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Joueur
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Poudlard : 6e année |
Date du message: Lun. 04 Sep 2017, 16:40
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//Debout contre son arbre, Tim se livrait à un exercice mental qui, pour non compliqué qu'il soit, était légèrement fatigant. Il tentait, tout simplement, de cloisonner une partie de son esprit pour pouvoir "revoir" tout l'historique de ses informations sur son rendez-vous du soir. Il n'avait aucune estime pour lui, mais il respectait ses capacités. Après tous les Chasseurs étaient rares, les bons encore plus. Et Karkzern était indéniablement parmi les élites de son métier. Chercheur d'informations, receleurs, kidnappeur, tueur au besoin, le moldave ne s'embêtait jamais de questions telles que l'éthique, l'honneur ou la dualité bien-mal. Il voyait des opportunités, il les prenait et c'était bien suffisant.
C'était la raison pour laquelle Tim devait absolument cloisonner son esprit ce soir. Il ne pouvait s'empêcher de penser à ce que cet parodie d'humain pourrait faire dans une école. Et une partie de lui ne pouvait s'empêcher de mettre Maelys à sa place ici, chose que le préfet n'aurait pas pu accepter. La simple pensée de cela lui dictait de mettre un terme définitif aux traques de l'indic, crispant sa main, douloureusement, sur sa baguette. Oui, clairement, une part importante de Tim regrettait d'avoir donnée à Karkzern un moyen d'accéder au parc de l'école malgré les sécurités de celles-ci.
Il se donnait bonne conscience en se rappelant qu'il ne s'agissait pas d'une faille réelle mais qu'il avait simplement activé un artefact bloquant certains charme dont les antitransplanage, sur une zone de 5 mètres carrés seulement. Et qu'au moment où il désactiverait ledit artefact, la sécurité redeviendrait effective. Pragmatique, il nota de garder cet artefact sur lui à vie. Ainsi, s'il venait à être bloqué dans une bulle antitransplanage, sur un mot de lui, il pourrait transplaner sans souci. Bien malgré lui, il ne put s'empêcher de repenser à tous les enfants dormant au chateau et combien il était dangereux de laisser un chasseur s'approcher de ce lieu.
3h sonnèrent et Tim se détacha de l'arbre, se plaçant droit, les jambes légèrement écartées pour avoir un appui stable sur le sol. Il n'était plus question d'avoir des interrogations éthiques, ou de se demander s'il avait fait le meilleur choix. De toute façon, il avait fait un choix et il devait maintenant s'y tenir. Et tant pis pour ses cas de conscience. De toute façon, lui vivant, le moldave ne passerait jamais plus loin que ce lieu.
Il sentit la magie s'agiter autour de lui et dans un "pop" atténué par la nature refermée du lieu, il apparut, semblant surpris d'arriver quelque part. Tim n'avait pas jugé bon de lui dire l'endroit où il atterrirait, mais le mercenaire, baguette en main scannait déjà les lieux et finalement, après avoir longuement regardé Tim, il lui tourna le dos et fixa son regard sur Poudlard. //
On ne me convoque pas gamin. Jamais. On peut demander à me rencontrer, mais on ne me convoque pas...
//La voix était riche et posée, remplie d'une puissance certaine et, surtout, les intonations étaient celles de quelqu'un qui a l'habitude de se faire obéir sur certaines règles. Tim avait violé l'une des plus importantes mais n'en avait cure, regimbant sous l'insulte. Si ce moldave croyait pouvoir dicter n'importe quelle forme de conduite à la famille Seymour, alors il était juste temps de lui rappeler quelques règles de survie élémentaires. Les plus forts dirigent. Les insectes rampent.
Karkzern se retourna à nouveau vers lui, le regardant de haut, malgré leurs tailles similaires. Il sortit négligemment un couteau de sa manche et se mit à jouer avec, souriant à Tim qui sentit un léger frisson lui parcourir le dos. Il n'avait clairement pas peur pour sa vie, mais l'espace d'un instant, il contempla l'incroyable folie qui avait été la sienne de faire entrer cette pale figure d'être humain sur les terres sacrées de Poudlard. C'était bien trop proche de toutes choses devant être protégées, à tout prix, de gens comme lui. Son regard, de glace, tout comme sa figure, remonta sur les yeux du mercenaire//
"-"Silence, mercenaire. N'oubliez pas que vous n'êtes qu'un gentil chien que l'on invoque pour les basses œuvres que je ne peux encore faire, étant bloqué ici."
//D'abord stupéfait, le mercenaire faillit exploser sous les quelques mots de Tim, qui put voir clairement qu'il devait se faire violence pour ne pas l'attaquer. Mais c'était son objectif quelque part. Il avait besoin que Karkzern obéisse et suives ses règles à lui, pas celle qu'il utilisait en général. Et pour cela, il avait besoin d'une démonstration de force en premier lieu, pour gagner, à défaut de la confiance et de la loyauté, le respect du mercenaire.
Tim n'était pas fou mais très concret. Il savait qu'en terrain neutre, sans aucune règle, Karkzern le battrait surement, malgré son entraînement, car il avait plus d'expérience. Mais Poudlard était son terrain de jeu, son école, il connaissait chaque lieu par coeur, et il avait son équipement de combat le plus parachevé, ses pièges étaient disposés et il comptait sur la fureur pour faire perdre en lucidité au mercenaire. Il se contentait de jouer avec lui pour le moment. Et manifestement, cela marchait.//
"Je te ferai retirer tes mots ga
Si vous finissez cette phrase, je ne réponds plus de votre vie et ce ne sera pas la première fois!
//La voix de Tim claqua, sèche, sûre d'elle, et sans cri, dans l'atmosphère douce de la nuit, alors qu'encore une fois, il remettait le mercenaire à sa place. Anticipant ce qui suivrait, il fit un pas sur le coté, évitant un rayon rouge qui s'écrasa à coté de lui, sans que son bouclier n'ait à prendre le relais. Ce qu'il vit lui fit perdre une seconde de concentration et faillit lui être fatal. A 10 mètres de lui, se tenait Charlen, qui venait d'enlever une capuche qui la dissimulait. Elle lui faisait un signe de la main, semblant s'approcher.
Un "expulso" vint alors le percuter, arrêté par la magie runique qu'il avait pris soin de mettre au sol. La rune se fondit en un instant dans la pierre, tandis que cette fois, c'était le moldave qui s'arrêtait une seconde, étonné. Tim ne lui laissa aucune chance, sa main droite monta à son épaule gauche et saisit le poignard, l'envoyant avec force en direction de l'estomac de son adversaire, qui ne l'esquiva qu'au prix d'un roulé boulé sur la droite. Il n'eut même pas le temps de faire un autre geste. Anticipant le possible mouvement, et oublieux de la présence de Charlen juste derrière lui, Tim avait envoyé un puissant sort d'électricité dans la direction où son adversaire allait aller.
Pris par la décharge, Karkzern resta au sol juste assez de temps pour qu'un "expelliarmus" lui retire sa baguette. Deux diffindos vinrent entailler son autre main assez profondément pour lui faire lâcher l'arme blanche qu'il y tenait. Enfin, un malefice du saucisson vint assurer une non-liberté à l'homme tandis que Tim s'approchait de lui, aux aguets et s'assurant d'éviter toute sournoiserie de l'homme. Il posa ses deux genoux sur le poignet non blessé de l'homme et menaça.//
-"Si vous tentez quoi que ce soit, je cloue votre main dans le sol le temps de finir notre discussion
//Il ne lut qu'une haine profonde dans les yeux de l'homme. L'incompréhension arrivant juste après. Tim sortit un parchemin de sa poche et le déplia devant les yeux du mercenaire, détaillant les points essentiels de la mission qu'il voulait lui confier. Il ajouta qu'il y aurait une récompensé de 50 000 gallions si la mission était un succès.
Il brula ensuite le parchemin et sortit un vieux bouton de sa poche. Il s'agissait d'un portoloin qui ramènerait le moldave dans une chambre du chemin de Traverse qui était louée et payée, pour la nuit, au nom de John Smith. Être membre du Consortium permettait ce genre de choses. Et après la démonstration de cette nuit, Tim savait qu'il avait gagné sa place dans ce monde. On lui avait demandé de trouver un moyen de voir un mercenaire, c'était fait. De faire passer un message clair sur la puissance qui était la sienne, c'était aussi fait. De s'assurer que la mission serait un succès maintenant...//
-"Si la mission se passe bien il y aura 50 000 gallions supplémentaires. Et vous aurez droits à des exclusivités sur nos missions
Ha oui, un dernier détail. Je suis persuadé que vous ne ferez rien d'idiot mais je peux vous assurer que nos arrières sont assurés. Si vous veniez à songer à nous doubler, sachez que nous savons tout de Maria et de Claudine. Et comme vous avez pu le tester avec moi, nous n'hésitons jamais.
Bonne soirée M.Karkzern."
//Tim activa le portoloin et le mercenaire disparut. Il prit le temps d'une grande inspiration, souffla longuement et désactiva ses pièges, nettoya le peu de sang qui traina, lança un sort pour supprimer les odeurs qui trainaient et désactiva son artefact bloquant à nouveau l'accès à Poudlard.
Il ne lui restait plus qu'à partir. Il se tourna et déglutit doucement. Il avait oublié qu'Elle était là. Il se sentit, d'un seul coup, beaucoup plus petit, légèrement inquiet aussi. Une part de sa nature venait d'être révélée, et il appréhendait la réaction de Charlen//
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Ancien(ne)
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Date du message: Dim. 05 Nov 2017, 23:45
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// Il l’avait délibérément ignoré. Un regard très furtif, c’était tout. Pas un infime mouvement du visage qui aurait pu laisser croire que Timothy Seymour avait remarqué sa présence, et éventuellement lui adresser la parole. Était-ce à cause de la seconde silhouette ? Elle comprit quelques instants après que la joute verbale entre les deux individus relevait de la plus haute importance. Du moins, cela en avait tout l’air. Des mots crachés fusaient, le ton montait. Charlen étouffa un cri d’horreur lorsqu’un sort vif et précis percuta son collègue – mais également son ami. Le sortilège dévia. Pas une seconde de répit. Le début d’un duel sans merci venait tout bonnement d’être déclaré sous ses yeux.
Elle aurait pu réagir. Charlen Di Marzio aurait pu brandir sa baguette, et s’attaquer brusquement à cette étrange silhouette. Pourtant elle ne le fit pas, pour plusieurs raisons. Elle ne connaissait pas l’identité du gaillard qui ne se trouvait qu’à quelques mètres d’elle. Et tout son bon sens lui hurlait qu’il ne valait mieux pas. L’animosité qui émanait de ce sanglant combat était également une autre très bonne raison. Elle ne s’en serait pas sortie indemne qui si elle s’était jetée dans la mêlée. Puis… Timothy devait avoir ses raisons, et elle ne devait pas interférer dans ce qui ressemblait à un règlement de compte. Le jeune homme était impliqué dans certaines magouilles dont elle ne voulait rien savoir, notamment pour une question de respect et d’intimité, c’était tout ce qu’elle savait.
Et surtout – surtout ! – même si elle ne se l’avouait pas réellement, elle avait la frousse. Elle avait sacrément la frousse, nom d’un Scroutt ! Où était la casse-cou de service ? Où était la combattante méticuleuse qui n’avait absolument rien à envier au plus agile, au plus précis des élèves de Zaranki ? Quelque part, certainement. Mais pas là où elle en avait besoin. La demoiselle restait stoïque, figée dans ses souliers, comme absente face à ce qui se déroulait devant ses yeux. Tim aurait pu avoir besoin d’aide… qu’elle serait restée pétrifiée comme l’une des regrettées victimes d’une Gorgone.
Charlen culpabilisait intérieurement. Le combat devenait réellement sanglant, et la seule chose dont elle était capable était de laisser couler une larme. Elle scintilla le temps de rester sur sa joue avant de finir son chemin sur le sol terreux et légèrement abrupt qu’offrait le petit sanctuaire. Elle aurait voulu se gifler. Jamais de sa vie elle n’avait eu un comportement qui la révulsait autant. Non seulement elle n’avait rien fait pour venir en aide à son camarade (ou au moins lui témoigner un quelconque soutien ou appui), mais en plus sa gorge nouée trahissait son envie ridicule de sangloter. Pouvait-on se détester pour quelque chose que l’on n’avait pas fait ? Pour un acte de lâcheté ? Pour un comportement que l’on avait eu à un moment précis ? Charlen ne le savait pas, mais en tout cas elle détestait ce qu’elle était en train de faire. Mais à part se contenter d’observer la suite des évènements, que pouvait-elle envisager ? Pas grand-chose.
Les minutes passèrent sans qu’elle vu capable de comprendre les échanges verbaux à quelque pas de sa position. De plus, la luminosité qui émanait du ciel constellé était bien trop faible pour qu’elle puisse discerner le visage du second individu. Pourtant, elle se souviendrait de sa manière de bouger, et de son nom, qui sera prononcé quelques secondes plus tard. //
« Bonne soirée M.Karkzern. »
// Ce furent les seuls mots qu’elle comprit parfaitement. L’hériter Seymour avait sûrement dû prendre toutes les précautions nécessaires pour s’assurer que personne ne puisse nuire à cette sombre rencontre – et c’était le moins que l’on puisse dire. Et c’était tout à son honneur. Ce genre de rendez-vous diablement dangereux n’était pas le genre de chose que l’on pouvait se permettre, sauf lorsque l’on était un étudiant effarouché comme Timothy. Ce n’était pas si étrange que cela, mais l’idée de rapporté cet incident au préfet-en-chef qui lui servait de supérieur ne l’avait même pas effleurée. L’amitié entre les deux Serdaigle était bien plus solide que l’apparence pouvait refléter, elle mettait l’évènement sur le compte de leur proximité. Au diable les rapports de préfète !
Charlen sentait quelques fourmillements désagréables dans ses mollets. C’était déjà bon signe : elle commençait à sentir à nouveau ses membres.
L’autre silhouette se dématérialisa en un claquement de doigt, pouf. Le mystère restera alors entier, ce soir. C’était sûrement mieux ainsi. Tim s’était retourné et l’observait du coin de l’œil, comme s’il la découvrait pour la première fois. Il ne semblait même pas vouloir s’approcher… alors elle se dévoua et le fit à sa place. Au début, elle se garda bien de parler. Elle pouvait éventuellement lui demander des explications, mais il ne lui en devait absolument pas. Alors elle laissa passer un temps, pour finalement ouvrir la bouche, essayant de ne pas paraître fébrile, inquiète. Même devant un ami elle ne supportait pas l’idée d’exposer ses faiblesses et moments d’insécurité. //
- Soirée mouvementée, hum ? après un trait d’humour, son regard s’adoucit. Bonsoir Tim, j’espère que tu n’es pas blessé. Je… je ne veux pas savoir, enfin, moins j’en sais mieux c’est. Passons. Te rencontrer ici ce soir est bien la dernière chose à laquelle je m’attendais mais c’est probablement la meilleure.
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Joueur
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Poudlard : 6e année |
Date du message: Lun. 06 Nov 2017, 19:46
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//Une seconde ? Une minute ? Une heure ? Une vie ? Il ne saurait dire le temps qui s’était écoulé depuis qu’il avait rangé le devoir de Maylis et qu’il l’avait couché à la place qui était la sienne. Il lui semblait que, peut-être, il pourrait ré-égrainer chacune des secondes qui s’était passées depuis le moment où il avait placé son sortilège de bouclier sur lui-même jusqu’au point béni où il avait activé le portoloin sur la personne du mercenaire.
De fait, il sentait l’adrénaline parcourir ses veines et les puissantes pulsations de son cœur gonflé à la fois de la sensation du devoir accompli, froidement, clairement et d’une fierté nouvelle. Car, comme tous membres des cours, il ne pouvait prétendre à l’être réellement qu’à partir du moment où il accomplissait une certaine mission. Pour la plupart des siens, la mission était en lien avec leur futur rôle. Assassinat pour les Ash’Arin, vol pour les voleurs, … et mise en place d’un réseau et mission spéciale pour les lignées maîtresses, celles aspirants au titre de Triades dans un futur plus ou moins proche. Et il l’avait fait ! Il lui fallait, en cet instant, tout le self-control qu’il pouvait rassembler, issu d’une vie complète de travail de l’étiquette, pour ne pas exulter, poings levés et hurlant son bonheur. Non, à la place, il s’efforçait de maintenir un masque de lui-même aussi parfait que possible, tentant de ne pas trop se projeter dans un avenir incertain.
Et Charlen s’approchait de lui, doucement. Et elle représentait l’autre coté de ce moment. Là encore, il avait le sentiment d’être figé dans un moment, tel une peinture qui jamais ne voit la résolution de son mystère. Chacune des longues enjambées de sa collègue, amie, alibi, confidente, quoi d’autre encore ?? lui paraissait durer une vie, tandis que son cerveau multipliait les différentes possibilités… Les travaux des Cours étaient secrets, et leurs connaissances valaient la mort pour les non-Initiés… Mais tuer Charlen ? Autant se tuer lui-même avant. Sa vie n’aurait plus de sens s’il perdait son humanité en tuant l’une des rares personnes le connaissant et le reconnaissant pour lui-même et non une image de lui, forgée et sanctifiée par le temps. Lui dire la vérité ? Non ! Son esprit et son cerveau hurlait contre tout cela, avec violence et quasiment haine de lui-même à cette simple pensée, profondément égoïste. Son monde … son monde à lui était celui de la guerre, des Clans, de la Mafia, tant moldue que magique, des combats dans le dos, des assassinats et des connaissances de la destruction et de la mort. Non, il ne pouvait pas l’attirer là-dedans.
Et voila, il le sentait. L’adrénaline se retirait de lui, laissant place à des hormones bien plus désagréables. Toujours à la recherche de l’équilibre parfait, le corps humain cherche en permanance à compenser ses propres sensations, comme si toute émotion forte se devait d’être combattue, presque exterminée par sa seule volonté d’exister. Et à chaque décharge forte répond une décharge inverse d’intensité plus élevée. Ainsi, la joie se transforme en peine, l’excitation en inquiétude et la fierté d’avoir vaincu, en peur d’un échec futur. Et Tim se sentit trembler intérieurement, de tout son être, comme si son âme elle-même allait s’effriter, se réduire et s’évanouir dans le vent qui agitait le parc de l’école séculaire en cette soirée froide et pourtant tellement agréable.
Et soudain, la lumière fut, il comprit, avec une acuité étrange, pourquoi il craignait tant ce moment. Parce que devant lui, il continuait de voir ce papillon, magique, innocent quelles que puissent être, par ailleurs, les actions de la sorcière porteuse de la transformation. Ce papillon qui l’avait si bellement et profondément touché un soir de discussion avec un crabe de feu. Ce papillon qu’il aimait à la manière de ses instants beaux et mélancoliques que jamais l’on ne peut oublier et qui nous marquent toute une vie durant. Il aimait Charlen à la manière dont on aime un ami qui connaît nos plus noirs secrets, aura le courage de vous assommer simplement ou de vous rentrer dedans pour le principe d’oser dire que vous êtes un sale con. Et il craignait ce jugement, autant qu’il en craignait un autre… Si le Consortium venait à savoir, alors c’en serait fait de Charlen. Seuls trois choix s’ouvriraient devant elle : elle mourrait, elle les rejoignait, ou elle épousait un de leur membre. Instantanément la résolution de Tim fut prise. Peut importait le prix à payer, quand bien même cela retarderait son arrivée au pouvoir, il ne la laisserait pas tomber… Il pensa alors aus…
Et soudain elle fut devant lui, brisant ses réflexions, ses considérations sur l’avenir, les endorphines, l’adrénaline, le monde et l’univers, le fixant de ses yeux bleus et verts à la fois, hésitant légèrement, mais prenant, une fois encore, l’initiative de la parole entre eux : //
- Soirée mouvementée, hum ? après un trait d’humour, son regard s’adoucit. Bonsoir Tim, j’espère que tu n’es pas blessé. Je… je ne veux pas savoir, enfin, moins j’en sais mieux c’est. Passons. Te rencontrer ici ce soir est bien la dernière chose à laquelle je m’attendais mais c’est probablement la meilleure.
-"Ou très probablement la pire des choses qui pourraient arriver… Mais ne t’inquiète…".
//Il se tut brusquement, conscient des mots qu’il venait de laisser échapper. Il ne voulait pas la rejeter, seulement la protéger, mais ce qu’elle venait de voir, … lui ne voulait pas l’impliquer la dedans. Et pourtant il se devait de lui laisser le choix. Il n’avait pas le droit de le lui dicter, pas après qu’elle soit venue ici, pas après qu’elle soit restée, silencieuse, lointaine, pas après qu’elle se soit approchée, pas après qu’elle ait vu, entendu et su l’histoire sombre de cette nuit si belle. Il voulut tendre une main vers elle, mais à mi-chemin, il s’arrêta, le bras à moitié levé, contemplant sans le voir les prunelles colorées de son amie, y cherchant la déception, la haine, le dégout, trop pris dans ses pensées pour y voir quoi que ce soit, quoi qu’il y nota une forme de peur maîtrisée… Il se détourna d’un mouvement rageur, lui présentant un instant le dos, ses épaules s’affaissant d’elle-mêmes…
Mais il était un Seymour, un Serdaigle, un être intelligent, et il n’avait pas le droit de fuir ce genre de moment. Alors, à nouveau, il se dressa et se tourna vers son amie, ancienne amie ?, et inspira longuement, il plongea, pour de bons, ses yeux dans les siens. Et enfin, les paroles de son amie, qui lui semblaient avoir été prononcées il y a une vie maintenant, atteignirent son cerveau. Et enfin, il la regarda pour de vrai. Il nota le sillon unique sur sa joue droite. Sans trop y prendre garde, voila qu’il levait sa main gauche et que son pouce suivait le passage qu’avait laissé une goutte, était-ce une larme, sur la joue de Charlen, avec une douceur égale à la violence qu’il avait fait voir au mercenaire.
Des mots, il fallait des mots, qui scellent tout ce qu’il ressentait à cet instant précis. Des mots pour dire à la jeune femme en face de lui qu’elle comptait, qu’il croyait en elle, en eux et en cette amitié que tout semblait vouloir réduire à néant. Il voulait tout lui dire, de lui, de ce qu’il voyait d’elle, de ce qu’il s’était passé ce soir, de ce qu’il voyait dans son avenir et de comment il voulait le construire, des alliances qu’il avait déjà construite, de ce que son futur se devrait d’être … Et pourtant cela, il ne voulait pas le lui infliger. Parce qu’elle était Charlen Di Marzio, celle qui, parmi ses amis, connaissances et camarades se posait en égale de Syndra et de Morgane. Mais là ou Morgane et lui jouaient un jeu dangereux pour chacun d’eux et ou Syndra était une conséquence, heureuse certes mais une conséquence et une allié, Charlen était une amie. Et ça, ce serait la dernière chose qu’il gacherait.
A nouveau, il fixa, en la voyant Charlen. Il avait peur de ce qu’il lirait dans ce visage, peur de ce qu’i avait pu leur faire, et il s’en voulait terriblement car il pensait savoir interpréter ce sillon sur la joue de Charlen, et c’était la dernière chose qu’il voulait créer entre elle et lui.
Trois mots s’imposèrent alors à lui, ils étaient terriblement clairs et quelque part, résumaient l’ensemble de sa pensée et de son ressenti. Ces mots là, seule Zoé et peut-être une fois Ann, les avaient entendues être prononcés avec une valeur aussi importante que celle qu’il leur donnait ce soir. La lune sortit de derrière un nuage, et il choisit de se dire que c’était un bon présage. Elle tomba sur eux comme une lumière bienvenue, invitant chacun à voir mieux, au plus profond de l’autre, une vérité à la fois enfouie, cachée et pourtant exposée à la lumière de ceux qui savent voir.
Et là se tenait Tim, sa main finissant de descendre le long de la larme qu’il devinait avoir coulé des yeux de son amie, ses vêtements entièrement noirs, et sa cape suffisamment ouverte pour que Charlen puisse voir, sous son épaule un poignard, sa baguette rangée dans son holster, invisible et présente. Ceux qui ne le connaissaient pas y auraient vu l’expression parfaite du chef de l’Amafia, de la future Triade du Consortium. Et ceux qui le connaissaient, Charlen en tête, pouvait voir sur son visage sa fragilité de l’instant, sa peur et sa douleur vis-à-vis de son amie, son inquiétude et sa tristesse, tout ce qui passait par les yeux n’était plus caché à la jeune femme ce soir. Il s’en inquiétait et s’en félicitait, alors que, dans le silence assourdissant de la lumineuse lune, trois mots coulaient de sa bouche, énoncés d’une voix profonde et tellement honnête :
-"Je suis … désolé"
Dernière édition effectuée par Croun (Lun. 06 Nov 2017, 19:47) ; édité 2 fois
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Ancien(ne)
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Date du message: Dim. 21 Jan 2018, 21:46
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-"Ou très probablement la pire des choses qui pourraient arriver… Mais ne t’inquiète…"
// Boum, boum. Le tonnerre assourdissant qui tambourinait sur les parois de son cœur. Un arrêt dans le temps. Une respiration brusquement coupée. Un film humide recouvrait la cornée de ses yeux. Charlen cligna des yeux pour le faire disparaître le plus rapidement possible. A quoi bon se donner cette peine ? Tim l’avait vu. Tim avait eu le temps d’observer cette maudite larme, celle qui avait eu le culot de couler délibérément sans l’accord de la Serpentard. Ce soir-là (ou ce matin ?), Charlen se détestait et elle se sentait faible. Oh, pas faible comme un guerrier vaincu, un soldat battu ou encore un samouraï déchu ; mais plutôt faible comme une petite chose fragile et vulnérable, qui n’était même pas capable de retenir une fichue larme qui trahissait le capharnaüm qui dansait la samba dans son esprit. Boum.
Elle avait été courageuse, sans pitié. Elle en avait remporté, des batailles. Elle avait prouvé maintes et maintes fois qu’au-delà d’être une élève brillante, elle était dotée d’une force incroyable, en tout cas devant ses semblables. Mais ce soir, Charlen venait d’assister à ce quelque chose qui bousculait son petit train-train quotidien désordonné et bordélique. Elle qui pensait avoir tout vu, tout vécu du haut de son arrogance, une révélation venait de la percuter de plein fouet. Ô, Lord, elle le savait depuis un moment, que Tim ne lui montrait pas tout et qu’il lui cachait une bonne partie de sa vie. Mais là, c’était plus réel, elle avait pu le voir… l’entendre. Le vivre. Boum.
Charlen se sentait en quelque sorte trahie. Ecorchée. Un peu stupide, aussi. Elle avait longtemps fermé les yeux, puisqu’elle avait été celle qui prônait la conservation d’un « jardin secret », du moins cette part d’humanité – ou non – que chacun avait le droit de garder pour soi, que ce soit pour s’éloigner de sa propre famille, ou la deuxième famille, celle qu’elle avait choisi. Cette dernière, elle ne comportait que très peu de personnes, et Tim s’était farouchement accroché pour finalement se faire accepter. Ce n’était pas mentir de dire que cette vulnérabilité qui ne lui était pas accoutumée lui donnait des airs d’enfants gâtés insupportables, ou tout simplement de peste instable. Elle n’aimait pas cela. Elle n’aimait l’image d’elle qu’elle reflétait à son ami, et c’était une pensée tout à fait égocentrique. Et le cercle vicieux continuait encore et encore, puisque le temps où l’on comptait ses défauts pouvait sembler infini. Boum.
Nos démons ne nous quittaient jamais vraiment, pas vrai ?
Ceux de Charlen étaient invisibles à ses yeux, elle ne sentait même plus leur présence car celle-ci surpassait magistralement leur absence. Et elle continuait de lutter encore, malgré cette fragilité si confortable mais si détestable. La jeune femme ne répondait pas, mais c’était parce que les mots ne s’alignaient pas correctement, sans vouloir sortir de sa bouche, combo désagréable. Boum. //
-"Je suis … désolé"
// Elle hocha doucement la tête, comme si la scène avait été au ralenti. En même temps, cette impression durait depuis le début de cette rencontre. Charlen comprenait. Que diable, elle comprenait. Ne pas se sentir comme une gamine, bordel, tu as dix-huit ans. Ressaisis-toi. Agis en adulte. Arrête de tout vouloir contrôler. La brune baissa les yeux un instant. Cette fois, ce n’était pas un geste de faiblesse. Il fallait qu’elle mette un peu d’ordre pour mieux analyser les quatre minutes qui venaient de s’écouler. Les yeux clos, le souffle légèrement saccadé, le sang qui bouillonnait dans chacune de ses artères.
Elle ne jugeait pas, elle comprenait, ou du moins elle essayait ; car elle savait pertinemment que ce n’était pas elle qui portait les cartes en main. Elle saura quand Tim souhaitera lui dire. De son côté, elle avait été aussi honnête qu’elle pouvait, elle aimait de tout son cœur, elle était humaine. Enfin, mi-humaine, mi-papillon, mais ça c’était une autre histoire. Elle lâchait prise, pour la seconde fois de sa vie. Etait-ce le hasard si cette seconde fois, c’était également en face du Serdaigle ? Probablement pas. Un vieil ami lui avait dit un jour qu’un optimiste, c’était l’incarnation humaine du printemps. Elle pensait que le moment était parfait pour lui accorder une pensée. Elle était humaine, le papillon était printemps. Une douce harmonie qui lui murmurait à l’oreille de tendres mots, dont ceux qui la suppliaient d’être optimiste, et d’attendre sereinement. Ceux qui l’imploraient de vivre en prenant son temps.
Alors Charlen ne résistait plus et ouvrit les yeux. Elle avança d’un pas et, sans un mot, serra Tim dans ses bras. Longtemps. Une éternité, certainement. Elle ne voulait pas se retirer, rester dans cette position où elle se sentait protégée. Pour une fois que quelqu’un d’autre le faisait à sa place… Jamais elle n’avait eu un tel contact avec l’héritier Seymour, mais peut-être qu’était venu le temps d’avancer d’un bond dans leur amitié, de sceller un lien de plus. //
- Je ne veux pas savoir, mon dieu si seulement tu savais à quel point je ne veux pas savoir ce qu’il vient de se passer, ni les circonstances, ni la manière dont tu es impliqué dans ces magouilles. Mais promets-moi, s’il te plaît, que si un jour tu juges que je dois savoir, peu importe la raison, tu me le diras. Car je ne supporterais pas éternellement ce souvenir de cette autre facette de toi, que je ne connaissais pas, sans comprendre.
// Elle avait soufflé ces mots si doucement qu’elle se demandait si Tim les avait saisis. Ce soir, Charlen avait perdu tout repère. Mais sa confiance et son amitié n’avait pas vacillé d’un iota. Boum, boum. //
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Joueur
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Poudlard : 6e année |
Date du message: Mer. 31 Jan 2018, 23:53
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**C’est fini**
//La phrase tournait dans sa tête, dans un silence de mort, sorte d’épée traversant aussi bien son cerveau que son cœur dans lequel un roc venait de s’effondrer lorsque son amie, sa confidente, sa meilleure amie même, avait baissé les yeux, sans souhaiter le regarder. Il n’y avait plus la moindre euphorie en lui, juste le vide affligeant et désespérant de la perte, le désaveu profond de n’avoir pas su garder, sauvegarder et préserver, une fois encore, ceux qu’il aimait. C’était Zoé, morte, à nouveau. Le même terrible chagrin, la même infâme sensation, béante, d’absolue tristesse et d’un infini abandon. De soi, de la vie.
Et soudain, sa place, son rang, son plan, les alliances, les Ténèbres et la Lumière, l’Amafia et ses secrets, ses intrigues et son but, ses réussites et ses échecs, le Consortium, Peter, le Ministère… tout cela n’était plus rien. C’était son monde qui devait se reconstruire, se ré-apprendre, en commençant par l’importance de chaque jour mieux se cacher, mieux disparaître et mieux se préparer pour que ceux qu’il appellerait des amis, s’il y en avait un jour comme Charlen, ceux appelés à le connaître aussi intimement que Charlen, ne puisse jamais suspecter quoi que ce soit ni être tenté de le fuir.
Et en même temps, c’était tout. Tout ce qu’il lui restait. Un but, un objectif, une réussite à aller conquérir. Et pour cela, il lui restait un plan, une position et des alliés. Des alliés oui, pas des amis. Il venait de perdre cela, logiquement et par sa propre faute.
Pendant un instant, le flux de ses pensées se refit bien trop présent pour lui, surtout avec la dépense magique qu’il avait vécu ce soir et le monde tournoya quelque peu, le forçant à relever la tête.
Juste à temps pour se sentir entouré par deux bras. Un réflexe conditionné faillit lui faire envoyer valser l’agresseur alors qu’il se sentait agressé. Un autre le conduisit à comprendre qui avait fait cela et le feu revint en lui. Manifestement, il n’avait pas complètement perdu son amie. Perdu, cependant, il l’était vaguement. Durant quelques instants, l’héritier Seymour ne put rien faire, figé entre des pensées chaotiques, un corps clamant l’espace et appréciant en même temps l’étreinte, une volonté de répondre et une peur d’être vus et …
Et c’était Charlen. Cette pensée balaya toutes les autres au final. S’il y avait une personne à qui il tenait, c’était bien elle. Surtout en cet instant précis, surtout dans cette situation. Et il était prêt à accepter tous les mots qui pourraient lui parvenir sur cela si quelqu’un se décidait à passer par le parc à cette heure. Ce qui en soit était ridicule. Sauf pour lui et Charlen à priori.
Il secoua tout doucement la tête et referma ses propres bras sur le dos de son amie, la serrant contre lui avec tendresse et douceur, reconnaissant de la chaleur douce que l’amitié diffusait en lui et souhaitant que cette embrassade dure aussi longtemps que possible. Et apparemment ce désir était partagé, car Charlen, loin de se dégager, se blottit un peu plus contre lui, comme cherchant à se protéger de quelques choses.
Il se sentait à la fois rassuré et triste. Rassuré car elle lui manifestait clairement son soutien. Triste car il pouvait sentir la douleur que la jeune femme ressentait et que ce genre de comportement de sa part à elle démontrait clairement un souci, une peur cachée enfin exposée. Il voulait la rassurer, lui dire que tout irait bien et qu’elle n’avait rien à craindre, qu’il la protègerait de quoi qu’il arrive, mais elle parlait et il ne voulut pas l’interrompre//
- Je ne veux pas savoir, mon dieu si seulement tu savais à quel point je ne veux pas savoir ce qu’il vient de se passer, ni les circonstances, ni la manière dont tu es impliqué dans ces magouilles. Mais promets-moi, s’il te plaît, que si un jour tu juges que je dois savoir, peu importe la raison, tu me le diras. Car je ne supporterais pas éternellement ce souvenir de cette autre facette de toi, que je ne connaissais pas, sans comprendre.
//Il se serait presque attendu à ce qu’elle lui tape dessus dans cet état. Avec toute la douceur qu’il était capable de réunir en cet instant précis, il passa une main sur la tête de son amie, dans un geste de réconfort qu’il espérait utile. En parallèle, son cerveau s’activait, revenant sur ses réflexions précédentes. Dans un sens, elle simplifiait sa décision. Elle n’était pas prête pour ce monde, peut-être même ne le serait-elle jamais ; et s’il était honnête, c’était potentiellement une des raisons pour laquelle leur amitié était à la fois aussi simple à vivre et aussi forte et importante pour lui.
Le fait qu’elle le prenne dans ses bras, qu’elle se laisse aller devant lui, qu’elle …. craque au final, était aussi une preuve que de son coté, cette amitié, comptait, valait beaucoup et qu’elle voulait aussi la protéger. Cette pensée éloigna de son esprit la tentation, revenue fugacement, de lui faire tout oublier, de la laisser en paix et loin de ce monde qui était le sien. S’il l’avait fait, il aurait souffert mais pas elle et c’était mieux de son avis. Mais elle venait de lui prouver tellement de choses qu’il ne pouvait songer à cela. En cherchant ses mots. Des mots qu’il voulait rassurant, qui lui promette qu’il était celui qu’elle connaissait, qu’elle n’avait pas à avoir peur, qu’il serait là pour elle. Sans la lâcher et en la berçant doucement, il prit, enfin, la parole, mettant des mots sur … ça //
Hey petite chose… calme toi, tout va bien. Je te promets que tu ne risques rien. Je suis là, avec toi. Je ne te lâche pas et si tu ne veux pas savoir, alors, tu n’as pas besoin de savoir.
**Ce serait mieux qu’elle sache** ; //opposa immédiatement une partie de lui. Et il devait concéder ce point. Si Karzkhern l’avait vu, s’il parlait… alors elle serait un témoin gênant, et il n’aurait alors, à nouveau que peu d’options. Sachant qu’il n’envisageait même pas le cas où il la laissait se débrouiller tout seul. Le Consortium ne laissait pas de témoin … Seulement des alliés et des familles…
Charlen ne pouvait pas le voir, la tête enfouie contre son épaule, elle ne pouvait deviner l’air résolu et presque résigné qui se posa un instant sur son visage. Karzkhern était le seul témoin… et à choisir, il s’occuperait du mercenaire si besoin était. Avant que Charlen ne soit en danger.
Il chassa cette pensée, rassuré. Non, pour le moment, il n’y avait pas un vrai besoin qu’elle sache pour le moment. Mais il fallait garder cela à l’esprit cependant.
Il expira doucement, prenant une expression rassurante et souleva avec douceur le menton de son amie pour qu’elle le regarde dans les yeux.
Si c’est ce que tu souhaites, je te garderai loin de ce monde et t’en protègerai. C’est un engagement et une promesse que je prends pour toi. De la même manière, si tu me le demandes, alors je te raconterai tout ce que tu mérites de savoir. Tout.
//Il savait qu’il avait laissé une partie de la question en suspens à ce moment là. Eusse-t-été qui que ce soit d’autre, il aurait profité du flou de la situation pour laisser, volontairement, dans le flou, une telle promesse. Mais pas avec Charlen. Pas avec cette petite chose, ce papillon si magique… Non, pas avec elle. Il l’embrassa avec douceur sur le front, avant de plonger ses yeux dans les siens//
Je te promets aussi que s’il le faut, si je le juge important, je te dirais tout.
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Ancien(ne)
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Date du message: Dim. 27 Mai 2018, 23:19
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// Le temps d’un battement de cœur qui se propageait dans tout le corps de Charlen, ce fut un bref instant de répit où rien ne lui traversait l’esprit. Un instant de paix, de sérénité qu’elle n’avait jamais eu l’occasion d’expérimenter. Une bulle de savon, une lanterne dorée, une nacelle bleutée, un ballon de baudruche coloré lancé dans le ciel parmi des milliers d’autres. Il était une tâche plutôt complexe de se vider totalement de pensées parasites, voire quasiment impossible. En soit, elle n’avait aucune image, aucun son en tête : seulement l’émotion qui semblait s’être logée dans le creux de son organe vital pour s’enfuir par propulsion cardiaque dans chacune de ses cellules.
Ce fut comme un comateux qui se réveillait brusquement, dans une grande bouffée d’air qui avait le rôle vivificateur d’oxygéner un cerveau et organes reprenant toutes leurs capacités ayant été mises en pause pendant un temps indéterminé : trop court pour celui qui l’avait vécu, trop long pour celui qui regardait la scène de loin, impuissant. //
Hey petite chose… calme toi, tout va bien. Je te promets que tu ne risques rien. Je suis là, avec toi. Je ne te lâche pas et si tu ne veux pas savoir, alors, tu n’as pas besoin de savoir.
// Si une telle chose comme le karma devait exister, Charlen était persuadée que c’était un système totalement détraqué, une vielles machine rouillée réparée maintes et maintes fois sans pour autant fonctionner correctement. Un vieillard toussotant, crachotant atteint de la maladie d’Alzheimer. Aussi loin qu’elle pouvait remonter dans ses souvenirs, elle ne pouvait pas nommer un instant où elle avait mérité un Timothy Seymour dans l’espace d’une vie, au même titre qu’un Isaac Tremblay.
Alors quant à parler de l’alliance de deux piliers vitaux, cela était inconcevable. Face au doute, à l’appréhension qui l’avait bousculé quelques secondes plus tôt, c’était à présent la gratitude qui se dressait. //
Si c’est ce que tu souhaites, je te garderai loin de ce monde et t’en protègerai. C’est un engagement et une promesse que je prends pour toi. De la même manière, si tu me le demandes, alors je te raconterai tout ce que tu mérites de savoir. Tout.
Je te promets aussi que s’il le faut, si je le juge important, je te dirais tout.
// C’était à ces mots qu’elle réalisa à quel point elle avait pété les plombs. A quel point elle avait foiré. Elle repensait soudainement à l’ouvrage de magie noire qu’elle prenait soin à décrypter pour autant rassasier sa curiosité de jeune étudiante que renforcer sa propre énergie, renforcer ces propres pouvoirs. Comment pouvait-elle avoir l’audace de prétendre vouloir maîtriser un tel domaine si ses membres et son esprit la lâchaient avec autant de facilité lorsque ces deux personnes étaient à ses côtés ?
Un rictus rageur déforma ses traits réguliers le temps d’une fraction de seconde. Elle était scindée entre l’idée que la certitude d’exposer ses défaillances était la plus grande preuve de confiance qui soit ; et celle que la force mentale d’un individu se mesurait par rapport à sa manière d’agir aussi bien avec les plus parfaits et aléatoires des inconnus qu’avec ceux qui avait la justesse d’affirmer faire partie du cercle restreints. En l’occurrence, il s’agissait plus d’un triangle d’un cercle.
Quoiqu’il en soit, elle demeurait bloquée. Ses grands yeux profondément liés à ceux de Tim, elle tentait d’y déceler des non-dits, tandis que ce dernier devait probablement faire de même.
Sauf si, par le plus grand et le plus réconfortant des hasards, il n’avait pas besoin de tout ce superflu pour savoir quoi penser du ce précieux instant.
Parfois Charlen se demandait ce que cela pouvait faire de tisser des liens d’amitié sans lendemain, une sorte grossière d’équivalent du coup d’un soir, mais sur une durée légèrement plus longue. Le genre d’amitié simple, qui repose sur de simples rires partagés et une insouciance adolescente presque risible. Elle avait cru qu’Elizabeth pouvait être son amie-d’un-soir, mais c’était bien plus que ça, par ce que cette amitié lui pesait sur le cœur autant qu’elle lui faisait mal de penser aux centaines de milliers de kilomètres.
Isaac, Jade, Elizabeth, Timothy.
Isaac comme son âme sœur qui l’avait vu perdre ses premières dents et assisté à ses premières larmes. Liés par le sang de leurs chagrins et la lumière de leurs victoires. Celui qui reposera dans sa tombe, main dans la main.
Jade comme sa sœur d’arme avec qui elle remporterait toutes les batailles. Celle qui panserait ses blessures si l’ennemi était trop cruel. Ensemble contre le mal, ensemble contre les responsabilités d’adultes. Deux enfants affrontant le monde des grands, main dans la main.
Elizabeth comme un être de fiction rencontré dans un rêve lors d’une nuit agitée. Celle qui incarnait le plus sublime de ses souvenirs. Celle qui l’avait bordée quand l’alcool avait tout envoyé valser dans le bon sens de Charlen. Un ange gardien qui caresserait son front et l’emmènerait à la rencontre de la joie et de l’amour.
Et Timothy. Ô Lord, Timothy. Comme sa chrysalide. Celui qui avait la lourde tâche de prendre la forme d’un bouclier contre les aléas de la vie. Une oasis baignée de soleil, presque aveuglant de lumière, où se ressourcer était indispensable, nécessaire, vital.
Ainsi elle se sentait petite et dépendante. Ce soir-là Charlen prit une décision importante, une décision qui lui avait effleuré l’esprit comme les lèvres de Tim l’avaient fait sur son front. Paradoxalement, c’était dans la promesse qu’ils venaient de sceller qu’elle puisa toute la force dont elle avait irrémédiablement besoin. C’était avec une certaine aigreur que s’achevait la longue réflexion de Charlen, en même temps que la sensation d’être arrivée à bout d’un long voyage. A présent elle connaissait ses limites, et par-dessus tout, ses prochains objectifs ; et elle se donnera corps et âme pour entrevoir la lumière au bout du tunnel. //
- Merci… Tim. Cela signifie beaucoup pour moi, je crois que tu le sais.
// Cette fois, elle se saisit de sa main et la serra fort contre la sienne. //
- Je vois le jour se lever. Tu ne crois pas que l’on devrait profiter de quelques minutes de sommeil avant de rejoindre nous cours respectifs ? Souffla-t-elle.
// C'était comme un voile d'obscurité qui s'évaporait grâce à l'astre - certainement pour mieux dissimuler d'autres secrets plus sombres ignorés par tous, les deux silhouettes encore debout dans le Parc de Poudlard y compris. //
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