[Participation au contexte - étape 2 - Elerinna Calaelen]
// L'atmosphère du bureau de Sam Rosenbach avait beaucoup changé depuis la dernière visite d'Elerinna. Mais ce n'était pas vraiment l'absence de décoration qui l'intimidait en cette douce matinée. Les ombres fantasmagoriques se mouvant au gré de la chandelle n'avaient rien à envier au regard du détective, vide et si perçant à la fois. S'il travaillait réellement dans ces conditions à longueur de journée, rien d'étonnant à ce qu'il ne trouve aucune piste. Comment avoir un esprit au clair dans un lieu si sombre ?
Elerinna se garda bien tout commentaire au sujet des goûts de Monsieur Rosenbach, mais espérait secrètement qu'il reculerait de quelques centimètres, afin de ne plus sentir son haleine mentholée et le souffle de ses narines jusque sur son visage. Pourquoi tenait-il tant à faire fuir les potentiels collaborateurs de son enquête ? Personne n'aurait envie de témoigner dans ces conditions. Pour dire vrai, la jeune fille regrettait amèrement d'avoir rempli ce questionnaire et aurait voulu brûler la convocation et prétendre ne l'avoir jamais reçue. Quelle aide pouvait-elle bien apporter, du haut de ses zéro années d'expérience en recherche policière ? Sam lui faisait désormais presque pitié, pour en venir à demander de l'aide à de jeunes gens ignorants tout de l'art de l'enquête. Cette pitié l'aida un peu à surmonter l'angoisse qu'il créait dans la pièce, et la poussa presque à le prendre en amitié lorsqu'il prononça ces mots : //
- Je pense que vos capacités de déduction pourraient m'aider à avancer sur mon enquête. Comme l'intégralité du monde sorcier, vous avez probablement lu les questionnaires de vos professeurs dans les pages de la Gazette. J'aimerai donc savoir si vous en avez retiré quelque chose d'intéressant. Bien sûr, comme je vous l'ai expliqué il y a quelques jours, je vous autorise à me poser jusqu'à trois questions. Donc, je vous laisse la parole. Vous avez dix minutes à partir de maintenant.
// Elerinna se racla la gorge. De quelles déductions pouvait-elle bien faire part ? Au-delà de quelques banalités, rien ne lui venait à l'esprit. //
- Vous savez, j'aurais aimé vous aider mais … je ne pense pas être qualifiée pour ce genre de chose. Je ne comprends pas bien quel motif aurait pu pousser au meurtre du professeur Powell. A part un vol d'argent peut-être ... Elle prit une courte pause.
Ce n'était un secret pour personne qu'il finançait beaucoup de choses à Poudlard. Je sais que certains élèves, s'ils avaient besoin d'argent pour se lancer dans un nouveau projet - un projet de bien commun, il s'entend - allaient souvent vers lui. Il me semble même que Madame Singh Anahita lui reprochait cette générosité indifférenciée. J'ai toujours supposé qu'il avait largement les moyens de dépenser autant, alors, ça peut attirer des envieux.
// La rousse ne croyait pas vraiment en ce qu'elle disait. Tuer un professeur de Poudlard pour son argent était un acte beaucoup trop risqué. Des milliers de vieux monsieurs aux portefeuilles bien chargés se baladaient dans les rues de Londres, sans défense et sans magie, et formaient des victimes bien plus atteignables pour un tel motif. Mais puisque ses banalités n'étaient pas rejetées d'office par Sam Rosenbach, elle continua. //
- Enfin, pensez vous que l'argent puisse justifier un meurtre ? N'aurait-il pas été plus simple de commettre un simple vol ?
// Elle réalisa alors qu'elle avait posé deux des trois questions autorisées, et que le temps passait à une vitesse folle. Elle qui pensait être sortie du bureau bien avant les 10 minutes que le détective lui accordait, la voilà qui empiétait presque sur le rendez-vous d'un autre élève. //
- Je ne voudrais pas trop abuser de votre temps, mais j'aurais tout de même une dernière question : pensez-vous qu'un tel évènement puisse arriver à nouveau ? dit-elle, non sans un léger tremblement dans la voix.