[RP Unique Ambros Fadraig (Jade O'Greaney)]
// Ambros fronça les sourcils. Il s’essuya le front du dos de sa main, il était totalement perdu dans la jungle. Il était seul, livré à lui-même, il avait perdu son formateur depuis ce qu’il pensait être quelques jours, il n’avait plus la notion du temps. Les deux hommes s’étaient faits attaqués par un léopard tandis qu’ils exploraient les alentours d’une ruine incas, ils n’avaient pas entendu la bête derrière eux et la blessure du vieil homme étaient trop profonde pour qu’il s’en sorte. Dans un élan de lucidité, son formateur avait planté son canif dans la gorge de la bête mais quelques heures plus tard il succombait de ses blessures.
A présent, le jeune homme se trouvait sur un petit espace enherbé, au beau milieu de ce qui ressemblait à une jungle, sa magie ne fonctionnait pas et devant lui, un pont de singe en corde, tellement long qu'il n'en voyait pas le bout. Il surplombait une vallée en forme de crevasse, qui paraissait être très profonde. Le pont était constitué de deux grosses cordes, de la largeur d'un pied seulement, formant le tablier du pont. Deux autres cordes, moins épaisses, de chaque côté et à hauteur de main, créaient une main courante. Et enfin, de nombreuses cordes encore plus fines reliaient les deux parties pour former une barrière, une protection contre le vide juste en dessous. Il regardait ce pont, le point où il disparaissait. Les deux pieds plantés dans le sol, comme paralysé.
Il laissa son regard balayer l'espace autour de lui. La jungle s'élevait tout autour de lui, ne laissant qu'une petite partie de quelques mètres carrés à l'entrée du pont où rien ne poussait à part de l'herbe. Les arbres et les plantes autour de lui semblaient le dominer, et former comme une voûte au-dessus de lui. L'endroit était sombre. Il n'aimait pas ça. Et puis ce calme était déconcertant. Pas le moindre souffle de vent ne faisait frémir les feuilles, pas le moindre bruit d'oiseaux ou d'animaux ne troublait le silence.
Il n’avait aucune envie de traverser mais il ne pouvait décemment pas rester ici. Il réajusta son sac de randonnée, vérifia qu’il avait bien son couteau accroché à son pantalon, il soupira pour se donner du courage et posa un pied sur un des cordes du pont. //
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// Le brun s’accroupit dans les hautes herbes de la jungle, silencieux, il banda l’arc de fortune qui lui permettait de se nourrir depuis plusieurs semaines. Sa chemise autrefois blanche était à présent beige foncé à cause de la terre, déchirée, elle dévoilait des cicatrices nouvelles sur le corps du jeune homme, elle lui collait à la peau tant la température dans la jungle était étouffante. Ses muscles étaient tendus à l’extrême, attendant le bon moment pour lâcher sa flèche. Un bruissement, lui fit perdre le contact avec sa proie qui partit en courant plus profondément dans la jungle. //
-Bordel !
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// Abrité par les grandes feuilles de la forêt amazonienne, Ambros était en train de savourer son repas à base de chauve-souris. Il était tout près d’un temple abandonné depuis un bon bout de temps et il avait déniché son repas au fond d’une pièce, c’était ça ou manger des insectes.
Depuis combien de temps il était là, il n’en avait aucune idée, il ne pouvait pas prévenir les secours, sa magie ne semblait pas fonctionner ici, il n’avait qu’à espérer que ses proches se posent des questions sur le silence du jeune homme.
Demain il faudrait qu’il change d’endroit, essayer de trouver un endroit en hauteur, voir si il pouvait se repérer. Il avait une boussole, il avait décidé de suivre le nord, il s’était dit qu’au bout d’un moment il verrait bien la fin de cette forêt. Mais depuis quelques nuits, il avait la sale impression d’être épié. //
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// Le souffle court, les membres endoloris, Ambros avançait péniblement dans la jungle amazonienne. Jetant sans cesse des regards furtifs par-dessus son épaule, son couteau à la main, il tentait à grande peine de maintenir une distance avec la chose qui le traquait inlassablement depuis quelques nuits. Au loin, il arrivait à entendre le rythme des pas qui s’accéléraient, le jeune homme ne savait même pas si il arriverait à attendre les ruines du temple qu’il avait aperçus en grimpant à un arbre la veille. Bientôt, il crut y arriver, voyant les arbres s’espacer de plus en plus, mais il se retrouva rapidement face à un autre obstacle. Essuyant un filet de sueur qui coulait sur son front, il se retourna en entendant à nouveau les pas s’accélérer derrière lui. Il était venu le moment de faire un choix. Mourir ou sauter du haut de la crête. Il se pencha rapidement, le fleuve avait un débit rapide mais il ne savait pas la profondeur. Les bruissements des feuilles s’accentuaient. Vite, il fallait qu’il fasse un choix. Se retournant une dernière fois, il prit sa décision quand il croisa le regard de l’énorme puma face à lui. Il sauta.
L’eau lui glaça instantanément les poumons. Bien, il n’était pas mort. Mais la douleur lancinante qui lui martelait la jambe lui donna un indice sur l’endroit où il avait été blessé. Il n’avait plus son sac, seulement son couteau et son arc, bien accroché à son dos. Il tenta de nager tant bien que mal vers le rivage mais le courant était trop fort, il se fit embarquer par le fleuve, à bout de force le jeune homme le laissa porter, n’arrivant plus à lutter. //
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// Le brun se réveilla douloureusement sur le rivage de ce qui ressemblait à un lac. Il grimaça lâchant un râle de douleur en bougeant sa jambe. Réussissant à s’assoir il déchira son pantalon jusqu’au genou pour voir l’ampleur des dégâts. //
-Nom d’un…. Lâcha-t-il en serrant les dents.
// Il avait dû réaligner les os de sa jambe, il s’était évanoui juste après, il ne savait pas combien de temps. Longtemps. Le soleil était bas dans le ciel à présent. Il fallait qu’il fasse un feu pour ne pas mourir d’hypothermie, la mort par infection était tellement plus agréable songea-t-il ironiquement. Sa jambe avait doublé de volume, légèrement violacée, emprisonné dans une attelle de fortune : deux morceau de bois de chaque côté, tenu par un morceau de tissus arraché de sa chemise.
Le jeune homme ne ressemblait plus grand-chose, ses cheveux avaient énormément poussé, sa barbe aussi et il avait maigri. Les dernières forces qu’il lui restait, il les gardait pour manger, il avait même construit des pièges, réussi à emprisonner quelques iguanes. Il ne savait pas combien de temps il allait encore tenir, il s’endormit près de son feu de camps.
Quelques nuits plus tard, il fut réveillé en sursaut par des bruits de pas. Il tourna son visage vers les profondeurs de la forêt, cherchant la source du bruit. Soudain, il ne vit que des petites lueurs bleutées, il en fut bientôt aveuglé. Sous le poids de la fatigue, il s’évanouit, son couteau à la main, il crut seulement distinguer des mots d’espagnol…. //