Le Poudlard Express

[Miss RP]

Le Poudlard Express

// Premier septembre, onze heures sonnantes. À la gare londonienne de King’s Cross, le Poudlard Express démarre et quitte le quai dans un nuage de vapeur. Sur le côté, des familles faisant leurs derniers adieux après une séparation larmoyante - ou pas. Dans le train… vous. Élève de Poudlard se préparant à une nouvelle année, ou peut-être une première rentrée. Le stress est présent, ainsi que l’excitation. Vous voyez lentement votre famille disparaitre au loin. L’heure est venue de vous chercher un compartiment, d’ailleurs, des élèves les envahissent peu à peu.

Dans le train rouge et noir, les préfets sont appelés dans leur compartiment, tandis que les autres élèves retrouvent leurs amis ou font connaissance. Certains se racontent leurs vacances avec un air enjoué, d’autres sont encore sous le choc de devoir quitter leur famille jusqu'aux vacances de Noël. Il y a les Nés-Moldus plus perdus que joyeux, ainsi que les Sang-Mêlés et les Sang-Purs qui, même s’ils sont habitués à ce monde, sont particulièrement excités à l’idée de rejoindre le château écossais. Et vous, de quelle catégorie faites-vous partie ?

Pour les prochaines heures de voyage jusqu'à l’école de sorcellerie britannique, il vous faudra passer le temps. Au programme, un chariot de friandises qui circule dans les couloirs. À vous, désormais, de passer le trajet en solitaire ou de faire connaissance avec de nouvelles personnes. En route vers un monde de magie et d’aventure qui n’attend que vous ! //

Lieu de Nyx, merci à elle.

[Nyx]

RP ENTRE GAËL NEWEN (Nyx) & ADAM WHYTE-AKOMBE (Aquilea) : Laisse ton passé derrière toi

— Au revoir, déclara l'homme.

// Sa voix était douce mais ferme. Une telle tendresse était surprenante tant il semblait insensible. Grand, bien bâti, le regard bleu perçant et la barbe aussi sombre que ses cheveux longs noués en chignon à l'arrière de sa tête, Ulysse était un de ces hommes dont émane une étrange aura qui tenait les gens à distance. Devant lui, Gaël se sentait parfois minuscule. Comme en cet instant. Mais il était protecteur, et en ce moment, le jeune Newen avait besoin de sa protection. Il fixait cet homme qui avait tout fait pour lui avec une reconnaissance infinie dans le regard. //

— Ulysse... je ne veux pas. Je ne veux pas te quitter, je ne veux pas partir du Domaine.

// Sa voix était tremblante, chose inhabituelle. Il détestait manifester une quelconque faiblesse. Mais il ne se contrôlait plus. // **Par Merlin, j'veux pas partir !** // songea-t-il. Tout son corps était crispé : les allées et venues étaient si nombreuses autour du garçon qu'il se serait senti perdu sans sa main serrée contre la grande paume calleuse de son père adoptif. Les sorciers, adultes comme enfants, étaient omniprésents autour d'eux. **Par tous les Mages, il n'peut pas y avoir autant d'élèves à Poudlard !**. Vivre au château allait être insupportable, il en était certain. Même le : //

— Je sais, Gaël. Mais je ne t'apprendrai jamais toutes les choses que renferme Poudlard.

// Que déclara Ulysse ne le rassura pas. Il grogna doucement et commença à monter sa valise dans le train. Soudain, il regarda son père adoptif. //

— Tu vas me manquer, bredouilla-t-il.

// C'était une des premières marques d'affection qu'il lui témoignait. L'autre sourit tendrement, puis acquiesça d'un : //

— Toi aussi. Au revoir, Gaël.

// Puis il se détourna, et le brun commença à s'engouffrer dans le train. Au dernier moment, Ulysse se retourna et lâcha un : //

— Je suis fier de toi. Tu trouveras ta place, à Poudlard.

// Gaël lui sourit une dernière fois puis s'engouffra dans le premier compartiment vide. Le train démarra, Ulysse et lui continuèrent de se fixer. Finalement, il disparut de son champ de vision. Ce fut comme s'enfoncer dans un lieu obscur et inconnu. Il sombrait dans un maar. Gaël ferma les yeux et s'assit en tremblant légèrement. Dans le couloir, il y avait énormément de bruits. Ils l'assaillaient telle une nuée ardente. Ça le terrifiait. C'était comme à Edimbourg. Non, c'était bien pire. À Edimbourg, il avait Ulysse pour se protéger des Autres et de la ville. // **Ulysse...** // songea-t-il en sentant ses yeux commencer à le piquer. Le bruit était oppressant, inconnu. Pourquoi y avait-il autant d'exclamations de joie ? C'était idiot. En se disant soudain qu'il devrait attendre Noël pour revoir la grande carrure d'Ulysse, le jeune garçon sentit une larme perler au coin de son œil. // **NON !** // s'écria-t-il en pensée. Non, c'était intolérable, il ne pleurerait pas. D'un revers de manche, le sorcier essuya la larme fautive. En fermant une nouvelle fois les paupières, il laissa sa tête se reposer contre la vitre où il avait vu Ulysse pour la dernière fois pour maintenant plusieurs mois. Heureusement, il était seul. Sa valise posée à mes pieds, avec seulement Œil-de-Nuit pour lui tenir un semblant de compagnie, il était seul. Seul dans ce compartiment, seul dans ce train, seul sans Ulysse. Seul au monde. //

[Aquilea]

[HRP : Suite de ce RP pour Adam]

// Lorsque le train se mis en branle, Adam suivit son père du regard jusqu'à ce qu'il disparaisse totalement de son champ de vision. Il retourna s'asseoir à son siège, côté allée, et tenta d'amorcer un premier contact avec ses trois compagnons de compartiments. Néanmoins, le petit garçon réalisa rapidement que la chose n'allait pas être facile : les trois autres enfants se connaissaient déjà bien - l'un d'entre eux semblait plus âgé, d'ailleurs. L'aîné commença à se moquer d'Adam, parce qu'il avait la peau très bronzée, parce qu'il était habillé comme si on était en hiver, parce qu'en plus il n'avait même pas d'animal de compagnie et que franchement, c'était la honte... Puis la petite assemblée se regroupa autour d'un jeu de bataille explosive, oubliant soudainement la présence du petit Whyte-Akombe, qui sentit tout de suite son excitation initiale redescendre comme une coulée de lave pahoehoe le long du flanc d'un volcan. Petit à petit, son sourire s'estompa. Son papa l'avait pourtant prévenu que d'autres enfants pourraient être méchants envers lui, mais il n'avait pas voulu le croire. Déçu par cette rencontre pas du tout constructive, Adam décida de sortir de son compartiment pour tenter de trouver Laureline.

Wagon après wagon, compartiment après compartiment, le petit garçon commençait à désespérer. La future sixième année était introuvable ; pire, à chaque fois qu'il passait la tête entre les portes vitrées, il se faisait remballer. Finalement, il baissa les bras au bout d'une bonne demi-heure de recherches, estimant que c'était assez, et qu'il avait déjà perdu suffisamment de temps sans profiter des paysages magnifiques que le train devait sûrement traverser. Il ouvrit une dernière fois les portes d'un compartiment et y entra d'un pas décidé.

La personne qui était assise auprès de la fenêtre sursauta à son entrée. Adam, d'humeur bougonne, grommela : //

- Désolé, je ne voulais pas te faire peur. Je peux m'asseoir ?

// Sans attendre la réponse de l'autre garçon, il s'installa sur le siège qui lui faisait face et le dévisagea un instant. Son visage trahissait un désarroi incroyable ; rien qu'à regarder ses yeux, Adam se sentait sombrer dans la mélancolie à son tour. //

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Tu n'as pas l'air bien du tout, tu veux du chocolat ? demanda-t-il en farfouillant dans son sac à dos. Mon papa dit que le chocolat ça remonte toujours le moral, et il a raison, en plus c'est trop bon !

// Sa bougonnerie était déjà oubliée, et Adam tendit sa tablette de chocolat déjà entamée à l'inconnu devant lui. //

[Nyx]

// Le grincement de la porte du compartiment fit sursauter le jeune Newen. Le bruit l'avait tiré de ses pensées, tel le marteau d'Héphaïstos frappant l'enclume pour le rappeler à l'ordre. Ses yeux le brûlaient comme s'il s'était approché bien trop près d'une sulfatare, mais il n'en montra rien. Devant l'excuse minable de l'Autre, Gaël grimaça. Quand le garçon s'assit, le mécontentement du brun augmenta d'un cran. // **Dégage de là !** // Il avait vraiment envie d'être seul. De caresser doucement le plumage d'Œil-de-Nuit, mélancolique. Peut-être même, au bout d'un moment, de se laisser aller à pleurer. Mais ce garçon était arrivé et il avait bouleversé tous ses plans. Et maintenant, il lui proposait du chocolat en se mêlant de ce qui ne le regardait pas.

Dans l'esprit de Gaël, la surprise prit la place de la colère durant une fraction de seconde, avant d'être repoussée par la rage d'être dérangé. Ses yeux brillaient, autant de larmes contenues que de colère, lorsqu'il cracha ses pensées en direction de l'Autre. //

— On n't'a jamais appris à demander si tu dérangeais, avant d't'installer quelque part ? Parce que tu déranges, en l'occurrence.

// Dédaignant le chocolat, il se força à détacher son regard de la tablette. Au fond, il aimait ça — surtout le noir —, mais il n'allait certainement pas l'accepter de la part de cet inconnu qui bouleversait sa tranquillité. Fichus Autres ! Ils étaient tous pareils, à le déranger dès qu'il voulait profiter de sa solitude.

Sa voix était toujours pleine de colère, un peu rauque, lorsqu'il poursuivit ses reproches. //

— Je vais parfaitement bien, et si je n'allais pas bien, mes soucis ne te regarderaient certainement pas !

// Toujours adossé contre la fenêtre, il prit un plaisir inouï à inonder le petit de reproches. Aujourd'hui, il n'allait pas bien, et déverser sa colère sur un Autre lui montrait qu'il était toujours fort. Même s'il avait envie de pleurer, il n'était pas faible et il pouvait écraser l'inconnu agaçant. Ça lui réchauffait un peu le cœur, même s'il savait que c'était une réjouissance totalement déplacée. //

[Aquilea]

- On n't'a jamais appris à demander si tu dérangeais, avant d't'installer quelque part ? Parce que tu déranges, en l'occurrence.

// Adam eut un mouvement de recul face à la soudaine agressivité de son vis-à-vis. Ses yeux lançaient à présent des éclairs et les intonations de sa voix ne laissaient aucun doute quant à la colère qui l'habitait. //

- Je vais parfaitement bien, et si je n'allais pas bien, mes soucis ne te regarderaient certainement pas !

// La mauvaise humeur d'Adam reprit de dessus et il rangea rageusement la tablette de chocolat dans son sac en persiflant : //

- Et bien, excuse-moi de vouloir être sympa. Et tant pis si je te dérange, parce que je viens de décider à l'instant que je resterai là, que ça te plaise ou non. Et puis d'ailleurs, je ne comprends même pas pourquoi tu dis que tu vas bien alors que c'est évident que non, tu ne vas pas bien. Mais comme tu le dis si bien, tes soucis ne me regardent pas, et puis en plus je m'en fiche.

// Ce qui était absolument faux ; il crevait d'envie de savoir ce qui mettait son futur camarade d'école dans si mauvais état. Mais il croisa les bras et lança un regard de défi au garçon. Il ne comptait pas se laisser faire cette fois-ci, ah ça non ! Son hibou noir le scrutait maintenant, manifestement mécontent d'avoir été tiré de son sommeil par les éclats de voix des deux enfants. //

- Il est trop beau..., marmonna Adam un peu pour lui-même.

// Il hésita un instant à demander la permission à son propriétaire de le caresser, mais se ravisa en croisant le regard du brun. Il reporta donc son attention sur le paysage qui défilait à toute vitesse, en se disant que le voyage allait être drôlement long... //

[Nyx]

// Le petit changea soudain d'humeur et croisa les bras après une tirade idiote et pitoyable, ce qui aurait pu faire sourire Gaël si celui ci n'avait pas été aussi triste. Devant lui, il ne voulait pas cet Autre inconnu, non, il voulait Ulysse. Seulement Ulysse, Ulysse et ses livres à la couverture incrustée de différentes pierres précieuses — il en avait emporté un arborant une olivine —, ses beaux pendentifs et ses recherches historiques. Ulysse et son sourire bougon. Ulysse qui l'emmènerait découvrir le monde, comme il l'avait déjà fait en l'emmenant en voyage à Brocéliande ou en Auvergne. Ce n'était pas si dur, mais c'était impossible. Et cet inconnu qui lui demandait pourquoi il était triste rappelait au jeune Newen à quel point il aurait aimé être avec son père adoptif. //

— Il est trop beau, souffla l'inconnu.

**Hein ?** // Les yeux de Gaël s'écarquillèrent imperceptiblement. Œil-de-Nuit était réveillé, il l'avait vu, mais il n'aurait pas cru qu'un enfant aussi insupportable puisse apprécier la vue du magnifique volatile. Le brun se mit doucement à caresser son hibou à travers les barreaux de la cage, se disant qu'il aurait bien aimé pouvoir le libérer et le laisser voler à sa guise. Mais c'était impossible — encore une chose impossible. //

— Il s'appelle Œil-de-Nuit. Ouais, il est magnifique.

// Son ton n'était pas prétentieux, juste empli d'une certaine fierté à l'idée qu'Œil-de-Nuit était son animal. Même s'il n'était pas à lui, puisque le hibou était plus ou moins libre et qu'il n'appartenait à personne, il connaissait Gaël, il aimait Gaël. Pas cet inconnu. Et le petit garçon en était heureux. //

— J'suis sûr qu'y'a plein d'autres places, pourquoi tu viens dans le seul compartiment occupé par une seule personne voulant être seule ?

// Cette fois, il avait laissé paraitre une certaine rancune et un énervement dans sa voix. L'Autre ne devait pas penser qu'il était sympathique.

Il continua à caresser affectueusement le plumage sombre de son hibou tout en regardant le paysage défiler. //

[RP ABANDONNE]