il allait ajouter quelque chose quand la jeune fille se remit à parler. Il remarqua par la même occasion qu’il s’agissait d’un bien étrange oiseau. Ses longs cheveux étaient d’un bleu surnaturel, électrique. Surprenant. Il se demanda si Gertrude apprécierait de passer du blanc au bleu. Il pouffa à cette idée. //

- Sérieusement tête de mule, t’aurais pu étudier tout ça dans les livres, mais non ! Il a fallu que tu viennes ici… !

// À la vue de la surprise qui se peignit sur son visage lorsque son regard se posa sur Félix, il comprit que ses premiers propos ne lui avaient pas été destinés. Les suivants ne semblaient guère être pour lui non plus. Mais au diable les convenances ! Il n’y a guère que dans ses enupnions que Félix se montrait convenable, et encore, ça restait à voir. Même dans les plus classiques de ses rêves, il gardait une part d’excentricité. //

- Je n’ai rien contre les livres - ce serait un comble pour un libraire - mais parfois, la vie vous pousse à marcher alors que vous souhaiteriez lire. Et il alors inévitable ou presque de suivre ses jambes plutôt que sa tête. À votre place, je serais clément envers cette dernière. De toutes les parties de notre corps, c’est bien celle qui se repose le moins.

// En effet, même la nuit, la tête est occupée à rêver. Que l’on s’en souvienne ou non – n’en déplaise à Sigmund Freud – elle rêve. Il n’y a bien que durant le sommeil profond qu’elle se repose comme il se doit. Le reste du temps, on doit pouvoir compter sur elle. C’est une lourde tâche que d’être une tête.

D’une main agile, il extrayit le poème de Debruynne et s’en servit de marque-page. Il n’aimait ni corner les livres, ni arracher des pages, mais puisqu’il s’agissait déjà d’une page volante, il avait tout intérêt à lui attribuer cette nouvelle fonction.

Il passa sa main sur la couverture abîmée de l’ouvrage. Cet exemplaire avait vécu. Il l’avait récupéré dans une boîte à lire, il y avait des années de cela, au cours d’un voyage. L’anthologie avait vécu avec lui, avait connu la poussière, la pluie, la sueur, les pleurs… Oh oui, la vie l’avait déjà poussé à marcher, plus d’une fois même. //

- Qui sait, il se pourrait qu’un jour vos jambes vous portent bien plus loin que vous ne l’auriez jamais imaginé.

[Yasashi]

// Syla était persuadée d’être seule dans cet endroit, et c’était loin de la déranger. Aussi, lorsqu’on lui répondit à la question qu’elle avait posé pour elle-même, elle n’y fit même pas réellement attention, se disant qu’elle s’était possiblement répondu à elle-même, après tout, ça n’aurait pas été la première fois. Ceci dit, non, elle n’avait personne à visiter ici, elle n’était pas non plus venue converser vu qu’il n’y avait personne autour, elle pouvait lire l’un de ses nouveaux livres, c’était vrai, mais ce n’était pas la raison de sa présence ici, dormir non plus. Par contre, étudier, oui. Mais ça, elle le savait déjà.

Entendre quelqu’un pouffer de rire ne lui mit pas assez la puce à l’oreille, continuant à parler toute seule, dans ce lieu bien trop lugubre à son goût. Enfin toute seule… Ce fut quand elle remarqua l’homme installé sous l’arbre qu’elle se rendit compte qu’elle était bien moins seule qu’elle le pensait. Et qu’elle comprit, en l’entendant lui répondre, que ce n’était pas son esprit qui lui avait soufflé des mots quelques secondes plus tôt… Après tout, c’était la même voix. Son visage s’empourpra légèrement tandis qu’elle observait cet homme, un peu sur ses gardes. Il semblait grand, bien plus âgé qu’elle, et très tatoué. Elle n’avait rien contre les tatouages bien sûr, elle en avait elle-même sur tout le bras, bien visible avec son débardeur, mais cet inconnu était tout de même très impressionnant, et peu rassurant. Pourtant, ses paroles semblaient en total décalage, surtout qu’il affirmait être libraire. Elle ne savait pas depuis quand les libraires étaient taillés comme des videurs, mais elle sourit légèrement à cette idée. //

- Pour le coup, c’est surtout que je n’ai pas accès à mes livres…

// Elle ne pouvait pas affirmer le contraire : ses livres de cours étaient restés au manoir, et bien qu’elle sache parfaitement qu’elle allait devoir rentrer un jour ou l’autre, elle voulait profiter encore un peu de sa liberté, sans penser à ce qu’il se passait chez elle. //

- Mais j’ai plus l’habitude de passer par les livres en règle générale, c’est plus à ma portée.

// Elle repensa aux tentatives de sa mère de lui faire faire du théâtre. Elle lui avait donné un ouvrage de Shakespeare, Songe d’une nuit d’été, et avait voulu le jouer avec ses deux filles, mais Syla s’était cantonnée à lire l’oeuvre en entier, n’arrivant pas à en jouer une seule tirade. Elle lâcha un léger rire à ce souvenir, se reconcentrant sur le présent et sur cet homme. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle lui parlait, mais… elle n’avait rien d’autre à faire après tout, donc pourquoi pas ! //