Tour de Gryffondor

[Stormy]

// Ashlee savait parfaitement qu'il ne s'était pas fait des amis en se mettant du côté des Lawford. Mais bon... Après tout, il n'avait pas besoin de l'approbation de tous. Et il avait agi en âme et conscience, selon ce qu'il pensait juste. Et donc il ne regrettait rien. Certes, ses rapports avec Aglaé n'étaient pas au beau fixe, ils ne l'avaient jamais été -elle était trop portée sur les études, sur le travail... c'était d'un ennui... il voulait juste s'amuser un peu, et ne pas faire de sa scolarité une épreuve insupportable- et son petit laïus ne devait pas avoir arrangé les choses, mais... après tout il s'en fichait un peu. Si mademoiselle la Préfète-en-Chef n'arrivait pas à reconnaître ses fautes, elle n'avait rien à faire à ce poste.

Aislinn n'avait pas l'air d'être d'accord pour le faire tranquille... Il espérait juste qu'elle ne se mettrait pas en tête de le faire travailler, c'était peine perdue... Il se gaussait de ces matières inutiles, et développait uniquement ses propres compétences. Enfin, il espérait ne pas avoir blessé la jeune fille en disant que le problème était eux... il ne voulait pas souligner ce fait, mais juste pointer du doigt le comportement indigne. La préfète lui souffla un merci, ce à quoi il lui fit un petit sourire charmant, étant bien élevé après tout. Ça n'était pas parce qu'il avait des cheveux différents du commun des mortels qu'il était louche !

En revanche, la réaction d'Aglaé lui tira une grimace et une bouffée de colère envers elle. Certes il n'était pas le plus studieux des lions, mais ça n'était pas le plus important dans la vie, pour l'amour de Merlin ! L'amusement, le bonheur, tout ça était bien plus important ! Et Ashlee était heureux comme il était, à ne pas étudier et à faire des blagues. Il grinça des dents devant le roulement d'yeux de la jeune fille. Il ne la supportait décidément pas... Et il était grand temps qu'elle se remette en question, au lieu de se prendre pour la Justice incarnée. Sa nomination lui était montée à la tête ou quoi ?

Et Evander... Le jeune homme était amusant. Réellement. Ashlee espérait pouvoir lier un peu connaissance, il paraissait vraiment sympathique au jeune lion. Et il avait entendu dire que le fils du Directeur était un optimiste, un fait toujours très intéressant selon le Néo-Zélandais. //

- Mince... J'ai oublié mon manuel de Perfectionnement sur l'Art de la Magie dans la salle de classe, il faut que je retourne le chercher !

// Et voilà ! Une fois encore, Aglaé parlait des études ! Rah, ce qu'elle pouvait crisper Ashlee, pourtant d'un naturel très ouvert et tolérant... Et puis quelle excuse minable pour se défiler. De toute façon, les jumeaux Lawford n'allaient pas la laisser s'échapper, de cela il était certain. Et il avait raison visiblement... //

- Je peux te prêter le mien en attendant. Une édition limitée et annotée par l'auteur que j'ai gagnée, très instructive. Ça ne me dérange pas. Et si tu veux, nous pourrions même bachoter ce cours ensemble pour montrer le bon exemple. Je suis certain que nous ferions une excellente équipe.

// Aah, enfin quelqu'un de raisonnable. Et il savait piéger les gens. Vraiment très intéressant ce garçon. Ils devaient devenir amis, décida Ashlee. Instinctivement, il suivit le petit groupe dans un coin un peu isolé de la salle commune. Pas par curiosité, mais parce qu'il voulait également parler à Aglaé. Ils devaient mettre les choses au point. //

- Salut, Ashlee Allison. Mais appelez-moi Ash' ou Ari' si vous voulez. Bienvenue officiellement à Gryffondor et à Poudlard, on a pas encore eu l'occasion de discuter... Enfin bref, je ne m'incruste pas longtemps, faut juste qu'on cause sérieusement, d'Aspinge. Au fait, félicitations pour votre nomination les jumeaux, c'est chouette d'avoir du sang neuf par ici !

// Il avait profité de son petit discours pour serrer la main d'Evander et faire la bise à Aislinn. Pas de manières avec lui, que du naturel ! Il était content de les rencontrer officiellement, il allait pas en faire des tonnes non plus ! Il se planta donc face à Aglaé. //

- Faut sérieusement arrêter ça, d'Aspinge. Certes, tu m'aimes pas. C'est OK, je t'aime pas non plus. T'es trop coincée dans tes études, et tu fusilles tous ceux qui n'en font pas de même. Sauf que moi, je vais pas étudier pour des trucs inutiles. Je sais ma voie, je sais quoi faire, donc... C'est peut-être ça qui te fout en rogne, non ? Enfin bref. Evander et Aislinn n'ont rien fait de mal. Ils ont été nominé par leur père, certes, mais c'est peut-être parce qu'ils ont certaines compétences, tout comme toi. Et vous devez collaborer ensembles... faudrait donc peut-être les laisser venir vers toi. Et puis essayer de monter la maison contre eux, ça c'est franchement ridicule et indigne de toi. Remets-toi en question, discutez ensembles et faîtes du bon boulot ensembles, je serai le premier à vous féliciter et à vous tirer mon chapeau. Ah, au fait, d'Aspinge... Ton livre est dans ton sac, non ?

// Il avait peut-être été un peu sec, mais cette situation plus que ridicule et absurde devait cesser. Il voulait avoir une atmosphère détendue et emplie de joie autour de lui, pas de la tension et des murmures. Et Aglaé devait vraiment se calmer. Il savait qu'elle était suffisamment intelligente pour reconnaître ses erreurs, mais il fallait la pousser à les voir... et ça n'était pas évident de le faire sans fracas.

Ashlee surprit le regard d'Aislinn sur ses cheveux... originaux. Il esquissa un sourire, aimant toujours autant surprendre les gens. //

- T'en fais pas ma belle, c'est juste de la coloration moldue. De toute façon je songe à changer de couleur... Faut penser à l'été ! Et donc à la joie, à l'amusement... Peut-être du rouge, ou du blanc... Ça pourrait être amusant du blanc. T'en penses quoi ?

// Sur ces dernières paroles, il se recula un peu, leur laissant de l'intimité pour leur réunion improvisée. //

[Versipellis]

// Aglaé allait tranquillement s'éclipser de la Salle Commune après son mensonge afin de calmer la tempête qui montait en elle, quand elle entendit : //

- Je peux te prêter le mien en attendant. Une édition limitée et annotée par l'auteur que j'ai gagnée, très instructive. Ça ne me dérange pas. Et si tu veux, nous pourrions même bachoter ce cours ensemble pour montrer le bon exemple. Je suis certain que nous ferions une excellente équipe.

// Evander, bien sûr, suivi par Aislinn. La manœuvre était excellente de la part du fils Lawford. Aglaé n'avait désormais plus aucune raison de quitter les lieux. Pire, si elle ne voulait pas provoquer d'esclandre public, elle était plus ou moins obligée d'accepter la proposition du jeune homme. Perspective qui ne la réjouissait clairement pas, surtout vu la manière dont le Gryffondor était infatué de la qualité de son livre. Voilà qu'il ajoutait la vantardise au nombre des défauts qu'Aglaé lui trouvait… Toutefois, la rouquine allait accepter la proposition, quoique de mauvaise grâce, pour ne pas perdre la face devant ses camarades, lorsque l'insupportable Ashlee Allison estima qu'il n'avait pas encore causé assez de mal comme cela, et s'approcha du groupe des préfets pour dire : //

- Salut, Ashlee Allison. Mais appelez-moi Ash' ou Ari' si vous voulez. Bienvenue officiellement à Gryffondor et à Poudlard, on a pas encore eu l'occasion de discuter... Enfin bref, je ne m'incruste pas longtemps, faut juste qu'on cause sérieusement, d'Aspinge. Au fait, félicitations pour votre nomination les jumeaux, c'est chouette d'avoir du sang neuf par ici ! 

// Aglaé soupira tandis qu'Ashlee serrait la main d'Evander et faisait la bise à Aislinn. //

** Mais vas-y, montre bien que tu les préfères à moi comme préfets, même s'ils n'avaient jamais mis les pieds au château il y a quelques semaines de cela. **

// La rouquine s'apprêta à accueillir avec mépris tout ce qu'Ashlee allait dire ensuite : //

- Faut sérieusement arrêter ça, d'Aspinge. Certes, tu m'aimes pas. C'est OK, je t'aime pas non plus. T'es trop coincée dans tes études, et tu fusilles tous ceux qui n'en font pas de même. Sauf que moi, je vais pas étudier pour des trucs inutiles. Je sais ma voie, je sais quoi faire, donc... C'est peut-être ça qui te fout en rogne, non ? Enfin bref. Evander et Aislinn n'ont rien fait de mal. Ils ont été nominé par leur père, certes, mais c'est peut-être parce qu'ils ont certaines compétences, tout comme toi. Et vous devez collaborer ensembles... faudrait donc peut-être les laisser venir vers toi. Et puis essayer de monter la maison contre eux, ça c'est franchement ridicule et indigne de toi. Remets-toi en question, discutez ensembles et faîtes du bon boulot ensembles, je serai le premier à vous féliciter et à vous tirer mon chapeau. Ah, au fait, d'Aspinge... Ton livre est dans ton sac, non ? 

// Aglaé aurait pu tout prendre sur elle, sauf la dernière interrogation, pour la simple et bonne raison qu'Ashlee avait raison. Elle avait menti sur ce coup-là…
Elle resta interloquée, partagée entre la colère et la honte. A l'instant, elle aurait bien aimé être dans un lycée moldu, pour qu'une sonnerie annonçant le début d'un nouveau cours vienne la tirer d'affaire, comme par magie. Pour une fois, c'est Poudlard qui en manquait…
Elle fut incapable de réagir de quelque manière que ce soit quand, ajoutant à son agacement, Ashlee se mit à draguer ouvertement Aislinn comme de si rien n'était : //

- T'en fais pas ma belle, c'est juste de la coloration moldue. De toute façon je songe à changer de couleur... Faut penser à l'été ! Et donc à la joie, à l'amusement... Peut-être du rouge, ou du blanc... Ça pourrait être amusant du blanc. T'en penses quoi ? 

// Puis il partit, avant qu'Aglaé ait pu prononcer la moindre parole. Ou lui lancer son livre de Perfectionnement de l'Art de la Magie au visage, ce qu'elle avait bien envie de faire. Il la laissait seule face aux Lawford. Par contraste, la rouquine ne se sentait plus tellement en colère contre eux : plutôt honteuse. Elle avoua dans un murmure, pour ne pas être entendue des autres élèves : //

- Oui, bon, il a raison, il est dans mon sac ce p****n de livre.

// Le gros mot, inhabituel chez la rouquine d'habitude si modérée et bien élevée, trahissait l'état de tension dans lequel elle se trouvait. Depuis quelques minutes, elle était installée sur des montagnes russes émotionnelles… Et ce qui devait arriver arriva. Elle explosa, et lâcha à Evander et Aislinn tout ce qu'elle avait sur le cœur : //

- Et oui, je le déteste parce qu'il refuse de travailler, parce que le simple fait que je fasse mon travail de préfète l’écœure. Et à propos de travail de préfète, puisqu'il l'a dit, autant que je vous le confirme : je vous déteste aussi. Vous n'avez rien à faire au poste où vous êtes, et votre père non plus d'ailleurs. Vous arrivez, vous êtes bombardés préfets, vous trouvez ça normal, vous ? A Poudlard, on a les choses parce qu'on les mérite, pas parce qu'on est le fils de machin ou de truc. Sinon, autant donner la Coupe tous les ans à Serpentard, je suis sûre que les familles aristocratiques qui ont leurs gamins là-bas seraient prêtes à payer super cher pour que leurs rejetons aient les honneurs sans les efforts. Donc oui, je vous déteste. Et apparemment, tout le monde me déteste aussi dans cette Salle Commune, alors c'est parfait, j'ai plus qu'à rendre mon insigne. Comme ça vous serez contents, vous pourrez être préfets en chef. Ah bah non, y en a qu'un qui peut l'être. Bah allez vous plaindre à votre père, je suis sûre qu'il changera le règlement. Vu qu'apparemment, c'est comme ça que ça marche dans cette école désormais.

[Cassiopee]

// Entre Ashlee Allison qui faisait des discours grandiloquents et la fureur d'une préfète en chef un peu hors d'elle, Evander avait un peu de mal de comprendre où cela allait les mener. Apprendre qu'un complot, mené par une préfète hargneuse, les visait lui et sa sœur était à la fois compréhensible et complètement stupide.

Personne ne leur avait adressé la parole, juste pour ça ? Juste en les jugeant sans poser la moindre petite question et en oubliant toute politesse élémentaire ? Alors qu'ils n'avaient rien demandé et qu'on leur avait imposé ça directement ?

Il cligna des yeux, incertain sur l'attitude à adopter. Puis, ayant vaguement décidé d'un plan de survie en milieu hostile, il se redressa. //

- C'est gentil.

// C'était la seule phrase cohérente qui était passée à travers ses pensées confuses. Vraiment, là, il était un peu trop soumis à trop d'informations contradictoires pour formuler quelque chose de correct. Enfin, disons que c'était vraiment gentil de la part de Ashlee de lui dire ça. Pour le reste des lions par contre...

Comprenant que ça pouvait-être un peu perturbant comme réaction et ayant encore un minimum de bon sens, il reprit : //

- Je veux dire, c'est très gentil. Il secoua la tête. Comment diable pouvait-il rattraper un début pareil ?Merci Ash. Asperge, garde ton insigne. Sincèrement, tu te débrouilles à merveilles et ils ont parfaitement confiance en toi. Après un tel déferlement de... Ne trouvant pas de mot approprié, Evander agita sa main en direction d'Aglaé et baragouina un vague : gentillesses, je n'ai aucune raison de m'obstiner sur la voie merveilleuse du métier de préfet. Je pense avoir fait mon maximum pour une cause que l'on m'a imposé contre mon gré et qui ne m'aura apporté qu'une énorme migraine et un sentiment de gros gâchis.

// D'un geste maladroit, il tenta de retirer le pin's qui était accroché à sa robe de travail. Malheureusement, il était fermement accroché, probablement un sort pour éviter qu'il tombe, supposa-t-il alors qu'il retirait la dite robe d'un geste agacé. C'était une jolie robe noire, faite sur mesure vu sa taille un peu hors norme, mais il ne voulait vraiment plus voir ce rouge Gryffondor et ce qu'il représentait.

Il la laissa tomber au sol, aux pieds d'Asperge. Puis, il défit également sa cravate, dernier vêtement visible aux couleurs rouge et or. Celle-ci suivit le chemin de la cape. Son geste théâtral, digne d'un film moldu des années cinquante, avait calmé les murmures d'élèves Ou alors, ils étaient choqué de le voir en vêtements moldus sous ses robes sorcières. On aurait pu entendre une nymphe voler dans la salle commune.

Puis, s'inspirant de la classe légendaire de Humphrey Bogart dans Casablanca, il affirma : //

- Je n'ai malheureusement rien à demander à mes parents, leur sens de l'humour nous a envoyé dans une maison qui nous déteste, je n'ose imaginer ce qui pourrait arriver de plus si je demande quelque chose. Rester ici est exclu et changer de maison... et bien, disons que je suis peut-être optimiste mais pas stupide. Alors, je dormirai désormais chez les elfes de maison.

// Pendant les vacances, Aislinn et lui avaient fait des travaux dans le château et ils avaient même repeint l'entièreté de la tour où logeaient les elfes. Ils auraient bien de quoi l'héberger, même s'il avait la taille d'un géant pour eux. Nul doute qu'ils accepteraient avec joie. Il n'aurait qu'à changer de blason sur ses robes. Un beau blason avec un gâteau et une chaussette serait parfait à son avis. //

- Aislinn, tu seras la bienvenue chez moi si tu veux partir d'ici. Finit-il avec un clin d’œil pour sa jumelle. Mais si tu veux rester, je te soutiendrai à deux cents pourcents.

[Versipellis]

// Aglaé y avait peut-être été un peu fort dans son grand déballage face aux Lawford. Maintenant, Evander avait l'air complètement sonné. En fait, la rouquine aurait presque eu pitié de lui lorsqu'il bredouilla, sans doute faute de savoir quoi dire d'autre : //

- C'est gentil.

// Elle se sentit encore plus mal à l'aise lorsqu'il poursuivit en disant : //

- Je veux dire, c'est très gentil. Merci Ash. Asperge, garde ton insigne. Sincèrement, tu te débrouilles à merveilles et ils ont parfaitement confiance en toi. Après un tel déferlement de... gentillesses, je n'ai aucune raison de m'obstiner sur la voie merveilleuse du métier de préfet. Je pense avoir fait mon maximum pour une cause que l'on m'a imposé contre mon gré et qui ne m'aura apporté qu'une énorme migraine et un sentiment de gros gâchis. 

// S'il s'était arrêté là, la préfète en chef aurait probablement présenté des excuses à Evander. Peut-être même l'aurait-elle questionné sur ce qu'il entendait par « cause imposée contre son gré » : l'expression lui avait mis la puce à l'oreille. Le directeur aurait-il placé ses enfants au poste de préfets pour sa propre gloire, et non à leur demande ?
Mais Evander ne s'arrêta pas là, et ce qu'il fit ensuite tua dans l'oeuf les bons sentiments d'Aglaé. Il enleva en effet sa robe de sorcier, puis sa cravate, sous les yeux médusés des autres élèves de Gryffondor. Le procédé était bien trop théâtral pour plaire à la d'habitude fort réservée rouquine. De plus, il ajouta sur un ton très ouvertement inspiré de la période classique d'Hollywood : //

- Je n'ai malheureusement rien à demander à mes parents, leur sens de l'humour nous a envoyé dans une maison qui nous déteste, je n'ose imaginer ce qui pourrait arriver de plus si je demande quelque chose. Rester ici est exclu et changer de maison... et bien, disons que je suis peut-être optimiste mais pas stupide. Alors, je dormirai désormais chez les elfes de maison. Aislinn, tu seras la bienvenue chez moi si tu veux partir d'ici. Mais si tu veux rester, je te soutiendrai à deux cents pour cent.

// Aglaé soupira. Elle détestait qu'on lui force la main, et elle avait bien l'impression que c'était ce qu'Evander essayait de faire. Son discours misérabiliste avait très probablement pour but de l'émouvoir et de lui faire honte pour qu'elle retire tout ce qu'elle avait dit et s'écrase. //

** Malin, ce garçon. Aussi manipulateur que son père. Mais je ne me laisserai pas avoir. **

// Aglaé n'était touchée que par la sincérité, celle qu'elle avait ressentie dans les premiers propos d'Evander, par exemple. Maintenant, elle n'en sentait plus, et toutes ces belles paroles contribuaient à l'agacer encore plus vis à vis du jeune homme. Acide, elle lui lança : //

- Oh, rhabille-toi. Pas la peine d'en faire des tonnes. Personne n'a dit que tu n'avais pas ta place à Gryffondor : d'habitude, nous accueillons tous les nouveaux élèves avec le sourire. Mais nous sommes des lions, et comme ces fauves, nous n'aimons pas qu'on nous impose un maître. Le problème, c'est que vous deux êtes arrivés ici directement préfets, sans avoir rien fait pour, alors que plein d'élèves ici rêvaient de la place depuis leur entrée à l'école, et travaillaient dur pour la mériter un jour.

// Aglaé jeta un œil aux vêtements dispersés par terre. Décidément, cela donnait à la scène un caractère théâtral qu'elle détestait. Elle sortit donc sa baguette, puis enchaîna rapidement deux sortilèges : //

- Wingardium Leviosa… Waddiwasi !

// La robe de sorcier et la cravate s'élevèrent dans les airs avant de se précipiter violemment dans les bras de leur propriétaire. Aglaé conclut sa réponse en haussant les épaules : //

- Va donc dormir dans les cuisines si ça te chante. C'est ta décision. Mais ne rejette pas la faute sur moi. Je n'ai aucun problème avec ton lit dans le dortoir : il n'y a que ton insigne auquel je refuse toute légitimité.

// Et elle tourna les talons, bien décidée à laisser les Lawford se débrouiller comme ils l'entendaient. //

[Nelyss Hastweid]

// A ce stade, Aislinn avouait bien volontiers être totalement dépassée par le comportement d’Aglaé. Et ce Ashlee Alisson qui intervenait à chaque fois…. La fille du Directeur ne saurait vraiment dire s’il voulait les aider ou s’il voulait rendre la situation encore plus chaotique qu’elle ne l’était déjà.

Les sourcils froncés par la concentration, la brune réfléchissait, essayant de comprendre au mieux la préfète en chef. Sauf qu’elle avait du mal à saisir le problème. Enfin, non, elle avait peur de comprendre ce qui dérangeait tant la rousse.

Fixant un point perdu dans le vide, ou plutôt dans les cheveux d’Ashlee, Aislinn détourna le regard, lorsque ce dernier s’adressa à elle. //

- T'en fais pas ma belle, c'est juste de la coloration moldue. De toute façon je songe à changer de couleur... Faut penser à l'été ! Et donc à la joie, à l'amusement... Peut-être du rouge, ou du blanc... Ça pourrait être amusant du blanc. T'en penses quoi ?

// Aislinn haussa un sourcil amusé. « Ma belle » ? Il lui faisait du gringue ou… ? Et puis du blanc sérieusement ? La jeune fille grimaça pour seule réponse et le regarda s’écarter de leur petit groupe. //

- Oui, bon, il a raison, il est dans mon sac ce p****n de livre.

// A ces mots, Aislinn tourna la tête vers Aglaé dans un geste vif. Pour un peu, on aurait pu entendre sa nuque craquer tellement le mouvement fut rapide.
La tension qui émanait de sa co-préfète fit disparaitre son habituel sourire à la jeune Lawford. La rousse semblait sur le point… d’exploser. Littéralement.

Et ça ne manqua pas.

Aislinn en resta coite. Elle ne pensait pas que son arrivée à Poudlard causerait autant de problèmes. Surtout pour ça. Evander et elle n’avaient absolument pas demandé à devenir préfets. Elle pensait que tout le monde l’avait compris. Elle se trouvait bien naïve à cet instant. //

- C'est gentil. Je veux dire, c'est très gentil. Merci Ash. Asperge, garde ton insigne. Sincèrement, tu te débrouilles à merveilles et ils ont parfaitement confiance en toi. Après un tel déferlement de... gentillesses, je n'ai aucune raison de m'obstiner sur la voie merveilleuse du métier de préfet. Je pense avoir fait mon maximum pour une cause que l'on m'a imposé contre mon gré et qui ne m'aura apporté qu'une énorme migraine et un sentiment de gros gâchis.

// Ça c’était du Evander dans toute sa splendeur. La brune admirait vraiment son frère parfois. Comment faisait-il pour avoir des réactions aussi étranges et en même temps aussi… parfaites ? //

- Je n'ai malheureusement rien à demander à mes parents, leur sens de l'humour nous a envoyé dans une maison qui nous déteste, je n'ose imaginer ce qui pourrait arriver de plus si je demande quelque chose. Rester ici est exclu et changer de maison... et bien, disons que je suis peut-être optimiste mais pas stupide. Alors, je dormirai désormais chez les elfes de maison.

Aislinn, tu seras la bienvenue chez-moi si tu veux partir d'ici. Mais si tu veux rester, je te soutiendrai à deux cents pourcents.

- Oh, rhabille-toi. Pas la peine d'en faire des tonnes. Personne n'a dit que tu n'avais pas ta place à Gryffondor : d'habitude, nous accueillons tous les nouveaux élèves avec le sourire. Mais nous sommes des lions, et comme ces fauves, nous n'aimons pas qu'on nous impose un maître. Le problème, c'est que vous deux êtes arrivés ici directement préfets, sans avoir rien fait pour, alors que plein d'élèves ici rêvaient de la place depuis leur entrée à l'école, et travaillaient dur pour la mériter un jour.

Va donc dormir dans les cuisines si ça te chante. C'est ta décision. Mais ne rejette pas la faute sur moi. Je n'ai aucun problème avec ton lit dans le dortoir : il n'y a que ton insigne auquel je refuse toute légitimité.

// C’est au moment où les affaires de son frère lui furent violemment rendues qu’Aislinn se dit qu’il était temps qu’elle intervienne à son tour. Elle était très gentille, oui, sauf quand on s’en prenait à son jumeau.

Elle prit donc la parole, stoppant net la fuite d’Aglaé. //

- Ça suffit ! Evander, tu n’iras pas dormir avec les elfes, commença-t-elle plus qu’agacée.

Et toi Aglaé, tu te prends pour qui ? fit-elle en se tournant vers la jeune femme. Au lieu de fuir comme une Serpentard, tu vas m’écouter. On a entendu ton point de vue, écoute donc le nôtre, c’est la moindre des choses.

Qu’est-ce que tu crois au juste ? On n’a rien demandé à notre père nous, on ne voulait pas être préfets à la base. On arrive à peine à se repérer dans le château, alors être préfets…
Et ça, tu l’aurais su si tu avais pris la peine de venir nous parler. On attendait que ça, surtout qu'on nous disait que tu étais une très bonne préfète.

Donc, si tu as des problèmes avec la décision de notre père, va donc lui en faire part. C’est lui le Directeur après tout et même s’il parait décalé, crois-moi, il sait très bien rester objectif sur certains points.

Et puis, tu dis qu’Evander rejette la faute sur toi, mais je suis désolée de te l’apprendre : c’est tout le contraire. Tu rejettes tout sur nous parce que tu es aveuglée par ton principe de légitimité, mais tu ne sais même pas ce que l’on pense de tout ça. En plus, je suis d’accord avec toi. L’insigne se mérite, oui. Seulement tu ne nous as jamais laissé le temps de faire nos preuves.

Alors tu sais quoi ? Non, on ne va pas la rendre. Certainement pas. Que ça te plaise ou non. Par contre, je vais me faire un malin plaisir de te prouver que j’en suis digne. On, fit-elle en prenant la main d’Evander, va te prouver qu’on est capable d’assumer le rôle de préfet.

// Aislinn se tut, reprenant son souffle après une telle tirade. Elle ne lâcha pas la main d’Evander et ne manqua pas de défier Aglaé du regard. Elle en avait marre de subir et il était hors de question que toute cette histoire rende son frère malheureux. //

[Cassiopee]

// Evander avait toujours été fier de sa petite sœur. C'était sa moitié et sa meilleure amie. Et là, alors qu'elle lui tenait la main doucement, il était encore plus fier d'elle. Même si elle était venue à Gryffondor pour ne pas être séparée de son jumeau préféré, elle avait toutes les qualités requises. Elle était forte, insoumise et elle aimait faire ce qu'elle voulait avec les règles en place.

Et sa manière de remettre Aglaé en place était assez intéressante. Il savait qu'il était grandiloquent quand il s'emportait mais elle...

Elle était grandiose. Forte, déterminée et bien assurée.

Oui, il aimait sa soeur et il était fier. Il espérait maintenant que celui qui lui ravirait son coeur en serait digne. Il écoutait à moitié son discours, trop obnubilé par la prestance d'Aislinn. Mais il tiqua quand elle annonça qu'ils allaient garder leur insigne de préfet. Comment ça, ils allaient le garder ?!

Un malin plaisir de contredire Aglaé annonça-t-elle ensuite. Mais vraiment, elle avait perdu la tête ? Il n'avait aucune envie à cet instant de materner des Gryffondor ingrats et puérils. Il avait déjà ses parents à surveiller, c'était bien assez. Il n'allait quand même pas s'acharner contre la bêtise des membres de leur maison... si ?

La main de sa jumelle était solidement accrochée à la sienne. Et il sut. Il allait la suivre. Comme toujours. C'était son rôle de grand frère. Et il allait assumer. Bon gré, mal gré. //

- On en est capable. Si tu nous laisses une chance. D'ailleurs, tu ne nous a jamais parlé et tu penses nous connaitre ? Ce n'est pas un peu... rapide comme jugement ? Je refuse de me battre contre toi. Et puis, avouons aussi qu'au fond, tu aimes nous détester. Avant tu gérais tout avec un élève de deuxième année. Tu étais la seule à tout faire. Tu devrais quand même le reconnaitre. Nous pouvons réellement aider ces élèves et t'aider.

// C'était mesquin de sa part de rajouter cette dernière phrase mais il était vrai qu'elle devait leur donner une chance. Même s'il comptait prendre en charge les première année et rien d'autre dans un premier temps. Pourquoi s'enquiquiner avec des vieux enquiquinants alors que les jeunes, eux, ne jugeaient pas a priori. //

[Versipellis]

// Aglaé se serait attendue à ce qu'Evander lui réponde, ou bien à ce qu'il se couche la queue entre les pattes et admette que son comportement était ridicule. Pourtant, ce fut sa sœur, qui était restée relativement silencieuse jusque là, qui s'énerva : //

- Ça suffit ! Evander, tu n’iras pas dormir avec les elfes. Et toi Aglaé, tu te prends pour qui ? Au lieu de fuir comme une Serpentard, tu vas m’écouter. On a entendu ton point de vue, écoute donc le nôtre, c’est la moindre des choses. Qu’est-ce que tu crois au juste ? On n’a rien demandé à notre père nous, on ne voulait pas être préfets à la base. On arrive à peine à se repérer dans le château, alors être préfets… 
Et ça, tu l’aurais su si tu avais pris la peine de venir nous parler. On attendait que ça, surtout qu'on nous disait que tu étais une très bonne préfète. Donc, si tu as des problèmes avec la décision de notre père, va donc lui en faire part. C’est lui le Directeur après tout et même s’il parait décalé, crois-moi, il sait très bien rester objectif sur certains points. Et puis, tu dis qu’Evander rejette la faute sur toi, mais je suis désolée de te l’apprendre : c’est tout le contraire. Tu rejettes tout sur nous parce que tu es aveuglée par ton principe de légitimité, mais tu ne sais même pas ce que l’on pense de tout ça. En plus, je suis d’accord avec toi. L’insigne se mérite, oui. Seulement tu ne nous as jamais laissé le temps de faire nos preuves. Alors tu sais quoi ? Non, on ne va pas la rendre. Certainement pas. Que ça te plaise ou non. Par contre, je vais me faire un malin plaisir de te prouver que j’en suis digne. On va te prouver qu’on est capable d’assumer le rôle de préfet. 

// Aglaé pencha la tête sur le côté, comme à chaque fois qu'elle était confrontée à une idée qui la faisait réfléchir. Aislinn n'avait pas tort. Elle n'avait jamais fait l'effort d'aller écouter le point de vue des jumeaux, et leur avait supposé les mêmes intentions dominatrices qu'à leur père. Elle n'avait jamais envisagé qu'ils puissent être différents. Et la brune semblait sincère en disant cela. Se pouvait-il qu'elle ait été en train de faire une monumentale erreur ?
Elle fut confortée dans cette idée quand Evander ajouta d'un ton étonnement calme : //

- On en est capable. Si tu nous laisses une chance. D'ailleurs, tu ne nous a jamais parlé et tu penses nous connaitre ? Ce n'est pas un peu... rapide comme jugement ? Je refuse de me battre contre toi. Et puis, avouons aussi qu'au fond, tu aimes nous détester. Avant tu gérais tout avec un élève de deuxième année. Tu étais la seule à tout faire. Tu devrais quand même le reconnaitre. Nous pouvons réellement aider ces élèves et t'aider. 

// Aglaé n'était pas prête à s'excuser ou à céder : ce n'était pas dans sa nature. Mais ne pas s'entêter à détester les jumeaux… Leur donner une chance… Peut-être le pouvait-elle. Mais une seule. Elle ne serait pas capable de faire plus.
Sur un ton toujours dur, elle déclara : //

- Bien. Vous pensez pouvoir être de bons préfets, sans jamais avoir mis les pieds à Poudlard. Pourquoi pas, après tout. Vous avez deux semaines pour me le prouver. Si je ne suis pas convaincue, j'irai demander votre démission au professeur Hy, le directeur de la maison Gryffondor. Lui au moins est impartial, contrairement à votre père. Et moi aussi, je suis impartiale. Alors je vais vous observer très attentivement au cours des prochains jours. Et même vous aider.

// Aglaé agita sa baguette en direction de son dortoir en criant : //

- Accio Histoire de Poudlard !

// Quelques secondes plus tard, le lourd manuel déboula dans les airs devant la rouquine, qui le rattrapa au vol, puis le lança à Aislinn en disant : //

- Vous avez intérêt à potasser ça aujourd'hui. Ça vous donnera de bonnes bases pour comprendre cette école. Regardez le plan, surtout. Demain matin, les élèves de première année ont cours dans un cachot de potions différent de d'habitude. Ils ne savent pas y aller et m'ont demandé de leur montrer où c'était. C'est vous qui les guiderez, finalement. Un préfet connaît le château comme sa poche : montrez-moi que vous aussi.

// Aglaé marqua une pause. Elle espérait que les Lawford se rendaient compte de l'importance de la concession qu'elle était en train de leur faire… Mais elle ne voulait pas leur donner trop d'espoir, ni sembler plier devant eux ; aussi, elle ajouta : //

- Je ne sous-estimerai pas la tâche si j'étais vous. Être préfet, c'est vraiment du travail, et vouloir le devenir du jour au lendemain… Cela me semble présomptueux. Mais on ne pourra pas dire que je ne vous ai pas donné votre chance.

[Cassiopee]

// Evander fixait d'un air absent la préfète en chef des lions. Elle était comme enragée. Il ne lui manquait que la crinière volant au vent pour se croire face à un fauve en pleine savane. Elle était prête à en découdre. Mais Evander et sa sœur aussi. Lui se sentait pousser des ailes.

Il était un optimiste, non ? Et bien, il allait lui prouver que donner sa chance à deux inconnus n'était pas si incongru que ça. On lui avait bien donné sa chance, non ? Et elle s'en sortait très bien quand elle ne commençait pas à agir comme une mafieuse. Il exigeait qu'il en soit de même pour lui. Il ne voulait pas de passe-droit mais une chance, une vraie chance. Pas un croc-en-jambe dès qu'il passerait la porte.

Evander se redressa de toute sa hauteur. Il se sentait fier et investi d'une mission et pendant un instant il se mit à penser que son père avait souvent la même posture que lui à cet instant. Diantre, ce Cooper Lawford avait raison. Il était bien son fils légitime. Il n'y avait plus aucun moyen de le nier. //

- Challenge accepted.

// C'était assez laconique, un peu nul, mais il n'allait certainement pas lui parler plus. Il avait assez reçu de coups pour un mois ou deux venant de cette fille. Dès lors, il pouvait se passer des longs discours. Et il avait réussi à trouver la trace de Macaroni. Trouver une salle de cours ne pouvait pas être à ce point compliqué. Et au pire, il pouvait supplier Gaïa de lui donner un indice sur le lieu de cette étrange pièce. //

[Versipellis]

// Bien qu'Aglaé n'ait fait aucun effort pour faciliter la tâche qu'elle confiait aux jumeaux dans sa présentation, Evander la regarda droit dans les yeux et déclara : //

- Challenge accepted.

// Ce n'était pas étonnant. Il n'allait pas se défiler maintenant, au risque de perdre la face devant les autres élèves de Gryffondor. Et ces derniers, plus que ceux de n'importe quelle autre maison de Poudlard, étaient sensibles aux actes de courage comme de lâcheté.
Aglaé répliqua sobrement : //

- Très bien. Bon courage pour demain, alors. Je ne manquerai pas de demander aux élèves de première année si vous les avez effectivement conduits à bon port.

// Elle marqua une pause, puis ajouta : //

- Maintenant, si vous le voulez bien, je retourne aider les autres élèves. Ceux qui sont mes cadets ont réellement besoin de mon aide, et j'ai envie de la leur apporter, à eux. Très bonne journée.

// Sur ce, la rouquine tourna les talons, décidée à ne plus entendre parler des Lawford avant le lendemain, ni d'Ashlee, d'ailleurs. Cette discussion avait mis ses nerfs à rude épreuve et si elle pouvait l'oublier au plus vite et ne pas la prolonger plus que nécessaire, cela lui allait très bien. //

[Sortie d'Aglaé du RP]

[Liara]

[Début de RP entre Katniss Pierce (Hell) et Isaac Tremblay (Liara)]

// Isaac Tremblay donna machinalement le mot de passe au tableau de la Grosse Dame. Cette dernière n'omit pas de lui faire remarquer qu'il avait une bien mauvaise mine, et qu'il ferait mieux d'aller faire un tour à l'infirmerie, histoire de demander un quelconque remontant à mademoiselle Dawon. Il la fusilla du regard avant de passer la peinture qui servait de porte.

Si seulement elle savait.

Il balaya des yeux la pièce. Rien n'avait changé, en son absence. Des premières années disputaient une partie enflammée d'échecs sorciers. Un petit groupe de filles étaient affalées sur un canapé, menaient une discussion enflammée. Il y avait des chats qui ronronnaient, des crapauds qui croassaient, des feuilles qui volaient, des éclats de rire, des cris parfois, des injures marmonnées envers un fichu devoir de métamorphose, des pots d'encre qui menaçaient de tomber sur la moquette. Il était de retour chez lui, et rien n'avait changé.

Isaac s'approcha de l'un des fauteuils près de la cheminée. Il se laissa tomber dans son moelleux, et ferma les yeux. Qu'il était bon de se sentir chez soi, de laisser la chaleur du feu doucement le réchauffer, d'entendre le bruit en sourdine de ses camarades de maison. Comment avait-il pu faire pour quitter cet endroit pendant tant de temps ? Il avait perdu des souvenirs qu'il aurait pu avoir lors de bons moments passés avec Hell. Ce fou furieux lui avait volé une des choses les plus précieuses à ses yeux, en l'emmenant loin de cet endroit. Il lui en voulait tellement, c'était beaucoup plus que de la haine. A chaque fois qu'il fermait les yeux, il y avait ces flashs qui remontaient. Des extraits lumineux des cachots, qui lui vrillaient la tête. Isaac fronça les sourcils et rouvrit ses yeux. Il tourna la tête, il venait de sentir une présence.

Miss Katniss Pierce en personne, voilà donc. La dernière fois qu'il l'avait vu, et même adressé la parole remontait à bien longtemps. Pourtant, il la détestait toujours. Ça aussi, ça n'avait pas changé. Il savait qu'elle avait participé à l'expédition de Turner, même s'il ne l'avait pas vu. Sûrement pour Hell. D'ailleurs, il ne l'avait toujours pas vu... Où diable était-elle partie ? Il se redressa et, décidé à lui parler, lui lança un regard amusé.

- J'ai lu la Gazette ce matin, t'es contente d'avoir eu ton petit moment de gloire ? lui lança-il avec un petit sourire narquois.

// Ah, les articles de Meg Allen. Isaac ne savait vraiment pas quoi en penser, il avait un peu eu l'impression d'avoir été comparé à une petite chose fragile dans celui du jour. Comme si lui et ses compagnons de captivités n'étaient pas stables mentalement ! Ils avaient encore leurs neurones, hein.

Cependant Katniss avait du apprécier être interviewée. C'était tout à fait son genre, à la diabolique. //