//Mina se sentit soulagée en se retrouvant seule dans le club de botanique. Un peu de solitude allait lui faire du bien.
Les jours passés avaient été éprouvants. Si on avait prédit à Mina qu’elle aurait à vivre sans magie pendant une semaine, elle aurait sans doute affirmé qu’elle en était parfaitement capable. Après tout, elle avait grandi à l’écart de la magie et replongeait dans le monde moldu dès qu’elle était en vacances.
Et pourtant… Pourtant elle avait partagé l’effroi des premiers jours, quand la magie avait subitement disparu et que personne ne savait pourquoi ni comment la faire revenir. Et elle avait compris, sans doute plus que jamais, que la magie n’était pas juste un truc qui rendait la vie plus facile. Elle n’avait pas eu envie de se moquer de ses camarades qui ne savaient pas faire leurs lacets à la main, ni de ceux dont les coiffures qui tenaient grâce à la magie s’était subitement ébouriffées. Elle s’était sentie aussi anxieuse et démunie qu’eux, et elle aussi avait eu la sensation que quelque chose de précieux lui avait été arraché. Elle était une sorcière.
Bien sûr, cela avait été un soulagement quand ils avaient appris que l’origine du mal avait été découverte et que ce n’était qu’une question de temps avant que la magie revienne. A partir de là, Mina aurait pu rigoler de voir la maladresse des sangs-purs qui semblaient paniquer sans magie, mais elle était restée aussi morose que tout le monde. Les cours étaient devenus déprimants, les professeurs ne pouvaient plus enseigner que de la théorie (sauf le Professeur Zaranki bien sûr !) et ils en avaient profité pour leur coller interro sur interro…
Et surtout, SURTOUT… Les elfes avaient cessé de travailler. Les elfes des CUISINES avaient cessé de travailler. Et Halloween avait dû se dérouler sans tarte à la citrouille, ce qui était décidément très triste. En plus, Mina avait, comme tous les élèves et les professeurs, dû participer à la cuisine, et tout le monde lui en avait voulu quand elle avait fait tomber un céleri dans le chocolat chaud. Elle était pourtant assez terrassée comme ça d’avoir gâté un breuvage si délicieux, ce n’était vraiment pas la peine de lui rappeler son erreur et de chuchoter sur son passage pendant toute la journée.
Il n’y avait plus que deux jours à tenir normalement, mais Mina avait hâte de pouvoir manger un plantureux petit-déjeuner (et de boire un bon chocolat chaud). En attendant, s’occuper des plantes lui avait fait un peu de bien. Après tout, c’était une tâche réalisable sans magie, il suffisait de s’armer d’un peu plus de patience. L’absence de magie était même une aubaine pour la botanique, car les plantes dangereuses étaient devenues inoffensives ! Le Professeur Spire avait donc proposé aux membres du club de botanique de rempoter les mandragores, et ils venaient d’y passer un peu plus d’une heure. Mina avait laissé le dernier élève partir, et elle souhaitait finalement prolonger un peu le calme qui l’avait enfin envahi en s’occupant des plantes.
Elle se rappela alors qu’il y avait deux tentacula vénéneuses qui méritaient un peu de soins, et se mit donc en route vers la serre numéro 3, avec ses gants de protection, un sécateur et de l’humus. Une fois parvenue devant les deux tentacula, elle commença par couper les tentacules trop longs. C’était vraiment étrange de faire cette tâche sans être toujours sur le qui-vive et dans la crainte des dents de la plante, qui avaient maintenant une immobilité hors du commun, mais fort bienvenue. Une fois les deux tentacula bien taillées, elle entreprit de nettoyer un peu la terre sous les plants, et de rajouter un peu d’humus au besoin. Et alors qu’elle était penchée vers le pied d’une des plantes, elle sentit nettement…
Une morsure à la fesse.
Elle se figea sur place, paralysée tant par la peur que par la crainte de déchirer la peau délicate de son arrière-train si elle bougeait alors que des dents pointues s’étaient fichées dans son fondement.
Elle n’avait pas si mal, et les picots ne semblaient pas bouger dans sa fesse.
Elle tentait de réfléchir mais son cerveau cédait peu à peu à la panique. Ses pensées s’emballaient.
*Ne bouge pas. Bon. On fait quoi d’habitude ? D’habitude on est deux et si quelque chose se passe mal l’autre peut lancer un sort. J’ai des dents de tentacula vénéneuse dans la fesse. Oh non. Est-ce que Mme Parish pourra me soigner sans magie ? Oh non je vais mourir. Est-ce que je devrais y aller avec les mains pour détacher les dents ? Et si la plante me gobait les mains ? Mais je ne peux pas rester là, personne ne sait que j’y suis et le temps qu’on me trouve peut-être que… Si je twirk est-ce qu’elle lâche ? Non je ne sais pas faire ça.*
//Après cela, les pensées de Mina devinrent encore plus floues, et elle finit par s’entendre crier d’effroi.
Et soudainement, la mâchoire plantée dans son fessier avait disparu. Mina se redressa et couru aussi loin des tentacula vénéneuses que la taille de la serre le lui permettait. Puis elle se retourna vers son agresseur. La tentacula était toujours immobile et semblait inoffensive…//
- KWAK KWAK KWAK !
//Mina sursauta quand un cri perçant se fit entendre. Elle chercha son origine, et vit que se dandinait dans sa direction un palmipède d’aspect agressif. Elle ne demanda pas son reste, et s’enfuit à toutes jambes.
A la forme du bleu sur son séant, Mme Parish lui confirma qu’elle avait dû énerver une oie. Heureusement que les bernaches ne sont pas vénéneuses, même dans le monde magique…//
[Event, RP fini]