Rues du vieux Rome

[Liara]

- T'as pas l'impression qu'on est invulnérables ici ? Genre que personne ne peut nous faire de mal ? Je trouve ça tellement reposant.

// A ces mots, Isaac repensa soudainement aux deux bambins qu'il avait observé quelques instants plus tôt. Il ne savait pas trop pourquoi, mais ils avaient fait ressortir son instinct fraternel et là, maintenant, tout de suite, il avait envie de l'exprimer. Et là, Katleen avait raison : personne ne pouvait l'en empêcher, il était hors de porté de tout ce qui pouvait le rendre vulnérable. Cela dit... Il ne savait pas comment exprimer cette envie. Une première pour lui. Alors, suffisait-il de changer d'air et de s'offrir une bulle avec l'être aimé pour perdre les pédales et se laisser submerger par d'étranges nouveautés et envies incontrôlables ?

Si c'était ça, le Gryffondor n'hésitera pas à emmener Katleen vers d'autres horizons, encore plus loin encore. Que ce soit vers un temple hindou, la Grande Muraille de Chine ou le Parthénon, plus la distance était conséquente, mieux c'était. Encore fallait-il les moyens, et surtout, le temps de s'évader.

Mais Katleen avait raison, c'était reposant. Et puis c'était beau, les ruelles, le rire des enfants, les pièces qui scintillaient dans l'eau claire de la fontaine de Trevi, l'odeur du feu de bois et la chaleur du soleil.

Isaac rêvait encore lorsqu'ils arrivèrent à l'échoppe du glacier. Ce fut deux boules, noisette et tiramisu pour l'aîné Tremblay. Il paya avec deux pièces qui se perdaient dans son sac à dos et les voilà repartis sur les pavés dorés. //

- On mange où ce soir au fait ? Au restaurant ? On fait un pique-nique ? On mange dans la chambre d'hôtel ?

// Le jeune homme prit le temps de réfléchir en terminant son cornet puis s'adressa à Katleen, un sourire espiègle aux lèvres. //

- Tu te souviens l'année dernière, sur le pont couvert ? Je te propose qu'on aille se chercher un petit quelque chose et qu'on aille s'installer quelque part pour terminer notre soirée devant un coucher de soleil de rêve, il ajouta, hé, un cinéma en plein air, ça te dit ? Tant pis si c'est en italien, ça peut être génial !

[Katleen Makerley]

- Tu te souviens l'année dernière, sur le pont couvert ? Je te propose qu'on aille se chercher un petit quelque chose et qu'on aille s'installer quelque part pour terminer notre soirée devant un coucher de soleil de rêve.

// Katleen les imaginait déjà sur une petite place de Rome en train de déguster leur pique-nique sous le regard attendri d'un couple âgé.

Oui, bon. Elle se croyait littéralement dans un conte de fées. Son esprit s'était évadé dans des contrées bien lointaines de la réalité. Elle pouvait maintenant presque imaginer les gladiateurs marchant à contre-sens d'Isaac et elle et se rendant à l'arène pour, peut-être, leur ultime combat. Elle était passé d'une histoire d'amour au passé sanglant de certains Romains ou étrangers de la Rome antique.

Elle fut sortie de ses pensées par une idée du tonnerre du Gryffondor. //

- Hé, un cinéma en plein air, ça te dit ? Tant pis si c'est en italien, ça peut être génial !

// Les yeux de Katleen s'aggrandirent pour laisser place à un visage émerveillé d'enfant. Elle n'avait jamais assisté à une séance de cinéma en plein air et c'était une grande première que de le faire avec Isaac. Et puis même s'ils ne comprenaient rien aux paroles, il y avait toujours les images pour essayer de comprendre le film. //

- Je te suis à 100% là-dessus ! T'es génial, tu le sais ça !?

// Comme prise par un élan, Katleen l'embrassa furtivement sur la bouche, puis courut dans la rue à la recherche d'une épicerie. Après quelques minutes, elle en trouva une petite. Elle entra sans aucune hésitation et prit des tomates, ainsi que du jambon et du pain. Cela devrait suffire à les sustenter. A vrai dire, la Poufsouffle était trop énervée et n'avait pas du tout faim. Enfin, ça viendrait peut-être avec les heures qui passent. Elle sortit de la boutique avec ses vivres payées, avant qu'Isaac n'ait pu la rejoindre à l'intérieur. //

- C'est bon, j'ai ce qu'il nous faut ! Tu sais où il est ce cinéma ?

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[Liara]

- Je te suis à 100% là-dessus ! T'es génial, tu le sais ça !?

// Isaac ne se retint pas de lui faire un clin d'oeil mais évita tout bonnement de lâcher quelque chose ressemblant plus ou moins à « Bien sûr que je le sais », déjà parce que c'était légèrement déplacé, et égocentrique par-dessus le marché, puis surtout - surtout ! - parce que Katleen le coupa brusquement dans son élan en plaquant ses lèvres sur les siennes. Ascenseur émotionnel. Pourquoi il avait toujours l'impression qu'un feu d'artifice explosait dans ses entrailles à chaque fois qu'il l'embrassait ? Décidément, il n'y pouvait rien, elle était son talon d'Achille.

La jolie brune, excitée comme une puce, filait déjà comme une flèche dans les ruelles avant même qu'Isaac puisse se remettre de ses émotions. Bon dieu qu'il était niais. En d'autres cas il se serait donné des baffes sans remords, mais là il était bien trop occupé à regarder Katleen sautiller sur place. Pour une fois qu'il n'était pas celui qui endossait le rôle de la pile électrique ! Lui était bien trop fatigué par les longues heures de marche et plus globalement le voyage pour faire ressortir son âme d'enfant.

Elle ressortit d'une épicerie dont les fruits disposés à l'étalage avaient tout simplement les mêmes couleurs rosées, orangées et dorées que le coucher de soleil. Elle souriait de toutes ses dents en secouant sous son nez un sachets avec de quoi casser la croute. Isaac se fit la réflexion que c'était ce genre de détails qui rendait ces vacances parfaites. //

- C'est bon, j'ai ce qu'il nous faut ! Tu sais où il est ce cinéma ?

// Le Gryffondor regarda autour de lui. Les rares panneaux étaient tous en italien, et honnêtement... Il n'en savait fichtrement rien. Il ne se souvenait que du fait que le film, très romancé, parlait de drôles de créatures mythiques, probablement des nymphes. Ou alors des naïades ? //

- Heu... Non, avoua-t-il en riant. J'ai vu ça ce matin dans l'un des articles des journaux de l'hôtel, j'avais réussi à traduire je ne sais comment. Au pire, on demande à des passants ? En mimant bien, on réussira sûrement à se faire comprendre.

// Il riait toujours de sa propre bêtise avant de reprendre, à moitié plus sérieux. //

- J'ai toujours pas digéré ma glace, ni la pizza, ni... tout ce qu'on a mangé depuis au moins vingt heures. Du coup, on mangera devant le film ? Ou même sur le chemin du retour, t'en penses quoi ?

[Katleen Makerley]

- Heu... Non. J'ai vu ça ce matin dans l'un des articles des journaux de l'hôtel, j'avais réussi à traduire je ne sais comment. Au pire, on demande à des passants ? En mimant bien, on réussira sûrement à se faire comprendre.

// Katleen avait une meilleure idée que les mimes. L'Italie était un pays frontalier de la France et à défaut de parler italien, elle pouvait se débrouiller avec quelques mots de français. L'anglais serait encore moins bien compris de toute façon. //

- J'ai toujours pas digéré ma glace, ni la pizza, ni... tout ce qu'on a mangé depuis au moins vingt heures. Du coup, on mangera devant le film ? Ou même sur le chemin du retour, t'en penses quoi ?

// La jaune et noire pouffa. A vouloir trop faire le Poufsouffle, il s'était fait prendre à son propre jeu. A vrai dire, il s'était goinfré depuis qu'ils étaient arrivés à Rome. Trop de bonne nourriture et pas assez de bonne volonté pour y résister. //

- Tout à fait d'accord, c'est ce à quoi je pensais ! Maintenant, allons chercher ce cinéma !

// Les deux jeunes adultes reprirent leur chemin dans les rues de Rome. Dès qu'ils croisèrent un passant, ils s'arrêtèrent et Katleen entama la discussion avec ce dernier. Elle employait assez bien le français et réussi par finalement obtenir l'information qu'ils cherchaient. //

- C'est là-bas, apprit-elle à Isaac. Il faut monter cette rue et normalement on devrait déboucher sur une grande place - certes pas comme l'Agora - mais grande quand même apparemment. Par contre, il faut se dépêcher, ça va bientôt commencer.

// Elle entraina le Gryffondor vers le chemin qu'elle lui avait montré et cinq minutes plus tard, ils arrivèrent à destination, essoufflés par la montée raide.

Ils se dirigèrent vers un coin d'herbe tranquille, sous un laurier, derrière tous les spectateurs déjà présents. Ils parleraient sûrement pendant le film, ne comprenant presque rien à l'italien, alors autant ne pas déranger les autres avec leurs bavardages.
La jaune et noire s'allongea sur le ventre, les coudes sur le sol et les mains maintenant sa tête. Elle avait hâte que le film commence, histoire de voir ce que ça racontait.

Elle jeta un coup d'oeil à son petit ami qui finissait, lui aussi, de s'installer. Finalement, l'attention de la Poufsouffle ne se porterait peut-être pas tant que ça sur le film. //

- J'espère que c'est pas un film d'horreur, sinon fais gaffe ! lui lança-t-elle avec un air faussement menaçant.

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[Liara]

// Katleen approuva sans hésiter une seconde, et voilà les deux compères à la recherche d'un passant bienveillant. En fait, ils ne prirent pas très longtemps avant de tomber sur quelqu'un, un vieux monsieur à la barbe si blanche qu'on aurait dit de la neige. Il fallait avouer que les italiens étaient tout particulièrement accueillants. Et voilà qu'il se tapait la discute en français avec la Poufsouffle ! Tout d'abord Isaac écarquilla les yeux, agréablement bien surpris, puis essaya de suivre la conversation. Rien à faire, il ne comprenait rien.

Heureusement qu'il avait été là pour trouver l'idée, Katleen s'occupait de la partie linguistique et logistique. Le couple formait vraiment un duo de choc. //

- C'est là-bas. Il faut monter cette rue et normalement on devrait déboucher sur une grande place - certes pas comme l'Agora - mais grande quand même apparemment. Par contre, il faut se dépêcher, ça va bientôt commencer.

- Ok, on y va alors ! Mais juste avant, faut que je te dise, waw, chapeau l'artiste, je ne savais pas que tu parlais aussi bien français ! s'émerveilla-t-il en pressant le pas.

***

// Tout allait bien dans le meilleur des mondes. L'endroit était tout ce qu'il pouvait avoir de plus charmant, et de beaux flambeaux illuminaient l'endroit alors que la nuit n'allait pas tarder à tomber. Katleen s'installa confortablement, et Isaac décida de rester à côté d'elle, en tailleur, pour pouvoir lui caresser les cheveux. En fait, il adorait recevoir des papouilles dans sa crinière, alors il se dit que sa petite amie allait sûrement apprécier. Surtout que devant un film, il n'y avait rien de mieux. //

- J'espère que c'est pas un film d'horreur, sinon fais gaffe !

// Le jeune homme pouffa comme un gamin. Grand fan de films d'horreurs, il se serait fait une joie de lui faire peur rien que pour le plaisir de la voir sursauter et se jeter sur lui... que se soit pour se venger ou se blottir dans ses bras. //

- T'inquiète Kat, apparemment c'est un truc ancien légèrement romantique avec un peu d'action, rien de sanguinaire. Une légende mythologique, sûrement. Tu m'avais dit que tu aimais bien ça, non ?

[Katleen Makerley]

// En voyant Zaac rire, elle se dit qu'elle ne devait vraiment pas avoir l'air convaincante quand elle prenait un air menaçant. Comment ferait-elle si un jour on l'embêtait vraiment ? On allait se moquer d'elle, lui rire au nez. Mais là n'était pas le lieu pour réfléchir à cette interrogation. //

- T'inquiète Kat, apparemment c'est un truc ancien légèrement romantique avec un peu d'action, rien de sanguinaire. Une légende mythologique, sûrement. Tu m'avais dit que tu aimais bien ça, non ?

// De l'action ? De la mythologie ? Tout ce qui lui plaisait ! Elle se demandait si le Parthénon apparaissait dans le film, mais en fait, elle en doutait. Le monument était Grec, pas Romain. Ou alors était-ce une version de l'Odyssée, avec Ulysse, à petit budget ? Non, sûrement pas. Encore Grec. Elle devait cesser de se poser des questions et se laisser surprendre par le film. Et voilà qu'il commençait d'ailleurs.

La Poufsouffle se réinstalla confortablement, la tête sur une des cuisses d'Isaac, et fixa l'écran de ses yeux marrons. Elle essayait de rester concentrée, afin de comprendre ce que disaient les personnages, mais les papouilles du Gryffondor et la non articulation des protagonistes n'aidaient pas du tout. Mais alors pas du tout. Alors, elle se contenta de regarder les images, comme un enfant de trois ans qui lit un livre.

L'action mit un temps à parvenir, mais ensuite des gladiateurs apparurent à l'écran en train de se battre et elle commença à apprécier le film. Pas besoin de connaitre l'italien pour comprendre qu'une femme était tombée amoureuse d'un gladiateur qui devait se battre pour être affranchi et l'épouser. Histoire un peu bateau, mais qui collait parfaitement avec leur séjour. //

***

// Le film ne dura pas très longtemps. Pas trop déçue du long-métrage, Katleen se redressa et s'étira. Ses muscles étaient engourdis et elle agita ses bras pour faire circuler le sang à l'intérieur. //

- Ca te dit qu'on reste un petit peu ici ? C'est plus joli que notre chambre d'hôtel... Et t'as pensé quoi du film ? ajouta-t-elle, curieuse de connaitre l'avis d'Isaac.

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[Liara]

// Ce fut décidément une belle soirée. Le film n'était pas un pur chef-d’œuvre, la chaleur étouffante ne s'était pas envolée malgré la nuit tombée, mais pourtant Isaac trouvait que la soirée était magnifique. L'odeur de l'herbe à ses pieds, la douceur des cheveux de Katleen, les étoiles qui illuminaient le ciel à n'en plus finir. La fine brise qui sentait délicatement le chèvre-feuille, la famille à leurs côtés qui riait aux éclats.
Isaac passait une bonne soirée et il savait que la Poufsouffle aussi. Pensée qui se confirma quelques instants plus tard, lorsque le long-métrage italien s'acheva et que Katleen se retourna vers lui. //

- Ça te dit qu'on reste un petit peu ici ? C'est plus joli que notre chambre d'hôtel... Et t'as pensé quoi du film ?

// Isaac bailla pendant de longues secondes avant de répondre. Bien sûr qu'il voulait encore flâner dehors plutôt que de rentrer, déjà. Profiter de ses vacances, c'était aussi éviter de rester cloîtré dans une chambre d'hôtel alors que la nuit venait à peine de commencer. Bon... l'heure était quand même relativement avancée, mais l'idée générale avait été comprise. //

- Carrément ! J'aime bien l'idée de regarder les étoiles allongés dans l'herbe, tranquilles... Quant au film, les gladiateurs étaient sacrément badass, on ne va pas se le cacher. Les effets spéciaux étaient moyens par contre. Un peu gnangnan, parfois. Mais dans le fond j'ai bien aimé. Et toi ?

// Pendant qu'il parlait, Isaac s'était allongé à même le sol, sur le dos, la nuque posée entre le creux de ses mains. Dans cette position confortable, il pouvait avoir le loisir d'admirer les diverses constellations et étoiles filantes. Il tourna ensuite la tête vers Katleen en souriant. //

- Hé, tu te rappelles quand on donnait des noms aux constellations ? dit-il avec une pointe de nostalgie.

[Katleen Makerley]

- Carrément ! J'aime bien l'idée de regarder les étoiles allongés dans l'herbe, tranquilles... Quant au film, les gladiateurs étaient sacrément badass, on ne va pas se le cacher. Les effets spéciaux étaient moyens par contre. Un peu gnangnan, parfois. Mais dans le fond j'ai bien aimé. Et toi ?

- J'ai bien aimé la partie action du film, le reste c'était pas fou.

// Quant à rester allongés pour regarder les étoiles... ça lui rappelait clairement le soir de la rentrée. Et la constellation de la plume. Katleen se remémorait ce souvenir si cher à ses yeux. //

- Hé, tu te rappelles quand on donnait des noms aux constellations ?

// Elle sourit. //

- Tu lis dans mes pensées cher Zaac.

// Alors qu'il était allongé et elle assise, la Poufsouffle prit le temps de réfléchir un instant. Elle était presque prête à créer un temple dédié à l'amour, tellement elle avait été surprise par celui-ci. L'arrivée inattendue de Zaac dans sa vie. Elle y songeait souvent. Voire beaucoup trop.

Elle chassa ses pensées d'un revers de main dans le vide et s'allongea à côté de son petit ami. Rien de tout ça n'était imaginaire, ça ne sortait pas d'un conte, ça n'était pas mythologique non plus, c'était réel. Il était réel. Leur amour était réel.

Elle se blottit contre lui, la tête sur son épaule et leva les yeux vers le ciel.
Vers les étoiles.
Vers l'infini. //

[RP clos]

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[Aquilea]

[RP unique - Syndra Frutto (Aquilea) avec la participation de Timothy Seymour (Croun). Ce RP se déroule à Milan.]

// Un claquement régulier issu de bottes à talons hauts résonnait dans tout le cimetière, accompagné d'un bruit de pas plus feutré, presque pudique. Les deux silhouette se découpaient dans l'allée principale, vêtues de noir en la circonstance. Une ombrelle à la main pour protéger sa peau trop blanche, Syndra avançait solennellement, le visage dissimulé sous un léger voilage sombre qui lui tombait devant les yeux. Pour faire bonne mesure, elle avait préféré porter une paire de grosses lunettes de soleil, tant pour éviter d'être reconnue que pour pouvoir laisser libre court à son chagrin sans s'embarrasser du regard des autres. Sa robe en mousseline noire caressait ses longues jambes tandis qu'elle marchait résolument vers la sépulture de sa famille. A ses côtés, Timothy était là. Comme il lui avait promis l'avant-veille, au départ de Poudlard. Il portait magnifiquement bien le smoking, ce n'était un secret pour personne. Sa prestance naturelle couplé à sa tenue, sobre mais classieuse, le faisait paraître de quelques années plus âgé, s'était-elle dit lorsqu'il l'avait rejointe après s'être changé.

Il avait tout orchestré de main de maître, depuis leur arrivée à King's Cross jusqu'à la réservation d'une suite princière à chambre double dans l'hôtel sorcier le plus luxueux de Milano. A peine étaient-ils descendus du Poudlard Express que Tim lui avait pris la main, lui désignant de l'autre un groom du fameux Tesoro di Milano qui les attendait avec un Portoloin. En quelques secondes, le couple avait rejoint le perron du fameux hôtel, où les nombreux enchantements permettaient aux sorciers de se matérialiser sans risquer de trahir le secret magique international. Syndra s'était rapidement endormie ce soir-là, d'un sommeil profond sans rêves ; lorsqu'elle avait émergé, le soleil était déjà bien haut dans le ciel, et son petit ami lui avait laissé un mot sur la table de la pièce commune.

Je vais faire un tour, avait-il écrit. Je serai rentré pour le déjeuner. Repose-toi ma chérie, et envoie-moi un Patronus si besoin.

A son retour, la jeune femme lui avait annoncé qu'elle ne se sentait pas encore prête pour affronter la mort de ses sœurs. Il avait compris. Ils avaient donc passé l'après-midi à profiter du soleil au Parco Sempione après l'incontournable visite du château des Sforza - Syndra avait enrichi leur escapade culturelle de toutes les anecdotes qu'elle avait pu engranger au cours de son enfance ; Tim n'avait rien dit, mais elle aurait mis sa main à couper qu'il savait déjà tout ce qu'elle lui avait raconté.

Le matin suivant, la jeune femme s'était éveillée avec le sentiment que c'était le moment. Le moment de faire ses adieux à sa famille, une bonne fois pour toute. Elle en avait fait part à l'ancien préfet, et en quelques minutes, ils s'étaient préparés et avaient quitté l'hôtel.

Syndra resserra ses doigts autour du bouquet qu'elle avait acheté sur le chemin. Un mince filet de sueur lui coulait le long de l'oreille, et elle se maudissait de ne pas avoir attaché ses cheveux. Elle aurait du le savoir, l'été milanais était des plus chauds, surtout ces dernières années avec le réchauffement climatique qui touchait la planète. Elle se reprit ; l'heure n'était pas aux digressions intérieures. Fuir la réalité dans ces pensées parasites n'était pas digne de la mémoire de ses sœurs. Elle se raccrocha alors à l'instant présent, aux odeurs de terreau frais charriés par la chaude brise d'été, aux chants des oiseaux qui se cachaient dans les arbres autour d'eux, à la présence de Tim dont la main effleurait parfois son bras sans le toucher vraiment - ou peut-être n'était-ce qu'une impression ? Son regard se posa sur la stèle qui scellait le caveau de la famille Frutto depuis huit générations déjà. //

** Dix maintenant... **

// Au milieu de tombes anciennes, dont certaines végétalisées étaient devenues anonymes au fil du temps, celle des Fruttos semblait comme neuve. Le marbre de Calacata était resté intact depuis le dix-huitième siècle grâce aux soins tout particuliers que les domestiques lui prodiguaient deux fois par an depuis son érection. La jeune femme s'avança jusqu'à toucher la pierre du bout de la botte. Déjà les larmes lui montaient aux yeux en lisant les noms de ses petites sœurs fraîchement gravés aux côtés de ceux de ses aïeux. Des images de corps carbonisés mêlées aux visages souriants de Liberty, Celia, Clara, Alina, Lilia, Nella et Kira se pressaient dans sa tête, lui enserrant le cœur d'un anneau de douleur. Lentement, elle se pencha pour déposer la gerbe au pied de la sépulture, et s'agenouilla dignement sur le sol. Elle n'était pas croyante, mais elle adressa tout de même une prière éplorée à la mémoire de celles qu'elle avait aimé plus que tout au monde. Son pendentif se nimba alors d'une lumière aveuglante et se mit à flotter doucement dans les airs.

Elle rouvrit ses yeux pleins de larmes sur un spectacle qu'elle n'oublierait jamais. Elle ne les voyait pas vraiment, mais elle savait qu'ils étaient là. Elle percevait Kira, à quelques pas d'elle, s'appuyant nonchalamment contre la stèle ; ses autres soeurs riaient ensembles et se chamaillaient, comme toujours, sous l'oeil tantôt exaspéré, tantôt amusé de Liberty. N'était-ce pas un clin d'oeil qu'elle venait d'apercevoir ? Derrière elles, Léo et Rose Frutto se tenaient par la taille et souriaient chaleureusement. Syndra ne se souvenait plus de leur sourire, qu'ils offraient bien trop rarement à son goût. Elle se redressa en tremblant. Les dix générations de Frutto étaient présents, sans l'être vraiment. Cette famille puissante, compliquée, qu'elle avait haïe autant qu'elle l'avait aimée, venait à présent la soutenir quand elle n'avait plus rien. Enfin, plus rien...

Syndra essuya ses larmes d'un revers de la main, un petit sourire aux lèvres. C'était faux, bien entendu. Elle n'avait pas plus rien ; désormais elle avait tout ce qui importait. Un amour, un but, un avenir... De l'espoir... Elle jeta un dernier regard aux spectres de ses sœurs, qui disparaissaient une à une. Liberty lui tira une dernière fois la langue avant de s'évanouir à son tour dans la nature. Elle se détourna, plus apaisée que jamais, et se faufila entre les bras de Tim en prenant garde de ne pas l'éborgner avec son ombrelle. Puis elle l'entraîna à sa suite vers la sortie du cimetière. //

[Fin du RP unique]

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[Aquilea]

[Début de RP - Timothy Seymour (Croun) et Syndra Frutto (Aquilea)]

- Oh non, quelle poisse...

// Syndra et Tim avaient quitté Milan la veille au soir, sous un soleil radieux, pour rejoindre Rome comme ils l'avaient prévu, où ils devaient passer une semaine de pure détente. Mais au réveil, la Serpentarde avait constaté avec dépit que le ciel en avait décrété autrement. Des trombes d'eaux s'abattaient sur la ville, et la température avait chuté d'une bonne dizaine de degrés. Ce qui avait sapé sa bonne humeur et entraînait moult ronchonnements, bien loin de l'image de jeune femme bien éduquée et distinguée qu'elle se composait au quotidien. Emmitouflée dans un peignoir trop grand, les cheveux en bataille, Syndra buvait un grand chocolat chaud en contemplant le déchaînement météorologique derrière la baie vitrée. Tim était pas loin, elle le savait, et il lui ferait sûrement la réflexion que ce n'était pas quelques gouttes de pluie qui les empêcheraient de passer de bonnes vacances. Peu importe, elle pouvait se permettre de râler ouvertement, alors elle n'allait pas s'en priver ! //

- Regarde-moi ce déluge. Heureusement que la magie existe, parce que bon, j'ai déjà essayé les parapluies moldus : tu parles d'une invention inutile !

// Elle se tourna vers son petit ami, occupé à faire elle ne savait quoi. //

- Ça te dit une petite journée feignasses ? Le spa au sous-sol m'a l'air très accueillant, et je rêve d'un bon jacuzzi pour me délasser un peu de toutes les émotions d'avant-hier.

// C'était la première fois qu'elle faisait allusion à leur virée au cimetière depuis qu'ils en avaient passé les grilles, deux jours auparavant. Tim avait respecté son silence, ce qui lui avait permis de digérer pleinement les événements intenses qu'elle avait vécu et de faire paisiblement son deuil. C'était chose faite, et à présent elle lui tendait volontairement la perche ; à lui de voir s'il comptait en profiter ou s'il décidait de la laisser passer. //

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